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ner de l'appui au directoire en se faisant nommer directeur: mais cette constitution était tombée dans le mépris, et une magistrature partagée ne pouvait conduire à aucun résultat satisfaisant; c'eût été s'associer aux préjugés révolutionnaires, aux passions de Barras et de Siéyes, et par contre-coup se mettre en butte à la haine de leurs ennemis; 2° Changer la constitution et parvenir au pouvoir par le moyen de la société du manège; elle renfermait un grand nombre des plus chauds jacobins; ils avaient la majorité dans le conseil des cinq-cents, et une minorité énergique dans celui des anciens. En se servant de ces hommes, la victoire était assurée, on n'éprouverait aucune résistance. C'était la voie la plus sûre pour culbuter ce qui existait: mais les jacobins ne s'affectionnent à aucun chef; ils sont exclusifs, extrêmes dans leurs passions. Il faudrait donc après être arrivé par eux, s'en défaire et les persécuter. Cette trahison était indigne d'un homme généreux.

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BARRAS. Barras offrait l'appui de ses amis; mais c'étaient des hommes de maurs suspectes et publiquement accusés de dilapider la fortune publique: comment gouverner avec de pareilles gens? car sans une rigide probité il était impossible de rétablir les finances et de faire rien de bien. A Sieyes s'attachaient un grand nombre d'hommes instruits, probes et républicains par principes, ayant en général peu d'énergie, et fort intimidés de la faction du manège et des mouvements populaires, mais qui pouvaient re conservés après la victoire et être employés e succès dans un gouvernement régulier. Le

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caractère de Siéyes ne donnait aucun ombrage, dans aucun cas, ce ne pouvait être un rival dangereux. Mais, en prenant ce parti,' c'était se déclarer contre Barras et le manège qui avaient Siéves en horreur.

peu

Le 8 brumaire (30 octobre), Napoléon dina chez Barras: il у avait de monde. Une conversation eut lieu après eut lieu après le diner: La république périt, dit le directeur; rien ne peut plus aller; le gouvernement est sans ,force; il faut faire un changement, et pommer „Hédouville, président de la république, Quant à vous, général, votre intention est de vous rendre à l'armée; et moi, malade, dépopularisé, yuse, je ne suis bon qu'à rentrer dans une classe »privée."

Napoléon le regarda fixement sans lui rien répondre. Barras baissa les yeux et demeura interdit. Ainsi se termina la conversation. Le général Hédouville était un homme d'une excessive médiocrité. Barras ne disait pas sa pensée; sa contenance trahissait son secret.

Napoléon d'accord avec Siéyes.

Cette conversation fut décisive. Peu d'instants après, Napoléon descendit chez Siéyes: il lui fit connaître que depuis dix jours tous les partis s'adressaient à lui; qu'il était résolu de marcher avec lui Sieyes et la majorité du conseil des anciens, et qu'il venait lui en donner l'assurance positive. On convint que, du 15 au 20 brumaire, le changement pourrait se faire. Rentré chez lui, Napoléon y trouva Talley

rand, Fouché, Rodérer et Réal. Il leur raconta naivement, avec simplicité, et sans aucun mouvement de physionomie qui pût faire préjuger son opinion, ce que Barras venait de lui dire. Réal et Fouché qui étaient attachés à ce directeur, sentirent tout ce qu'avait d'intempestif sa dissimulation. Ils se rendirent chez lui pour lui en faire des reproches. Le lendemain Barras vint à huit heures chez Napoléon, qui était encore au lit: il voulut absolument le voir, entra et lui dit qu'il craignait de s'être mal expliqué la veille; que Napoléon seul pouvait sauver la république; qu'il venait se mettre à sa disposition; faire tout ce qu'il jugerait à propos, et prendre tel rôle qu'il voudrait lui donner. Il le pria de lui donner l'assurance que s'il méditait quelque projet, il compterait sur Barras.

Mais Napoléon avait déja pris son parti: il répondit qu'il ne voulait rien; qu'il était fatigué, indisposé; qu'il ne pouvait s'accoutumer à l'humidité de l'atmosphère de la capitale, sortant du climat sec des sables de l'Arabie; et il termina l'entretien par de semblables lieux com

muns.

Cependant Moulins se rendait tous les matins, entre huit et neuf heures, chez Napoléon, pour lui demander conseil sur les affaires du jour. C'étaient des nouvelles militaires ou des 'affaires civiles sur lesquelles il désirait avoir une direction. Sur ce qui avait rapport au militaire, Napoléon répondait d'après son opinion; mais Sur les affaires civiles, ne croyant pas devoir lui

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faire connaître l'intérieur de sa pensée, il ne lui répondait que des choses vagues.

Gohier avait aussi pris l'habitude, soit par ton, soit que ce fut le résultat d'une inquiétude qui se répandait partout, de venir tous les jours après midi faire visite à Napoléon, hui faire des propositions et demander des conseils.

Esprit des troupes de la capitale.

Le corps des officiers de la garnison, ayant à sa tête le général Moreau, commandant la place de Paris, demanda à être présenté à Napoléon; il ne put l'être: remis de jour en jour, les officiers commençaient à se plaindre du peu d'empressement qu'il montrait à revoir ses anciens camarades.

Les quarante adjudants de la garde nationale de Paris, qui avaient été nommés par Napoléon lorsqu'il commandait l'armée de l'intérieur, avaient sollicité la faveur de le voir. Il les connaissait presque tous; mais, pour cacher ses desseins, il différa l'instant de les recevoir.

Les huitième et neuvième régiments de dragons qui étaient en garnison dans Paris, étaient de vieux régiments de l'armée d'Italie; ils ambitionnaient de défiler devant leur ancien géné ral. Napoléon accepta cette offre, et leur fit dire qu'il leur indiquerait le jour.

Le vingt-unième de chasseurs à cheval, qui avait contribué au succès de la journée du 13 vendémiaire, était aussi à Paris. Murat sortait de ce régiment, et les officiers allaient tous

LEFEVEL Le renéral Lefevre commandait La division militare. i etait tout dévoué au directoire. Napoleon envoya, à minuit, un and-de-camp, pour lire de venir chez lui

4 heures.

Journe rumaire.

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Comte i avait été convenu.

PS Sep DETTE matin, le conseil des

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