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maintenu dans ses positions sur les lacs de Zug et de Lucerne, sur l'Aar et sur le Rhin, jusqu'à Bâle. Ce général attaque l'archiduc Charles; il est repoussé; mais il facilite les opérations de Lecourbe, commandant l'aile droite, qui, surmontant par une énergie et une habileté extraordinaires les plus grands obstacles qu'offrent les hautes Alpes, taille en pièces des corps autrichiens numériquement plus forts que le sien, devient maître du Saint-Gothard, du cours de la Reuss, ainsi que de tous les passages qui communiquent en Italie et dans les Grisons, opération décisive pour l'issue de cette campagne. Août 15. Bataille de Novi (31. S. de Tortone).-Vingt-cinq mille Russes dirigés par Suwarow, généralissime; 40,000 Autrichiens, dont 15,000 arrivés la veille de Mantoue (V. 30 juillet), avec Kray, et 25,000, commandés par Mélas et Bellegarde, forment l'armée ennemie. - Quarante-cinq mille hommes, dont une partie se compose de toutes nouvelles recrues, font le total de l'armée française l'aile droite obéit à Gouvion-Saint-Cyr, l'aile gauche à Pérignon. Joubert, qui vient de remplacer Moreau dans le commandement supérieur, jaloux d'exécuter les ordres impératifs qui lui prescrivent de reprendre l'offensive, entraîné par sa propre ardeur, et malgré l'avis des généraux Moreau, Pérignon, Gouvion-Saint-Cyr, Dessolles, a précipité ses mouvements. Il engage un combat très-inégal, vu la grande supériorité numérique de l'ennemi, en hommes et en chevaux. Il est tué au premier moment de l'action, à cinq heures du matin. Moreau, quoique sans caractère à l'armée, ordonne, rallie les troupes, attaque, est repoussé; attaque plusieurs fois, sans se laisser déborder ni entamer. L'acharnement est extrême de part et d'autre. Enfin, à six heures du soir, une de ces petites circonstances qui souvent décident les grands résultats, change une retraite bien soutenue en une véritable déroute. Les généraux Pérignon, Grouchy, Partouneaux, sont blessés et prisonniers. Les Français, outre 20 pièces de canon abandonnées, éprouvent, en tués, blessés, prisonniers, une perte qu'on ne suppose pas au-dessous de 20,000 hommes. La perte des ennemis n'est guère moindre, en s'en rapportant à leur évaluation. Elle atteint sur-tout les Russes; et Suwarow lui-même, le froid ordonnateur des massacres d'Ismaïl et de Praga (V. 22 décembre 1790, 4 novembre 1794), reste interdit à l'aspect de ce champ de carnage, où il reconnaît un si grand nombre de Russes auxquels il avait promis de les ramener victorieux dans leurs foyers. Sa jactance en est déconcertée. Il frémit de se voir obligé de renoncer à l'offensive, et d'avoir à craindre que ce jour n'éclaire son dernier succès.

Cette bataille a été si vivement disputée, que l'ennemi n'en retirera d'autres avantages que la prise de Tortone, et la sécurité nécessaire pour détacher en Suisse un corps susceptible de soutenir l'armée de l'archiduc Charles aux prises avec Masséna.

Août 16. Les têtes des colonnes russes, conduites par Korsakow, arrivent à Schaffhouse, sur la ligne d'opérations de l'archiduc Charles. Leur force se porte à 30,000 hommes.

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22. Le général Bonaparte s'embarque pour l'Europe, à l'insu de l'armée d'Orient, qu'il laisse en Égypte sous les ordres de Kléber. Il n'amène avec lui que les généraux Berthier, Lannes, Murat, Marmont.

à son

Bonaparte disparaît, alors que son armée est réduite de moitié. Puisque le soldat s'était attaché à sa fortune, ne devait-il pas tour, s'attacher à celle du soldat? Il se sauve d'Égypte, alors que le plus grand dénuement existe par-tout; que le plus grand désordre est dans l'administration du pays; qu'il est dû 12 millions, et qu'il s'agit, non de lutter contre quelques escadrons de Mamelucks, brisés par leurs précédentes défaites, mais de résister aux efforts réunis de trois grandes puissances, la Porte, les Anglais et les Russes. Bonaparte, voyant la crise fatale s'approcher, laisse tomber cet énorme fardeau sur Kléber.

