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habitans de ces contrées ne virent pas moins partir avec une grande joie, des hommes qui avaient attiré tous les maux sur eux, et exécuté avec une excessive sévérité des ordres irréfléchis et quelquefois cruels. Tous se sauvèrent chargés de l'animadversion générale, et ce fut le seul châtiment que les bons Hambourgeois cherchèrent à leur infliger; leur départ causait une si vive allégresse qu'il semblait suffire à expier les malheurs que leur présence avait causés. Mais le souvenir d'une administration aussi accablante se conservera à Hambourg de génération en génération.

Pour n'avoir plus à revenir sur ce qui concerne Hambourg pendant l'année 1814, je rapporterai ici ce qui se passa quelque temps après la rentrée de Louis XVIII. Au mois de mai, le général Gérard s'y rendit, portant des ordres du roi, qui lui donnait le commandement du corps d'armée composant la garnison de cette ville; il devait le ramener en France. Le général Gérard avait été aidede-camp du prince de Ponte-Corvo. Pendant que celui-ci commandait à Hambourg, Gérard avait su se concilier l'esprit des honnêtes gens, et gagner l'amitié de tous ceux qui avaient des rapports avec lui. Sa présence, dans ces circonstances critiques, ne pouvait que plaire aux Hambourgeois, qui

a vaient conservé pour luides souvenirs d'affection.

Le gouverneur comte de Hogendorff qui, malgré quelques rares oppositions de sa part, avait trop souvent coopéré aux mesures les plus sévères et les plus vexatoires, quitta Hambourg le preinier. Il partit même à l'instigation du maréchal, qui le fit sortir précipitamment, parce qu'il avait arboré la cocarde orange, et parce qu'il voulait - emmener avec lui les troupes hollandaises. Le maréchal ne pouvait douter des sentimens que son administration avait inspirés aux habitans, et il put craindre que ses victimes n'exerçassent des vengeances; après avoir remis le commandement au général Gérard, il se retira dans le faubourg de Saint-Georges, un de ceux qui avaient le plus souffert, et où on compte le plus de victimes d'une trop grande sévérité. Le maréchal quitta Hambourg et arriva sans suite à Paris le 18 de juin, d'où il se rendit à sa terre de Savigny.

Une joie, un enthousiasme impossible à décrire signala à Hambourg et dans les villes Anséatiques le départ des Français. L'heure de la délivrance de l'Allemagne était sonnée. Les Français évacuérent Hambourg dans les derniers jours de mai, et les troupes auxiliaires retenues sous les drapeaux de Soult, telles que les troupes hollandaises,

italiennes, polonaises, reprirent chacune leur direction particulière, conformément aux clauses des traités. Il ne resta à Hambourg qu'un grand nombre de malades dans les hôpitaux; on leur prodigua tous les soins et tous les secours qu'exige l'humanité. M. Monnais, commissaire ordonnateur, apporta tant de soins et tant de délicatese dans sa surveillance, qu'il ne fit point regretter son prédécesseur.

Voilà tout ce qui me restait à dire sur une ville que j'avais long-temps habitée, qui a tant souffert, et à laquelle je ne fais point ici un dernier adieu, puisque la confiance du roi, comme on le verra plus tard, m'y envoya pendant les cent jours.

CHAPITRE XIII.

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Un mot sur l'affaire de Maubreuil. Arrivée des commissaires des alliés à Fontainebleau. Préférence marquée

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pour le colonel Campbell. Aversion pour

l'empereur.

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Rapprochemens remarquables.

Les

le commissaire prussien. - Itinéraire tracé et demande de changement de route. alliés consentant à ce que demande l'empereur. Refus de partir, et paroles de Bonaparte au général Kohler. Chances de Bonaparte redevenu citoyen. La montre de Bertrand et la volonté de l'empereur. Adieux de Fontainebleau et départ. Première journée et cris de vive Napoléon faisant l'éloge de Wellington. - La garde impériale remplacée par des Cosaques. — Passage à Lyon. - Rencontre d'Augereau. — Grossièreté et humiliation. — Les premières cocardes blanches. — Cris outrageans pour Napoléon. - Émeute avant Avignon. — Intervention des commissaires. La populace d'Orgon, et Bonaparte pendu en effigie. Le même maire et les mêmes hommes. Injures indispensables et remercîBonaparte déguisé en courrier. — L'auberge de

mens.

La Calade. tainebleau.

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La même attitude de Napoléon qu'à FonCrainte d'ètre empoisonné. Amabilité ex

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traordinaire. - Arrivée à Aix, et personnage mystérieux.

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- Dégoût de Napoléon pour les grandeurs.- La princesse

Pauline. Embarquement pour l'île d'Elbe.

CEPENDANT l'empereur était encore à Fontai

nebleau, et l'époque fixée pour son départ pour l'île d'Elbe approchait, puisque ce départ était fixé au 17 d'avril. Un homme devenu malheureusement célèbre, dont on a beaucoup parlé depuis, et que je connaissais à peine, Maubreuil, se présenta le 17 à l'hôtel des postes, et demanda à me parler; il me montra, sans autres explications, des ordres écrits, signés du général Sacken, gouverneur de Paris, pour l'empereur de Russie, et du baron de Brockenhausen, général chef d'état-major. Dans ces ordres, il était dit que Maubreuil était autorisé à parcourir la France, pour des affaires d'une très-haute importance et de très-hautes missions, pour l'exécution desquelles il était aussi autorisé à requérir les troupes de S. M. I. russe; il était en même temps enjoint aux commandans de ces troupes de mettre à sa disposition le nombre d'hommes qu'il demanderait. Maubreuil était porteur d'ordres pareils du général Dupont, ministre de la guerre, et de M. Anglès, commissaire provisoire au département de la police générale, qui ordonnait aux commissaires généraux, spéciaux et autres, d'obéir aux ordres que Maubreuil leur donnerait. Sur l'exhibition de ces pièces, dont je reconnus

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