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» Si le prince de Ponte-Corvo était plusieurs régiments autrichiens ont » battu par le corps de Kienmayer,» prise, et se porter sur Ulm par les » qui s'est replié par Munich, entre » routes qui sont encore ouvertes. Il » l'Iser et l'Inn, vous défendrez le Lech, » est vrai que ce n'est pas avec des » pour donner le temps à l'Empereur » troupes aussi démoralisées que le sont » de faire ses dispositions. >> celles de l'ennemi, que l'on tente de » pareilles opérations. D'ailleurs, il est » à présumer que le général Kienmayer » a plutôt le projet de se réunir aux » Russes pour défendre l'Inn, et pro» téger Vienne. »

» Dans une autre hypothèse, si une >> des ailes de l'armée qui marche sur >> l'Iller était battue, vous devriez en» core marcher sur le Lech pour le déa fendre de l'autre côté. Le but est le » même. C'est toujours de laisser à » l'Empereur le loisir de prendre ses » mesures. Au surplus, le gros de l'ar» mée qui sera sur l'Iller ne pourrait >> être battu que dans la journée du 14. >> Ce ne serait donc que dans celles du » 15 et du 16 que vous pourriez être » utile sur le Lech. Ainsi, dans le cas » où, le 13, le maréchal prince de » Ponte-Corvo vous appellerait pour > attaquer l'ennemi qui est derrière le » Loisach, vous pourriez marcher avec » la plus grande partie de vos forces, >> les employer pendant les journées » des 13 et 14, et revenir le 15, pour » être à même d'exécuter les disposi» tions dont je vous ai parlé ci-dessus. » Vous sentez qu'il est nécessaire que > l'ennemi soit chassé à plus d'une » journée de Munich, et qu'il le soit » dans les journées du 13 et du 14. » Vous aurez, après cela, le 15 et le 16 » de repos; car il est probable que, le » 17, vous marcherez sur l'Inn; mais » vous recevrez de nouveaux ordres » pour cette opération. »

Il fut envoyé copie de cette lettre au maréchal prince de Ponte-Corvo, pour qu'il eût connaissance de toutes les dispositions qui le concernaient. Le Major-général ajoutait : « Je ne saurais » trop vous recommander de bien sur » veiller le corps ennemi de Kienmayer » qui est devant vous; car il pourrait » vouloir suivre la même direction que

A l'exception des premier, troisième et quatrième corps, le reste de l'armée fut ramené en masse sur Ulm. Le sixième corps qui était à Giengen, en arrière des autres, allait, par cette contre-marche, se trouver dans le cas de prendre la part la plus active aux opérations. Il fut dirigé immédiatement sur Ulm; et son chef, le duc d'Elchingen, fut autorisé à se renforcer de la division Gazan, de celle des dragons à pied du comte Baraguey-d'Hilliers et des dragons à cheval du comte Bourcier. Le duc d'Elchingen avait l'ordre d'attaquer l'ennemi partout où l'occasion s'en présenterait. Il lui était recommandé de faire rétablir tous les ponts sur ses derrières, et de se ménager le plus de passages possible, afin que si l'ennemi quittait Ulm et se retirait, soit sur Augsbourg, soit sur Landsberg, il pût toujours se maintenir à sa hauteur et sur son flanc, et être en mesure de l'attaquer aussitôt que les quatrième, cinquième et troisième corps l'auraient joint.

Le cinquième corps qui renfermait la division des grenadiers d'élite, et la réserve qui comprenait toute la grosse cavalerie, étaient, par leur composition autant que par leur emplacement dans le cadre général, les corps les plus propres à remplir les vues de l'Empereur pour le coup qu'il méditait. Ils furent ramenés sur Ulm depuis Donawerth,

et durent prendre leur direction de manière à se réunir au sixième corps, pour opérer conjointement avec lui, et opposer à l'ennemi des forces respectables partout où il serait nécessaire de le combattre.

cavalerie eut cet honneur. L'ordre donné au grand-duc de Berg, lui enjoignait de se rendre premièrement à Burgau, en passant par Wertingen. L'ennemi était à ce dernier poste avec neuf bataillons de grenadiers, trois de fusiliers et quatre escadrons de cuirassiers. Ce corps, commandé par le général Auffenberg, arrivait récemment du Tyrol, et marchait avec l'espoir d'être encore à temps pour défendre le passage du Danube à Donawerth. L'ennemi surpris et arrêté dans son mouvement, s'était formé sur les hauteurs en arrière de Wertingen, ayant son front couvert par la ville et la rivière marécageuse de la Zusam.

