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arrive en vue de la côte occidentale de l'Irlande, et met à l'ancre le 24, dans la baie de Bantry. Un coup de vent l'en éloigne, le 27. Elle retourne à Brest, où les autres divisions de la flotte, dispersées par les tempêtes, rentrent successivement. Il a péri 3 vaisseaux, 2 frégates; 1 frégate, 2 corvettes, sont tombées au pouvoir de l'ennemi. Ce dénouement, fatal à la marine française, n'a du moins procuré aucune gloire à la marine des Anglais, qui avouent euxmêmes que l'Irlande n'a été sauvée que par les éléments.

1797.

Janvier 9: Kehl se rend par capitulation à l'archiduc Charles, le 48 jour de tranchée ouverte.

Après avoir remporté d'éclatants succès dans une offensive auda-cieuse, s'être mis au-dessus de tous les capitaines modernes dans l'art de la défensive, en ramenant son armée du Lech au Rhin, Moreau s'illustre encore par une ferme et savante résistance sur le rivage de Kehl. Ses troupes ont tenu 70 jours dans des ouvrages construits à la hâte et non revêtus; elles ont occasionné une perte de 8 à 10,000 hommes à l'ennemi, qui s'est toujours entretenu au complet de 32 à 35,000 combattants, depuis l'ouverture de la tranchée. L'ennemi a construit 43 batteries; près de 100,000 coups de canon et 25,000 bombes ont sillonné les ouvrages des Français. -Les généraux Desaix, Gouvion-Saint-Cyr, commandant alternativement les troupes de siége, ont une part considérable à la gloire de cette défense. Les Autrichiens, en prenant possession du fort, ne trouvent que des remparts renversés, des palissades brisées, des amas de décombres, un poste enfin à-peu-près inutile pour eux. Toute l'artillerie en a été enlevée. Les efforts de l'Autriche se sont brisés sur ce point, comme les vagues sur un rocher.

14.16. Bataille de Rivoli (village à 4 1. de Vérone), et combats de Saint-Georges et de la Favorite ( sous Mantoue) - Bonaparte, général en chef.

· Rivoli

Le général Alvinzy fait les plus grands efforts pour débloquer 938-24t Mantoue (V. 8 septembre 1796 ), dont le sort doit entraîner la destinée de la haute Italie. Entraîné dans une suite d'actions partielles, il succombe dans un engagement général, et voit détruire la 4 armée (V. 5 août, 8 septembre, 15 novembre 1796), que les impériaux ont mise en campagne depuis dix mois. Le résultat de ces trois journées est, 5,000 Autrichiens tués ou blessés, et 20,000 prisonniers, dont 5,000 commandés par le même général Provera, qui se

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rendit à Millésimo, le 15 avril précédent, avec sa division forte de 8,000 hommes. Les généraux Masséna, Augereau, Serrurier, Victor; Joubert, Brune, Miollis, Lannes, Murat, se distinguent dans ces différentes actions.

Janvier 29. Occupation de Trente, par le général Joubert.

Février 2. Prise de Muntoue.— Le général Wurmser, enfermé depuis cinq mois (8 septembre) dans cette forte place, est réduit à capituler. La garnison forte de 12,000 hommes, malgré les ravages des maladies et de la disette, reste prisonnière de guerre. Les Français trouvent 500 bouches à feu. Les Autrichiens n'ont plus de forteresse en Italie.

5. Reddition de la tête de pont d'Huningue, où les Français ont tenu pendant plus de trois mois, et d'où ils se retirent libres, emportant tous les objets qui sont de la moindre utilité.

9. Prise d'Ancône par le général Victor. Cette place livre go bouches à feu et des magasins considérables.

15. Proclamation du général en chef Bonaparte, datée de Macérata (Marche-d'Ancône), relativement aux prêtres français refugiés dans les états du pape, et qui y sont laissés dans une profonde misère, au grand scandale de l'Europe chrétienne. -Leur séjour est autorisé; il est fait défense de les molester; ils seront mis en subsistance dans les couvents, où ils recevront, en outre, un traitement en argent. 19. Traité de paix de Tolentino (bourg de la Marche-d'Ancône ), entre la république française et le pape, qui renonce à ses prétentions sur Avignon et le comtat Venaissin; cède Bologne, Ferrare, la Romagne, s'engage à payer 25 millions en numéraire, et 5 en diamants ou effets précieux. C'est par le traité de Tolentino que se termine cette suite d'opérations extraordinaires qui, depuis l'armistice de Chérasco (28 avril 1796), accordé aux troupes sardes, ont détruit quatre armées autrichiennes (V. 5 août, 8 septembre, 15 novembre 1796, et 16 janvier 1797), soumis la haute Italie et entamé le Tyrol.

