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23675 W42

LA CAMPAGNE DE 1814

(d'après les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne)

LA CAVALERIE DES ARMÉES ALLIÉES

PENDANT LA CAMPAGNE DE 1814.

CHAPITRE XVIII.

OPÉRATIONS DES ARMÉES ALLIÉES DEPUIS LE 25 MARS 1814 AU MATIN JUSQU'A LA FIN DE LA CAMPAGNE.

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25 Mars. Rapport du prince de Schwarzenberg à l'empereur d'Autriche. Le 25 mars au matin, avant de quitter son quartier général de Vitry, le prince de Schwarzenberg avait rendu compte à son souverain des graves résolutions prises par l'empereur Alexandre. Toujours prudent, toujours préoccupé du soin de mettre sa responsabilité à couvert, le généralissime poussait, cette fois encore, la circonspection jusqu'à ses plus extrêmes limites. Au lieu d'approuver sans réserve la marche sur Paris, il paraît chercher à la représenter comme une de ces nécessités inéluctables auxquelles force est de céder, bon gré, mal gré. Il fait d'abord ressortir la rapidité surprenante avec laquelle Napoléon a exécuté sa marche sur les lignes de communication de la grande armée et, après avoir consacré quelques mots à l'exposé de la situation des esprits à Paris, il s'applique à démontrer à son sou

Weil. - IV.

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verain qu'en raison même de la dissémination de l'armée de Silésie, s'étendant de Châlons à Soissons, il eût été impossible de jeter en temps utile toutes les forces de la Coalition contre l'Empereur.

Les Alliés devaient, par suite, s'efforcer d'opérer d'abord leur jonction, puis chercher à rétablir de vive force leurs communications avec leur base d'opération. « C'est afin d'opérer cette jonction, ajoute le généralissime, que les armées marchent sur Paris. Nous avons tout lieu d'espérer qu'en manœuvrant ainsi, nous anéantirons les corps de Marmont et de Mortier, destinés à servir de noyau à la formation d'une nouvelle armée. Nous priverons l'ennemi de ses principales ressources, nous assurerons nos besoins et nous tirerons parti des bonnes dispositions de la nation. Une fois ce premier résultat atteint, nous songerons à rétablir nos communications. Quant aux moyens à employer pour assurer l'exécution de cette dernière partie de notre programme, ils dépendent entièrement des circonstances et ne pourront être déterminés qu'ultérieurement. >>

Aux termes de la deuxième disposition du 24 mars, la grande armée aurait dû commencer, dès la pointe du jour, son mouvement sur Fère-Champenoise et Sézanne. Mais cette fois encore les ordres étaient arrivés trop tardivement et les corps avaient été hors d'état de se mettre en marche aux heures fixées par les instructions de détail.

Marche des corps d'armée placés sous les ordres du prince royal de Wurtemberg. Premier combat de FèreChampenoise. Ce fut, en effet, après minuit seulement que Pahlen reçut la disposition spéciale établie par le prince royal de Wurtemberg qui, chargé pendant la journée du 25 du commandement en chef des III, IVe et VIe corps, allait prendre personnellement la direction de l'avant-garde.

Modifiant certaines parties de l'ordre général de Schwarzenberg, le prince royal de Wurtemberg, informé de la présence des Français du côté de Vatry, avait prescrit à Pahlen, qui devait former la pointe de sa colonne, de mettre sa cavalerie légère en

L'ordre général faisait partir le VIe corps à 3 heures et le IVe à 4 heures.

mouvement à 2 heures du matin et de pousser vivement sur Linthes et Sézanne 1.

Un peu après 3 heures et demie du matin, Pahlen 2, quittant Drouilly, se dirigeait par Maisons-en-Champagne sur Coole. Informés par les grands'gardes de cavalerie bavaroise établies à l'ouest de Maisons, de la présence de troupes françaises qui, de Soudé-Sainte-Croix, avaient envoyé à la pointe du jour des patrouilles jusqu'à Coole, les cosaques chargés d'éclairer la colonne de Pahlen se portèrent rapidement vers ce village, en chassèrent quelques petits postes français qui se replièrent, sans s'engager, sur Soudé-Sainte-Croix et rallièrent ensuite le gros du corps de Marmont.

