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OFFICIELS

DE LA GRANDE-ARMÉE

DICTÉS

PAR L'EMPEREUR NAPOLÉON.

TROISIEME COALITION.

AN XIV (1805).

CAMPAGNE D'AUSTERLITZ.

PREMIER BULLETIN.

Paris, le 20 vendémiaire an XIV.

L'Empereur est parti de Paris le 2 vendémiaire, et est arrivé le 4 à Strasbourg. Le maréchal Bernadotte, qui, au moment où l'armée était partie de Boulogne, s'était porté de Hanovre sur Gottingue, s'est mis en marche par Francfort, pour se rendre à Würtzbourg, où il est arrivé le 1" vendémiaire.

Le général Marmont, qui était arrivé à Mayence, a passé le Rhin sur le pont de Cassel, et s'est dirigé sur Würtzbourg, où il a fait sa jonction avec l'armée bavaroise et le corps du maréchal Bernadotte.

Le corps du maréchal Davout a passé le Rhin le 4, à Manheim, et s'est porté par Heidelberg et Necker-Eltz sur le Necker.

Le corps du maréchal Soult a passé le Rhin le même jour sur le pont qui a été jeté à Spire, et s'est porté sur Heilbronn. Le corps du maréchal Ney a passé le Rhin le même jour sur le pont qui a été jeté vis-à-vis de Durlach, et s'est porté à Stuttgard.

Le corps du maréchal Lannes a passé le Rhin à Kelh le 3, et s'est rendu à Louisbourg.

Le prince Murat, avec la réserve de cavalerie, a passé le Rhin à Kelh le 3, et est resté en position pendant plusieurs jours devant les débouchés de la Forêt-Noire; ses patrouilles, qui se montraient fréquemment aux patrouilles ennemies, leur ont fait croire que nous voulions pénétrer par ces débouchés.

Le grand parc de l'armée a passé le Rhin à Kelh, le 8, et s'est rendu à Heilbronn.

L'Empereur a passé le Rhin à Kelh le 9, a couché à Ettlingen le même jour, y a reçu l'Electeur et les princes de Bade, et s'est rendu à Louisbourg chez l'électeur de de Würtemberg, dans le palais duquel il a logé.

Le 10, les corps du maréchal Bernadotte et du général Marmont, et les Bavarois, qui étaient à Würtzbourg, se sont réunis et se sont mis en marche pour se rendre sur le Danube.

Le corps du maréchal Davout s'est mis en marche de Necker-Eltz et a suivi la route de Meckmühl, Ingelfingen, Chreil

sheim, Dunkelsbühl, Frembdingen, OEttingen, Haarburg et Donawerth.

Le corps du maréchal Soult s'est mis en marche d'Heilbronn et a suivi la route d'Ochringen, Hall, Gaildorff, Abstgmund, Aalen et Nordlingen.

Le corps du maréchal Ney s'est mis en marche de Stuttgard, et a suivi la route d'Esslingen; Goppingen, Weissenstein, Heydenheim, Nattheim et Nordlingen.

Le corps du maréchal Lannes s'est mis en marche de Louisbourg, et a suivi la route de Gross-Beutelspach à Pludershausen, Gemund, Aalen et Nordlingen.

Voici la position de l'armée au 14 : Le corps du maréchal Bernadotte et les Bavarois étaient à Weissenbourg.

Le corps du maréchal Davout à OEttingen, à cheval sur la Reinitz.

Le corps du maréchal Soult à Donawerth, maître du pont de Munster, et faisant rétablir celui de Donawerth.

Le corps du maréchal Ney à Kossingen. Le corps du maréchal Lannes à Neres

heim.

Le prince Murat, avec ses dragons, bordant le Danube.

L'armée est pleine de santé, et brûlant du désir d'en venir aux mains.

L'ennemi s'était avancé jusqu'aux débouchés de la Forêt-Noire, où il paraît qu'il voulait se maintenir et nous empêcher de pénétrer.

Il avait fait fortifier l'Iller. Memmingen et Ulm se fortifiaient en grande hâte.

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Les patrouilles qui battent la campa- | gne assurent qu'il a contremandé ses projets, et qu'il paraît fort déconcerté par nos mouvements aussi nouveaux qu'inattendus.

Les patrouilles françaises et ennemies se sont souvent rencontrées : dans ces rencontres nous avons fait 40 prisonniers du régiment à cheval de Latour.