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Mars 16. Passage du Tagliamento. L'archiduc Charles, commandant la nouvelle armée destinée à s'opposer à l'invasion de l'Autriche antérieure, est forcé dans ses retranchements. Le territoire vénitien et le Tyrol restent à découvert. Bonaparte doit les succès de cette journée aux généraux Serrurier, Bernadotte.

19. Prise de Gradisca, forteresse importante, contiguë au Frioul; elle est enlevée de vive force par le général Bernadotte, soutenu du général Serrurier. - Deux mille prisonniers.

Mars 22. Prise de Botzen par les troupes du général Joubert. 24. Combat de Tarvis (10 l. S.-O. de Klagenfurth). Le général Masséna remporte de grands avantages.

24. Prise de Trieste par le général Bernadotte.

29. Prise de Klagenfurth, capitale de la Carinthie, par le général Masséna, après une action très-vive.

Avril 1er. Prise de Laybach, capitale de la Carniole, par le général Bernadotte.

15. Préliminaires de paix entre la France et l'Autriche, signés à Labor

Léoben (haute Styrie, à 38 1. S.-O. de Vienne).

L'armée française, commandée par Bonaparte, est établie sur la 243 Muehr, depuis Muehrau jusqu'à Léoben. L'armée autrichienne, battue sur toute sa ligne, se trouve, après trente-trois jours de campagne, considérablement affaiblie, et mise hors d'état de s'opposer à la marche des Français sur Vienne.

18. Passage du Rhin à Neuwied, près de Coblentz, par l'armée de Sambre-et-Meuse. Cette armée, mise un instant sous les ordres de Beurnonville ( V. 3 septembre 1796), après la déroute de Jourdan, est aujourd'hui commandée Hoche. par Les Autrichiens sont défaits à Neuwied et à Diersdorff, avec perte de 5000 hommes, et de 20 pièces d'artillerie.— Championnet, Lefebvre, Grenier, généraux de division; Ney, Soult, généraux de brigade.

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20, 21. Passage du Rhin, par l'armée de Rhin-et-Moselle, aux ordres de Moreau. Prise de Kehl, d'Offembourg. Ce passage du Rhin, fait de jour, en présence de l'ennemi, est, de tous les passages de ce fleuve qui ont de la célébrité, celui qui a obtenu le plus d'éloges. La perte des Autrichiens, dans ces deux journées, est portée à 4,000 hommes et 20 pièces de canon. — Desaix, Gouvion-SaintCyr, Dessolles, généraux de division.

23. Armistice sur le Rhin, en conformité de la convention préli minaire de Léoben, du 15.

Mai 16. Le général Augereau entre dans Venise, à la tête d'nne division française. - L'ancien gouvernement est renversé, et remplacé par une municipalité démocratique.

20. Renouvellement d'un tiers du corps législatif. Par cette adjonction les conseils se composent des deux tiers envoyés par les élections faites en 1796 et 1797, dans les départements, et d'un tiers de conventionnels restants. La bonté des choix actuels montre combien la nation réprouve les injustices et les barbaries commises au nom de la liberté. On aura l'occasion de remarquer, parmi les nouveaux

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membres Camille-Jordan, Royer-Collard, les généraux Pichegru, Willot, Jourdan, l'amiral Villaret-Joyeuse, Marmontel, homme de lettres. L'infâme Barrère n'est point admis, comme étant condamné à une peine infâmante ( V. 2 mars 1796). — François Barthélemy

est nommé directeur.

Mai 31. Révolution de Génes. - Naissance de la république ligurieune, et apparition de l'avocat Corvetto, un des plus ardents promoteurs de cette révolution.

Juin 17. Dans un rapport au conseil des cinq-cents, concernant la revision des lois portées sur la police des cultes et contre les prêtres, Camille-Jordan présente avec force, et développe avec éloquence les motifs qui font desirer à toute la France l'abolition de ces lois tyranniques.

