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génoise. Le calife du Caire, dans la molle oisiveté de son harem, défendit mal Tripoli, à laquelle il ne demandait que du bois d'abricotier pour en fabriquer les luths de ses esclaves. La ville, abandonnée à elle-mème, fut réduite à capituler, et remise par Baudouin aux mains du comte de Saint-Gilles.

49. AFFRANCHISSEMENT DES COMMUNES (1113).

Par M. Jean ALAUX en 1837. Partie centrale. 1er étage.

Le commencement du XIIe siècle vit éclater en France une Salle des Etatsimportante révolution. De toutes parts, les villes courbées Généraux. No 129. sous le joug féodal firent un grand effort pour s'affranchir, les unes par voie de transaction, les autres à main armée, et plusieurs s'empressèrent de mettre sous la protection, de la royauté leur liberté reconquise. Louis le Gros fut le premier de nos rois à qui les communes émancipées s'adressèrent pour en obtenir la confirmation de leurs priviléges. Amiens, Abbeville, Laon, Saint-Quentin, Noyon, Soissons, Beauvais, toutes villes rapprochées du siége de la royauté capétienne recurent de la main de ce prince leurs chartes d'affranchissement. Presque partout ce fut l'évêque qui, avec les plus notables bourgeois, s'en vint solliciter ce bienfait de l'autorité royale.

50. INSTITUTION DE L'ORDRE DE SAINT JEAN DE JÉRUSALEM (15 février 1113).

Par M. DECAISNE en ....

Aile du Nord. Pavillon du Roi,

Vers le milieu du xe siècle, lorsque Jérusalem obéissait R.-de-chausséeencore aux califes d'Egypte, quelques pèlerins s'étaient associés pour fonder l'hôpital de Saint-Jean, et y donner en commun leurs soins aux pauvres et aux malades. Gerard, de la petite île de Martigues, en Provence, fut, sous le titre modeste de maitre de l'Hôpital, le premier chef de cette pieuse association. Plus tard, après la conquête de Jérusalem par les Croisés, les Hospitaliers recurent du pape Pascal II une bulle qui les constituait en ordre religieux.

Mais bientôt le royaume chrétien de Jérusalem, environné d'ennemis, réclama pour sa défense tout ce qu'il y avait de bras dans la Terre-Sainte capables de porter l'épée. C'est alors que Raymond Dupuy, gentilhomme dauphinois, qui avait succédé au bienheureux Gérard, conçut là pensée de rendre aux Hospitaliers les armes que la plupart avaient quittées pour se vouer à leur sainte mission de charité.

Le chapitre de l'Ordre ayant été convoqué dans l'église

Aile du Nord. R.-de-chaussée. Salle no 5.

Aile du Nord. Pavillon du Roi. R.-de-chaussée.

: Saint-Jean, Raymond Dupuy, avec l'autorisation du patriarche de Jérusalem, fit part à ses frères de sa généreuse proposition. Les anciens compagnons de Godefroy reprirent avec un pieux enthousiasme leurs épées, qu'ils s'engageaient à ne tirer que contre les ennemis de la foi. Etc'est ainsi que, dans ces premiers jours de l'ordre de Saint-Jean, on vit les mêmes hommes, fidèles à leur double mission, tour à tour veiller au lit des malades et monter à cheval pour soutenir par leur vaillance le trône chancelant des rois de Jérusalem.

51. LOUIS LE GROS PREND L'ORIFLAMME A SAINT-DENIS (1124).

Par M. JOLLIVET en 1837.

La conquête de l'Angleterre par Guillaume le Bâtard (1066) avait été le signal d'une rivalité inévitable entre le vassal couronné et le suzerain. Cette rivalité passa en héritage à leurs successeurs, et Henri Ier soutint une lutte acharnée contre Louis le Gros. Ce fut au milieu de cette lutte (1124) qu'il appela à son aide son gendre, l'empereur Henri V, et le pria d'envahir la France avec une puissante armée.

