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et ceux de Rans et des Fourches à Saorgio sur la gauche.

L'armée française trouva les forts de Montalban et de Villefranche garnis de leur artillerie, soit que la résolution d'abandonner ces places n'ait été prise qu'au dernier moment, soit que l'on craiguit de répandre l'alarme dans tout le

pays.

A la fin de l'année, on prit Sospello, l'ennemi le reprit de nouveau; mais, en novembre, il resta définitivement aux Français.

Le quartier-général de l'avant-garde fut porté à la Lescarène: l'on se trouva maître de Breglio, et l'on eut ainsi un pont sur la Roya.

La ligne des camps sardes, ou la position de Saorgio, était par elle-même inexpugnable: le ennemis s'y fortifièrent, et y amenèrent un grand nombre de bouches à feu, en profitant de la chaussée du col de Tende; il étaient dégoûtés des attaques malheureuses qu'ils avaient tentées contre nos positions de Sospello; ils nous y laissèrent tranquilles. Les deux armées restèrent long-temps en présence, en gardant leurs mè mes positions. Le génie construisit un pont sur pilotis sur le Var, la limite de l'ancienne France. La source, le centre et l'embouchure de cette rivière, sont défendus par les places de Colmars, Entrevaux et Antibes, construites par Vauban. C'est un torrent guéable; lors de la saison des pluies et de la fonte des neiges, il devient trèslarge, rapide et profond. La force de eaux occasionne des affouillements considérables près des les des ponts; les pilotis ont besoin de réparations.

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L'artillerie fut chargée d'établir la défense des hauteurs de Nice; elle les arma d'une trentaine de bouches à feu, en appuyant ces batteries au Poglion, petit torrent qui prend sa source dans les monticules du troisième ordre; il baigne les mars de la ville. Ces dispositions permettaient de disputer Nice quelque temps.

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Les militaires attachaient peu d'importance
à ces travaux, parce qu'ils pensaient que, si on
était dans le cas d'être menacé dans Nice, l'en-
nemi se porterait sur le Var, et qu'aussitôt qu'on
se verrait au noment d'être tourné, on serait
contraint d'évacuer la ville et de repasser le Var.

Le général Biron succéda au général An-
selme dans le commandement de l'armée d'Italie;
ily resta pen, et feu remplacé par le général
Brunet. Ce dernier était actif et entreprenant,
mais sans talent, ni coup d'oeil militaire. Le 8
jnin 1795, ce général, fier d'avoir sous ses or-
dre 20 à 25,000 hommes d'élite, et qui brû-
laient d'impatience et de patriotisme, prend la
résolution d'attaquer l'ennemi. Son but était de
le jeter dans la plaine, de s'emparer du comté
de Nice, et de prendre position sur la grande
chaine de montagnes des Alpes. En conséquence,
i exécuta diverses attaques contre les camps en-
nemis. Tout ce qu'il était possible de faire, les
troupes françaises le firent dans cette attaque.
L'ennemi fut chassé de toutes ses positions iso-
lées; mais il se réfugia dans toutes les positions
centrales: là, il était inexpugnable. Le général
s'obstina mal à propos de tenter de nouvelles
attaques sur ce point. Le résultat fut d'y per-
dre l'élite de nos troupes, sans causer å fen-

nemi une perte proportionée à la nôtre. Nous fumes, et nous devions l'être, repoussés partout.

Expédition de Sardaigne.

Au commencement de l'hiver de 1793, l'ar mée d'Italie avait éprouvé un autre échec: la première expédition maritime que tenta la république, l'expédition de Sardaigne tourna à notre confusion. Jamais expédition ne fut conduite avec plus d'imprévoyance et moins de talent.

L'amiral Truguet, qui commandait l'escadre, était maître de la mer: il avait attaqué et brûlé la petite ville d'Oneille, qui appartient au roi de Sardaigne; ses équipages y avaient commis des excès qui avaient révolté toute l'Italie.