28. Prise de Corfou.-Les Français y trouvent 600 pièces d'artillerie. Juillet 6. Ouverture de conférences à Lille, pour traiter de la paix, entre le lord Malmesbury, envoyé de l'Angleterre (V. 22 octobre, 20 décembre 1796) et Letourneur,' ex-directeur, Pléville-Pelay, officier de marine, Maret, négociateurs pour la république.

8. Mort d'Edmund Burke, à 68 ans; publiciste anglais, connu par la haine qu'il vouait aux principes et aux crimes des démagogues français; elle fut énergique et constante: mais il était bien éloigné de réprouver la convenance des réformes si nécessaires à notre vieux gouvernement. C'est très-mal-à-propos que les champions obstinés du despotisme féodal, le présentent comme leur défenseur. Dès 1790, Burke reprochait aux Français de ne pas adopter les éléments de la constitution anglaise « Je la leur recommande : tout notre bonheur « vient d'elle..... Il n'y a qu'une opinion en France contre la mo«narchie absolue. » — Ses ouvrages sur la révolution française sont des livres classiques pour tous les hommes épris d'une sage liberté.

9. Proclamation de la république cisalpine, formée de la Lombardie autrichienne, du Bergamasque, du Bressan, du Crémasque et d'autres contrées de l'état de Venise, de Mantoue, du Modénais, de Massa et Carrara, du Bolonais, du Ferrarais et de la Romagne.

Août 18. Sur le rapport du général Jourdan, les conseils déterminent la composition de l'état-major de l'armée : 80 généraux de division, 150 de brigade; 100 adjudants-généraux, 450 ordonnateurs ou commissaires des guerres.

24. Abrogation des lois pénales contre les prêtres insermentés (V. 29 novembre 1791, 24 mai, 25 août 1792, 18, 19 mars 1793, 16 mars, 11 mai 1794).

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Septembre 4, et suiv. Journée du 18 FRUCTIDOR. S'éveillant enfin de la profonde stupeur qu'a produite le régime révolutionnaire, les Français demandaient hautement la fin des proscriptions et une liberté positive. Le vœu de la nation ne s'était jamais aussi-bien déclaré que dans les élections du mois d'avril dernier, pour remplacer le premier tiers sortant du corps législatif.

Les nouveaux députés travaillent avec ardeur à réparer les maux, à disposer un meilleur avenir. Ils ferment les clubs, ils rappellent l'institution des gardes nationales, ils portent la lumière dans l'abyme des finances, abyme si profondément creusé par le ravage des papiersmonnaie, le saccagement des propriétés, et les dilapidations. Dans l'espoir d'adoucir les dissentiments religieux, ils abrogent les lois pénales qui frappent les prêtres insermentés, et proclament le libre exercice de tous les cultes. Barthélemy, homme droit, modéré, entre au directoire.

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Mais la majorité des conseils, cette majorité envoyée par la nation et qui, connaissant le vœu général, se prononce de la sorte, pour le retour à l'ordre social, est en butte à l'audace malfaisante de ce dernier tiers, reste impur de la convention. Là sont, Tallien, Lamarque, Garnier dit de Saintes, Merlin dit de Thionville, etc., qui tous participèrent aux actes de la tyrannie. Redoutant les ressentiments de leurs innombrables victimes, ils s'unissent à la majorité du directoire, s'efforçant de remettre dans ses mains la dictature du comité de salut public.

Tandis qu'on délibère dans les deux assemblées, le directoire agit. D'abord, il s'entoure de ministres célèbres dans la France nouvelle; et c'est alors que reparaît un apôtre zélé de la primitive église révolutionaire. Le citoyen Talleyrand-Périgord est promu (28 juillet) au département des relations extérieures. L'alacrité avec laquelle ce généreux patriote avait dépouillé sa robe épiscopale, l'empressement avec lequel il avait rejetté les hochets de sa caste, semblent à des directeurs démagogues garantir la franchise de ses principes républicains. Ils n'auront pas à craindre qu'après des gages aussi solennellement donnés, il aille s'incliner devant un usurpateur qui remplirait à-lafois les rôles de Dumouriez et de Robespierre, ni qu'en cas de revers inattendus qu'éprouverait ce destructeur de la souveraineté du peuple, le même Talleyrand aille se prosterner aux pieds d'un Bourbon. N'est-ce pas lui, ce même Talleyrand, qu'on désigne si expressément comme rédacteur de la déclaration du conseil exécutif aux puissances étrangères sur la mémorable journée du 10 août

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