Comme dès le 20 mars, il avait reçu des lettres de France qui lui transmettaient la connaissance positive des apprêts d'une seconde guerre continentale, et qu'il n'en persévéra pas moins dans son attaque d'Acre, on est inévitablement induit à penser qu il ne détermine son départ des contrées de l'Orient, qu'après ses désastres de Syrie, et lorsqu'il acquiert la certitude que l'expédition doit se terminer malheureusement. Déja compromise, sa gloire militaire recevrait une grave atteinte d'une capitulation; il s'y dérobe par la fuite. Les frégates qui doivent le transporter en France, sont armées et prêtés depuis 50 jours; il va les joindre, lorsque déja l'escadre turque paraît en vue d'Alexandrie; cette circonstance l'oblige à remettre son départ; il bat cette milice désordonnée ( 25 juillet); les destins lui sont propices; il s'élance comme Médée, laissant la douleur et le désespoir sur cette terre désolée (V. 9 octobre).

27. Premier débarquement d'une armée anglaise, forte de 20,000 hommes, dans la Nord-Hollande, sur la presqu'île du Helder (V. 15 septembre).

Août 29. Mort du pape Pie VI, âgé de 82 ans, à Valence (Drôme), où le directoire le retient captif (V. 14 juillet).

Septembre 11. Reddition de Tortone après 3 mois de blocus ou de siége. La garnison réduite à 1,200 h., est prisonnière de guerre.

12. Suwarow se met en mouvement du Piémont vers les frontières de la Suisse. Les débris de son armée doivent se joindre à l'armée de Korsakow ( V. 16 août ).

15. Second débarquement des troupes anglo-russes, au nombre de 26,000 hommes, au Helder, Nord-Hollande (V. 27 août ). 19. Bataille de Bergén ( à une lieue et demie N. -O. d'Alkmaar, Nord-Hollande). L'armée Franco - Batave de 30,000 h., commandée par Brune, ayant sous lui Vandamme, défait l'armée Anglo-Russe, forte de 44,000 hommes, et protégée par le feu de quelques bâteaux canonniers. Les fautes du duc d'Yorck, commandant en chef, lui font perdre tous ses avantages de position et de nombre. Le général russe Hermann est fait prisonnier.

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26. Dix-huit mille Russes, les débris de l'armée de Suwarow (V. le 12), passent le Saint-Gothard, et pénètrent en Suisse par la vallée de la Reuss. Ils en sont rejetés par le général Lecourbe (V. 14 août).

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25 et suiv. Combats près de Zurich.-Passages de la Linth et de la Limath. Bataille de Zurich, ou de Dietikon. Zurich.

Prise de

Les Austro-Russes commandés par Korsakow, sont battus par Masséna, ayant sous lui les généraux Oudinot, Soult. - Le général autrichien Hotze et trois autres généraux sont tués; cinq autres généraux sont fait prisonniers. L'ennemi perd au-delà de 16,000 hommes, 100 canons, presque tous ses bagages; les Autrichiens séparés des Russes, ne peuvent les rejoindre qu'au-delà du Rhin et du lac de Constance. - Ces triomphes de Masséna garantissent le territoire français de toute invasion, et terminent les progrès que l'ennemi ne cessait de faire depuis l'ouverture de la campagne. Masséna sauve la France à Zurich, comme Villars l'avait sauvée à Denain.

26 29. Le général Molitor, avec un faible détachement, repousse les généraux autrichiens Jellachich et Linken, qui, à la tête de forces dix fois plus nombreuses, se portent, par le Linth-Thal, sur Glaris, pour s'y réunir à Suwarow, et parvient à les rejeter dans les Grisons. Puis, avec ses 1,300 hommes, Molitor contient, toute

une journée, 5,000 Russes conduits par Suwarow, qui s'avance aussi sur Glaris, par le Klon-Thal. Les efforts de celui-ci, pour joindre les débris des corps autrichiens, sont refoulés une seconde fois (V.le 24).

Septembre 30. Octobre 1er. Le général Mortier, attaque dans le Muotta-Thal, près de Schweitz, et repousse le général Rosemberg, commandant la colonne gauche des troupes russes venues d'Italie.

1, 2. Le général Molitor, en position dans la vallée de la Linth, derrière Glaris, résiste aux attaques désespérées de Suwarow, qui évacue Glaris, et se retire précipitamment dans les Grisons. Harcelé les jours suivants, le général russe abandonne ses blessés, ses bagages, la plus grande partie de son artillerie, et environ 1,600 prisonniers. En même temps le général Loison, reprenant le SaintGothard; l'armée de Masséna, maîtresse de la Suisse, occupe une ligne qui s'étend depuis le lac Majeur, jusqu'à la tête du lac de Con

stance.

