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sa division jusques au Mirebalais où il n'arque le 2 mars.

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Le 17 février, le général Leclerc mit son corps d'armée en mouvement. Il marcha de sa personne à la tête de la division du général Hardy, qui formait le centre, et la dirigea sur la Grande - Rivière, pendant que celle du général Rochambeau, qui formait son aile gauche, partant du Fort-Dauphin, marchait pour passer les Hauts - Mornes, gagner les revers, et se tenir à hauteur de la colonne du centre; en même temps, le général Desfourneaux, dont la division formait la colonne de droite, partit du Limbé, et se dirigea sur Plaisance.

Ces premières marches ne donnèrent lieu à aucune action importante. Elles furent inquiétées par les Noirs, qui, cachés dans les haziers, attaquaient, fuyaient, reparaissaient tour à tour, et trouvaient une retraite assurée dans les mornes....

La division Desfourneaux prit position à Plaisance, celle de Hardy au Dondon, et la division Rochambeau à Saint-Raphaël.

C'était déjà un succès important que d'avoir, sur ces trois directions, forcé les passages les plus difficiles, et pénétré dans ces âpres mon tagnes, où l'exubérance de la végétation offrait au soldat français un genre d'obstacles et d'entraves qu'on ne trouve point dans les Alpes ni sur aucune des autres grandes chaînes du continent européen.

Le 19, le général Desfourneaux, en arrivant à Plaisance, trouva cette place occupée par un officier noir; Jean-Pierre Dumesnil, ayant résisté aux ordres d'incendie et de massacre qui lui avaient été donnés, se rendit avec deux cents hommes de cavalerie et trois cents d'infanterie.

La division Hardy, marchant ensuite pour prendre position à la Marmelade, qui, dans ce mouvement général, était le véritable point stratégique, dut d'abord s'emparer du Morneà-Bouquin, l'un des points les plus forts. La position de la Marmelade était défendue par le général Christophe, à la tête de douze çents hommes, soutenus d'un égal nombre de Nègres cultivateurs. La division y entra

au pas de charge; tout céda à son impétuosité. Le général Rochambeau arrivait en même temps à Saint-Michel-de-l'Attalaye; sa droite seule, qui se dirigeait par la Mare-àla-Roche, éprouva quelque résistance. Ce dernier poste était défendu par quatre cents hommes et de l'artillerie; il fut emporté à la baïonnette.

On a vu que l'intention du général en chef était d'acculer l'ennemi aux Gonaïves, afin de le contraindre à accepter la bataille; mais il avait dû compter, pour obtenir ce résultat, sur la coopération du général Boudet, et sur celle du général Humbert et du général Debelle, qu'il avait envoyé au Port-de-Paix avec douze cents hommes, pour renforcer cette division. Si les ordres qu'il avait donnés éussent pu être exécutés comme il l'espérait, Toussaint, attaqué en même temps dans sa position centrale par la division Hardy du côté du nord, par celle de Rochambeau du côté dé l'est, et à l'ouest par celle de Boudet, aurait été rejeté vers le rivage, entre la rivière de

l'Ester et celle des Gonaïves, et le général Maurepas eût été presque en même temps déposté de sa position du Gros-Morne.

Nous avons fait connaître plus haut les circonstances inattendues qui avaient empêché la coopération du général Boudet aux mouvemens du général en chef. Les opérationsdes généraux Humbert et Debelleavaient également été contrariées. Ce dernier, qui devait débarquer au Port-de-Paix le 18, n'y put arriver que le 19 février. Le 20, il s'était mis en marche pour attaquer le général Maurepas; mais les pluies et la difficulté des chemins retardèrent le mouvement des deux colonnes, dont l'une devait tourner la position de l'ennemi, et l'autre l'attaquer de front. Celle-ci arriva tellement harassée, qu'elle ne put gravir la montagne, et enlever la position. La première, qui avait mis vingt-quatre heures à exécuter son mouvement, trouva toutes les forces de Maurepas réunies; elle fut repoussée, et fit sa retraite en bon ordre.

Ainsi le général en chef, ne pouvant plus

compter sur le concert des attaques de ces généraux, et sur l'effet des diversions dont il les avait chargés, dut se porter avec les trois divisions qui composaient son corps d'armée, sur les positions qu'occupaient Toussaint et Christophe, pour soutenir ensuite par sa droite le général Debelle, et défaire Maurepas.

Le général Hardy marcha sur l'habitation d'Ennery et rencontra Christophe, quidéfendait ce poste avec mille hommes de troupes de ligne et douze cents cultivateurs ; il le battit, et le força de se retirer sur l'habitation Bayonnai, qui fut enlevée par le général Salm.

La division du général Desfourneaux suivit cette direction, pendant que celle de Rochambeau prit position à la tête de la Ravineà- Couleuvres. Le général Desfourneaux se porta à la Coupe-à-Pintade; il y rencontra l'ennemi, l'attaqua, et poussa les Noirs jusqu'aux Gonaïves, qu'ils avaient déjà incendiés. Ils se retirèrent sur la rivière d'Ester, après avoir perdu beaucoup de monde. La

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