Ce grand et vaste mouvement nous a portés en peu de jours en Bavière; nous a fait éviter les montagnes Noires, la ligne de rivières parallèles qui se jettent dans la vallée du Danube, l'inconvénient attaché à un système d'opérations qui auraient toujours en flanc les débouchés du Tyrol, et enfin nous a placés à plusieurs marches derrière l'ennemi, qui n'a pas de temps à perdre pour éviter sa perte entière.

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vastes états. Vous serez fidèles à la mémoire de vos ancêtres qui, quelquefois opprimés, ne furent jamais abattus, et conservèrent toujours cette indépendance, cette existence politique qui sont les premiers biens des nations, comme la fidélité à la maison palatine est le premier de vos devoirs.

En bon allié de votre souverain, j'ai été touché des marques d'amour que vous lui avez données dans cette circonstance importante. Je connais votre bravoure; je me flatte qu'après la première bataille, je pourrai dire à votre prince et à mon peuple, que vous êtes dignes de combattre dans les rangs de la Grande-Armée.

DEUXIÈME BULLETIN.

Paris, le 21 vendémiaire.

Les événements se pressent avec la plus grande rapidité. Le 24, la seconde division du corps d'armée du maréchal Soult, que commande le général Vandamme, a forcé de marche, ne s'est arrêtée à Nordlingen que deux heures, est arrivée à huit heures du soir à Donawerth, et s'est emparée du pont que défendait le régiment de Colloredo. Il y a eu quelques hommes tués et des prisonniers.

Le 15, à la pointe du jour, le prince Murat est arrivé avec ses dragons; le pont a été à l'heure même raccommodé, et le prince Murat, avec la division de dragons que commande le général Watter, s'est porté sur le Lech, a fait passer le colonel Watier, à la tête de deux cents dragons du 4e régiment, qui, après une charge très brillante, s'est emparé du pont de Lech, et a culbuté l'ennemi, qui était du double de sa force. Le même jour, le prince Murat a couché à Rain.

Le 16, le maréchal Soult est parti avec les deux divisions Vandamme et Legrand, pour se porter sur Augsbourg, dans le même temps que le général Saint-Hilaire, avec sa division, s'y portait par la rive gauche.

Le 16, à la pointe du jour, le prince Murat, a la tête des divisions de dragons des généraux Beaumont et Klein, et de la division de carabiniers et de cuirassiers, commandée par le général Nansouty, s'est mis en marche pour couper la route d'Ulm à Augsbourg Arrivé à Wertingen, il aperçut une division considérable d'infanterie ennemie, appuyée par quatre escadrons de cuirassiers d'Albert. Il enveloppe aussitôt tout ce corps. Le maréchal Lannes, qui marchait derrière ces divisions de cavalerie, arrive avec la division Oudinot, et, après un engagement de deux heures, drapeaux, canons, bagages, officiers et

soldats, toute la division ennemie est prise. | Il y avait douze bataillons de grenadiers qui venaient en grande hâte du Tyrol au secours de l'armée de Bavière. Ce ne sera que dans la journée de demain qu'on connaîtra tous les détails de cette action vraiment brillante.

Le maréchal Soult, avec ses divisions, a manœuvré toute la journée du 15 et du 16 sur la rive gauche du Danube pour intercepter les débouchés d'Ulm, et observer le corps d'armée qui paraît encore réuni dans cette place.

Le corps lu maréchal Davout est arrivé seulement le 16 à Neubourg.

Le corps du général Marmont y est égament arrivé.

Le corps du général Bernadotte et les Bavarois sont arrivés le 10 à Aichstett.

Pai les renseignements qui ont été pris, il paraît que douze régiments autrichiens ont quitté l'Italie pour renforcer l'armée de Bavière.

La relation officielle de ces marches et de ces événements intéressera le public, et fera le plus grand honneur à l'armée.

TROISIEME BULLETIN.

Zusmershausen, le 18 vendémiaire an XIV Le maréchal Soult a poursuivi la division autrichienne qui s'était réfugiée à Aicha, l'a chassée, et est entré le 17, à midi, à Augsbourg, avec les divisions Van lamme, Saint-Hilaire et Legrand.

Le 17 au soir, le maréchal Davout, qui a passé le Danube à Neubourg, est arrivé à Aicha avec ses trois divisions.

