Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

CAMPAGNE

DE

L'EMPEREUR NAPOLÉON

EN 1813.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

L'Empereur arrive en Allemagne.

Parti de Saint-Cloud le 15 avril, à une heure du matin, l'Empereur arrive à Mayence le 16 à minuit, à Erfurt le 25, à Naumbourg, sur la Saale, le 29, et dans la plaine de Lutzen le 1er mai.... Ma plume ne saurait suivre la rapidité de son entrée en campagne; elle ne peut que se traîner sur ses pas.

A Mayence, l'Empereur apprend que l'alarme est sur la route d'Erfurt et dans toute la Westphalie.

Les Cosaques de Dornberg, de Tettenborn, de Benckendorff et de Czernicheff, répandus entre l'Elbe et le Wéser, poussent des patrouilles jusqu'à

Nordhausen et Langen-Salza. A Langen-Salza, ils ont surpris les cadres de la division bavaroise du général Rechberg, qui venait de quitter l'armée du prince Eugène pour aller se recruter à Bamberg. D'un autre côté, la grande armée ennemie, qui se rasseinble dans les environs de Dresde, s'est avancée jusqu'à Hoff et Plauen, et a jeté dans la Thuringe des coureurs qui, le 12, ont enlevé à Gotha un secrétaire de la légation française.

Le bataillon de la Saxe ducale, composé des contingents de Weymar, de Gotha et de Hildeburghausen, était non loin de là, à Eisenach. Il aurait pu opposer quelque résistance; mais il vient de se laisser désarmer par les

(1) Ces extraits, sur 1813 et 1814, sont tirés des manuscrits du baron Fain, secrétaire du cabinet de l'Empereur. Les dispositions tactiques y sont peu détaillées; mais elles se complètent par les Bulletins de la Grande-Armée qui terminent ce volume.

avec eux.

[ocr errors]

Prussiens, qui l'ont emmené le 15 vrant la route par laquelle l'Empereur doit venir. La présence de Napoléon à Mayence a déjà suffi pour rassurer la Thuringe; et, quant aux excursions des Cosaques dans les plaines de Westphalie, l'arrivée du prince d'Eckmühl (Davout) va promptement y mettre ordre. Il a des pouvoirs extraordinaires ; il va rallier à lui la division Lagrange, le corps du général Vandamme, composé des divisions Dumonceau et Dufour, la division Carra-Saint-Cyr, qui s'est reti

général Morand, qui arrivent de la Poméramie.

Avant de quitter Mayence, Napoléon veut aussi pourvoir à la sûreté des por tes du Rhin, et il en confie la garde au maréchal duc de Castiglione (Augereau), qui désormais prendra le titre de gouverneur militaire des grands-duchés de Francfort et de Würtzbourg.

D'un autre côté, le roi de Saxe paraît embarrassé de sa situation à Ratisbonne. Divers renseignements s'accordent à donner des inquiétudes sur la conduite ultérieure de ce prince. On parle d'une convention secrète qui stipule la remise de Torgau, si, dans six semaines, cette place n'est pas secourue; on parle d'un autre traité, ou plutôt d'une capitulation en vertu de laquelle les Autrichiens seraient auto-rée de Hambourg, et les troupes du risés à se débarrasser de l'armée de Poniatowski, et à la renvoyer en Saxe. Il est temps d'arriver! L'Empereur envoie son aide de-camp, le général Fla- | haut, au roi de Saxe, pour annoncer la prochaine ouverture de la campagne. En l'absence du ministre des affaires étrangères, retenu à Paris, il charge le duc de Vicence de suivre une correspondance active avec tous nos ministres de la Confédération, et de recevoir les courriers de M. de Narbonne. Sur toutes les routes de l'Allemagne, il fait annoncer son passage à Mayence; il presse la marche des arrière-gardes qui encombrent encore les ponts du Rhin. Les quatre régiments de la vieille garde, qu'il a fait venir en poste, il les fait partir aussitôt pour Erfurt. 11 veille à ce qu'on tire de Mayence toutes les ressources que ce grand arsenal peut encore nous fournir. Douze régiments de la jeune garde achèvent de s'organiser. Au milieu de tant de soins, l'Empereur reçoit la visite du grand-duc et de la grande-duchesse de Bade, du grand-duc de Hesse-Darmstadt, du prince primat et du duc de Nassau. Il concerte avec chacun d'eux tout ce qui est relatif à la sûreté de leurs Etats, et leur fait partager ses espérances.