Les uns croient que l'expédition de Sardaigne fut préparée par cet amiral; d'autres, qu'elle le fut par le conseil exécutif: mais, dans tous les cas, il fut chargé en chef de la concerter et de la diriger.

Le général de l'armée d'Italie devait lui fournir des troupes; il ne voulut point lui donner celles qui avaient passé le Var; il mit à la disposition de l'amiral 4 à 5,000 hommes de la phalange marseillaise, qui étaient encore à Marseille. Le général Paoli, qui commandait en Corse, mit aussi à sa disposition trois bataillons de troupes de ligne, qui étaient dans cette île. La phalange marseillaise était aussi indisciplinée que lâche, à composition des officiers aussi mauvaise que celle des soldats; ils tramaient avec eux tous les désordres et les excès révolutionnaires. Il n'y avait

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rien à attendre de pareilles gens: mais les trois bataillons, tirés de la vingt-troisième division, étaient des troupes d'élite.

Dans le courant de décembre, l'amiral mena sa flotte en Corse, manœuvra avec une extrême malhabilité, et perdit plusieurs frégates et vaisseaux de haut-bord, entre autres le Vengeur, vaisseau tout neuf de 80 canons, qui toucha en entrant à Ajaccio. Cependant cet amiral, croyant pouvoir suffire à tout, ne s'était point occupé du soin de désigner le général qui devait commander les troupes à terre; ce qui était pourtant l'opération la plus importante et la plus décisive pour l'expédition. Il trouva en Corse le général de brigade Casa Bianca, depuis sénateur, brave homme, mais sans expérience, et qui n'avait jamais servi dans les troupes de ligne: l'amiral, sans le connaître, le prit avec lui, et lui donna le commandement des troupes. C'est avec de telles troupes et de tels généraux que l'expédition se dirigea sur Cagliari. Cependant, comme cette escadre avait séjournée plus de deux mois en Corse, et que d'ailleurs le plan de l'expédition était publie dans port de Marseille, toute la Sardaigne fut en alarme, toutes ses troupes furent mises sur pied, et toutes les dispositions prises pour repousser

le

cette attaque.

Dans le courant de février 1793, les troupes de l'expédition française furent mises à terre malgré le feu des batteries, qui défendaient les plages de Cagliari. Le lendemain, à la pointe du jour, un régiment de dragons sardes chargea les avant-postes marseillais, qui, au lieu de

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tenir, prirent la fuite en criant à la trahison: ils massacrèrent un bon officier de la ligne, qui leur avait été donné pour les conduire. Ce régiment de dragons aurait enlevé toute la phalange marseillaise; mais les trois bataillons de l la ligne, venant de la Corse, arrêtèrent cette charge, et donnèrent le temps à l'amiral de ve nir rembarquer ses troupes sans aucune perte. L'amiral regagna. Toulon, après avoir perdu plusieurs vaisseaux, qu'il brûla lui-même sur les plages de Cagliari.

Cette expédition ne pouvait avoir aucun but; elle eut lieu sous prétexte de faciliter l'arrivée des blés de l'Afrique en Provence, où l'on en manquait, et même de s'en procurer dans cette ile abondante en grains. Mais alors le conseil exécutif aurait dû faire choix d'un officier-général propre à ce commandement, lui donner les officiers d'artillerie et de génie nécessaires: il aurait fallu quelques escadrons de cavalerie et quelques chevaux d'artillerie; et ce n'etaient point des levées révolutionnaires qu'il fallait y envoyer, mais au moins 15,000 hommes de bonnes troupes.

On rejeta depuis la faute sur le général commandant l'armée d'Italie, et ce fut à tort: ce général avait désapprouvé l'expedition, et il avait agi conformément aux intérêts de la république, en conservant les troupes de ligue pour défendre la frontière et le comté de Nice. Il fut jugè, et il périt sur l'échafaud sous le prétexte de trahison, tant en Sardaigne qu'à Toulon; il i innocent d'un côté comme de l'autre.

était

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était composée de bons vaisseaux,

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