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Innocens, offrent à la capitale des créations aussi belles qu'elles sont utiles.

» Dans cette longue nomenclature je n'ai pu indiquer que la moindre partie des travaux achevés ou continués cette année; inais chacun de vous est témoin de leur développement, puisqu'il n'est pas une partie de la France sur laquelle ils ne s'étendent.

» Parmi ces grandes constructions, il en est de plus particulièrement consacrées à l'ordre public et à la bienfaisance.

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ÉTABLISSEMENS DE BIENFAISANCE.

L'empereur a ordonné jusqu'à présent la création de quarante-deux dépôts de mendicité; il a assuré les fonds nécessaires à leur entretien. Ainsi se guérira peu guérira peu à peu une des plus hideuses plaies des états policés; ainsi les mœurs publiques et l'industrie profiteront d'un travail qui arrachera au malheur et à la dépravation tant d'êtres condamnés, en apparence, à ne pouvoir s'y soustraire. Plusieurs de ces établissemens ont été mis en activité.

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» Sa Majesté a versé d'immenses bienfaits sur ceux de ses sujets qu'avaient atteints de grandes calamités. Les bords du Rhin avaient été ravagés par les inondations; les habitans ont reçu près d'un million, soit pour indemnités, soit pour être employé en réparations et en travaux de garantie.Les pays qui ont souffert de la grêle, ceux qui ont éprouvé des incendies ont obtenu des secours. Un soin touchant et paternel a destiné à un grand nombre de cités des approvisionnemens de quina, qu'elles ont exactement reçus.

»Des dépôts de vaccin viennent d'être établis ; ils assurent aux familles les moyens certains de ne jamais manquer de ce préservatif inappréciable, que d'utiles et véritables amis de l'humanité ont fait connaître dans toutes les classes de notre nombreuse population.

» Parmi ceux des besoins des Français qui ont fixé l'attention du souverain, la culture des qualités morales, celle de l'esprit, celle des arts d'imagination, ont continué d'obtenir un des premiers rangs.

INSTRUCTION PUBLIQUE.

» L'Université impériale est entrée en fonctions. Elle a recueilli des renseignemens sur toutes les maisons d'éducation de l'Empire. Les académies se forment; les facultés s'établissent; les lycées continuent de fournir de nombreux sujets à l'école Poly

technique et à celle de Saint-Cyr: la première est toujours une pépinière de sujets distingués par leurs lumières et par leur conduite. A Saint-Cyr se renouvelle incessamment cette jeunesse aussi forte, aussi bien exercée que courageuse et dévouée, qui se montre, en arrivant sous les drapeaux, digne de marcher avec les anciens braves.

SCIENCES, LETTRES ET ARTS.

>> Tous les genres d'encouragement sont donnés aux sciences, aux lettres et aux arts; les honneurs, les récompenses, d'utiles travaux confiés aux artistes qui se distinguent, rien n'est négligé. Mais la première de ces époques mémorables, faite pour exalter les plus nobles ambitions, est arrivée; les prix décennaux vont être donnés par la main même de celui qui est la source de toute vraie gloire. Ils seraient distribués aujourd'hui si le juri eût pu remettre plutôt son travail. Sa Majesté a voulu qu'aucune sorte de mérite, ou littéraire, ou tenant aux sciences et aux arts, ne restât sans récompense; le décret du 24 fructidor an 12 n'a été regardé par l'empereur que comme l'expression d'une pensée générale. Cette pensée vient de recevoir tous ses développemens par un dernier décret qui augmente le nombre des prix: de nouveaux examens, de nouveaux jugemens sont devenus nécessaires. L'empereur veut être sûr qu'ils seront l'expression de l'opinion publique éclairée; et, pour acquérir cette certitude, il a ordonné que les ouvrages honorés par ces jugemens seraient livrés à une discussion solennelle: distinction bien flatteuse pour les auteurs dont les travaux seront jugés dignes d'une telle illustration. Le Muséum d'Histoire naturelle a été agrandi; celui des Arts a reçu de nouvelles richesses par l'acquisition des chefsd'œuvre de la galerie Borghèse.

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AGRICULTURE.

» Les arts plus intimement liés à la prospérité des peuples ont dû commander une attention plus particulière encore: l'agriculture est le premier de tous. La propagation des moutons à laine améliorée a fait de nouveaux progrès, dus en grande partie aux importations des troupeaux espagnols et allemands.

Vingt mille jumens de choix ont été présentées aux douze cents étalons qui sont déjà réunis dans nos haras et dans nos dépôts. Des primes ont été distribuées aux propriétaires des plus beaux élèves.

» La culture du coton, dans nos provinces méridionales n'a encore donné que des espérances; elles n'ont pas été détruites par les deux saisons extraordinaires de 1808 et 1809, et c'est avoir beaucoup obtenu.

» Des essais ont été faits pour naturaliser l'indigo.

» Mais ce ne sont pas là les principaux, les plus essentiels de nos produits agricoles; d'autres peuples manquent des objets de première nécessité, et se les procurent en échange des produits de leur industrie. La France est trop riche; elle recueille en grains et en vins bien au delà de sa consommation. En vins de première qualité, c'était une chose depuis longtemps reconnue; mais on avait presque toujours regardé notre dépendance de l'étranger pour les grains comme un fait constaté. Combien doit donc nous être précieuse l'expérience que nous faisons aujourd'hui ! Quelques contrées souffrent, il est vrai, de l'impossibilité de vendre leurs blés; c'est un malheur momentané; mais quelle source de sécurité pour l'avenir ! Les disettes ne tenaient le plus souvent qu'à l'opinion; il ne fallait que l'éclairer; et la France, sûre désormais qu'elle produit en grains au delà de ce qu'elle peut consommer, ne peut plus

craindre le besoin.

