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ternich, il répondit : « On peut bien recevoir le

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compliment d'avoir aidé à un acte qui a reçu l'approbation de quatre-vingts millions d'hom» mes. » Un pareil propos, tenu ouvertement par le ministre instruit du cabinet de Vienne, était bien fait pour caresser agréablement les oreilles de Napoléon. Cependant M. de Metternich, dans ses relations personnelles, ne lui taisait pas la vérité, et je me rappelle en ce moment une réponse qu'il lui fit à Dresde après quelque hésitation : « Quant à vous, lui dit l'empereur, vous ne me >> ferez la guerre; cela est impossible; non,

pas

» vous ne pouvez pas vous déclarer contre moi; » cela ne se peut pas! Sire, nous ne sommes

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plus tout-à-fait alliés, et d'ici à quelque temps » nous pourrions bien devenir ennemis. » Cet avis fut le dernier que Napoléon reçut de Metternich; il était clair, et il fallait réellement tout

que

l'aveuglement de Napoléon pour n'en pas profiter. Quoi qu'il en soit, il n'en est pas moins vrai des deux faits que je viens de rapporter, il résulte la preuve des bonnes dispositions de M. de Metternich pour Napoléon. Quant à M. Stadion, c'était tout le contraire; il avait pour l'empereur. une haine profonde. Ce ministre en effet ne pouvait ignorer ni oublier qu'ayant été précédem

ment exclu du cabinet de Vienne, il avait dû cette exclusion à l'influence alors toute-puissante de Napoléon. Sans croire donc que M. de Metternich eût pu faire changer la détermination de l'empereur d'Autriche, je conviens que M. le duc de Cadore dut regarder comme d'un mauvais augure pour le succès de sa démarche la présence de M. Stadion auprès de l'empereur et sa nomination au rang de ministre plénipotentiaire de l'Autriche.

Ainsi, que l'absence de M. de Metternich ait eu ou non de l'influence sur la résolution de François II, toujours est-il que, ce monarque n'ayant rien accordé aux pressantes sollicitations d'un ministre qui remplissait avec conscience la mission délicate dont il s'était chargé dans un temps de malheur, M. de Champagny dut prendre définitivement congé de l'empereur d'Autriche. Muni d'une lettre de ce souverain pour Marie-Louise, lettre destinée à lui servir de passe-port sur une route encombrée de partis de Cosaques, il rejoignit l'impératrice à Orléans, où elle s'était rendue en quittant Blois, pendant que le duc de Cadore remplissait la mission dont elle l'avait chargé auprès de son père. M. de Champagny

trouva Marie-Louise presque seule, tous les grands dignitaires de l'empire étant successivement revenus à Paris, après avoir envoyé leur adhésion au gouvernement provisoire.

CHAPITRE VIII.

Premiers temps de ma direction générale des postes. - Visite de Blücher. Souvenirs de Hambourg.

Longue

conversation. Blücher dans le cabinet de Napoléon à Saint-Cloud. Ma maison de Saint-Cloud préservée du pillage. - Ma réception chez le roi de Prusse. Réception de Berthier. Clarke est admonesté devant nous

par

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le roi de Prusse. Arrivée de Bernadotte à Paris. Son amitié pour moi n'a pas changé.

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Longue conversation avec le prince royal de Suède. — Moreau jugé par Bernadotte. Souvenirs de Bernadotte et de Napoléon. Erreur à leur égard et fortunes opposées. Le titre de prince de Ponte-Corvo dédaigné. -Irritation de Napoléon. Conférences de l'empereur avec M. de Champa

-

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A peine entré dans l'exercice de mes fonctions de directeur-général des postes, sous le gouvernement provisoire, je fus bien surpris, le 2 d'avril au matin, de voir entrer dans mon cabinet un officier général prussien, que je reconnus tout de suite pour être le général Blücher. Il avait commandé l'armée prussienne dans la bataille qui eut lieu aux portes de Paris. En entrant, il me dit : « Monsieur, j'ai regardé comme un de mes

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premiers devoirs, en entrant à Paris, de venir vous remercier des égards que vous avez eus pour moi à Hambourg. Quoiqu'il y ait huit ans que je n'aie eu l'honneur de vous voir, après avoir été fait prisonnier à Lubeck, le souvenir de vos bons procédés n'a pu s'effacer de ma mémoire. Pourquoi n'ai-je pas su plus tôt que vous étiez à Paris? pourquoi ne l'ai-je appris qu'en voyant la liste des membres du gouvernement provisoire? Je puis vous assurer que si j'en avais été plus tôt informé, la capitulation aurait eu lieu sans coup férir, et il y aurait eu bien du sang d'épargné! Sur quels motifs, général, lui dis-je après l'avoir remercié de l'obligeance de sa démarche, sur quels motifs pouvez-vous baser l'assurance que vous me donnez? - Mon Dieu! si j'avais pu savoir que vous fussiez à Paris, je vous aurais fait prier de venir me voir; je vous aurais donné une lettre pour le roi de Prusse. Ce prince, qui connaît bien les moyens des alliés, vous aurait, j'en suis sûr, donné les moyens de faire décider une suspension d'armes avant que le voisinage de Paris fût devenu le théâtre de la guerre. Mais, repris-je, malgré toute la bonne volonté des alliés, il eût été bien difficile d'empêcher une résistance; le caractère français, irrité encore par ses revers, y eût ap

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