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chian une notice de laquelle nous avons extrait ces détails.

MD j.

TCHISTIAK OF (MAXIME), mécanicien russe, né dans le gouvernement de Perme vers 1760, n'était qu'un simple paysan de cette contrée. Il annonça dès sa plus tendre jeunesse un goût décidé pour les sciences mécaniques, s'attacha sur tout à la construction des serrures, des soufflets de forge et de tous les instruments du même genre. Un mariage qu'il contracta à l'âge de dix-sept ans, avec la fille d'un serrurier, ne fit qu'accroître son désir de se distinguer par quelque invention dans l'horlogerie. Après avoir pris des leçons de Stipan Sabakin, horloger attaché aux fabriques de M. Démidoff, et s'être pénétré de tous les principes de son art, il fit successivement plusieurs modèles en bois, un tour en fer et différentes autres machines, afin d'accélérer la confection des horloges qu'on lui commandait de tous côtés. Il se procura ainsi tous les instruments nécessaires, et, en 1809, M. Hermès, gouverneur civil de Perme, le désigna pour avoir soin de l'horloge du tribunal de cette ville. L'esprit toujours occupé de nouvelles découvertes, à peine eut il entendu parler de l'invention des kaleidoscopes, qu'il se mit à l'ouvrage, et en fabriqua sans le secours d'aucun maître une quantité considérable, qu'il vendit à raison d'un rouble et au-dessous.C'est à lui qu'on dut le perfectionnement des machines et décorations au théâtre de la ville de Perme. En 1821, M. Mamouischef, directeur de la mine impériale de Blagdodat, lui ayant confié deux jeunes garçons, pour apprendre l'art de l'horlogerie, il en fit en peu de temps de très-habiles ouvriers.

Tchistiakof mourut à Perme vers 1830.

Z. TCHITCHAKOFF (l'amiral), général russe, né vers 1750, entra fort jeune dans la marine, sans pour cela renoncer au service de terre, et fit ses premières armes dans la Baltique contre les Suédois, dans la guerre où Gustave III, avec de faibles moyens, obtint de grands succès et porta ses armes victorieuses jusqu'aux portes de Saint-Pétersbourg. Tchitchakoff y eut beaucoup de part, et, après la mort de ce prince, il commanda encore long-temps avec succès une flotte russe dans la Baltique. Lorsque toutes les opérations de guerre maritime cessèrent de ce côté, Tchitchakoff passa dans l'armée de terre, et il ne déploya pas moins de valeur dans les guerres d'Allemagne. En 1812, il commanda une division de l'armée du Danube, sous les ordres de Koutousoff (voy. ce nom, t. XXII, 558), qu'il remplaça après la paix de Bucharest, venue si à propos pour rendre cette armée disponible contre l'invasion de l'armée française. Tchitchakoff fut chargé de la conduire en Lithuanie, où il arriva au moment où Napoléon, ne conduisant plus que des débris, manquait de tout et n'avait même plus d'artillerie ni d'équipages de pont, abandonnés sur la route, faute de chevaux qui pusssent les traîner. C'est ainsi qu'il allait être forcé de traverser plusieurs fleuves, entouré par trois armées ennemies dont une seule était plus forte que la sienne, et qui pouvaient à chaque instant se réunir pour l'accabler. Ce fut dans cette position qu'il conserva tout le calme, toute la présence d'esprit qu'exigeaient tant de périls. C'est certainement le plus beau moment de sa vie militaire. Déjà ses

plus fidèles serviteurs tremblaient pour sa destinée et parlaient à côté de lui de capitulation, de prison d'État; lui-même prononça à plusieurs reprises le nom de Pultawa, avec lequel sa position avait tant de ressemblance... Mais, avec cette triste pensée, il n'oublia pas un seul des moyens qui lui restaient. Pour lui, ce qu'il y avait de plus funeste était de tomber dans les mains de ses ennemis. Voulant éviter à tout prix un pareil sort, il songea surtout à tout ce qui pouvait tromper Tchitchakoff, qui, posté sur la rive droite de la Bérésina, après avoir détruit le pont de Borisow, n'était occupé que de surveiller tous les passages qui pouvaient encore rester à l'armée française. Napoléon le devina sans peine, et ayant vu au premier coup d'œil que pour lui il n'y avait pas d'autre ressource que de construire un pont devant le village de Wesselovo, il employa tous les moyens de le tromper par de fausses démonstrations, et parvint à lui persuader que c'était au-dessous de Borisow qu'il allait tenter le pas sage. Le général russe porta alors toutes ses forces sur ce point, tandis que le pont se construisait réellement, avec des efforts inouïs, devant le village de Wesselovo (voy. NAPOLÉON, t. LXV), et déjà ce frêle édifice s'était écroulé jusqu'à trois fois, et chaque fois il avait été relevé avec de nouveaux efforts. Déjà le corps des ducs de Bellune et de Reggio avaient traversé le fleuve et marchaient contre lui, quand il reconnut son erreur. Mais il n'était plus temps; sa troupe fut défaite, et Napoléon, s'étant lui-même porté sur la rive droite, échappa à l'un des plus grands périls qu'il ait courus en sa vie. Tchitchakoff a dit, pour se dis

