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» depuis la redoute jusqu'à la mer, pendant l'es» pace de cent cinquante toises; sa gauche, en » partant de la redoute vers la mer, occupoit des >> mamelons et la plage, qui se trouvoit à la fois sous » les feux de la redoute, et sous ceux des chaloupes » canonnières; il avoit, dans cette seconde posi» tion, à peu près sept mille hommes et douze piè» ces de canon. A cent cinquante toises derrière la >> redoute, se trouvoient le village d'Aboukir et le » fort, occupés ensemble par environ quinze cents >> hommes; quatre-vingts hommes à cheval formoient >> la suite du pacha, commandant en chef.

» L'escadre étoit mouillée à une demi-lieue dans >> la rade.

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Après deux heures de marche, l'avant-garde se >> trouve en présence de l'ennemi; la fusillade s'en»gage avec les tirailleurs..

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>> Bonaparte arrête les colonnes, et fait ses dispositions d'attaque.

» Le général de brigade Destaing, avec ses trois » bataillons, marche pour enlever la hauteur de la » droite de l'ennemi, occupée par mille hommes. » En même temps un piquet de cavalerie a ordre de » couper ce corps dans sa retraite sur le village.

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>> La division Lannes se porte sur la montagne de » sable, à la gauche de la première ligne de l'en: » nemi, où il avoit deux mille hommes et six pièces » de canon; deux escadrons de cavalerie ont ordre

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>> d'observer et de couper ce corps dans sa retraité.

» Le reste de la cavalerie marche au centre.

» La division Lanusse reste en seconde ligne.

» Le général Destaing marche à l'ennemi au pas >> de charge; celui-ci abandonne ses retranchemens, » et se retire sur le village; la cavalerie sabre les fuyards.

»Le corps sur lequel marchoit la division Lannes, » voyant que la droite de sa première ligne est forcée » de se replier, et que la cavaleric tourne sa posi

»tion, veut se retirer après avoir tiré quelques » coups de canon; deux escadrons de cavalerie et » un peloton de guides lui coupent la retraite, et » forcent à se noyer dans la mer ce corps de deux » mille hommes : aucun n'évite la mort; le comman>> dant des guides à cheval, Hercule, est blessé. >> Le corps du général Destaing marche sur le vil lage, centre de la seconde ligne de l'ennemi ; il le » tourne en même temps que le 32° de ligne l'atta >> que de front. L'ennemi fait une vive résistance; » sa seconde ligne détache un corps considérable par » sa gauche pour venir au secours du village : la ca» valerie le charge, le culbute et poursuit les fuyards, >> dont une grande partie se précipite dans la mer.

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>> Le village est emporté, l'ennemi est poursuivi » jusqu'à la redoute, centre de la seconde position. » Cette position étoit très-forte; la redoute étoit » flanquée par un boyau qui fermoit à droite la pres

» qu'île jusqu'à la mer. Un autre boyan se prolon»>geoit sur la gauche, mais à peu de distance de la >> redoute; le reste de l'espace étoit occupé par l'en» nemi, qui étoit sur des mamelons de sable et dans >> des palmiers.

» Pendant que les troupes reprennent haleine, » on met des canons en position au village le long » de la mer; on bat la droite de l'ennemi et sa re» doute. Les bataillons du général Destaing for» moient, au village qu'ils venoient d'enlever, le » centre d'attaque en face de la redoute: ils ont or» dre d'attaquer.

» Le général Fugières reçoit l'ordre de former en » colonne le 18 de ligne, et de marcher le long de » la mer, pour enlever au pas de charge la droite » des Turcs. Le 32° qui occupoit la gauche du villa»ge, a l'ordre de tenir l'ennemi en échec, et de » soutenir le 18°.

» La cavalerie, qui formoit la droite de l'armée, >> attaque l'ennemi par sa gauche; elle le charge » avec impétuosité à plusieurs reprises : elle sabre » et force à se jeter dans la mer tout ce qui est de» vant elle; mais elle ne pouvoit rester au-delà de >>> la redoute, se trouvant entre son feu et celui des » canonnières ennemies. Emportée par sa valeur » dans ce défilé de feux, elle se replioit aussitôt » qu'elle avoit chargé, et l'ennemi renvoyoit de nou» velles forces sur les cadavres de ses premiers soldats.

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>> Cette obstination et ces obstacles ne font qu'ir» riter l'audace et la valeur de la cavalerie ; elle s'élance et charge jusques sur les fossés de la redoute » qu'elle dépasse : le colonel Duvivier est tué. L'adjudant-général Roize, qui dirige les mouvemens >> avec autant de sang-froid que de talent, le colonel » des guides à cheval, Bessières, l'adjudant-général Leturcq, sont à la tête des charges.

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» L'artillerie de la cavalerie, celle des guides >> prennent position sous la mousqueterie ennemie, » et, par le feu de mitraille le plus vif, concouru>> rent puissamment au succès de la bataille.

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L'adjudant-général Leturcq juge qu'il faut un >> renfort d'infanterie; il vient rendre compte au

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général en chef, qui lui donne un bataillon du 75° ; » il rejoint la cavalerie; son cheval est tué. Alors » il se met à la tête de l'infanterie ; il vole du centre » à la gauche, pour rejoindre le 18°, qu'il voit en » marche pour attaquer les retranchemens de la » droite de l'ennemi.

» Le 18 marche aux retranchemens: l'ennemi » sort en même-temps par sa droite; les têtes des >> colonnes se battent corps à corps. Les Turcs cher» chent à arracher les baïonnettes qui leur donnent » la mort; ils mettent le fusil en bandoulière, se

battent au sabre et au pistolet. Enfin le 18° arrive >> jusqu'aux retranchemens; mais le feu de la redoute qui flanquoit du haut en bas le retranchement où

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» l'ennemi s'étoit rallié, arrête la colonne. Le gé»néral Fugières, l'adjudant-général Leturcq font » des prodiges de valeur. Le premier reçoit une bles» sure à la tête; il continue néanmoins à combattre; » un boulet lui emporte le bras gauche : il est forcé » de suivre le mouvement du 18a, qui se retire sur » le village dans le plus grand ordre, en faisant un » feu très-vif. L'adjudant-général Letureq avoit fait » de vains efforts pour déterminer la colonne à se jeter dans les retranchemens ennemis. Il s'y pré» cipite lui-même, mais il s'y trouve seul; il y re>> çoit une mort glorieuse : le colonel Morangié est » blessé.

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» Une vingtaine de braves du 18e restent sur le » terrain. Les Turcs, malgré le feu meurtrier du village, s'élancent des retranchemens pour couper » la tête des morts et des blessés, et obtenir l'ai» grette d'argent que leur gouvernement donne à >> tout militaire qui apporte la tête d'un ennemi.

» Le général en chef avoit fait avancer un batail»lon du 22° léger, et un autre du 69 sur la gauche » de l'ennemi. Le général Lannes, qui étoit à leur » tête, saisit le moment où les Turcs étoient impru>> demment sortis de leurs retranchemens; il fait >> attaquer la redoute de vive force par sa gauche et » par sa gorge. Le 22° et le 69°, un bataillon du 75° » sautent dans le fossé, et sont bientôt sur le >> pet et dans la redoute, en même-temps que

para

le 18

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