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sujets trouvés capables d'admission ou susceptibles de rejection. Doit conformément tenir le registre secret en règle, pour qu'il soit, tous les ans, vériffié par un Grand-Visiteur nommé à cet effet, quelques jours avant ou après la S' Jean, selon les statuts donnés par nos sérénisimes Protecteurs, rendus en ladite Loge, juste, complette et parfaite. Car tels sont nos statuts.

Donné dans la Loge de la Concorde, sur le sommet de la plus haute montagne, tous les Grands-Officiers convoqués et assemblés, le dix aoust de l'an de l'égire vulgaire mil sept cent cinquante-neuf.

En foi de quoi nous avons apposées nos seings privées et le sceau secret de la Maçonnerie, dont nous nous sommes pourvus à cet effet.

Suivent les signatures.

Le brevet suivant, sur parchemin, était dépourvu d'ornements et de sceau.

BREVET

Nous, Messire Charles-François Devoirs, chevalier de l'Erredon, de Rose-Croix, du Pellican, de l'Orient, de l'Occident, de l'Aigle, du Parfait Maçon, etc., Grand-Maître d'une Loge anglaise et écossaise; Messires Josse-Lievin Goetaels et Octave-Auguste Ezart, tous deux chevaliers de l'Aigle, établis, commis et constitués par les cinq points fondamentaux de la Sublime et Profonde Maçonnerie.

A tous ceux que les présentes lettres verront ou lire ouiront, salut !!!

Les qualités glorieuses et l'application du travail de l'art royal que le Frère Jean-Baptiste Descouteau a pratiqué depuis longtemps et parmis nous, lui ayant fait mériter la dignité supprême de chevalier de l'Aigle, par la sagesse de sa conduite, la force de ses raisonnements et la beauté de ses discours, par cinq points qu'il n'a connus, jusqu'à présent, qu'en figure et que la parfaite lumière a dévoilée par une vérité toujours essentielle, fondamentale et constante.

A ces causes, persuadés de son zèle, prudence et capacité pour remplir dignement le poste éminent, sublime et incomparable de chevalier de l'Aigle, nous l'avons commis, établis et constitués, comme par les présentes nous le commettons, établissons et constituons Chef Suprême de la Loge, par nous établie

en la ville de Gravelines, aux droits, prérogatives et prééminences y attachés, modifications, ampliations de nos statuts, dont nous luy avons fait la remise dans les formes accoutumées après les proclamations ordinaires. Et c'est en vertu du pouvoir à nous attribuée par lettres-patentes en bonnes et dues formes, de nos sénérisimes protecteurs.

Fait, donné et transmis en la Loge Saint-Jean du Désert, sous le tittre de Cinq Etoiles, sur la surface de Gravelines, le dix aoust de l'an de l'égire vulgaire mil sept cent cinquante-neuf, et sous nos seings privées, comme d'usage, à charge d'enregistrement dans le registre secret à peine de nullitée.

Suivent quatre signatures.

Les Loges dunkerquoises n'ont pas toujours été hermétiquement fermées aux profanes. Il y a une trentaine d'années, nous avons reçu, comme consul d'une grande puissance, une lettre d'invitation pour assister au baptème d'un louveteau (lewfton) (1).

Les invités étaient accueillis avec une grande cordialité par les dignitaires, qui profitaient de la circonstance pour se livrer à un discret prosélytisme.

La céremonie du baptème maçonnique est trop connue pour que nous en donnions la description (2). Respectueux des convictions d'autrui, nous ne formulons aucune appréciation sur les tendances nouvelles de l'œuvre maçonnique.

Le seul but de notre étude est d'exposer des faits qui se rattachent à l'histoire locale.

(1) Le louveteau, fils de Maçon, jouissait du privilège d'être initié aux mystères de l'Ordre à 18 ans au lieu de 21.

(2) Le dictionnaire Larousse donne d'amples explications sur cette cérémonie.

