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lisière occidentale du désert de Rahma, et qui a donné retraite à Ibrahim Bey (V. 21 Juillet 1798).

Février 18. Prise d'El-Arisch, place fortifiée, commandant la route d'Égypte en Syrie. Attaquée avec la plus ardente bravoure par le général Reynier, ayant sous lui le général Joseph Lagrange, elle est emportée d'assaut. Le château capitulera le dixième jour.

21. Mort de Borda, célèbre géomètre et astronome, âgé de 64

ans.

25. Combat et prise de Gazah. -Soixante lieues d'un désert aride et brûlant, viennent d'être parcourues par l'armée d'Orient ( V. le 9). Elle arrive aux terres fertiles qui précèdent Gazah, première ville de la Palestine. Voir cette ancienne capitale des Philistins, s'en rendre maître, et dissiper des nuées d'ennemis; c'est l'affaire de quelques heures pour des Français conduits par les généraux Kléber et Lannes.

Mars 1er. L'armée du Danube stationnée sur la rive droite du Rhin, se porte de Manheim à Kehl. Le quartier-général s'établit à Offenburg. Jourdan la commande en chef.

Ce mouvement est le signal d'une seconde guerre continentale, dans laquelle la France luttera contre les principales puissances de l'Europe, hors l'Espagne toujours fidèle à son alliance par pusillanimité, et la Prusse restée sous le charme d'une ambition vulgaire, livrée à de petites convoitises; politique soigneusement entretenue par le directoire.

3. Reddition de Corfou. Une faible garnison, attaquée depuis quatre mois par des forces Russo-Turques, est admise à capituler; elle rentre en France.

4. Mouvements offensifs de l'Autriche.

Une armée commandée

par
l'archiduc Charles, passe le Lech à Augsbourg, et marche à la
rencontre de Jourdan, généralissime des armées du Danube; d'Hel-
vétie, Masséna; d'observation, Bernadotte.

6., 7. Masséna, commandant l'armée d'Helvétie, s'empare de Coire, bat les Autrichiens, et opère la conquête du pays des Grisons; conquête aussi rapide que difficile, et due en grande partie à l'extraordinaire bravoure du général Oudinot.

7.-10. Prise de Jaffa en Syrie, par l'armée d'Orient. Cette ville est emportée d'assaut. Le carnage et le saccagement durent deux jours, et deviennent funestes aux Français, chez lesquels la peste se déclare aussitôt.-Des paysans de Bagdad trouvés et pris à El-Arisch (V. 18 février), au nombre de 2,000, murmurant de ce qu'on n'a pas

rempli l'engagement de les renvoyer, excitent l'inquiétude du général en chef Bonaparte. Les vivres manquent; on peut craindre que ces prisonniers n'aillent se joindre aux Naplousins, aux autres montagnards levés en masse, et à l'armée des pachas; ils sont amenés sur le bord de la mer et mis à mort. La nouvelle de cette exécution rendra tous les Syriens irréconciliables ennemis des Français, enflammera la résistance de la garnison d'Acre, et détournera les habitants de se soumettre. Croirait-on que des flatteurs de Bonaparte ont cherché à excuser une semblable violation du droit des gens, en l'imputant à la nécessité, comme s'il y avait une nécessité pour les crimes?

Mars 21.-25. Bataille de Pfullendorf et de Stokach ( bourgs situés à 10 1. N. de Constance), gagnées par l'archiduc Charles, sur le général Jourdan, malgré les efforts opiniâtres autant qu'habiles du général Gouvion-Saint- Cyr. Ce double échec force Jourdan à repasser précipitamment le Rhin. Masséna est investi du commandement de l'armée du Danube, réunie à celle d'Helvétie.

24.-27. Les généraux Lecourbe et Dessolles, commandant deux divisions de l'armée de Masséna, parviennent aux frontières de la Valteline, et remportent plusieurs avantages signalés sur les Autrichiens.

25.-30. Combats sous Vérone.—Schérer, rejetant les conseils de Moreau qui sert comme volontaire, est complètement défait par l'Autrichien Kray.

27. Le pape Pie VI, qui s'est retiré en Toscane (V. 20 février 1798), est arrêté par ordre du directoire. Il sera transporté en

France.

