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cant au 26 octobre 1795, finissant au 11 novembre 1799, (le lendemain du 19 brumaire).

QUATRIÈME PÉriode. Gouvernement consulaire : commençant au 11 novembre 1799, jour de l'installation des Consuls provisoires; finissant au 18 mai 1804, date du SénatusConsulte qui défère à Napoléon Bonaparte le titre d'Empereur. CINQUIÈME PÉriode. Gouvernement Impérial: commencant au 18 mai 1804, finissant au 11 avril 1814, jour de l'ab dication expresse de Napoléon.

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SIXIÈME PÉRIODE. Gouvernement royal: commençant au 11 avril 1814, jour auquel les droits de Louis XVIII sont pleinement et universellement reconnus; finissant au 30 novembre 1818, dernier jour de l'occupation de plusieurs parties du territoire français par les troupes des puissances confédérées.

Des personnages qui doivent à nos discordes toute leur célébrité, qui n'ont d'autre titre à l'attention générale que leur apparition sur la scène de la révolution, s'offenseront peut-être de cette nue exposition de faits et de dates. Ils aimeraient que leurs noms, tant anciens que nouveaux, fussent replongés dans l'oubli, ou du moins recouverts d'un voile favorable. Pourquoi donc firent-ils de si grands efforts pour se dérober à l'obscurité, pour briller dans l'histoire? C'est eux qui se sont nommés. Glorieux des rôles qu'ils choisirent, ils les ont fait valoir de toutes leurs facultés. Dans une pièce où chaque scène dérive de la scène précédente, on ne peut séparer les personnages de l'action. Puisque ces grands hommes d'un jour ont voulu descendre à la postérité, il faut bien qu'ils y tombent sous les travestissements et avec l'escorte qu'ils ont pris eux-mêmes. S'il existe encore quelques-uns de ces individus, signalés par l'indignation publique, comme les abominables de la révolution; qu'ils se cachent! qu'ils se taisent! qu'ils jouissent, dans l'ombre, du fruit de leurs forfaits! qu'ils s'applaudissent, mais en secret, q d'avoir si bien imité ce prêtre impie, qui

A force d'attentats veut perdre ses remords!

A quel propos réclameraient-ils contre la mention de leurs.

noms et de leurs œuvres? L'infamie est le salaire justement mérité de ce nombre prodigieux d'éclatantes turpitudes. De quoi se plaindraient-ils? Quand on a recueilli les faveurs matérielles d'une révolution, de vingt révolutions; qu'on s'est enrichi du pillage, qu'on a trafiqué des cendres de sa patrie, qu'on s'est revêtu de dépouilles sanglantes, décoré de ces mêmes titres qu'on avait proscrits avec tant de barbarie, on ne doit s'attendre ni à l'estime des contemporains, ni au suffrage de la postérité. Ces hommes qui pardonneraient si bien de se voir cités, s'ils étaient loués, peuvent-ils récuser les justes reproches que leur conduite publique leur attire? Aussi bien, l'humanité ne saurait assez désavouer cette doctrine pernicieuse qui prescrirait de s'énoncer avec indulgence sur les délits politiques, et de sourire au scandale. L'écrivain qui se tait quand il doit blâmer, n'est pas seulement inutile, il est malfaisant. S'il inculpe à tort, lui-même il mérite la censure. Si ses jugements ne s'appuient que sur des documents incertains, si ses témoignages réprobatifs ne dérivent que de ses conjectures, qu'on le voue au mépris ! Mais, s'il n'avance que des faits avérés, si l'expérience a justifié ses inductions, alors il aura montré, et qu'il fut conduit par le plus noble des sentiments, l'amour de son pays, et qu'il ne négligea point le premier de ses devoirs, la recherche de la vérité; et, malgré toute l'irritation des passions ou des préjugés qu'il aura mécontentés, il obtiendra l'approbation des gens de bien, pour avoir entrepris d'offrir à ses concitoyens une esquisse réduite, mais exacte, de l'un des plus vastes et des plus intéressants tableaux que puisse offrir la galerie des i siècles. Fontenelle disait qu'il se garderait d'ouvrir la main si elle renfermait des vérités. Il s'adressait alors à une nation vaine, dans la servitude. Ce n'est pas ainsi qu'on traitera désormais les Français, fiers d'obéir à des institutions qui laissent en jeu leurs facultés morales.

DE

L'HISTOIRE DE FRANCE,

DEPUIS LA PREMIÈRE CONVOCATION DES NOTABLES JUSQU'AU DÉPART DES TROUPES ÉTRANGÈRES.

1787-1818.

1787.

PREMIÈRE PÉRIODE. Gouvernement de Louis XVI.

-

Lorsque deux factions divisent un empire,
Chacun prend au hasard la meilleure ou la pire
Suivant l'occasion ou la nécessité. (CORNEILLE.)

FEVRIER 13. Mort du Comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères, distingué par de rares talents comme négociateur. Le traité de commerce qu'il conclut l'année précédente, entre la France et l'Angleterre, fut alors, et reste encore, l'objet de beaucoup de controverses; mais, il serait injuste de ne pas avouer qu'il excita vivement l'industrie nationale en lui présentant des objets d'imitation jusqu'alors inconnus. La France en a recueilli l'effet le plus désirable, le perfectionnement par la rivalité. Il est incontestable qu'entre deux peuples dont les moyens de transactions et les rapports politiques sont à-peu-près égaux (et telle était, en 1786, la position de la France et de l'Angleterre), la liberté de correspondre dans leurs ventes et dans leurs achats doit amener, de part et d'autre, une vive émulation, l'emploi plus varié et plus productif des capitaux. Les résultats pourraient se faire attendre, la souffrance du moins actif être immédiate; mais enfin, il y gagnerait toujours en acquérant la connaissance et le développement de ses moyens.