culper, qu'il n'avait reçu de Koutousoff que des ordres incohérents et contradictoires, ce qui est assez probable, puisque le général en chef n'attendait de succès que du froid, de la gelée; et que d'ailleurs il ne pardonnait pas à Tchitchakoff de l'avoir remplacé dans le commandement de l'armée du Danube. Ce dernier n'essuya d'ailleurs aucune disgrâce après cet événement, et il eut encore une grande part aux succès si faciles de l'armée russe dans la retraite, puis dans les campagnes de Saxe et de France, en 1813 et 1814. Il ne quitta le service que quelques années plus tard, à cause de son âge avancé, et mourut vers 1830. M-Dj.

TEDALDI-FORES (CHARLES), l'un des poètes italiens les plus distingués de notre époque, était né à Crémone, le 8 octobre 1793, dans une famille dépourvue de biens.Ayant eu le bonheur d'être adopté, à sa naissance, par le jésuite André Fores, aussi distingué par son savoir que par ses rares vertus, il reçut une trèsbonne éducation, André Fores était un de ces religieux qui, lors de la des* truction de leur ordre, en Espagne et en Portugal, furent déportés et si inhumainement jetés sur les rivages de l'Italie. Arrivé à Crémone, Fores ne possédait au monde que sa soutane et son bréviaire. Lorsqu'il mourut, en 1817, il laissa au jeune Tedaldi, auquel il fit prendre son nom, une fortune honorable acquise par ses travaux et ses économies. Il joignait à un esprit fin, persuasif, à une parfaite connaissance des hommes et des affaires, l'étude des sciences qu'it avait long-temps professées; et il se plut à employer toutes ses facultés pour former le cœur et développer l'intelligence de l'enfant qu'il avait vu naître dans sa maison; car

il avait recueilli le père et la mère de Tedaldi. Plein de reconnaissance pour son père adoptif, l'enfant répondit à ses bienfaits par des efforts soutenus pour s'en rendre digne. Il égala ses espérances par ses progrès dans les lettres, et les dépassa même par le développement d'une âme élevée, par une sensibilité profonde, par une pureté de sentiments moraux et une rigidité de principes, une richesse d'imagination qui préparèrent en lui les germes d'un poète et, ce qui était mieux encore, d'un véritable homme de bien, d'un homme qui fut béni et estimé de tous ceux qui le connurent. Cependant l'abbé Fores ne garda pas toujours son élève sous ses yeux ; il l'envoya d'abord dans un collége de Bavière, où le jeune homme se livra peutêtre trop aux impressions de l'imagination rêveuse des Allemands, dont il apprit la langue. Il passa ensuite à l'université de Bologne, où il fut reçu docteur en droit. En 1814 il alla étudier la jurisprudence à Milan. Ce fut durant ce séjour de deux ans qu'il fit dans cette capitale, que le jeune poète abandonna complétement l'étude des lois, afin de se livrer à son goût décidé pour les vers. Il débuta par Canace, qui fit à peine pressentir ce qu'il pouvait faire plus tard; mais cette tragédie fat suivie de plusieurs poëmes, dans lesquels on le vit déployer en même temps beaucoup de goût, de l'harmonie, une grande connaissance des anciens, et surtout une profonde sensibilité. Le premier de ces poëmes, Alla gratitudine, était l'expression de sa reconnaissance envers le digne religieux, son bienfaiteur, qui se faisait appeler son oncle. Ce ne fut cependant que quelques années plus tard, qu'on vit progressivement Carlo Te