Le général Marmont, avec les divisions Boulet, Grouchy, et la division batave du général Dumonceau, a passé le Danube, et pris position entre Aicha et Augsbourg.

Enfin le corps d'armée du maréchal Berna lotte avec l'armée bavaroise, commandée par les généraux Deroy et Verden, a pris position à Ingolstadt: la garde impériale, commandée par le maréchal Bessières, s'est rendue à Augsbourg, ainsi que la division de cuirassiers aux ordres du général d'Hautpoult.

Le prince Murat, avec les divisions de dragons de Klein et de Beaumont, et la division de carabiniers et de cuirassiers du général Nansouty, s'est porté en toute diligence au village de Zusmershausen, pour Intercepter la route d'Ulm à Augsbourg.

Le maréchal Lannes, avec la division de grenadiers d'Oudinot et avec la division Suchet, a pris poste le même jour au village de Zusmershausen.

L'Empereur a passé en revue les dragons au village de Zusmershausen: il s'est

fait présenter le nommé Marente, dragon du 4 régiment, un des plus braves soldats de l'armée, qui, au passage de Lech, avait sauvé son capitaine qui, peu de jours auparavant, l'avait cassé de son grade de sous-officier. Sa Majesté lui a donné l'aigle de la Légion-d'Honneur. Ce brave soldat a répondu : « Je n'ai fait que mon devoir; mon capitaine m'avait cassé pour quelque faute de discipline; mais il sait que j'ai toujours été un bon soldat. »

L'Empereur a ensuite témoigné aux dragons sa satisfaction de la conduite qu'ils ont tenue au combat de Wertingen. Il s'est fait présenter par régiment un dragon, auquel il a également donné l'aigle de la Légion-d'Honneur.

Sa Majesté a témoigné sa satisfaction. aux grenadiers de la division Oudinot. Il est impossible de voir une troupe plus belle, plus animée du désir de se mesurer avec l'ennemi, plus remplie d'honneur et de cet enthousiasme militaire qui est le présage des plus grands succès.

Jusqu'à ce que l'on puisse donner une relation détaillée du combat de Wertingen, il est convenable d'en dire quelques mots dans ce bulletin.

Le colonel Arrighi a chargé, avec son régiment de dragons, le régiment de cuirassiers du duc Albert. La mêlée a été très chaude. Le colonel Arrighi a eu son cheval tué sous lui: son régiment a redoublé d'audace pour le sauver. Le colonel Beaumont, du 10 de hussards, animé de cet esprit vraiment français, a saisi, au milieu des rangs ennemis, un capitaine de cuirassiers, qu'il a pris lui-même après avoir sabré un cavalier.

Le colonel Maupetit, à la tête du 9° de dragons, a chargé dans le village de Wertingen: blessé mortellement (1), son dernier mot a été : « Que l'Empereur soit instruit que le 9° de dragons a été digne de sa réputation, et qu'il a chargé et vaincu aux cris de vive l'Empereur.

Cette colonne de grenadiers, l'élite de l'armée ennemie, s'étant formée en carré de quatre bataillons, a été enfoncée et sabrée. Le deuxième bataillon de dragons a chargé dans le bois.

La division Oudinot frémissait de l'éloignement qui l'empêchait encore de se mesurer avec l'ennemi; mais à sa vue seule les Autrichiens accélérèrent leur retraite : une seule brigade a pu donner.

Tous les canons, tous les drapeaux, presque tous les officiers du corps ennemi qui a combattu à Wertingen, ont été pris; un grand nombre a été tué deux lieutenants-colonels, six majors, soixante offi

(1) Le colonel Maupetit n'est point mort de ses blessures, comme on l'a su depuis.

ciers, quatre mille soldats sont restés en notre pouvoir; le reste a été éparpillé, et ce qui a pu échapper a dû son salut à un marais qui a arrêté une colonne qui tournait l'ennemi.

Le chef d'escadron Excelmans, aide-decamp de S. A. R. le prince Murat, a eu deux chevaux tués. C'est lui qui a apporté les drapeaux à l'Empereur, qui lui a dit : Je sais qu'on ne peut être plus brave que vous; je vous fais officier de la Légion d'Honneur. >>

Le maréchal Ney, de son côté, avec les divisions Malher, Dupont et Loison, la division de dragons à pied du général Baraguey-d'Hilliers et la division Gazan, ont remonté le Danube, et attaqué l'ennemi sur sa position de Grumberg. Il est cinq heures, le canon se fait entendre.

