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L'EMPIRE

POUR FAIRE SUITE

AUX MÉMOIRES DE NAPOLÉON.

L'obligation qui nous fut imposée d'imprimer notre sixième volume dans l'ordre des dictées publiées précédemment par les généraux de Sainte-Hélène, ne nous a pas permis de coordonner, comme nous l'aurions voulu, ces matériaux d'ailleurs si précieux.

Ici, nous nous trouvons plus libres, et nous présentons les faits campagnes, qui se suivent depuis Austerlitz jusqu'à Waterloo.

par

On sait que Napoléon ne put continuer ses Mémoires au-delà de la deuxième campagne d'Italie, c'est-à-dire qu'ils s'arrêtent au Consulat. Cependant, par ses ordres, un travail plus complet s'était fait sous son règne; Napoléon donnait les premières instructions pour les rédacteurs, et dictait ensuite des additions et des corrections que Bertrand et Berthier transmettaient au dépôt de la guerre.

C'est ce que nous lisons dans le préambule de ce grand travail que nous a fait connaître le général Pelet, l'un des plus illustres lieutenants de l'Empereur, et qui semble n'avoir accepté les loisirs de la paix que pour réparer les injustices dont on abreuva si longtemps la mémoire de ce grand homme.

«Napoléon, dit-il, ne fut détourné des soins constants qu'il donnait à l'histoire militaire de son temps, ni par le gouvernement d'un vaste empire, ni par les attaques sans cesse renaissantes de l'Europe. Ce n'était pas un monument qu'il élevait à sa gloire personnelle; il y associait tous ceux qui avaient coopéré à ses triomphes, et les armées avec lesquelles il n'avait pas combattu.

» Le nouveau César préparait ainsi ses Commentaires, auxquels il se réservait de mettre la dernière main. Lui seul pouvait les complé ter, leur donner la vie; seul il pouvait y déposer les secrets de la victoire, les nécessités et les confidences de la politique si mêlée aux

affaires de la guerre; ses rapports particuliers avec les souverains, ses efforts toujours inutiles pour maintenir la paix ou pour terminer la lutte; enfin, les faiblesses et les trahisons du dehors et du dedans, qui, après avoir souvent mis la France en danger, ont fini par la perdre. »

Napoléon avait adopté, pour l'histoire militaire de l'Empire, comme pour celle de 1796 et 1797, la division par Batailles, précédée de préambules qui les liaient avec les événements antérieurs. Au commencement de 1810, il les fit réunir en cinq volumes. Le premier avait six chapitres, et présentait toute la campagne d'Italie; le deuxième se composait des batailles d'Égypte et de Marengo; le troisième, d'Ulm et d'Austerlitz; le quatrième, d'Iéna, d'Eylau, de Friedland; le cinquième volume renfermait Essling et Wagram.

Dans les premières relations, les chefs de l'armée portaient leurs noms de famille qu'ils avaient déjà su rendre illustres; l'Empereur substitua aux noms primitifs les titres que de nouvelles victoires avaient acquis aux maréchaux et à quelques généraux. Cette sorte d'anachronisme a été blàmée. On n'a pas à le justifier; on l'énonce seulement, dit, le général Pelet, afin de dire que pour cette partie du manuscrit comme pour les autres, on ne s'est permis aucune correction. Napoléon pouvait croire alors à la durée de ses institutions; et il ne s'est pas entièrement trompé, puisque les titres de nos gloires, survivant à nos adversités, sont portés aujourd'hui par les descendants des lignes impériales.

Le dépôt de la guerre possède les épreuves in-folio des batailles d'Austerlitz, de Saint-Georges, d'Arcole, tirées en 1810 à l'Imprimerie impériale. La première a été composée d'après une minute entièrement écrite par le général Bertrand, corrigée par l'Empereur, et en marge de laquelle il a fait ajouter par son aide-de-camp des notes assez étendues. Les trois autres exemplaires sont chargés de corrections; et sur la seconde édition de Saint-Georges, on trouve le changement des noms. Ces épreuves, extrêmement précieuses, sont uniques. M. de Méneval, le baron Fain, le duc de Bassano, les personnes qui entouraient l'Empereur, n'avaient conservé aucun souvenir de ces épreuves, ainsi que des Campagnes rédigées au dépôt de la guerre. On 'en a trouvé aucune mention à l'Imprimerie du gouvernement.

Napoléon modifia ses premières dispositions, au moins relativement aux guerres de l'Empire, et réunit les Batailles afin d'en former des

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