UN POÈTE DUNKERQUOIS

AU COMMENCEMENT DU SIÈCLE

CONSTANT PIETERS

PAR

M. L'ABBÉ L. WINNAERT

Membre Actif

Bien que la biographie de Constant Pieters ne présente guère d'intérêt, sa vie s'étant écoulée calme et paisible, au point de vue extérieur, du moins, il serait bon, semble-t-il, d'en rassembler les traits principaux avant de commencer l'étude des œuvres de notre poète, étude qui fait, en réalité, le sujet de ce travail.

Jean-Constant Pieters naquit à Dunkerque le vingtseptième jour du deuxième mois de l'an second (15 novembre 1793, pour parler français). Son père était Guillaume-Marie-Bernard Pieters, natif de Boulogne, jaugeur-juré, et sa mère, Marie-Anne Rosenquest. Constant fit, de bonne heure, de solides études et, ainsi, arriva à se former un fonds excellent de haute littérature, de littérature latine, surtout; ce fonds, il

le mit à profit plus tard, par la traduction d'extraits de divers auteurs, traductions toujours remarquables par la correction et l'élégance.

Le 19 février 1815, Constant Pieters inaugura, avec sept de ses concitoyens, une société littéraire: Le petit Couvert de Momus, qui, d'ailleurs, ne fit que fort peu de prosélytes, la polémique sarcastique de quelquesuns de ses membres effarouchant les aspirants. Ce fut ainsi qu'il publia ses premiers essais, avec ceux de ses collégues, dans La Feuille d'Annonces (1815-1817). En 1819, tous ces morceaux épars furent réunis en un volume, tiré à un très petit nombre d'exemplaires, intitulé Portefeuille du Petit Couvert de Momus; L'Abeille du Nord continua cette publication.

Jusque dans ses derniers jours, Constant Pieters retoucha les opuscules publiés durant sa jeunesse et en composa d'autres pour les faire paraître dans les Muses Dunkerquoises. Pendant vingt-quatre ans, il fut secrétaire de la mairie de Dunkerque; à cette situation vint s'ajouter celle de bibliothécaire, qui lui permit, sans doute, bien des recherches et bien des études dont ses poésies se ressentent. Ce sont certainement ces études et ces recherches qui l'ont amené à s'occuper d'une Histoire de Dunkerque et des Cités voisines aux temps anciens; toutefois, il ne put recueillir que quelques rares souscriptions et fut ainsi, bien malheureusement, forcé d'abandonner son projet.

Il était membre, et l'un des plus actifs, de la con mission du Musée, membre de la Société des Antiquaires de la Morinie et correspondant des Archives du nord de la France.

Marié le 27 août 1844, à mademoiselle Justine-Zoé Pauwels, Constant Pieters eut deux fils: Paul

Hippolyte-Constant, né le 13 juillet 1845 et FrançoisJulien, né le 23 septembre 1846; il devint veuf en 1852. Sa santé se ressentit beaucoup du chagrin qu'il éprouva, et il mourut, le 3 juin 1853, à la suite d'une courte et douloureuse maladie. Il n'avait pas soixante

ans.

C'est tout le mouvement littéraire du commencement du siècle que nous voyons se refléter dans l'œuvre de Constant Pieters. Sans doute, « par le fond de son esprit, c'est un classique » (1) et qui, très certainement, se serait élevé contre les téméraires peu respectueux des grands noms de la littérature antique :

Faute d'admirer les Grecs et les Romains,

On s'égare en voulant tenir d'autres chemins (2).

Mais ce classique a profondément subi l'influence de son époque.

La littérature, au XVIIe siècle, était appropriée au cadre social. « Le milieu contemporain avait développé le besoin factice d'une politesse raffinée et dégoûtée qui taxait toute naïveté de gaucherie ridicule et toute originalité d'indécente bizarrerie. Le type favori de l'époque se réalise dans l'honnête homme, et les caractères distinctfs de l'honnête homme sont une convenance parfaite, une mesure exquise, l'urbanité du ton, la réserve du langage, la sobriété du geste, toutes les qualités d'assortiment et de nuance que la vie sociale.

(1) H. Taine: Derniers essais de critique et d'histoire. (Article sur P. DE SAINT-VICTOR).

(2) La Fontaine : Epitre à l'évêque de Soissons.

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