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villas s'emplirent d'esclaves, et il n'y eut plus sur les terres des riches place pour le journalier de condition libre (1). Chassés de leur patrimoine par l'usure ou par l'avidité de riches voisins; privés de travail par la concurrence des esclaves ou prenant en dégoût la vie frugale de leurs pères, grâce aux habitudes de paresse et de débauche contractées dans les camps, les pauvres tournaient leurs pas vers Rome (2), et venaient grossir cette foule affamée et menaçante que le sénat apaisera quelque temps en lui jetant un peu de ble pour pâture. César trouva que sur quatre cent cinquante mille citoyens, trois cent vingt mille vivaient aux dépens du trésor; c'est-à-dire que les trois quarts du peuple romain mendiaient. Un mot du tribun Philippe est plus terrible: « Il n'y a pas, disaitil, dans Rome, deux mille individus qui possedent» (3); et maintenant qu'on reproche à Marius d'avoir ouvert les legions aux Italiens et aux prolétaires!

Appien a bien compris cette triste situation de la république; après avoir rap pele qu'une partie des terres enlevées aux Italiens étaient restées indivises et abandonnées en jouissance à ceux qui

drachmes (Sat., II, 7 ). Une preuve de leur peu de valeur, c'est qu'un M. Scaurus, riche seulement de 25,000 nummos, en avait six (Meursius, de Luxu Rom.). Après une victoire il s'en vendait au prix de 4 drachmes (3 fr. 47 c.). (1) Ὥστε ταχὺ τὴν Ἰταλίαν ἅπασαν ὀλιγανδρίας ἐλευθέρων αἰσθέσθαι, δεσμωτηρίων δε βαρβαρικῶν ἐμπεπλῆσθαι δι' ὧν ἐγεώργουν οἱ πλουσίοι τὰ χωρία, τοὺς πολίτας ἐξελάσανTEG. (Plut, in Tib. 8). M. Ch. Comte a montré qu'il ne pouvait pas y avoir de classe moyenne dans les Etats où l'esclavage a pris un grand développement.

(2) Maintenant, dit Varron, que les pères de famille, abandonnant la faucille et la charrue, se sont presque tous glissés dans les murs de Rome et aiment mieux se servir de leurs mains au cirque et au théâtre que dans les vignobles et les champs, il nous faut, pour ne pas mourir de faim, acheter notre ble aux Sardes et aux Africains, et aller vendanger avec des navires dans les iles de Cos et de Chio.

(3) Non esse in civitate duo millia hominum qui rem haberent (Cic., De off., II, 21). Ce tribun était cependant un homme modéré. Fiedler dit, p. 224 in Tivoli sind z.b. jetzt ein fünftheil landbesitzer Weniger als vor 50 Jahren.

5o Livraison. (ITALIE.*)

voulaient les défricher, à condition seulement de payer la dîme et le quart des fruits perçus, et pour les pâturages une redevance en argent, il ajoute : « On croyait ainsi avoir pourvu aux besoins de fa vieille race italique, race patiente et laborieuse et aux besoins du peuple vainqueur, mais le contraire arriva. Les riches s'emparerent peu à peu de ces terres du domaine public, et dans l'espérance qu'une longue possession deviendrait un titre inattaquable de proprieté ils achetèrent ou prirent de force les terres situées à leur convenance et les petits héritages de tous les pauvres gens leurs voisins (1); de cette maniere ils firent de leurs champs de vastes latifundia. Pour la culture des terres et la garde des troupeaux ils employerent des esclaves, qui ne pouvaient leur être enlevés, comme l'étaient les ouvriers 11bres, par le service militaire.Ces esclaves étaient une propriété des plus fructueuses, a cause de leur rapide multiplication, que favorisait l'exemption du service militaire. De là il arriva que les hommes puissants s'enrichirent' outre mesure, et que l'on ne vit plus que des esclaves dans les campagnes. La race italienne, usée et appauvrie, perissait sous le poids de la misere, des impôts, et de la guerre. Si parfois l'homme libre échappait à ces maux, il se perdait dans l'oisivete, parce qu'il ne possedait rien en propre dans un teritoire tout entier envahi par les riches, et qu'il n'y avait point de travail pour lui sur la terre d'autrui au milieu d'un si grand nombre d'esclaves.»