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30. Une armée russe, forte de 40,000 hommes d'élite, commandés par Suwarow, arrive à Trieste, s'avançant vers l'Italie. Il va réunir sous son commandement les 60,000 Autrichiens qui sont en présence de Schérer.

Avril 3. Prise de Sour (ancienne Tyr) par le général Vial.

5. Bataille de Magnano sur l'Adige, près de Vérone. Schérer est de nouveau défait ( V. 25 mars ) par l'Autrichien Kray; et cette fois encore malgré les avis de Moreau, qui sert sans commission.

8. Combat de Nazareth, dans l'ancienne Palestine, livré par 3,000 Turcs et Arabes à 500 Français, qui, guidés par le général Junot, en sortent victorieux.

8. Rupture du congrès de Radstadt rassemblé depuis le 9 décem

bre 1797, à l'effet de stipuler les conditions de la paix entre la France et l'empire germanique.

DEUXIÈME COALITION CONTRE LA FRANCE.-Elle est formée de l'Angleterre, des empereurs d'Allemagne et de Russie, d'une partie de l'empire germanique, des rois de Naples et de Portugal, de la Turquie et des états Barbaresques.

Avril 16. Suwarow (V. 30 mars) prend à Vérone le commandement de l'armée autrichienne.

16. Combat du mont Thabor, près du Jourdain. Le général Kléber, avec le général Junot et 2,000 Français, soutient un long combat contre des nuées de Turcs et d'Arabes. Le général Bonaparte, se détachant du siége d'Acre, vient dégager cette petite troupe et

culbuter l'ennemi.

17. Prise de Tabarich, petite forteresse entre le mont Thabor et le Jourdain, par le général Murat.

22. Moreau remplace provisoirement Schérer dans le commandement de l'armée d'Italie.

27. Bataille de Cassano (7 1. N.-E. de Milan). Suwarow, général de l'armée austro-russe, qui compte 80,000 combattants, défait l'armée française, forte seulement de 30,000 hommes, aux ordres de Moreau, hors d'état d'éluder un engagement qu'ont rendu inévitable les fautes de son prédécesseur Schérer. La perte des Français est évaluée à sept ou huit mille hommes hors de combat ou prisonniers. Ils abandonnent cent et quelques pièces de canon. Les généraux Grenier et Becker se distinguent.

28. Capitulation du général Serrurier, avec près de trois mille hommes, coupés par suite de la défaite de la veille.

28. Congrès de Radstadt. Les négociations étant rompues depuis le 8 de ce mois, les plénipotentiaires français quittent cette ville; ils sont assassinés, la nuit, à peu de distance des murs, par des hommes revêtus d'uniformes autrichiens. Le directoire, avili dans l'opinion, inhabile à réduire les adversaires dont sa perfidie augmente chaque jour le nombre, au-dehors comme au-dedans, trouvant d'ailleurs les Français peu disposés à se remettre sous un régime de sang et de terreur; le directoire voit, dans ce tragique événement, un moyen de ranimer la bravoure et l'énergie de la nation abattue par les revers et la misère; de reproduire l'ivresse républicaine qui se refroidit, et de rallier à son autorité les jacobins, qui ne craignent rien autant qu'un gouvernement doux et modéré. C'est conformément à ce système, que le directoire attribue la pré

méditation de cet assassinat à la politique autrichienne, et son exécution à l'archiduc Charles. Il essaie, par des relations mensongères, d'exciter l'indignation des cours, et la vengeance des Français.

On ne saurait douter, aujourd'hui, que la mort des plénipotentiaires n'ait été le résultat d'un complot formé par le directoire lui-même; et si l'examen des circonstances connues ne l'indiquait pas assez positivement, il suffirait de juger l'intérêt des deux puissances belligérantes dans la perpétration de ce crime, comme de rapprocher le caractère personnel, les doctrines avouées, la conduite habituelle des personnages qui dirigent les conseils et les armées de l'Autriche, des cinq directeurs et de leurs six ministres, presque tous aussi versés dans l'art des criminelles intrigues, qu'audacieux à les former. Qu'attendre d'un Barras, qui mitrailla les Toulonnais, les Parisiens (V. 19 décembre 1793, 4 octobre 1795)? et de ce Merlin dit de Douai, jurisconsulte confidentiel de Néron-Robespierre, du détestable auteur de la loi des suspects (V. 17 septembre 1793) etc., etc.?

