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postes français placés vers St-Thibaud-de-Court, sur la route de Chambéry, et qui furent repoussés par une fusillade où ils laissèrent des blessés et des prisonniers. Ce poste, qui servait à couvrir Lyon, ayant été renforcé par un détachement qu'on y envoya de Lyon même, l'ennemi ne songea plus à l'attaquer en face. Il le fit tourner par trois colonnes que des gens du pays guidèrent à travers les montagnes. Le général, baron de Barral, qui commandait la position, se retira en se battant, et distribua sa petite troupe, partie dans le défilé de Crossey qui couvre Voiron, partie au col de la Placette qui couvre Voreppe.

Une affaire plus sérieuse se passa quelques jours après aux environs du fort Barraux et de Chapareillan. Le 6 février, vers dix heures du matin, plusieurs détachemens d'infanterie et de cavalerie ennemie se portèrent au hameau de Bellecombe, et se rangèrent en bataille autour de l'église et des masures d'un ancien château. Le dessein était de tourner le fort Barraux en passant par la montagne, et de chasser les troupes qui en défendaient l'approche. Une fusillade à l'instant s'engagea ; bientôt le poste fut renforcé par une compagnie d'élite, et la fusillade continua avec une nouvelle ardeur. On vit pendant le combat, des habitans, des enfans mêmes, braver le feu des ennemis pour porter jusque sur le champ de bataille, des munitions aux Français qui commençaient à en

manquer, les distribuer jusque dans les poches. et les gibernes des soldats qui combattaient.

Pendant que les deux partis étaient aux prises sur les deux rives du ruisseau de Cernon, et que les Français, suppléant au nombre par la valeur, défendaient vaillamment le passage, d'autres colonnes ennemies se portant de tous côtés sur le village de Chapareillan, vinrent déboucher sur les dernières maisons, au midi du village, défendu par environ 600 hommes. Une autre colonne, ayant à sa tête le Zechmeister, s'avançait avec du canon sur la grande route.

Les Français s'étant aperçus de tous ces mouvemens, se replièrent en bon ordre sur une excellente position à l'entrée de la forêt de la Servette, d'où ils observaient et gardaient toute la plaine. Un combat général s'engagea sur toute la ligne. L'ennemi occupa momentanément Chapareillan, où il commit quelques excès, pillant dans plusieurs maisons, de l'argenterie, du linge, des denrées, des ustensiles de cuisine, et emmenant beaucoup de bétail. Cette journée fut honorable pour les Français qui repoussèrent l'ennemi, se maintinrent dans toutes leurs positions contre des forces très-supérieures, et l'obligèrent vers minuit d'abandonner Chapareillan.

Pendant que les alliés défendaient ainsi le terrain pied à pied dans le Mont Blanc, ils ne perdaient pas de vue la ville de Lyon. Le 3 fé

vrier, ils essayèrent de nouveau de s'en approcher en se reportant sur Montluel; mais le général Musnier les en chassa, avec perte de plusieurs prisonniers, parmi lesquels se trouva un officier.

Peu de jours après, ils firent une pointe sur Beaujeu. Ils ne furent pas plus heureux. M. de Damas qui se trouvait dans le pays à la tête de son corps de partisans, se mit à leur poursuite, et aidé d'un grand nombre d'habitans qui s'étaient armés à la hâte, il chassa ces partis, après leur avoir tué ou blessé 22 hommes. Plusieurs partisans revinrent de cette expédition avec du butin enlevé aux ennemis.

Ainsi la guerre était allumée dans une assez grande circonférence, autour de Lyon, mais entre deux armées trop faibles ou trop disséminées pour pouvoir rien entreprendre de décisif. Elle va désormais changer de caractère, et présenter des événemens d'un plus grand intérêt.

CHAPITRE CINQUIÈME.

TRANSIT accordé au commerce de Lyon dans les pays

occupés par l'ennemi.

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s'empare de Chambéry, Bourg et Mâcon. Combat et prise d'Aix. Combat de St-Jullien près de Genève. Combats de Montluel et de Loyes. -Engagement à Villefranche et à Mâcon. Reprise du fort de l'Ecluse. - Progrès de l'armée de Lyon dans le Jura et le Léman.

Le Maréchal n'était rien moins que rassuré sur sa position, par les avantages qu'il avait obtenus, et par les mouvemens rétrogrades que le général Bubna avait été contraint de faire. Il savait que lorsque les alliés avaient discuté leur plan de campagne, d'illustres suffrages avaient d'abord marqué Lyon pour l'un des principaux points d'attaque on pouvait revenir encore à cette opinion comme il arriva dans la suite, et sans affaiblir beaucoup la grande armée qui opérait sur Paris, on pouvait au moindre succès, donner au général Bubna, par de médiocres. renforts, une prépondérance numérique à laquelle il serait difficile de résister.

Les gardes nationales qui étaient attendues de toute part, étaient peu propres à dissiper les inquiétudes; peu ou point exercées, la plupart sans

armes et sans habits, elles pouvaient être plus embarrassantes qu'utiles. D'un autre côté, les caisses étaient vides, et il était impossible d'attendre d'une population accablée des maux de la guerre, une exacte rentrée des contributions; les fournisseurs ne voulaient ou ne pouvaient plus faire aucunes avances; les réquisitions éprouvaient des difficultés; les arrivages par eau étaient interrompus par l'ennemi. Toutes les parties du service étaient en souffrance.

Le Maréchal prit dans cette position deux mesures importantes.

La première fut de remettre sous les yeux du gouvernement un tableau énergique et fidèle de sa situation, que l'on paraissait perdre de vue, et de l'envoyer à Paris par l'un de ses aides de camp. Pour la dixième fois, il demandait de l'argent, un noyau de vieilles troupes, de jeunes soldats, des vêtemens, de l'artillerie, des fusils et sur-tout des cartouches; car tel était le dénuement où il se trouvait de toutes munitions, qu'on l'avait réduit à considérer comme une bonne fortune, d'en avoir une fois reçu trois barrils par le courrier de la malle.

La seconde résolution qu'il prit était aussi ingénieuse que bienfaisante. Voyant que les manufactures fermées faute de débouchés, les ouvriers sans travail, le peuple sans pain, les propriétaires et les rentiers dans la plus grande détresse, ne

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