Contre la misère, ces hommes n'avaient pas même à la ville la ressource du travail des artisans, car les riches s'étaient aussi réservé les profits de l'industrie (2). Ils avaient organisé des ateliers d'esclaves et dressé des ouvriers pour tous les métiers. Crassus en louait comme

(1) Τά τε ἀγχοῦ σφίσιν, ὅσα τε ἦν ἄλλα βραχέα πενήτων, τὰ μὲν ὠνούμενοι πειθοῖ, τὰ δὲ βία λαμβάνοντες, πεδία μακρὰ ἀντὶ χωρίων ἐγεώργουν.

(2) Plut., in Crasso. I; Cic., pr. Cæcina, 20; Remnius Palemon, célebre grammairien, avait été esclave. Devenu libre, il monta un atelier d'esclaves tailleurs (Suét., Ill. gr., 23); Atticus louait surtout des copistes (Corn. Nep.,

cuisiniers, maçons ou scribes. Toute famille riche avait parmi ses esclaves des tisserands, des ciseleurs, des brodeurs, des peintres, des doreurs, des scribes et jusqu'à des architectes et des médecins, même des précepteurs pour les enfants (1). Auguste ne porta jamais que des étoffes tissées dans sa maison (2). Chaque temple (3), chaque corporation avait ses esclaves. Le gouvernement en entretenait des troupes nombreuses pour tous les bas offices de l'administration et

de la police, pour la garde des aqueducs et des monuments, pour les travaux publics, dans les arsenaux, dans les ports, sur les navires comme rameurs. En une seule fois Scipion en envoya deux mille à Rome pour fabriquer des armes. Ainsi les travaux les plus grossiers comme les occupations les plus delicates leur étaient confiés. Que restait-il donc au pauvre de condition libre pour gagner sa vie? D'ailleurs des fêtes continuelles, les triomphes, les jours de supplications décrétées pour les victoires, les frequentes distributions faites par les édiles, par les patrous, par les candidats (4), et le préjugé qui notait le travail d'infamie comme un vice, nourrissaient l'oisiveté des pauvres. Écouter les orateurs du forum, courir aux jeux pendant des semaines entieres, assieger la porte des grands et leur faire cortége; mais aussi vendre son suffrage, au besoin son bras, tels etaient leurs uniques soucis. On leur disait : le peuple-roi doit vivre aux dépens du monde vaincu.

La pauvreté endurcit le corps et

Att., 13); Malleolus, des ouvriers de toute sorte (Cic., in Verr., 1, 36); Appius, Cicéron et mille autres avaient des præfecti fabrum.

(1) Var., R. R., 1, 2 et 6. Les inser, de Gruter et la longue nomenclature dressée par Pignorius, Popma, Ruperti et Blair. Mais je n'ai pu me procurer ni à Paris ni à Londres ce dernier ouvrage; il est épuisé. Le savant livre de M. Wallon rend heureusement tous ceux-là inutiles.

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trempe énergiquement les âmes quand elle est générale comme à Sparte, comme à Rome, au temps de leur vertu ; mais en face du luxe et de l'opulence, la misère trop souvent dégrade et avilit. Quelle devait être la dignité, l'indépendance, le patriotisme de ces hommes qui chaque matin allaient à la porte des grands, recevoir leur sportule? Et ces grands en reconnaissant au forum ceux qu'ils avaient achetés au prix d'un peu de blé et d'huile, quel respect pouvaient-ils avoir pour les décisions qu'ils rendaient?

Ce peuple même était-il vraiment le peuple romain?