A la nouvelle des préparatifs de l'Empereur, Louis le Gros convoque autour de lui tous les vassaux de la couronne. Cet armement féodal, le plus grand qu'on eût vu jusqu'alors, atteste combien Louis le Gros par sa vaillance chevaleresque avait rendu d'éclat à la royauté. «Toute la baronie a de France, disent les chroniques de Saint-Denis, esmue « de grand desdain et grand despit, se réunit sous sa ban«nière. » Suger porte la force de l'armée jusqu'au nombre sans doute exagéré de quatre à cinq cent mille hommes. Ce fut lui qui, comme abbé de Saint-Denis, remit aux mains de Louis le Gros l'oriflamme que le prince vint chercher en grande pompe, avant de marcher contre l'ennemi. Mais il n'alla pas plus loin que Reims Henri V, en apprenant l'immense prise d'armes de la nation française, avait renoncé à envahir le royaume.

52. prise de TYR PAR LES CROISÉS (1124).

Par M. CAMINADE en 1839.

La frayeur répandue parmi les Musulmans par la prise de Jérusalem s'était calmée, et de toutes parts des ennemis s'élevaient pour assaillir la puissance chrétienne. Pendant que la rapide cavalerie des Turcs courait au travers du

désert pour surprendre les villes et les châteaux mal défendus, le calife d'Egypte envoyait ses flottes pour attaquer les cités maritimes tombées au pouvoir des Chrétiens. Ses troupes allaient entrer dans Joppé, qu'elles assiégeaient par terre et par mer, lorsque la grosse cloche de Jérusalem donna le signal de la guerre sainte ; un jeûne général prépara les guerriers aux combats par la pénitence, et ce fut assez de la présence de l'armée chrétienne, avec son ardent enthousiasme, pour disperser les bataillons tremblants des Egyptiens. Mais c'était peu de se défendre; il fallait renvoyer la terreur à l'ennemi par de nouvelles conquètes. L'arrivée d'une flotte vénitienne sur les côtes de Syrie fournit aux Croisés l'occasion et les moyens d'attaquer l'ancienne ville de Tyr. Tandis que les tentes des chevaliers sous les ordres du comte de Tripoli et du patriarche de Jérusalem se déployaient dans la plaine, le doge de Venise entrait avec sa flotte dans le port, et fermait la ville du côté de la mer. Après quelques mois d'attaques multipliées, les murs commençaient à s'écrouler sous les machines des chrétiens, lorsque la discorde faillit tout perdre. L'armée de terre accusait la flotte de lui laisser toutes les fatigues et tous les périls, et de part et d'autre on menaçait de réster immobile dans la plaine et sur les vaisseaux. Le doge de Venise, pour étouffer dans leur principe ces dangereuses dissensions, se rend à l'improviste dans le camp des Croises avec ses matelots armés de leurs avirons, et s'offre de monter avec eux à l'assaut. Une généreuse émulation succède alors à l'esprit de discorde, et ni l'approche d'une armée ennemie, qui venait de Damas au secours de Tyr, ni la marche des Egyptiens sur Jérusalem, ne purent arracher aux chrétiens leur proie: la bannière du roi de Jérusalem, alors prisonnier des Infidèles, flotta avec le lion de Saint-Marc sur les murs de Tyr.

53. INSTITUTION DE L'ORDRE DU TEMPLE (1128).

Par M. GRANET en 1840. Aile du Nord.
Pavillon du Roi.

Au même temps où l'ordre des Hospitaliers commençait R.-de-chaussée. sa glorieuse mission, neuf chevaliers français fondaient une autre confrérie militaire, consacrée à la défense des saints lieux et à la protection des pèlerins qui venaient les visiter. Etablis près du temple de Salomon ils en tirèrent leur nom de Templiers. Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Aldemar, voulant donner à leur association la haute sanction du père des fidèles, se rendirent à Rome, et de

mandèrent au pape Honorius III une règle et le titre d'ordre religieux. La règle leur fut donnée par saint Bernard, alors l'arbitre de la chrétienté, et le concile de Troyes en 1128 autorisa l'institution de l'ordre des pauvres soldats du temple de Salomon.

Aile du Nord. 54. LE PAPE EUGÈNE III REÇOIT LES AMBASSADEURS DU ROI DE JÉRUSALEM (1145).

Pavillon du Roi.
R.-de-chaussée.

Aile du Nord. Pavillon du Roi. R.-de-chaussée.

Par Me HAUDEBOURT en 1839.

55. PREDICATION DE LA DEUXIÈME CROISADE A VEZELAY, EN BOURGOGNE (31 mars 1146).

Par M. SIGNOL en 1839.