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L'empereur a néanmoins fixé toute sa sollicitude sur les circonstances actuelles; la sortie des grains est permise par un grand nombre de points de nos frontières de terre et de mer, pourvu toutefois que les prix n'excèdent pas dans les marchés voisins des quotités déterminées. Les propriétaires de vins de Bordeaux reçoivent des prêts : des autorisations spéciales facilitent les expéditions maritimes.

MANUFACTURES ET INDUSTRIE.

» L'industrie augmente par la main-d'œuvre la valeur des matières premières, et souvent dans des proportions qu'on peut dire infinies. Elle a constamment occupé la pensée du gouvernement; mais ici l'action de l'autorité ne saurait être directe: donner des encouragemens, étudier des modifications dans les tarifs des douanes soit nationales, soit étrangères, voilà ce qu'il peut; voilà ce qu'il a fait. Il a veillé d'ailleurs avec un redoublement de soins sur l'école des Arts et Métiers de Châlons, dont les bons effets continuent d'être sensibles.

» M. Richard, MM. Ternaux, M. Oberkampf, M. de Neuflise, et tant d'autres, ont conservé à leurs établissemens précieux un degré d'activité, une organisation, des moyens de perfectionnement qui les rendent dignes d'être cités ; ils honorent la nation, et contribuent à sa prospérité.

MINES.

» Les mines recèlent des richesses qui resteraient enfouies sans l'industrie. Une législation des mines, positive et claire, sera complétée dans le cours de votre session des moyens d'en recueillir les fruits les plus prochains sont préparés. La France possède un grand nombre de houillières précieuses qui nous garantissent de toute crainte de manquer jamais de combustibles.

» Des mines de cuivre, de plomb, d'argent, s'exploitent; . d'autres sont l'objet de recherches et d'expériences.

COMMERCE.

» Le commerce s'applique en général à tirer le parti le plus avantageux possible des produits de l'agriculture et de l'industrie. Le nôtre souffre sans doute de l'état extraordinaire qui, faisant comme deux masses, l'une du continent européen l'autre des mers et des pays dont elles nous séparent, les laisse sans nulle communication permise; néanmoins la consommation intérieure, à laquelle participent un bien plus grand nombre d'individus depuis que l'aisance est connue des classes du peuple, qui l'ignoraient jadis, et nos relations avec nos voisins, entretiennent une grande activité dans les échanges. Nos rapports avec les Etats-Unis d'Amérique sont suspendus; mais, formés par des besoins mutuels, ils reprendront bientôt leur cours. Lyon voit renaître la prospérité de sa fabrique, qui reçoit les commandes de l'Allemagne, de la Russie et de l'intérieur. Naples nous fournit des cotons que son sol donne chaque jour avec plus d'abondance, et qui diminuent la quantité des importations lointaines.

FINANCES.

» La liaison du commerce avec le crédit public amenera naturellement votre attention sur un phénomène qui nous frappe moins aujourd'hui, parce que chaque année le reproduit; l'exactitude de tous les paiemens sans contributions nouvelles, sans emprunts, sans anticipation, et au milieu d'une guerre pour laquelle, en tout autre temps, les efforts les plus extraordinaires auraient paru au-dessous de ce qu'exigaient de telles entreprises; effet admirable de la simplicité des ressorts et des mouvemens d'un ordre rigoureux, et de l'exactitude des calculs,

dans le détail desquels Sa Majesté ne dédaigne pas d'entrer elle-même.

» Le cadastre se poursuit; on en recueille les fruits dans la sous-répartition d'un grand nombre de cantons et de communes: on ne tardera pas à lui devoir l'amélioration générale du système de l'impôt foncier, et la juste proportion de la contribution avec les produits.

ADMINISTRATION INTÉRIEURE, ET JUSTICE.

» L'administration intérieure a suivi en 1809 la même marche dans les années précédentes; l'ordre et la tranquillité ont que été maintenus. La justice a été promptement et équitablement rendue; le nom de l'empereur a été béni au sein des familles, heureuses de la paix intérieure.

» Les départemens de la Toscane ont reçu le bienfait de l'organisation générale.

CULTES

» Dans son respect pour les consciences, le gouvernement n'a pas dévié de la ligne qu'il s'était tracée; ses principes sur la religion ont eu leur application cette année comme les années précédentes. Il ne se borne pas à tolérer tous les cultes ; il les honore, il les encourage. Les religions chrétiennes, fondées sur la morale de l'Evangile, sont toutes utiles à la société.

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» Les luthériens du faubourg Saint-Antoine, dont le nombre s'élève à plus de six mille, n'avaient pas de temple, et de temps immémorial c'était dans la chapelle de Suède qu'ils exerçaient leur culte. Leur église a été reconnue ; leurs ministres ont été nommés par l'empereur, et sont entretenus aux frais de l'Etat. » Une école de théologie calviniste a été établie à Montauban. Quant à la religion qui est celle de l'empereur, de la famille impériale, et de l'immense majorité des Français, elle a été de la part du gouvernement l'objet des soins les plus assidus. De nouveaux séminaires ont été formés ; dans tous des bourses ont été créées pour la jeunesse qui se destine à l'état ecclésiastique. Les édifices du culte ont été réparés; le nombre des succursales a été augmenté. Le trésor public, en se chargeant de la rétribution des desservans, les a honorablement soustraits à la dépendance des communes. Des secours ont été assurés avec libéralité aux curés et aux desservans à qui l'âge et les infirmités les rendraient nécessaires. Enfin Sa Majesté a appelé plusieurs archevêques et évêques à siéger au Sénat et

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