6. Bataille de Kastrikum (3 1. S. d'Alkmaar; Nord-Hollande). Le général Brune défait les Anglo-Russes, commandés par le duc d'Yorck, et les retient dans la position très-resserrée où ils se sont très-malhabilement établis ( V. le 18 ).

7. Combats et prise de Constance.- Le général Gazan, vainqueur de Korsakow dans plusieurs engagements, s'empare de cette ville, après une résistance soutenue du corps de Condé, maintenant au service de Russie. Les Russes et les Autrichiens se rejettent entièrement à la rive droite du Rhin.-Cette suite non interrompue de succès, depuis le 25 septembre, dissipe le prestige de la grande renommée des troupes russes et de leur grand Suwarow, et termine les opérations en Suisse.

9. Le général Bonaparte, parti secrètement d'Égypte ( V. 22 août), aborde à Saint-Raphau, près de Fréjus (Var).

16. Arrivée à Paris de Bonaparte. Il s'est fait déclarer exempt de l'observance de la quarantaine. Son retour inattendu excite un enthousiasme universel. Quoique les frontières aient été garanties par les journées de Bergen et de Zurich (V. 19, 25 septembre), des dangers d'une invasion immédiate, elles restent encore exposées aux tentatives d'ennemis très-supérieurs en forces numériques et matérielles. Le retour de la sécurité à cet égard, comme la fin des troubles, semblent, à tous les Français, tenir à la présence et à l'action du grand capitaine qui vient à leur secours.

16. Combat de Bosco (près de Gavi et de Novi ). — Gouvion-Saint

Cyr attaque avec 5,000 hommes, sans cavalerie et sans canon, l'Autrichien Karacksay, bien supérieur en nombre, ayant 2,000 chevaux et une forte artillerie; le rejette an-délà d'Acqui, et lui prend 1,500 hommes avec 7 pièces. Ce fait d'armes se distingue entre les plus beaux faits que présente notre histoire militaire.

Octobre 18. Capitulation d' Alkmaar (presqu'île du Helder), entre le général Brune et le duc d' Yorck, chef de l'armée anglo-russe. Ce prince entièrement inhabile à commander, ayant complètement échoué à Kastrikum (le 6), dans ses efforts pour s'étendre hors de l'étroite péninsule sur laquelle il a débarqué, et réduit à recevoir de ses vaisles subsistances et tout ce qui est nécessaire à ses troupes, renonce subitement à la trop flatteuse idée de conquérir la Hollande. Le fils de George III capitule à Alkmaar, aussi peu honorablement que le fils de George II avait capitulé à Closter-Seven, en 1757.

seaux,

L'armée anglo- russe est tenue de se rembarquer sans délai, et sans causer aucun dégât par des inondations, dans le pays qu'elle abandonne. Huit mille prisonniers de guerre, français et bataves, faits avant la campagne, seront, au choix des gouvernements des deux républiques alliées, renvoyés libres, sans échange ni conditions.

31. Les troupes russes cessent, vers la fin de ce mois, de faire cause commune avec les Autrichiens, et quittent le théâtre de la guerre. Suwarow se dispose à marcher en Russie. Trop vain pour s'attribuer une partie des revers qui signalent ses derniers faits d'armes, ou pour les reporter sur l'habileté supérieure des généraux, comme sur la plus grande bravoure de soldats qui lui firent face, l'épuisèrent et le domptèrent, il accuse, avec emportement, ses auxiliaires de lâcheté et de défection. Ses rapports, aigrissant Paul Ier contre l'Autriche, contribueront à le rapprocher de la France. Le général, dépouillé de ses lauriers, mais couvert de titres fastueux, ramenera dans leur pays 30,000 de ces 80,000 soldats fournis à la coalition pour le contingent de son souverain.

Novembre 4. Bataille de Savigliano, ou de Fossano.-Championnet, ayant sous ses ordres les généraux Victor, Grenier, avec 24,000 hommes est défait par l'Autrichien Mélas. Il perd le tiers de ses soldats; il se voit forcé d'évacuer toutes ses positions dans la plaine de Piémont.

5. Combat de Novi (3 1. S. de Tortone. Gouvion-Saint-Cyr, conduisant des forces très-inférieures à celles de l'Autrichien Kray, et presque sans artillerie, le défait, lui enlève 4 canons, et lui cause une perte de 4,000 tués, blessés, ou prisonniers.

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