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vision Kleber, sous les ordres du général Dugua, se rendoit par les bords de la mer à Rosette, ainsi

» Le soir et le matin, l'aspect du terrain, est tel qu'il » doit être, et entre vous et les derniers villages qui » s'offrent à votre vue, vous n'appercevez que la terre; » mais, dès que la surface du sol est suffisamment » échauffée par la présence du soleil, et jusqu'à ce que, » vers le soir, il commence à se refroidir, le terrain ne > paroit plus avoir la même extension, et il paroît » terminé à une lieue environ par une inondation géné» rale. Les villages qui sont placés au-delà de cette dis>>tance, paroissent comme des isles situées au milieu » d'un grand lac, et dont on seroit séparé par une éten» due d'eau plus ou moins considérable. Sous chacun » des villages, on voit son image renversée, telle qu'on » la verroit effectivement s'il y avoit eu avant une sur» face d'eau réfléchissante: seulement, comme cette » image est à une assez grande distance, les petits » détails échappent à la vue, et l'on ne voit distinc» tement que les masses; d'ailleurs, les bords de l'image > renversée sont un peu incertains et tels qu'ils se» roient dans le cas d'une eau réfléchissante si la surface » de l'eau étoit un peu agitée.

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» A mesure qu'on approche d'un village qui paroît » placé dans l'inondation, le bord de l'eau apparente » s'éloigne, le bras de mer qui sembloit vous séparer » du village se retrécit : il disparoît enfin entièrement, >> et le phénomène qui cesse pour ce village, se repro» duit sur le champ pour un nouveau village que vous » découvrez derrière à une distance convenable.

qu'une petite flottille sous le commandement du chef de division Pérée.

» Ainsi tout concourt à compléter une illusion qui, » quelquefois est cruelle, surtout dans le désert, parce» qu'elle vous présente vraiment l'image de l'eau dans >> le temps même où vous en éprouvez le plus grand » besoin.

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L'explication que je me propose de donner du mi>>rage est fondée sur quelques principes d'optique qui » se trouvent à la vérité dans tous les élémens, mais » qu'il est peut-être convenable de rapporter ici.

» Lorsqu'un rayon de lumière traverse un milieu transparent et uniforme, sa direction est une ligne >> droite.

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Lorsqu'un rayon de lumière passe d'un milieu >> transparent dans un autre, dont la densité est plus grande, si sa direction, dans le premier milieu, est » perpendiculaire à la surface qui sépare les deux milieux, cette direction n'éprouve aucune altération, » c'est-à-dire, que la ligne droite que le rayon parcourt » dans le second milieu, est dans le prolongement de >> celle qu'il parcourt dans le premier. Mais si la direc» tion du rayon incident fait un angle avec la perpen» diculaire à la surface; 1o. le rayon se brise au pas» sage, de manière que l'angle qu'il forme avec la » perpendiculaire dans le second milieu, est plus petit; » 2°. Pour les deux mêmes milieux, quelle que soit la grandeur de l'angle que le rayon incident fait avèc » la perpendiculaire, le sinus de cet angle et celui de

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Après une marche aussi longue que pénible, nous arrivâmes le 20 messidor (8 juillet) à Demenhour,

» l'angle que fait le rayon réfracté, sont toujours entre >> eux dans le même rapport.

» Or, les sinus des grands angles ne croissent pas » aussi rapidement que ceux des angles plus petits. » Lors donc que l'angle formé par le rayon incident et » la perpendiculaire, vient à croître, le sinus de l'angle » formé par le rayon brisé, croît dans le rapport du » premier et l'accroissement de l'angle lui-même, est » moindre que celui de l'angle du rayon incident. Ainsi, » à mesure que l'angle d'incidence augmente, l'angle » du rayon brisé augmente aussi, mais toujours de » moins en moins ; de manière que quand l'angle d'in» cidence est le plus grand qu'il puisse être, c'est-à-dire » lorsqu'il est infiniment voisin de 90°, l'angle que le » rayon brisé fait avec la perpendiculaire est moindre » que de 90o : c'est un maximum, c'est-à-dire, qu'au» cun rayon de lumière ne peut passer du premier milieu » dans le second, sous un plus grand angle.

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Lorsque le rayon de lumière passe, au contraire, » du milieu plus dense dans celui qui l'est moins, il » parcourt exactement la même route que dans le pre> mier cas, mais dans une direction contraire; c'est-à» dire, que si dans le milieu dense, il a la direction » qu'avoit le rayon brisé dans le premier cas, il se brise » à la surface et prend la direction qu'avoit aussi le » rayon incident dans le premier cas.

D'après cela, on voit qu'au passage d'un milieu

chétif village qui nous offrit quelques puits pour nous désaltérer, et l'ombre de quelques palmiers pour nous reposer.

» plus dense dans un autre qui l'est moins, 1o. si le » rayon est compris entre la perpendiculaire et la direc» tion du rayon brisé que fait l'angle maximum, ce » rayon sort dans le milieu moins dense; 2o. si le rayon » a la direction du rayon brisé dont l'angle est maximum, >> il sort encore en fesant un angle de 90° avec la perpen» diculaire, ou en restant dans le plan tangent à la sur» face. Mais si l'angle que le rayon fait avec la perpen» diculaire est plus grand que le maximum de l'angle » de réfraction, ou, ce qui revient au même, si le » rayon est compris entre la surface et le rayon brisé, » dont l'angle est maximum, il ne sort pas du milieu » dense; il se réfléchit à la surface et rentre en dedans » du même milieu, en fesant l'angle de réflexion égal à l'angle d'incidence, ces deux angles étant dans un même plan perpendiculaire à la surface.

» C'est sur cette dernière proposition qu'est princi» palement fondée l'explication du mirage.

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>> La transparence de l'atmosphère, c'est-à-dire, la » faculté qu'elle a de laisser passer avec une assez grande » liberté les rayons de lumière, ne lui permet pas d'acquérir une température très-haute par sa seule >> exposition directe au soleil ; mais quand après avoir » traversé l'atmosphère, la lumière amortie par un sol >> aride et peu conducteur, a considérablement échauffé » la surface de ce sol, c'est alors que la couche infé

C'est là que nous perdîmes le général Muireur. Il commençoit à ressentir ce dégoût, que l'on appe

>> rieure de l'atmosphère, par son contact avec la sur» face échauffée du terrain, contracte une température > très-élevée.

» Cette couche se dilate; sa pesanteur spécifique di» minue, et, en vertu des lois de l'hydrostatique, elle » s'élève jusqu'à ce que, par le refroidissement, elle >> ait recouvré une densité égale à celle des parties envi» ronnantes. Elle est remplacée par la couche qui est » immédiatement au-dessus d'elle, au travers de laquelle » elle se tamise, et qui éprouve bientôt la même alté»ration. Il en résulte un effluve continuel d'un air s'éle» vant au travers d'un air plus dense qui s'abaisse; et » cet effluve est rendu sensible par des stries qui altè>> rent et agitent les images des objets fixes qui sont » placés au-delà.

Dans nos climats d'Europe nous connoissons des >> stries semblables et produites par la même cause, » mais elles ne sont pas aussi nombreuses et elles n'ont >> pas une vitesse 'ascensionnelle aussi grande que dans » le désert, où la hauteur du soleil est plus grande et où » l'aridité du sol ne donnant lieu à aucune évaporation, » ne permet aucun autre emploi du calorique.

» Ainsi, vers le milieu du jour et pendant la grande » ardeur du soleil, la couche de l'atmosphère, qui » est en contact avec le sol, est dans une densité sensi» blement moindre que les couches qui reposent im» médiatement sur elle.

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