Mai 4. Les Anglais prennent d'assaut Séringnapatam, capitale du Mysore, royaume de l'Indostan soumis à Tippoo-Saëb, ancien allié de la France. Ce souverain plus courageux qu'aucun des princes de l'Europe attaqués dans leurs résidences ( depuis Guillaume Stathouder, fugitif de la Haye, en 'janvier 1795; jusqu'à Guillaume, roi des Pays-Bas, fugitif de Bruxelles, en juin 1815), périt en se défendant à la porte de sa capitale. Plusieurs Français y succombent ou sont faits prisonniers. Séringnapatam livrée au pillage, donne aux vainqueurs un immense butin. Ils divisent les états de Tippoo, et en gardent ce qui leur convient. C'est le bruit de l'expédition d'Égypte, et l'intention si fastueusement annoncée de se frayer une route vers le Gange, qui a déterminé les Anglais à combattre avec ardeur, la puissance du seul auxiliaire indien qu'ait la France. Ainsi l'orgueilleuse chimère de Bonaparte, et les viles intrigues du directoire (V. 19 mai 1798), auront banni pour jamais les Français de ces riches contrées.

12. Bataille de Bassignana ( au confluent du Pô et du Tanaro, à 4 1. N. d'Alexandrie). Les austro- Russes que conduit Suwarow, attaquent en forces très-supérieures, le général Moreau, commandant temporaire, qui, ayant sous ses ordres les généraux Victor et Grenier, repousse l'ennemi.

16. Sièyes (ex-abbé, ex-constituant, ex-conventionnel) est nommé Directeur.

Mai 21. L'armée d'Orient lève le siége d'Acre, après 60 jours de tranchée ouverte, et plusieurs tentatives meurtrières. Bonaparte a persévéré dans l'attaque de cette bicoque, malgré l'avis de ses meilleurs officiers. L'énergique résolution de Djezzar Pacha, a été très-habilement secondée par le commodore anglais Sidney Smith, et surtout par un Français ami de Smith, Phelipeaux, ancien officier d'artillerie, puis chef des royalistes du Berry, celui-là même qu'a défait le général Canuel à Sens-Beaujeu, le 9 avril 1796. Par une singularité qu'on peut remarquer, en passant, Phelipeaux avait été, à l'école militaire, compagnon de classe de Bonaparte. Cet officier meurt pendant le siége. La perte des assaillants est évaluée à 7,000 h.; perte immense (V. 9 février), et d'autant plus fâcheuse, qu'elle ne saurait être réparée. Ils se mettent à l'instant en marche vers l'Égypte, afin de s'opposer aux débarquements que les Turcs se disposent à y effectuer.

Ce grand échec, si mortifiant pour Bonaparte, est dû principalement à sa présomption. Il avait une telle confiance, qu'il négligea quelques-unes des plus simples précautions d'attaque, dont l'oubli ne serait pas pardonnable dans un officier inférieur. Il avait avec lui d'excellents officiers de génie et d'artillerie, des généraux d'une capacité éprouvée, et les premiers soldats du monde. Il les sacrifia sans pitié pour l'intérêt de sa renommée.

En se retirant, Bonaparte manquant de moyens de transport pour emmener les malades et blessés qu'un siége aussi meurtrier avait amoncelés dans l'hôpital de Caïffa, et dépourvu de médicaments pour les traiter en route, les fait empoisonner. Le fait n'est que trop constaté.

24. Reddition de la citadelle de Milan au général russe Suwarow. Elle se trouvait investie depuis le 28 avril. — Deux mille cinq cents hommes de garnison.

29. Prise de Kosséir, port d'Égypte, sur la mer Rouge, par les généraux Belliard, et Donzelot, du corps du général Desaix.

Juin 4-8. Combats extrêmement meurtriers, livrés près de Zurich, à l'avantage de l'archiduc Charles, qui s'empare de cette ville. Il s'est passé peu de jours, depuis l'ouverture de la campagne, en mars, qui n'aient amené une action. Masséna a sous lui les généraux Soult, Ney, Lecourbe.

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12. Combat de Modène, livré par Macdonald, général de l'armée qui vient d'évacuer Naples, au général autrichien Hohenzollern, qui est repoussé avec une perte considérable.

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