daldi s'élever dans les tragédies de Bondelmonte, de Beatrice Tenda et de Fieschi e Doria, de manière à promettre, pour un avenir qu'il n'a pas atteint, plus de talents et de succès encore. Puisant des inspirations dans l'histoire de sa patrie, qu'il avait étudiée en antiquaire et en poète, à l'aide d'une vaste érudition, mais bien plus encore à l'aide d'une âme tendre, élevée, enthousiaste, il se proposait non-seulement de faire revivre les scènes diverses de l'antique Italie, d'être un peintre fidèle des mœurs et des temps qui ne sont plus, mais de nous les faire comprendre en pénétrant l'esprit de ses lecteurs par des émotions, des sentiments profonds, qui, dans le cœur humain, sont toujours les mêmes. Il s'attacha également au système appelé romantique,qui n'est pas aussi étranger à l'Italie qu'à la France, puisque des chefs de cette école prétendent trouver leurs premiers modèles dans le Dante, l'Arioste et même le Tasse. Moins aigris par la controverse, ils se sont moins jetés dans les extrêmes, et ne sont jamais tombés dans la bizarrerie. TedaldiFores se dégagea non-seulement de la rigueur des unités, importée de France en Italie, et exagérée par Alfiéri, mais il n'adopta, il ne copia aucun modèle étranger, quoiqu'on trouve dans sa manière des rapports frappants avec celle de Schiller. Dans Bondelmonte, il peignit l'anti- . que et austère liberté de Florence au temps de ses premiers troubles civils; dans Beatrice Tenda, il mit sous nos yeux la cour soupçonneuse et sombre du duc de Milan, PhilippeMarie Visconti, qui courbait sous le joug du pouvoir absolu les factions lombardes et les condottiéri de l'Italie; dans les Fieschi e Doria, il

représente l'aristocratie hautaine, intrigante et voluptueuse de Gêne, lorsque les vertus avaient disparu de cette république, mais lorsque la grandeur de caractère y brillait encore. Et, dans chacune de ces tragédies, Tedaldi-Fores créa des caractéres de femmes, avec cette pureté, cette délicatesse, vrai feu sacré des vestales, que ces êtres privilégiés conservent sur la terre, dans le temps même où nos passions et nos crimes travaillent à dégrader l'espèce humaine. Le succès de ces tragédies fut contesté; on devait s'y attendre, d'après la controverse littérairé à laquelle ils se rattachaient: ils suffirent cependant pour fixer sur lui les regards des hommes qui honorent le plus l'Italie. Il s'était entre autres uni d'une tendre amitié à Manzoni, et ce fut pour revoir ce poète, ce romancier illustre, qu'il vint à Milan, à la fin de décembre 1829. Son imagination y fut frappée de ce qu'on lui raconta sur la mort récente, à l'auberge, d'un philosophe, d'un philanthrope, de Dumont qu'il aimait sans le connaître personnellement. Il se fit conduire au lieu où les gens de l'auberge l'assurérent qu'il était enseveli. C'était une erreur; le corps de Dumont avait été ramené à Genève. Etonné de n'y point voir de pierre sépulcrale, il ordonna qu'on lui préparât un monument, après avoir toutefois écrit à Genève pour s'assurer de l'agrément de la famille du philosophe genevois. Mais il n'eut pas le temps de recevoir la réponse à sa lettre; atteint lui-même à l'auberge, de là même maladie dont était mort celui qu'il regrettait, et soigné comme lui, loin de sa famille, par un seul ami, il mourut comme lui, de la gangrène dans les entrailles, à Milan, le 29

LXXXIII.

déc. 1829, et la pierre qu'il avait préparée pour Dumont le recouvrit bientôt lui-même. Sa mère, dont il faisait toute la gloire et l'espérance, seule entre ses parents, lui survécut de quelques années. S. S. 1.

TEDENAT (PIERRE). Savant mathématicien, né à Saint-Geniez (Aveyron), le 6 avril 1746, fit ses études au collège de Rodez, et vint les achever à Paris. Entraîné par son goût pour les sciences exactes, il s'y livra d'une manière toute spéciale, et fit paraître quelques mémoires qui semblèrent lui donner des droits à l'Académie des sciences. Il y obtint même quelques voix dans plusieurs nominations, mais la révolution, qui amena la suppression de tous les corps savauts, l'ayant forcé de quitter la France, il se réfugia en Allemagne, et il habita pendant deux ans la ville de Heidelberg, où il trouva quelques savants capables de l'apprécier, et qui le firent agréger à l'université de leur ville, célèbre depuis longtemps. Revenu à Paris lorsque les plus grands orages de la révolution furent passés, Tedenat y retrouva la plupart de ses anciens amis, et concourut avec eux à la création de l'École normale, où il fut nommé chef des conférences mathématiques, alors placées sous la direction des Laplace, des Lagrange, etc. Plus tard on l'appela à la chaire des mathématiques de Rodez, et ce fut pour cette école qu'il composa son Cours élémentaire de mathématiques, 4 vol. in-8°, dont la seconde édition est de 1801. Enfin il fut nommé associé non résidant de la quatrième classe de l'Institut; et, après avoir été successivement proviseur de lycée et recteur de l'académie de Nîmes, il reçut le titre de recteur honoraire avec sa pension, et