Il pleut beaucoup; mais cela ne ralentit pas les marches forcées de la Grande-Armée. L'Empereur donne l'exemple: à cheval jour et nuit, il est toujours au milieu des troupes, partout où sa présence est nécessaire. Il a fait hier quatorze lieues à cheval: il a couché dans un petit village sans domestiques et sans aucune espèce de bagage. Cependant l'évêque d'Augsbourg avait fait illuminer son palais et attendu Sa Majesté une partie de la nuit.

QUATRIÈME BULLETIN.

Augsbourg, le 19 vendémiaire an XIV. -
(11 octobre 1805.)

L'Empereur a passé toute la nuit da 17 au 18, et une partie de la journée du 18, entre les corps des maréchaux Ney et Lannes.

L'activité de l'armée française, l'étendue et la complication des combinaisons qui ont entièrement échappé à l'ennemi, le déconcertent au dernier point.

Les conscrits montrent autant de bravoure et de bonne volonté que les vieux soldats. Quand ils ont une fois été au feu, ils perdent le nom de conscrits; aussi tous aspirent-ils à l'honneur du titre de soldats. Le temps continue à être très mauvais depuis plusieurs jours. Il pleut encore beaucoup; l'armée cependant est pleine de santé.

L'ennemi a perdu plus de deux mille cinq cents hommes au combat de Güntzbourg. Nous avons fait douze cents prisonniers et pris six pièces de canon.

Nous avons eu quatre cents hommes tués ou blessés. Le général major d'Aspre est au nombre des prisonniers.

L'Empereur est arrivé à Augsbourg le 18, à neuf heures du soir. La ville est occupée depuis deux jours.

La communication de l'armée ennemie est coupée à Augsbourg et Landsberg, et va l'être à Fuessen. Le prince Murat, avec les corps des maréchaux Ney et Lannes, se met à sa poursuite. Dix régiments ont été retirés de l'armée autrichienne d'Italie et viennent en poste depuis le Tyrol. Plusieurs ont été déjà prís. Quelques corps russes, qui voyagent aussi en poste, s'avancent vers l'Inn; mais les avantages de notre position sont tels, que nous pouvons faire face à tout.

L'Empereur est logé à Augsbourg chez l'ancien électeur de Trèves, qui a traité avec magnificence la suite de Sa Majesté, pendant le temps que ses équipages ont mis à arriver.

CINQUIÈME BULLETIN.

Le combat de Wertingen a été suivi, à vingt-quatre heures de distance, du combat de Güntzbourg. Le maréchal Ney a fait marcher son corps d'armée, la division Loison sur Langenau, et la division Malher sur Güntzbourg. L'ennemi, qui a voulu s'opposer à cette marche, a été culbuté partout. C'est en vain que le prince Ferdinand est accouru en personne pour défendre Güntzbourg. Le général Malher l'a fait attaquer par le 59° régiment; le combat est devenu opiniâtre, corps à corps. Le colonel Lacuée a été tué à la tête de son régiment, qui, malgré la plus vigoureuse résistance, a emporté le pont de vive force; les pièces de canon qui le défendaient ont été enlevées, et la belle position de Güntzbourg est restée en notre pouvoir. Les trois attaques de l'ennemi sont deve-heures après midi, et y a rencontré le rénues inutiles; il s'est retiré avec précipitation; la réserve du prince Murat arrivait à Burgau, et coupait l'ennemi dans la nuit.

Les détails circonstanciés du combat, qui ne peuvent être donnés que sous quelques jours, feront connaître les officiers qui se sont distingués.

Augsbourg, le 20 vendémiaire an XIV. (12 octobre 1805.)

Le maréchal Soult s'est porté avec son corps d'armée à Landsberg, et par là a coupé une des grandes communications de l'ennemi; il y est arrivé le 19, à quatre

giment de cuirassiers du prince Ferdinand, qui, avec six pièces de canon, se rendait à marches forcées à Ulm. Le maréchal Soult le fait charger par le 26 régiment de chasseurs; il s'est trouvé déconcerté à un tel point, et le 26 de chasseurs était animé d'une telle ardeur, que les cuirassiers ont pris la fuite dans la charge, et

ont laissé cent vingt soldats prisonniers, un lieutenant-colonel, deux capitaines et deux pièces de canon. Le maréchal Soult, qui avait pensé qu'ils continueraient leur route sur Memmingen, avait envoyé plusieurs régiments pour les couper; mais ils s'étaient retirés dans les bois, où ils se sont ralliés pour se réfugier dans le Tyrol, Vingt pièces de canon et les équipages de pontons de l'ennemi étaient passés dans la journée du 18 par Landsberg. Le marechal Soult a mis à leur poursuite le général Sébastiani avec une brigade de dragons. On espère qu'il sera parvenu à les atteindre.