Le grand-duc de Berg, qui avait avec lui deux divisions de dragons et une de cuirassiers, fut joint avant d'arriver à Wertingen par la division de grenadiers aux ordres du duc de Reggio. Parvenu, le 8 octobre, sur les hau

Le second corps qui, jusque là, avait toujours marché parallèlement au premier, mais qui était désormais inutile pour l'appuyer, depuis que le troisième se trouvait chargé de ce rôle, devenait au contraire fort utile au succès de la grande opération. Par la courbe qu'il avait décrite dans sa marche depuis le Mein, ce corps était venu passer le Danube au delà de Neubourg; pour revenir sur le Lech, il n'avait guère plus de chemin à faire en se portant sur Augsbourg, qu'en se rendant à Donawerth. Dirigé sur le premier point et de là en ligne droite sur Ulm, il fut chargé d'opérer le long de la rive droite du Danube, et de lier le quatrième corps qui se portait de Lands-teurs qui dominent la rive droite de la berg à Memmingen, avec les cinquième et sixième qui opéraient plus près du Danube, en partie sur la rive gauche. Napoléon voulant diriger en personne une manœuvre qui devait frapper d'étonnement l'armée ennemie, se porta du côté d'Ulm avec son quartier-général. La garde impériale suivant à peu près la même route que le second corps, fut destinée à augmenter la force de l'armée qui devait agir contre les positions des Autrichiens autour de cette place.

Jour par jour, souvent même plusieurs fois par jour, la marche des colonnes fut réglée par les ordres les plus précis qui ne laissaient à aucun chef la possibilité d'hésiter sur ce qu'il avait à faire. L'on ne tarda pas à apercevoir l'ennemi, et les premiers lauriers furent cueillis par les premières troupes qui le rencontrèrent. La réserve de

Zusam, il fit attaquer Wertingen et manoeuvra de manière à déborder les ailes de l'ennemi. Après un combat assez vif, la ville tomba au pouvoir des Français. L'ennemi chercha alors vainement à se former en carré sur les hauteurs en arrière; il fut enveloppé de tous les côtés par la cavalerie et les grenadiers. Les Autrichiens perdirent dans cette journée 1,520 hommes, dont 52 officiers; on leur enleva trois drapeaux et six canons. Le grand-duc de Berg prit, pour la nuit, position sur le champ de bataille, entre Wertingen et Binswangen.

Cependant, le duc d'Elchingen suivant ses ordres approchait d'Ulm et menaçait toutes les positions des Autrichiens entre cette ville et Güntzbourg. Le 9 octobre, ses deux premières divisions d'infanterie, celle de dragons du comte Bourcier et la cavalerie légère

de son corps d'armée, marchèrent sur Albeck et Langenau, où ces troupes prirent position.

La troisième division, aux ordres du général Malher, marcha en trois colonnes pour s'emparer des ponts de Güntzbourg et de Leipheim. La colonne de droite, commandée par le baron Le Fol, ayant trouvé des marais impraticables, ne put parvenir jusqu'à Leipheim, et fut contrainte de repasser par Riedhausen où elle arriva à minuit. Celle du centre marcha de Brentz par Sandheim et Güntzbourg; le général Marcognet, qui la commandait, replia l'ennemi dans une île qui est à la tête du pont, s'empara de cette île malgré la plus vive résistance et fit 200 prisonniers; mais ce général, voyant l'impossibilité de s'emparer du pont qui était rompu, se décida à se retirer. La colonne de ganche, aux ordres du général baron La Bassée, partit de Gundelfingen; malgré le feu croisé d'une artillerie considérable, elle arriva au pont du Danube qui traverse la chaussée de Güntzbourg à Dillingen, passa ce pont sur des poutrelles, enleva trois canons, fit 500 prisonniers, et repoussa l'ennemi jusque dans la ville.

Pendant la nuit, les colonnes du centre et de la droite serrèrent sur la colonne de gauche; et le lendemain, 10, à la pointe du jour, la division entra dans la ville, où elle fit encore 450 prisonniers. Elle se plaça ensuite, la droite à Güntzbourg, ayant la Güntz sur son front.