Les étoiles de l'islamisme, selon le langage de l'histoire orientale, avoient pâli devant les étendards des Francs, et les règnes des deux premiers Baudouin et de Foulques d'Anjou avaient continué avec éclat l'œuvre de la première croisade; mais le jour vint où l'Europe cessa d'envoyer aux saints lieux les bandes de pèlerins armés qui avaient recruté la population chrétienne de la Palestine, et le royaume de Jérusalem livré à lui-même n'offrit plus qu'un spectacle d'anarchie et de faiblesse. Quelque temps les Musulmans divisés eux-mêmes ne profitèrent point de l'affaiblisssement de : leurs ennemis. Ce fut l'atabek Zenghi qui le premier, en 1144, frappa un coup dont l'Orient et l'Occident retentirent: il prit Edesse et la noya dans le sang de trente mille chrétiens. Une ambassade, que conduisait l'évêque de Gabale, porta à Viterbe cette fatale nouvelle au pape Eugène III. L'horreur et la consternation furent universelles en Europe: ce ne fut partout qu'une même ardeur de vengeance; le roi de France Louis VII et l'empereur Conrad III se mirent à la tête du mouvement qui allait une seconde fois entraîner l'Europe contre l'Asie.

Louis VII, outre l'enthousiasme religieux de son époque, avait des motifs particuliers de prendre la croix : il voulait, par le pèlerinage armé de la Terre-Sainte, soulager son âme des justes remords qu'y avaient laissés l'incendie de la grande église de Vitry et la mort de tous ceux qui s'y étaient réfugiés. Il convoqua donc à Vezelay un parlement de tous les seigneurs du royaume. La foule qui s'y rendit, trop grande pour être contenue dans l'étroite enceinte de cette bourgade, se répandit en amphithéâtre au pied de la montagne où elle était située. Le pape Eugène III,

invité par le Roi à prêcher la croisade, avait été retenu en Italie ce fut saint Bernard, alors l'oracle de la chrétienté, qui porta la parole dans cette assemblée.

Le saint homme, avec un corps usé par les austérités et qui déjà semblait appartenir à la tombe, trouva des forces pour accomplir cette grande mission. Il monta avec le Roi dans une sorte de chaire qu'on avait élevée pour eux, et d'où il adressa au peuple des paroles enflammées. « Bien« tôt il fut interrompu par le cri: la croix ! la croix ! qui « s'éleva de toutes parts. Il commença aussitôt, ainsi que « le Roi, à distribuer aux assistants les croix qu'ils avoient « préparées; mais quoiqu'ils en eussent fait apporter plu«sieurs fardeaux, leur provision fut vite épuisée, et ils dé«< chirèrent leurs habits pour en faire de nouvelles. »>

56. ÉLÉONORE DE GUYENNE PREND LA CROIX AVEC LES DAMES DE SA COUR (1147).

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Par M. François WINTERHALTER en.... L'enthousiasme répandu par les paroles éloquentes de saint Bernard saisit la reine Eléonore elle-même. Elle prit la croix, à l'exemple de son époux, et fit vœu d'accomplir avec lui le grand passage. Beaucoup des dames de sa cour s'associèrent à sa pieuse résolution."

57. LOUIS VII VA PRENDRE L'ORIFLAMME A SAINTDENIS (1147).

Partie centrale.
1er étage.
Salle
des Croisades
No 128.

Par M. MAUZAISSE en 1839. Aile du Nord.

Les préparatifs de Louis VII étaient terminés, sa route assurée à travers l'Allemagne et les terres de l'empire d'Orient; le moment de partir était arrivé. Avant de se mettre en route Louis VII se rendit en grande pompe dans l'église de Saint-Denis pour y prendre sur l'autel la sainte banuière de l'oriflamme, et, selon la naïve expression de son historien, recevoir le congé du bienheureux patron de la France. Le pape Eugène III était alors à la cour du roi Louis VII. Ce fut lui qui remit au monarque le bourdon et la pannetière, symboles du pèlerinage qu'il allait accomplir; et, au milieu des larmes et des prières de tous les assistants, le Roi s'achemina vers Metz, où tous les croisés français devaient se réunir.

Pavillon du Roi,
R.-de-chaussée.

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