Le 20, le maréchal Soult s'est dirigé sur Memmingen, où il arriva le 21 à la pointe du jour.

Le maréchal Bernadotte a marché toute la journée du 19, et a porté son avantgarde jusqu'à deux lieues de Munich. Les bagages de plusieurs généraux autrichiens sont tombés au pouvoir de ses troupes légères. Il a fait une centaine de prisonniers de différents régiments.

Le maréchal Davout s'est porté à Dachau. Son avant-garde est arrivée à Moisach. Les hussards de Blankenstein ont été mis en désordre par ses chasseurs, et dans différents engagements il a fait une soixantaine d'hommes à cheval prisonniers.

Le prince Murat, avec la réserve de cavalerie et les corps des maréchaux Ney et Lannes, s'est placé vis-à-vis de l'armée ennemie, dont la gauche occupe Ulm, et la droite Memmingen.

Le maréchal Ney est à cheval sur le Danube, vis-à-vis Ulm.

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Aux combats de Wertingen et de Günzbourg ont succédé des faits d'une plus haute importance, les combats d'Albeck, d'Elchingen, les prises d'Ulm et de Memmingen.

Le maréchal Soult arriva le 21 devant Memmingen, cerna sur-le-champ la place, et après différents pourparlers, le commandant capitula.

Neuf bataillons, dont deux de grenadiers, faits prisonniers, un général major, trois colonels, plusieurs officiers supérieurs, dix pièces de canon, beaucoup de bagages et beaucoup de munitions de toute espèce ont été le résultat de cette affaire. Tous les prisonniers ont été au moment même dirigés sur le quartier-général.

Au même instant, le maréchal Soult s'est mis en marche pour Ochsenhausen, pour arriver sur Biberach et être en mesure de couper la seule retraite qui restait l'archiduc Ferdinand.

Le maréchal Lannes est à Weissenhorn. Le général Marmont se met en marche forcée, pour prendre position sur la hauteur d'Illersheim, et le maréchal Soult dé-à borde de Memmingen la droite de l'ennemi.

La garde impériale est partie d'Augsbourg, pour se rendre à Burgau, où l'Empereur sera probablement cette nuit.

Une affaire décisive va avoir lieu. L'armée autrichienne a presque toutes ses communications coupées. Elle se trouve à peu près dans la même position que l'armée de Melas à Marengo.

L'Empereur était sur le pont du Lech, lorsque le corps d'armée du général Marmont a défilé. Il a fait former en cercle chaque régiment, leur a parlé de la situation de l'ennemi, de l'imminence d'une grande bataille, et de la confiance qu'il avait en eux. Cette harangue avait lieu pendant un temps affreux. Il tombait une neige abondante, et la troupe avait de la boue jusqu'aux genoux et éprouvait un froid assez vif; mais les paroles de l'Empereur étaient de flamme; en l'écoutant, le soldat oubliait es fatigues et ses privations, et était im

D'un autre côté, le 19, l'ennemi fit une sortie du côté d'Ulm, et attaqua la division Dupont, qui occupait la position d'Albeck. Le combat fut des plus opiniâtres. Cernés par vingt-cinq mille hommes. ces six mille braves firent face à tout, et firent quinze cents prisonniers. Ces corps ne devaient s'étonner de rien; c'étaient les 9° légère, 32, 69° et 76° de ligne.

Le 21, l'Empereur se porta de sa personne au camp devant Ulm, et ordonna l'investissement de l'armée ennemie. La première opération a été de s'emparer du pont et de la position d'Elchingen.

Le 22, à la pointe du jour, le maréchal Ney passa ce pont à la tête de la division Loison. L'ennemi lui disputait la possession d'Elchingen avec seize mille hommes; il fut culbuté partout, perdit trois millé hommes faits prisonniers, un général major, et fut poursuivi jusque dans ses retranchements.

Le maréchal Launes occupa les petites

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