L'ennemi perdit dans cette affaire plus de 2,500 hommes, dont 1,200 prisonniers. Notre perte s'éleva à 400 hommes tués ou blessés. L'archiduc Ferdinand commandait en personne à l'affaire de Güntzbourg, où se trouvait aussi le général Mack.

avaient entièrement déconcerté les Autrichiens. Le désordre et l'indécision que les coureurs apercevaient dans leurs colonnes, marquaient assez leur embarras. Tous les prisonniers qu'on faisait, assuraient que l'armée autrichienne était bien loin de s'attendre à cette marche subite et rapide qui la séparait des Russes ses alliés, et ruinait, dès le commencement, tous ses projets de campagne. Le général Mack, reconnaissant qu'il s'était trompé dans l'attente de voir l'armée française déboucher par la partie méridionale de la forêt Noire, et apprenant sa marche sur Ingolstadt et Donawerth, résolut d'attendre dans la position d'Ulm que les Russes fussent entrés en Bavière, et de déboucher alors sur les deux flanes de l'armée française. Entre tous les partis que pouvait prendre ce général, celui-là était le plus favorable à l'audace des Français. Il dut sourire à leur auguste chef, qui entrevit dans cette résolution de l'ennemi l'assurance de son entière défaite.

Conformément à son projet, le général autrichien avait retiré tous les postes placés le long du Danube, et les avait concentrés sur Ulm. Son quartiergénéral était dans cette ville. Ce fut sur ce point que se replia le général Auffenberg, après l'affaire de Wertingen. Ce fut également à Ulm qu'arrivèrent les troupes qui venaient d'être battues à Güntzbourg et à Leipheim. Toute l'armée autrichienne se resserra dans cette position, sauf le corps de Kienmayer qui s'était retiré de Neubourg sur Munich, lorsque les Français passèrent le Danube, et qui bientôt après continua sa retraite sur l'Inn.

L'armée française s'approchait de l'Iller et d'Ulm. Le 11 octobre, la réserve était à Güntzbourg; le cinquième

Les manœuvres de l'armée française corps, à Burgau; le second avait déjà

dépassé Augsbourg; le sixième corps | Dupont, voulant profiter de cet avan

manoeuvrait ce même jour sur les deux rives du Danube. Le duc d'Elchingen ordonna au comte Dupont de se porter sur Ulm avec sa division et celle des dragons du comte Bourcier. Les dragons à pied aux ordres du comte Baraguey-d'Hilliers devaient le soutenir, en marchant par Stozingen, Langenau et Albeck; mais l'officier porteur de l'ordre s'étant égaré, cette division se mit en marche quatre heures trop tard. A peine les troupes aux ordres du comte Dupont furent-elles arrivées en avant d'Haslach, que l'ennemi déploya, hors des ouvrages du Michælsberg et du Spitzberg, montagnes qui sont près d'Ulm, des forces que l'on évalua à vingt ou vingt-cinq mille hommes. Ces troupes étaient soutenues par une artil lerie nombreuse qui ne tarda pas à engager un feu très vif. Le comte Dupont fit marcher le 9e d'infanterie légère et le 96o de ligne sur le village de Jungingen: l'action fut extrêmement chaude sur ce point; et ce village fut pris et repris cinq fois. Lorsque les Français en étaient maîtres, l'ennemi revenant avec des corps frais se formait dans la plaine; on marchait à lui la baïonnette en avant. Pendant ce temps, d'autres troupes revenaient dans le village, et il fallait de nouveau le reprendre. Ce fut avec les quatre bataillons des deux régiments cités, que le comte Dupont enfonça successivement toutes les lignes autrichiennes qui se reformaient contre lui. Parfois, ces braves en chargeant l'ennemi étaient eux-mêmes chargés en flanc et par derrière. A peine une attaque était-elle terminée qu'il fallait faire une conversion pour soutenir une attaque nouvelle. Le 32o régiment de ligne contenait cependant la cavalerie ennemie derrière Jungingen. Cette cavalerie, qui avait débordé la droite du comte

tage, chargea à plusieurs reprises; mais elle fut constamment repoussée par l'infanterie française, avec une fermeté et un calme admirables. La nuit étant survenue, les troupes campèrent sur le champ de bataille. Néanmoins, cette affaire, toute brillante qu'elle était, sortait du plan de l'Empereur qui ne voulait point attaquer Ulm partiellement, mais en masse. L'ordre fut donné en conséquence au maréchal duc d'Elchingen, de faire reprendre à la division Dupont la position entre Langenau et Albeck, qu'elle occupait depuis le jour de l'affaire de Güntzbourg.