Autrefois pour combler les vides faits par la guerre dans les rangs de ces plébéiens que les nobles avaient appris à estimer à leurs dépens, le sénat donnait le droit de cité aux plus braves populations de l'Italie. Mais depuis la fin de la première guerre punique, pas une seule tribu nouvelle n'a été formée. Qui remplaçait cependant les prisonniers de la seconde guerre punique(1), les soldats restés sur les champs de bataille de Cannes, de Trasimene et de Zama, dans les gorges de l'Espagne, dans les terres fangeuses de la Cisalpine, en Grèce, en Asie et jusqu'au pied de l'Atlas? Des affranchis, qui apportaient leur corruption avec tous les vices de l'esclavage: de 241 à 210 cent mille affranchis peut-être entrèrent dans la société romaine. Ainsi Rome envoyait ses citoyens dans les provinces comme légionnaires, publicains, agents des gouverneurs, intendants des riches, ou aventuriers cherchant fortune; et en échange, elle recevait des esclaves (2), bientôt affran

(1) Les Romains perdirent 20,000 prisonniers à Drépane seulement, 6,000 à Trasimene, 8,000 à Cannes, et ils en délivrérent 20,000 en Afrique, 4,000 en Crète, 1,200 dans la seule province d'Achaïe cependant si petite (App. P. 8; Tite-Live).

(2) Dans la premiere guerre punique Duilius fit 8,000 prisonniers, Manlius et Régulus 40,000, Lutatius 32,000. Aussi un récent historien de Rome, Kobbe, estime le nombre des seuls esclaves africains ramenés en Italie durant cette époque à un cinquième de la population romaine. M. Dureau de la Malle croit au contraire qu'on ne fit alors qu'un très-petit nombre d'esclaves, parce que les noms d'Afer,

chis (1) qui lui apportaient l'esclave grec, les vices des sociétés mourantes;

de Poenus, de Numida se retrouvent rarement dans les comiques. Mais ceux-ci copiaient les pièces grecques, et d'ailleurs ils ne parlent guere que des esclaves domestiques. Or les Africains,s'exprimant dans un idiome inconnu, devaient être relégués aux champs.

(1) Tite-Live dit qu'en 210 le sénat vida le sanctius ærarium, où était renfermé l'aurum vicesimarum, produit par l'impôt de un vingtieme sur la valeur des esclaves affranchis, et qu'on y trouva quatuor millia pondo auri: nécessairement on avait dû recourir déjà à cet expédient durant la première guerre punique, pendant laquelle les besoins n'avaient pas été moins grands; le trésor ne renfermait donc que l'impot de trente et un ans. Cependant il contenait 4,496,200 fr. Or, nous savons que Caton payait un vigoureux esclave 1,300 fr., et que les Achéens avaient racheté les légionnaires vendus par Annibal au prix de 457 fr. 38 cent. par tète. En prenant une moyenne on aura 878 fr., dont le vingtième sera 43 fr. 90 cent.. somme comprise cent deux mille quatre cent dix-neuf fois dans 4,496,200 fr. M. Dureau de la Malle double le nombre des affranchissements; mais comme il suppose qu'on ne toucha pas à ce trésor depuis l'établissement du vingtieme, il croit qu'on mit cent quarante-cinq ans à l'amasser, et qu'il n'y eut par conséquent que treize cent quatre-vingts affranchissements annuels au lieu de trois mille trois cent cinq que nous trouvons pour les années 241-210. Toute guerre heureuse était suivie de nombreux affranchissements, car il était avantageux d'avoir des affranchis; comme ils étaient citoyens, c'était pour les patrons un moyen d'influence dans les comices; puis l'affranchi restait soumis à de certaines conditions honorifiques et pécuniaires en échange de la liberté, il s'engageait vis-à-vis de son ancien maître, dout il devenait le client, à lui payer annuellement de certaines sommes; à lui rapporter une partie de ce qu'il recevait dans les distributions gratuites (Den. d'Hal., IV; Dion, XXXIX, 24), à lui laisser enfin à sa mort une partie de sa succession; car le maitre exigeait souvent de l'esclave qu'il libérait le serment de ne se point marier, afin d'en hériter légalement comme patron. Ce serment ne fut défendu que par Anguste (Dio, XLVII, 14). Au temps de Cicéron il était d'usage d'affranchir le captif honnête et laborieux au bout de six années de servitude (Philipp. VIII, 11). Ils étaient en tel nombre qu'aux yeux de Scipion-Émilien tout le peuple de Rome n'é

l'esclave espagnol, thrace ou gaulois, ceux des societes barbares. Il y avait donc entre la capitale et les provinces comme une circulation non interrompue. Le sang refluait sans cesse du cœur vers les extrémités, qui le renvoyaient, mais vicié et corrompu (1).