Bien qu'il eût aperçu, dès la veille, « un horizon immense couvert de feux », le duc de Raguse apprit seulement le 25 au matin, à la rentrée de ses reconnaissances, qu'il était en présence de la grande armée alliée. Au lieu de se mettre immédiatement en retraite et d'avertir Mortier du danger qui les menaçait tous deux, il se contenta d'envoyer au duc de Trévise un de ses officiers qui s'égara d'ailleurs en route. Quelques instants plus tard Mortier, inquiet et préoccupé, arrivait à Soudé-Sainte-Croix

'Ordre du prince royal de Wurtemberg: « Le général comte Pahlen formant l'avant-garde de l'armée, commencera son mouvement à 2 heures du matin. Il poussera sa cavalerie légère jusqu'à Linthes, occupera Broussy-le-Grand, Saint-Loup et Linthelles afin de couvrir la droite et le front de l'armée. Il enverra des partis sur Sézanne. La division de cuirassiers et l'infanterie de Pahlen s'arrêteront à Connantray. Le gros du VIo corps campera en deux lignes sur la hauteur en arrière de Connantray, sa gauche se reliant à la droite du IVe corps qui s'établira en arrière de Corroy. La cavalerie du IVe corps occupera Pleurs et Gaye et communiquera avec celle de Pahlen. L'ennemi s'étant montré le 24 à Vatry, le général comte Pahlen fera flanquer sa marche par un détachement qui passera par Dommartin-Lettrée, Lenharrée, et s'établira à Morains-le-Petit d'où il surveillera la route de Bergères. »

2 La cavalerie légère de Pahlen se composait des quatre brigades suivantes : brigade Rüdinger, hussards de Grodno et de Soumy; brigade Dochtoroff, hussards d'Olviopol et de Lubny; brigade Lissanevitch, uhlans de Tchougouïeff et trois pièces d'artillerie à cheval (24 escadrons); enfin, cinq régiments de cosaques formant la brigade du général Ilowaïsky XII; en tout 3,600 chevaux. (Geschichte der Feldzüge in Frankreich in besonderer Beziehung auf das Commando des Kronprinzen von Württemberg, herausgegeben von den Offizieren des Königlich-Württembergischen General-Stabes, II, 10.)

* STARKE, Eintheilung und Tagesbegebenheiten der Haupt-Armee im Monate März. (K. K. Kriegs Archiv., III, 1.)

4 MARMONT, Mémoires.

pour conférer avec Marmont, en même temps que ses troupes quittaient Vatry et remontaient par la rive gauche de la Soude pour se rapprocher du petit corps du duc de Raguse. Pendant que Mortier reprenait le chemin de Dommartin Lettrée afin de presser la marche de ses divisions, Marmont s'établissait à SoudéSainte-Croix dans l'espoir de donner aux troupes de Mortier le temps d'atteindre Sommesous, où les deux maréchaux espéraient opérer leur jonction.

Vers 8 heures du matin, lorsque Belliard, qui formait avec la division de dragons de Roussel la tête de colonne de Mortier, déboucha de Dommartin-Lettrée, le duc de Raguse n'avait pas encore achevé de déployer son infanterie sur deux lignes en arrière de Soudé-Sainte-Croix. Déjà, et tout en attendant l'arrivée du prince royal de Wurtemberg qu'il avait fait prévenir de la présence des Français sur la Soude, Pahlen avait poussé ses cosaques et sa cavalerie légère au nord de la chaussée jusqu'à la rive droite de la rivière. Quelques instants plus tard, la division de cavalerie légère du prince Adam de Wurtemberg', marchant en colonne de pelotons, apparaissait à gauche de Pahlen, se déployait au sud de la chaussée, pendant que le prince royal de Wurtemberg rejoignait sa cavalerie et, d'une hauteur, reconnaissait la position de Marmont.

Le maréchal, qui avait envoyé sa cavalerie sur ses ailes, étendu ses lignes dans la direction de Dommartin et placé son artillerie sur son front couvert par la Soude, venait, vers 9 heures, de faire ouvrir le feu contre les escadrons de Pahlen et du prince Adam.

Ne voulant pas attendre l'entrée en ligne de son infanterie qui

1 La division de cavalerie légère du prince Adam de Wurtemberg se composait, à Fère-Champenoise, de la brigade du général-major von Walsleben, régiment de hussards autrichiens no 3 (archiduc Ferdinand) et régiment de chasseurs à cheval wurtembergeois no 5; de la brigade du général-major von Jett, régiment de chasseurs à cheval no 2 (duc Louis), régiment de dragons no 3 (Prince royal) et régiment de chasseurs à cheval no 4 (prince Adam). En tout 20 escadrons formant un total d'environ 2,000 chevaux. (Beitrag zur Geschichte der Feldzüge in Frankreich in besonderer Beziehung auf das Commando des Kronprinzen von Württemberg, II, 10.)

L'infanterie des IVe et VIe corps marchait dans la colonne derrière la division de cuirassiers autrichiens de Nostitz et la 2e division de cuirassiers russes de Kretoff.

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