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alla habiter Saint-Geniez, sa patrie, où il mourut en décembre 1832. Outre son Cours elementaire indiqué cidessus, Tedenat avait publié : I. Leçons de géométrie, vol. in-8°. II. Leçons élémentaires d'arithmétique et d'algèbre, Rodez, 1799, in-8°. III. Leçons élémentaires de mathématiques, 2 vol. in-8°, 1821. IV. Logique élémentaire, Nîmes, 1818, in 8. V. Précis de géométrie appliquée à l'arpentage. Rodez, 1801, in-8°, VI. Plusieurs Mémoires insérés dans ceux de l'Institut et divers journaux scientifiques.

M-DJ.

TEDESCHI (ANTONIO), littérateur vénitien du XV' siècle. Se trouvant à Florence en prison pour dettes, il employa les tristes loisirs que lui laissait sa captivité à faire passer en langue italienne le roman de Merlin. Cette Historia divisa in VỊ libri et accompagnée de molte prophetie, fut imprimée pour la première fois à Venise en 1480 in-folio et réimprimée à Florence en 1485. Elle reparut en 1507, en 1516, en 1529, en 1539,en 1554.Ces éditions multipliées sont une preuve sans réplique de la vogue éclatante qu'obtenaient les merveilleux récits relatifs au vieil enchanteur britannique. Les bibliographes italiens ont établi que l'honneur de cette version revenait à Tedeschi et non à un certain messer Zorzi que nomment les frontispices des éditions les plus anciennes. Elle fut exécutée sur des manuscrits, et il est digne de remarque que l'édition de Venise précèda de dix-huit ans la première édition française. Celle-ci sortit en 1498 des presses de Vérard à Paris, et la même année on imprimait à Burgos une histoire del sabio Merlin, con sus profecias, vol. in-fol. de 106 feuillets, devenu tellement rare qu'on n'en connaît qu'un seul

exemplaire; c'est celui que conserve la bibliothèque de Madrid,

B-N-T

TEELLINCK (Les), famille hollay. daise qui s'est distinguée par son zèle ardent pour le calvinisme dont elle. faisait profession. Nous ne dirons que quelques mots de chacun de ses quatre principaux membres, ren voyant aux Mémoires littéraires de l'abbé Paquot (V, 247 et suiv,) pour les titres des nombreux ouvrages dus à la plume des deux premiers. Ces ouvrages sont tous écrits en flamand.

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TEELLINCK (Evald) naquit à Zierickzée, vers 1570. Il étudia la jurisprudence et se fit recevoir docteur en droit. Eu 1598 et en 1602 il fut bourgmestre de sa ville natale. Nommé, le 22 novembre 1603, trésorier général de Zélande, il exerça cette charge jusqu'à sa mort, arrivée en 1629. Ses productions sont au nombre de 20, et portent la plupart des titres singuliers, comme: Griffe de la bête, ou Marque évidente de l'Antechrist; Salamith, ou Bannière de la Paix; Amos, ou le Voyant d'Israël; Bileam (Balaam), ou le Papiste aveugle, etc., etc. TEELINCK (Guillaume), frère d'Evald, né à Zierikzée, en 1580, s'appliqua à la théologie et au droit, vint prendre le bonnet de docteur en cette dernière faculté en 1603, à Poitiers; voyagea ensuite tant en France qu'en Angleterre; puis, étant retourné en Zélande, s'exerça à la prédication, et, après avoir été ministre dans deux villages, le devint à Middelbourg, où il mourut le 8 avril 1629, la même année que son frère. Plus fécond encore que celui-ci, il a publié 57 ouvrages, et Paquot assure qu'il en avait fait environ 120 autres demeurés manuscrits. Plusieurs de ces productions imprimées sont, ainsi que

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