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Décret du conseil des anciens.

Le conseil des anciens, en vertu des articles 102, 103 et 104, de la constitution, decrète ce qui suit:

Art. 1er Le corps législatif est transféré à Saint-Cloud; les deux conseils y siègeront dans les deux ailes du palais.

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2. Il y seront rendus demain, 19 brumaire, à midi; toute continuation de fonctions, de délibérations, est interdite. ailleurs et avant ce

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3. Le général Bonaparte est chargé de l'exécution du présent decret. Il prendra toutes les mesures nécessaires pour la sûreté de la représentation nationale. Le général Bonaparte est nommé commandant de la 17 division militaire, les gardes du corps-législatif, les gardes nationales sédentaires, les troupes de ligne qui se trouvent dans la commune de Paris, et dans toute l'étendue de la 17 division militaire, sont mis immédiatement sous ses ordres, et tenus de le reconnaître en cette qualité; tous les citoyens lui prêteront mainforte à sa première requisition.

4 Le général Bonaparte est appelé dans le sein du conseil pour y recevoir une expédition du présent décret, et prêter serment; il se concertera avec les commissions des inspecteurs des deux conseils.

5. Le présent décret sera de suite transmis par un messager au conseil des cinq cents, et au directoire exécutif; il sera imprimé, affiché, promulgué, et envoyé dans toutes les communes

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LEFÈVRE. Le général Lefèvre commandait la division militaire; il était tout dévoué au directoire. Napoléon lui envoya, à minuit, un aide-de-camp, pour lui dire de venir chez lui à six heures.

Journée du 18 brumaire.

Tout se passa comme il avait été convenu. Sur les sept heures du matin, le conseil des anciens s'assembla sous la présidence de Lemercier. Cornudet, Lebrun, Fargues, peignirent vivement les malheurs de la république, les dandont elle était environnée, et la conspiragers tion permanente des coryphées du manége pour rétablir le regne de la terreur. Régnier, deputé de la Meurthe, demanda, par motion d'ordre, qu'en conséquence de l'article 102 de la constitution, le siège des séances du corps-législatif fût transféré à Saint-Cloud, et que Napoléon fût investi du commandement en chef des troupes de la 17° division militaire, et chargé de faire exécuter cette translation. Il développa alors sa motion: ,,La république est menacée, dit-il, par les anarchistes et le parti de l'étranger: il faut prendre des mesures de salut public; on est assuré de l'appui du général Bonaparte; ce sera à l'appui de son bras protecteur, que les conseils pourront délibérer sur les changements que nécessite l'intérêt public. „Aussitôt que la majorité du conseil se fut assurée que cela était d'accord avec Napoléon, le décret passa, mais non sans une forte opposition. Il était

conçu en ces termes:

Décret du conseil des anciens.

Le conseil des anciens, en vertu des articles 102, 103 et 104, de la constitution, decrète ce qui suit:

Art. 1o Le corps législatif est transféré à Saint-Cloud; les deux conseils y siègeront dans les deux ailes du palais.

Π

2. Il y seront rendus demain, 19 brumaire, à midi; toute continuation de fonctions, de délibérations, est interdite. ailleurs et avant ce

terme.

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3. Le général Bonaparte est chargé de l'exécution du présent decret. Il prendra toutes les mesures nécessaires pour la sûreté de la représentation nationale. Le général Bonaparte est nommé commandant de la 17 division militaire, les gardes du corps-législatif, les gardes nationales sédentaires, les troupes de ligne qui se trouvent dans la commune de Paris, et dans toute l'étendue de la 17 division militaire, sont mis immédiatement sous ses ordres, et tenus de le reconnaître en cette qualité; tous les citoyens lui préteront mainforte à sa première requisition.

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4. Le général Bonaparte est appelé dans le sein du conseil pour y recevoir une expédition du présent décret, et prêter serment; il se concertera avec les commissions des inspecteurs des deux conseils.

5. Le présent décret sera de suite transmis par un messager au conseil des cinq cents, et au directoire exécutif; il sera imprimé, affiché, promulgué, et envoyé dans toutes les communes

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de la république par des courriers extraordi

naires.

Ce décret fut reudu à huit heures; et à huit heures et demie, le messager d'état qui en était porteur arriva au logement de Napoléon. II trouva les avenues remplies d'officiers de la garnison; d'adjudants de la garde nationale, de généraux, et des trois régiments de cavalerie. Napoléon fit ouvrir les battants des portes; et sa maison étant trop petite pour contenir tant de personnes, il s'avança sur le perron, reçut les compliments des officiers, les harangua, et leur dit qu'il comptait sur eux tous pour sauver la France. En même temps, il leur fit connaître que le conseil des anciens, autorisé par la constitution, venait de le revêtir du commandement de toutes les troupes; qn'il s'agissait de prendre de grandes mesures, pour tirer la patrie de la position affreuse où elle se trouvait; qu'il comptait sur leurs bras et leur volonté; qu'il allait monter à cheval, pour se rendre aux Tuileries. L'enthousiasme fût extrême: tous les officiers tirèrent leurs épées, et promirent assistance et fidélité. Alors Napoléon se tourna vers Lefèvre, lui demandant s'il voulait rester près de lui, ou retourner près du directoire. Lefèvre, fortement ému, ne balança pas. Napoléon monta aussitôt à cheval, et se mit à la tête des généraux et officiers, et des 1500 chevaux auxquels il avait fait faire halte sur le boulevard, au coin de la rue du MontBlanc. Il donna ordre aux adjudants de la garde nationale de retourner dans leurs quartiers, d'y faire attre la générale, de faire connaitre le

décret qu'ils venaient d'entendre, et d'annoncer qu'on ne devait plus reconnaître que les ordres émanés de lui

Napoléon aux Anciens.

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Il se rendit à la barre du conseil des anciens, environné de ce brillant cortège. Il dit: Vous étes la sagesse de la nation, c'est à vous d'indiquer dans cette circonstance les mesures qui peuvent sauver la patrie: je viens, environné de tous les généraux, vous promettre l'appui de tous leurs bras. Je nomme le général Lefevre mon lieutenant; je remplirai fidèlement la mission que vous m'avez confiée: qu'on ne cherche pas dans le passé des exemples sur ce qui se passe. Rien dans l'histoire ne ressemble à la fin du XVIII siècle; rien dans le XVIIIe siècle ne ressemble au moment actuel.

Toutes les troupes étaient réunies aux Tuileries; il en passa la revue aux acclamations unanimes des citoyens et des soldats. Il donna le commandement des troupes chargées, de la garde du corps-législatif, au général Lannes; et au général Murat, le commandement de celles envoyées à Saint-Cloud.

Il chargea le général Moreau de garder le Luxembourg; et, pour cet effet, il mit sous ses ordres 500 hommes du 86° régiment. Mais, au moment de partir, ces troupes refusèrent d'obéir, elles n'avaient pas de confiance en Morean, qui, disaient-elles, n'était pas patriote. Napoléon fut obligé de les haranguer, en les assurant que Mo

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