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Le 1" messidor ( 19 juin), l'escadre quitta l'île de Malte, et le 7 ( 25 juin), elle étoit en vue de Candie,

Nelson désabusé, fit voile pour la mer de Toscane et alla mouiller au port de Messine, où, le 1er messidor (19 juin) il apprit l'occupation de Malte. Il ne resta que trois jours à Messine, et remit en mer le 3 messidor (21 juin), se dirigeant vers la côte d'Egypte. Nelson libre dans ses mouvemens, dut facilement vue de quelques bâtimens ardépasser une escadre obligée riérés des Anglais,

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Il y eut deux branle-bas sur nos vaisseaux pendant la traversée, probablement à la

L'escadre française s'éleva

L'escadre ennemie rangea dans le nord. C'est ce qui fait la côte d'Afrique.

Forçant de voile, elle arriva le 10 ( 28 juin) en vue d'Alexandrie,

que les deux flottes ne se rencontrèrent point, quoiqu'elles passassent à une assez courte distance l'une de l'autre.

Suite du Tableau.

ISCADRE ANGLAISE.

Nelson n'ayant appris aucunes nouvelles de l'expédition, se borna à répandre l'alarme en Egypte, et inspira, , par la présence de ses forces et la promesse de prompts secours assez de confiance pour déterminer les habitans d'Alexandrie à se défendre.

En quittant cette ville, Nelson se dirigea, dit-on, d'abord, vers le golfe d'Alexandrette, mais le 21 messidor (9 juillet) se trouvant à la hauteur de la pointe orientale de l'isle de Candie, "manquant d'eau et de vivres, 'il fit voile pour la Sicile, afin de s'y ravitailler avec la plus grande célérité, après avoir laissé quelques bâtimens pour observer les côtes de l'Afri

que.

Arrivé le 1er thermidor (19 juillet) il repartit le 6 (24 juil let) pour revenir en Egypte.

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Le 2 thermidor (20 juillet), quelques bâtimens ennemis vinrent reconnoître la position de l'es

cadre française, et s'éloignèrent ensuite, sans doute pour donner avis à Nelson, et non pour chercher des vivres comme l'amiral Bruies paroît l'avoir pensé.

Enfin, le 14 thermidor (1er. août), Nelson arriva devant Aboukir.

L'escadre française embossée dans cette rade, étoit sur deux lignes; les vaisseaux formoient la première, les frégates et autres bâtimens légers, la seconde. Le premier vaisseau de tête serroit les récifs qui sont devant le fort d'Aboukir, mais ne les approchoit point assez pour empêcher le passage. On engagea, m'a-t-on assuré, l'amiral Bruies à faire couler bas quelques bâtimens de transport, afin de fermer la passe. Cet avis ne fut point suivi, et l'amiral Bruies répondit : « Il n'oseront point »> nous attaquer, » On laissa donc les choses comme elles étoient; l'embossage étoit vicieux d'ailleurs, à ce que m'ont assuré quelques officiers de marine. La ligne ainsi formée, dans l'après-midi du 14 thermidor (1er août), nos croisières signalèrent des voiles venant de l'ouest. Leur marche, leurs signaux, annonçoient qu'elles étoient anglaises. L'ordre du branle-bas général fut anssitôt donné dans l'armée. française, qui se prépara à recevoir vigoureusement l'ennemi. Pendant que chaque escadre se dispose à une affaire décisive, l'amiral Bruies rassemble un conseil de guerre pour décider si l'on mettra à la

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voile, on si l'on gardera l'embossage. Les avantages et les inconvéniens de l'un et de l'autre parti furent vivement discutés et les avis partagés; mais enfin, il fut arrêté qu'on resteroit à l'ancre et qu'on attendroit ainsi l'ennemi qui s'avançoit à pleines voiles et sur une seule ligne. Sans perdre un temps précieux à nous reconnoître, il attaqua avec la plus grande résolution. Le premier vaisseau de tête des Anglais, étoit le Culloden; l'amiral Nelson l'avoit composé des meilleurs équipages, de l'élite de son armée; le Culloden serra les rochers d'Aboukir, pour tâcher de passer et d'entamer la ligne. Il s'échoua. Les Anglais, que j'ai vus ensuite, m'assurèrent qu'ils furent tous découragés à ce premier malheur ; ils pensoient que le passage étoit impossible, tous s'attendoient à voir le signal de virer et de s'éloigner; mais l'amiral Nelson, que le désespoir d'avoir manqué notre rencontre animoit encore plus, fit ordre au vaisseau qui suivoit le Culloden de moins serrer les récifs et de continuer la marche. Celui-ci fut plus heureux, passant à la proue du premier vaisseau de tête français, il lâcha sa bordée, et revint au vent en serrant et prolongeant notre ligne. La moitié de l'escadre anglaise imita ce mouvement, de sorte que la moitié de notre escadre fut bientôt entre deux feux. On se canonna avec une ardeur inconcevable, mais la plupart de nos vaisseaux ne

prenoient point part à l'action, le vaisseau anglais le Léandre par une manœuvre hardie coupa la ligne, à l'arrière de l'Orient. Notre feu fut d'abord supérieur à celui des Anglais, et l'Orient, à lui seul, démâta et mit hors de combat les deux vaisseaux ennemis qui étoient par ses côtés. La nuit ne mit point un terme à la fureur des combattans, mais l'engagement recommença avec plus d'acharnement à la pointe du jour. Il n'y avoit de fait aucun avantage bien prononcé de part et d'autre, lorsque les Anglais se touèrent sur notre ligne à la portée du pistolet. Le carnage devint épouvantable alors. L'amiral Bruies fut blessé grièvement, mais il pouvoit encore commander, quand un boulet le coupa en deux, et lui évita, par une fin glorieuse, le douloureux spectacle de la destruction de son escadre. Dans le même instant, le feu prit à l'Orien', et tous les efforts pour l'éteindre furent inutiles. Chacun s'occupa de son sort sur ce vaisseau, et des moyens d'éviter une mort qui paroissoit évidente. L'amiral Bruies avoit péri; on ne donna plus d'ordres dans l'armée, Le feu sur l'Orient entretenu nourri par celui de l'artillerie ennemie, gagna enfin la sainte-barbe, et fit sauter cette forteresse, ce magnifique vaisseau, que le bonheur sembloit avoir abandonné depuis le débarquement de Bonaparte. A cette effroyable explosion, qui inonda d'éclats embrasés tous les vaisseaux voisins, succéda un morne

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