Le 24 avril, on allait quitter Mayence, lorsque l'Empereur reçoit une lettre du roi de Saxe. L'officier des gardes saxonnes, qui en est porteur, est en route depuis le 19. Dirigé d'abord sur Paris, il a été obligé de revenir sur ses pas pour gagner Mayence. Ce message confirme les avis déjà parvenus. On désespère à Ratisbonne au moment même où nous arrivons pour tout sauver, et le roi de Saxe, tiraillé par les intrigues de l'Autriche, se laisse entraîner à Prague.... Mais rien ne peut ébranler la confiance que l'Empereur a dans son allié. La mission du général Flahaut aura déjà suffi pour rassurer le cabinet saxon, et l'Empereur se fie aux événements qui se préparent pour dissiper rapidement toutes les influences qui nous seraient contraires, non seulement à Prague, mais même à Vienne.

Arrivé à Erfurt, l'Empereur se trouve à la tête d'une grande armée,

Le Vice-Roi est toujours posté sur l'Elbe, à l'embouchure de la Saale, cou-dont, quelques jours auparavant, l'exis

tence n'était pas même soupçonnée sur, divisions se séparent, La division itales lieux où elle se rassemble. Depuis lienne du général Pery, et la division trois mois, les soldats destinés à la for- française du général Morand, forment mer sont en mouvement. Sortis de tous le quatrième corps, auquel on ajoute la les dépôts épars dans l'Empire et dans division würtembergeoise du général l'Italie, ils ont marché par une infinité Franquemont. de routes vers le point où Napoléon se propose de les réunir. Leurs marches ont été calculées de manière qu'ils y arrivent tous au moment où l'Empereur y arrive lui-même. Les routes parallèles qui, de Francfort, de Würtzbourg et de Nuremberg, conduisent sur la Saale, en sont couvertes.

L'Empereur va réunir sous sa main quatre corps d'armée et la garde. Ces corps d'armée sont :

Les deux autres divisions Pacthod et Lorencez passent sous le commandement du maréchal duc de Reggio, et forment le douzième corps qui est complété à trois divisions par les Bavarois du général Raglowitch.

Ainsi, nos alliés nous fournissent encore le secours de quatre divisions : celle du général italien Pery, et du général würtembergeois Franquemont; les brigades hessoise et badoise réu

Le troisième, commandé par le maré-nies sous les ordres du général français chal prince de la Moskowa (Ney);

Marchand; et la division bavaroise de

Le quatrième, commandé par le Raglowitch. Je ne parle pas ici des comte Bertrand ; Saxons du septième corps qui nous atLe sixième, par le maréchal duc de tendent à Torgau, sur l'Elbe, des PoloRaguse (Marmont); Et le douzième, par le maréchal duc l'armée du prince Schwarzenberg, et de Reggio (Oudinot). des Danois, dont le secours nous est promis du côté de Hambourg.

Le maréchal Ney est déjà en avant d'Erfurt. Son armée est composée des troupes qui sont arrivées par la route de Würtzbourg. Elle compte cinq divisions, conduites par les généraux Girard, Marchand, Brenier, Ricard et Souham. Ce dernier vient d'occuper Weymar.

Le sixième corps a été formé dans les environs de Hanau, par le duc de Raguse. Il arrive à Gotha sous les ordres des généraux divisionnaires Bonnet et Compans. La division Compans, composée de vétérans qu'on a tirés de nos ports et de nos escadres, vaut à elle seule un corps d'armée.

Le général Bertrand vient de déboucher du Tyrol par les routes de Bamberg et de Nuremberg avec quatre divisions qu'il amène des bords de l'Adige. Arrivées à Cobourg, ses quatre

nais qui sont encore sur la Pilica avec

Enfin, il nous reste à compter la garde impériale, qui n'est rien moins qu'une cinquième armée. Napoléon la commande lui-même, et c'est le duc de Frioul (Duroc), qui suit les détails de ce commandement sous le titre de major-général de la garde.

Trois maréchaux sont à la tête de ses différentes armes.

Le maréchal duc d'Istrie (Bessières) commande la cavalerie.

Le maréchal duc de Dalmatie (Soult) commande l'infanterie de la vieille garde et les marins. Il a pour lieutenant le général Friant.

Le maréchal Mortier, duc de Trévise, commande les divisions Dumoutier et Laborde, de la jeune garde.

Cette belle armée conduit avec elle un parc de deux cents pièces de canon,

« ZurückWeiter »