Au point de vue politique ces résultats étaient menaçants, au point de vue économique ils étaient désastreux. La concentration aux mains d'une oligar chie peu nombreuse des propriétés et des capitaux; le système des prairies substitué à la production des cereales; la mise en régie de la culture délaissée à des esclaves ignorants, que ne surveil lait plus l'œil du maître (2), etaient autant de causes de ruine pour l'agricul ture. Du temps de Caton déjà elle dé. clinait; bientôt elle produira si peu que, l'Italie ne pouvant plus se nourrir, a la vie du peuple romain sera à la merci des vents et des flots. Ce ne sont pas les seuls dangers : les campagnes, abandonnées par les ouvriers libres, se depeuplent; aussitôt la maloria s'en empare (3), en chasse les derniers habitants ou étend sur eux son influence meurtriere. Avant un siecle toute la plaine du Latium sera inhabitable (4).

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tait pas autre chose, et que quand Sulpicius et Claudius voulurent se rendre maîtres des comices, ils ne songerent qu'à les répandre dans toutes les tribus. Du temps même de Cicéron (de Orat., I, 9) ils dominaient jusque dans les tribus rustiques.

(1)

Nulloque frequentem
Cive suo Romam, sed mundi fæce repletam.
Lucain, VII, 404.

(2) Pline disait Coli rura ab ergastulis pessimum est, et quidquid agitur a desperantibus. Columelle exprime les mèmes plaintes.

(3) On sait quels rapides progrès fit la malaria. Brocchi attribue à l'influence de l'Aria cattiva le caractère sombre, violent et irritable de tous ceux qui couvent dans leurs veines le germe de la fièvre des maremmes. C'est une remarque faite par tous les voyageurs autant la population de Naples est folle, rieuse et bruyante, autant celle de Rome est triste et taciturne.

(4) On fut obligé de faire venir chaque année de l'Ombrie et des Abruzzes les ouvriers nécessaires à la culture (Suet., in Vesp., 1 ). — En Angleterre aussi les propriétés sont concep

Par la destruction de la classe moyenne, je veux dire celle, des petits propriétaires, la société romaine manqua désormais dans l'ordre politique comme dans l'ordre moral, par la ruine des croyances et par la perte des vertus civiques, de ce pouvoir modérateur, de cette force conservatrice qui retient les empires. Les grands, délivrés de toute crainte, en ne voyant plus devant eux ces plébéiens avec lesquels il fallait autrefois compter, s'abandonnèrent à toute la licence des mœurs nouvelles. Pour eux la simplicité ne fut plus qu'un travers et l'égalité qu'une insolente prétention.

Caton essaya, mais vainement, de ramener cette orgueilleuse aristocratie au respect des lois, et les Gracques tentèrent sans plus de succès de régénérer le peuple romain par la vertu du travail, de reconstituer la classe moyenne en reconstituant la petite propriété. Leur mort et la retraite de leurs lois laissa le peuple dans sa misère et la dégradation. Dès lors la liberté fut perdue sans retour. Le peuple, avili et corrompu, mais toujours fort de son nombre, donna l'empire pour une sportule. Les Romains ne s'inquiétaient plus que de trouver un homme qui consentît à régulariser pour eux le pillage du monde, qui les fit vivre aux dépens des provinces. La populace, appelée par Marius dans les camps, oublia la patrie et la liberté pour son général, qu'il s'appelât Marius ou Sylla, César ou Pompée, Antoine ou Octave, et elle le fit empereur. Les empereurs payèrent le prix du marché en gorgeant d'or, de fêtes et de spectacles la populace et les soldats. L'aristocratie fit les frais de ces libéralités l'empire fut pour elle l'expiation de ses usurpations sous la république.