Février 22. Ouverture de la première Assemblée des Notables. Convocation dont il n'y avait pas eu d'exemple depuis 1626, que le cardinal de Richelieu les réunit, afin d'accroître son crédit. Ces assemblées n'avaient d'autre attribution que celle de dire au Roi leur avis sur les questions que les ministres jugeaient à propos de leur adresser. La démarche de Louis XVI est le premier hommage rendu dans le dix-huitième siècle au principe de la publicité en fait d'administration. Les princes, le haut-clergé, la haute-noblesse, des conseillers du Roi, les députés des parlements et des pays d'États, ainsi que les chefs de quelques grandes municipalités, sont réunis à Versailles, au nombre de 137 membres, pour indiquer les moyens d'améliorer les revenus de l'État et d'assurer leur libération entière. Il leur est exposé que le déficit est de 140 millions, y compris les remboursements échus, et les dépenses extraordinaires et passagères (V. 25 mai).

Avril 20 24. Le contrôleur-général Calonne donne sa démission et prend la fuite. La cour ne présentait pas un homme plus immoral et plus frivole à la fois. Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse (puis de Sens, puis cardinal), est nommé chef du conseil des finances.

Mai 25. L'Assemblée des Notables ( V. 22 février), qui a montré beaucoup d'opposition à tous les plans proposés par le ministre des finances Calonne, se sépare, après avoir arrêté six articles principaux : 1° Emprunt de 6 millions de rentes viagères; 2o Établissement d'assemblées provinciales pour la répartition égale des impôts; 3° Suppression de la corvée; 4° Suppression d'un grand nombre de droits sur les traites et gabelles; 5° Reculement des barrières fiscales aux frontières; 6o Établissement d'un conseil des finances. Le Roi adopte ces six articles. Il donne l'exemple des sacrifices, en opérant dans sa maison des réformes considérables.

Le marquis, lieutenant-général, de la Fayette, membre de cette assemblée, a proposé la suppression des lettres de cachet et des prisons d'État; il a demandé l'état civil des protestants et la convocation d'une assemblée des députés de la nation.

Juin 17. Déclaration du Roi, confirmative d'un arrêt rendu en septembre 1774, qui accorde la liberté du commerce des grains.

22. Déclaration du Roi portant création d'assemblées provinciales, chargées de procéder à l'égale répartition des impôts (V. 25 mai).

27. Déclaration du Roi qui convertit l'obligation de la corvée

pour la confection ou l'entretien des routes, en une prestation en argent. Les assemblées provinciales seront, à mesure de leur formation (V. 22 juin), chargées de tout ce qui tient à ces objets.

Juillet 6. Le parlement de Paris délibère sur deux édits bursaux qui lui sont transmis avec injonction de les enregistrer. L'un porte établissement d'un droit de timbre sur les provisions, brevets, commissions d'offices quelconques, et sur les actes civils; l'autre remplace les vingtièmes par une subvention territoriale de 80 millions. Le parlement supplie le Roi de lui faire communiquer les états des recettes et dépenses. Son vœu ne sera pas accueilli.

Août 1er. Brienne (V. 24 avril.) est nommé principal ministre. 6. Séance Royale au parlement de Paris, mandé à Versailles; autrement : Lit de justice. Le Roi fait enregistrer les deux édits concernant les nouveaux impôts (V. 6 juillet).

9. Le Roi, désirant alléger les dépenses de l'État, a fait de grandes réformes dans ses maisons civile et militaire. Il ordonne la démolition ou la vente des châteaux de Choisy, La Muette, Madrid, Vincennes, Blois, ainsi que la vente de toutes les maisons qu'il possède à Paris, et qui n'entrent point dans le plan d'isolement du Louvre.

10. Plainte au parlement de Paris, sur les abus d'autorité et les prodigalités de l'ex-contrôleur Calonne (V. 20 avril). Cette plainte est reçue avec permission d'informer.

14—15. Arrêt du conseil du Roi, qui évoque la plainte portée au parlement de Paris, le 10 août; et lui défend de donner suite à son arrêt. Le parlement de Paris est exilé à Troyes. sieurs autres parlements seront aussi transférés.

Plu

18. Les frères du Roi, escortés de troupes, sont envoyés à la cour des comptes et à la cour des aides, pour y forcer l'enregistrement des édits (V. 6 juillet). Au retour, Monsieur ( Louis XVIII) est accueilli par les acclamations d'une foule immense qui l'accompagne au Luxembourg, sa résidence; le comte d'Artois est insulté par la populace.

Septembre 10. Le parlement de Paris, dont Brienne, principal ministre, a gagné les membres les plus influents, est rappelé. Il admet les nouveaux impôts (V. 6 juillet et 15 août).

Octobre 10. Entrée à Amsterdam des troupes prussiennes qui rétablissent le stathouder en abattant le parti français. - Le principal ministre, Brienne, homme à petites vues (V. 24 août 1788), a mieux aimé faire une guerre intérieure et dangereuse, aux parle

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