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BODLEIAN LIBRARY

19 JUL. 33

OXFORD

DE L'ÉDITEUR - PROPRIÉTAIRE ET RÉDACTEUR,- PRINCIPAL

DE LA

BIOGRAPHIE UNIVERSELLE (1).

SUR LA PUBLICATION DU QUATRE-VINGT-TROISIÈME VOLUME.

Cette publication a éprouvé de grands retards, j'en demande grâce à mes lecteurs. C'est la première fois depuis l'année 1810, où fut commencé ce grand œuvre, que j'ai ainsi manqué aux promesses que je leur avais faites. Plusieurs causes y ont concouru: d'abord les révolutions, puis les pertes du commerce, et surtout les procès, les spoliations qui n'ont pas cessé de poursuivre mon entreprise.

Dès le début, un long procès me fut suscité par un homme que j'avais beaucoup de raisons de croire en démence, et contre lequel cependant il fallut subir tous les degrés de la juridiction criminelle!... Cet homme, qui venait d'acheter les droits d'un obscur compilateur, prétendit, à l'apparition de nos premiers volumes, que l'œuvre collective et simultanée de trois cents écrivains les plus distingués dans les sciences et les lettres n'était que la contrefaçon, la copie de son informe compilation! Quelque ridicule et peu fondée que fût sa réclamation, il fallut que trois condamnations le forçassent enfin de me laisser continuer en paix une opération qui devait être, pour la France et pour moi, aussi honorable qu'utile. Quelque peu fondées, quelque dénuées de tout motif que fussent ces plaintes, ce ne fut qu'après les avoir longuement discutées que les juges les repoussèrent. On me demanda compte de tous mes travaux, de tous les moyens que j'avais de les employer; des juges-commissaires furent nommés; et il me fallut justifier devant eux de chaque page, de chaque mot; il me fallut prouver que je n'empruntais rien à mes devanciers; que mon plan, mes moyens d'exécution et jusqu'à mon titre étaient entièrement neufs, comme je l'avais promis. Si la moindre partie de mon ouvrage eût offert quelque ressemblance avec celui de l'éditeur Prudhomme, qui m'accusait ainsi de contrefaçon, j'étais arrêté au premier pas, la Biographie universelle n'eût pas existé.

Si j'eusse acquis, dans une autre carrière, moins d'honneur et de gloire, il est au moins bien sûr que, pour mon repos et ma fortune, j'y aurais beaucoup gagné !

Au moment où je touche au terme de mon pénible labeur, au moment où je devrais n'avoir plus qu'à en recueillir les fruits, on ne m'ac

(1) Forcé, par les usurpations, les contrefaçons qui ont été faites de ma propriété, notamment par MM. Didot, contre lesquels je soutiens en ce moment un procès aussi pénible que dispendieux, je déclare ouvertement que seul je suis propriétaire de la Biographie universelle, et que c'est sans aucun droit que d'autres ont essayé de le prendre, que M. Desplaces lui-même, dont les intérêts dans ce procès sont communs avec les miens sous quelques rapports, n'en a jamais été que le locataire ou le fermier pour un temps limité, et à des conditions formelles.

cuse pas de faire une contrefaçon; ce serait trop ridicule; on veut bien même reconnaître la supériorité de mon œuvre; mais c'est précisément à cause de cela qu'on veut m'en dépouiller, et que, par une fausse interprétation des lois, on prétend en avoir le droit.

Cependant ces lois n'ont pas changé depuis 1810, et c'est sous leur protection que j'ai établi ma propriété, que j'ai sacrifié ma fortune, ma vie! En vérité, si la législation pouvait établir une pareille monstruosité, si la décision de la Cour suprême devait la consacrer, il faudrait reconnaître que toute entreprise littéraire de quelque importance, et qui par cela même ne peut être exécutée que dans une longue série d'années et par le concours de plusieurs, est désormais impossible; que les auteurs, les entrepreneurs ne peuvent plus compter sur la protection des lois, qu'ils doivent y renoncer, sous peine de déception et de ruine absolue. Mais je ne doute point que, dans sa sagesse, la Cour de cassation ne reconnaisse que les lois ont été mal appliquées, mal interprétées, et, pour en convaincre mes lecteurs, je citerai un passage aussi éloquent que lumineux du plaidoyer qu'a prononcé dans cette affaire, devant la Cour royale, M. l'avocat général de Gaujal. J'y ajouterai quelques observations sommaires et que, par des circonstances imprévues et que j'expliquerai ailleurs, il m'a été impossible de produire devant la Cour royale.

M. Michaud est-il la première cause de la Biographie universelle? L'a-t-il faite ou fait faire? Est-ce lui qui l'a mise au jour ? Voilà les questions que nous avons à résoudre. Il faut ici se rendre un compte exact des difficultés et des conditions d'exécution d'une œuvre telle que la Biographie universelle. Il est évident que cette œuvre ne pouvait pas être faite par un seul homme, et qu'il fallait le concours d'un grand nombre d'écrivains.

. On ne conteste pas que ce soit une œuvre considérable, bien conçue, savamment exécutée dans tous ses détails, ayant pris une place très importante dans l'estime publique. Si l'on admet cela, il faut bien admettre, en même temps, qu'un tel résultat n'a pas pu être l'œuvre du hasard. Or on ne peut pas en attribuer le mérite aux auteurs signataires des articles.

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J'entends bien que les auteurs signataires des articles, au point de vue spécial et limité de leur article, c'est-à-dire d'un infinement petit détail absorbé dans l'ensemble, ont fait la valeur de l'œuvre ; mais ils l'ont faite à ce point de vue spécial et limité. Il fallait autre chose pour conduire l'œuvre dans son ensemble, pour la diriger, pour la mener à bonne fin. Il fallait un esprit animant toute cette armée d'écrivains : mens agitat molem. Il fallait les faire tous marcher au but commun, par le détail particulier à chacun. Cela ne pouvait pas se faire sans une direction supérieure, sans un plan d'ensemble, sans une véritable discipline.

« Les écrivains signataires des articles ont été, pour me servir d'une image qui a trouvé sa place dans les plaidoiries de première instance, de véritables soldats livrant bataille; M. Michaud a été le général d'armée, mais non pas, comme on l'a dit, le général restant étranger à l'action, le général s'y mêlant, au contraire, pour la conduire et pour la régler. Il n'est pas resté étranger à l'action; car, pour sa part, il a

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