Tous les corps de l'armée avançaient rapidement vers leur destination. Le 12 octobre, le prince de Ponte-Corvo remplit la sienne et entra dans Munich aux acclamations des habitants. Il se trouva, par un concours heureux de circonstances, que la capitale de la Bavière fut délivrée le jour même de la fête du Roi. Sans perdre' de temps, le général comte de Wrede se mit à la poursuite de l'arrière-garde ennemie qu'il atteignit, et à laquelle il fit 1,100 prisonniers, dont un bataillon entier du régiment de Teutschmeister qui, abandonné par ses officiers à l'instant de la charge, mit bas les armes sans se défendre. Le prince de Ponte-Corvo ne tarda pas à faire occuper les ponts de Mösbourg, de Freysing et de Tolz. Dans ce

dernier poste, le général Minucci observait le Tyrol et couvrait le flanc droit du prince.

Le même jour que le premier corps atteignit Munich, le troisième parvint à Dachau; le quatrième, à Mindelheim. Le second corps s'avança jusqu'à Tannhausen. Le cinquième et la réserve se mirent en ligne près d'Ulm avec le sixième: ils prirent ensemble position sur la Roth, appuyant leur gauche à

Weissenhorn, leur centre à Pfaffenho- >> seulement le duc de Raguse de ce

fen, et leur droite à Falheim, près du Danube. Au delà de ce fleuve sur la rive gauche, le duc d'Elchingen avait encore la division du comte Dupont, les dragons à pied du comte Baragueyd'Hilliers, et les dragons à cheval du comte Bourcier.

L'instant décisif n'était pas éloigné. Ulm était resserré de plus en plus. Le 13, le quartier-général impérial fut transporté à Pfaffenhofen. L'ordre fut donné au maréchal duc d'Elchingen de porter tout son corps à la rive gauche du Danube, pour s'emparer des hauteurs d'Albeck occupées par l'ennemi. « Dans le cas où ce mouvement vous » engagerait à une bataille, lui faisait » écrire l'Empereur, vous serez forte> ment soutenu. Tout ce qui entraînera > l'ennemi dans une affaire au delà des >> retranchements d'Ulm, ne peut que >> nous être très avantageux. »

Le cinquième corps et la réserve firent encore un mouvement pour se rapprocher d'Ulm sur la rive droite du Danube, pendant que le sixième s'en approchait par la rive gauche. « Je vous » préviens, M. le Maréchal, faisait » écrire l'Empereur au duc de Monte» bello, qu'aujourd'hui, à la pointe du > jour, le duc d'Elchingen marche » pour reprendre la position d'Albeck. » Il est possible que cela donne lieu à » un engagement très sérieux. Il est > donc convenable qu'au premier coup » de canon, vous vous trouviez vous » même à la rive droite, du côté du » pont d'Elchingen, pour soutenir le » sixième corps. Si l'ennemi sort d'Ulm » de ce côté, nous pourrons marcher » à lui et le culbuter. Si au contraire il »ne sort pas, et si l'affaire du duc » d'Elchingen emploie beaucoup de > troupes ennemies, nous pouvons le >> suivre de poste en poste, en laissant

» côté-ci, et enlever toutes les hauteurs » de la place. »

Afin de pouvoir assurer, en raison des circonstances, l'exécution de ces différents projets, le duc de Raguse reçut l'ordre de venir prendre position à Weissenhorn et Wullenstetten. Le duc de Dalmatie arriva ce même jour devant Memmingen qu'il investit; il avait l'ordre, aussitôt qu'il serait maître de ce poste, de se rapprocher d'Ulm, et de se placer en potence, de manière à former la gauche de l'Empereur, et à couper à l'ennemi la route de Biberach.

Le général Mack avait occupé en force la position d'Albeck, et s'était encore emparé plus bas du pont d'Elchingen, où il avait placé seize mille hommes. La prise de ces postes était indispensable pour que l'armée française pût se déployer sur la rive gauche du Danube, et attaquer les retranchements de l'ennemi devant Ulm. C'était pour s'en rendre maître que Napoléon avait fait marcher le duc d'Elchingen.

La division du comte Loison, que le maréchal désigna pour l'attaque du pont, se rassembla, le 14 à la pointe du jour, au village de Leiben. Vers huit heures, la tête de la colonne étant arrivée au débouché qui conduit par un bois au pont d'Elchingen, on fit placer deux pièces de huit et un obusier sur la gauche, pour favoriser la reconstruction du pont que l'ennemi avait détruit. A peine quelques planches furent-elles placées, que les carabiniers et les voltigeurs du 6 régiment, les grenadiers du 39°, n'écoutant que leur courage, traversèrent le fleuve sur les poutrelles du pont, tombèrent sur l'ennemi la baïonnette basse, et s'emparèrent des maisons derrière lesquelles il s'était retranché et qu'il défendait avec de l'artillerie.

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