TRANSFORMATION DU PEUPLE ROMAIN.- Depuis les guerres puniques jusqu'à la guerre Sociale le peuple romain ne se recruta plus que dans

trées dans les mains d'un petit nombre, les prairies ont envahi les terres à blé, et un quart seulement des habitants de la Grande-Bretagne est occupé aux travaux des champs. Mais l'industrie et le commerce occupent et nourrissent à peu près le reste de la population ; et Pagriculture est florissante, parce que l'étendue des prairies étant en rapport avec celle des terres à blé, les troupeaux sont nombreux et par conséquent les engrais abondants.

l'esclavage par l'affranchissement. Pour faire tomber les armes des mains des Italiens révoltés, on accorda en 89 le jus civitatis à tous ceux qui dans le délai de soixante jours viendraient à Rome déclarer devant le préteur qu'ils en acceptaient les droits et les charges. Une partie considérable de l'Italie eut ainsi le droit de cité. C'était un premier pas fait dans une voie nouvelle. Quand la liberté fut morte à Rome, et que la tête de Cicéron clouée sur la tribune aux harangues eut montré que la souveraineté n'était plus aux rostres ni au forum, le droit de cité perdit une grande partie de son importance politique; mais trop de priviléges y étaient encore attachés pour qu'on ne le recherchât pas vivement. Les empereurs, héritiers de la pensée de César et qui travaillèrent à faire progressivement de toutes les nations de l'Empire un seul peuple, multiplièrent à l'envi les concessions de droit de cité. Soixante-dix ans avant Jesus-Christ il n'y avait encore que 450,000 citoyens, quarante-deux ans plus tard Auguste en comptait plus de 4,000,000. Ses successeurs accrurent encore ce nombre, et Caracalla mit un terme aux concessions partielles en accordant en masse le jus civitatis à tous les habitants de l'Empire. Pour lui, ce n'était qu'une mesure fiscale, un moyen de faire payer à tous les impôts particuliers aux citovens; mais ce n'en était pas moins un fait très-considerable, qui établissait l'égalite de tous sous un seul maître, formule politique que les jurisconsultes du moyen âge retrouvèrent, et dont ils se servirent pour battre en breche la féodalité au profit du pouvoir monarchique.

Quant au peuple de Rome proprement dit, il n'était plus dès le temps d'Auguste qu'une vile populace, indigne du nom qu'elle portait, inutile à l'Empire et à charge aux provinces, parce qu'il fallait l'amuser et la nourrir aux dépens du

trésor.

Je place ici le tableau de la progression suivie par la population romaine à partir du troisième siècle avant notre ère. Avant l'établissement de la censure en 444, il y avait eu déjà dix dénombrements (Liv. III, 24); le dernier eut lieu sous Vespasien, en 74. Censorinus, de Die natali, en compte soixante-quinze.

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CHAPITRE V.

ORGANISATION POLITIQUE DES ROMAINS ET DEVELOPPEMENTS SUCCESSIFS DE LEUR CONSTITUTION.

Le tableau de l'organisation politique les Romains peut se diviser en cinq par

ties:

1° Sous les rois, 754-510.

2° Sous les consuls patriciens, 510-367. 3° Sous les consuls des deux ordres, 367-30.

4° Sous les empereurs d'Auguste à Dioclétien, 30 av. J. C. 284 apres.

5° Depuis la réorganisation monarchique de Dioclétien et de Constantin.

ORGANISATION POLITIQUE SOUS LES PREMIERS ROIS. - On a montre dans

la premiere partie de ce travail, aux pages 46 et 47, ia primitive organisation de Rome, nous n'y reviendrons pas. Le caractère fondamental de cette constitution était la juxtaposition de deux peuples, politiquement aussi étrangers l'un à l'autre que s'ils avaient habité aux deux extrémités de l'Italie. L'un, celui des trois tribus, formait seul l'État, faisait les lois, fournissait des membres au sénat, des rois et des prêtres à la republique; il avait tout: la religion, les droits publics et prives, les terres et les magistratures, et, dans la foule de ses clients, une armée dévouée. C'était la

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