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En conséquence, les membres de l'assemblée ont unanimement donné leur plein assentiment à l'arrêté du conseil-général de la banque du 18 de ce mois, et ont déclaré qu'ils en seconderont l'exécution par tous les moyens qui seront en leur pouvoir, pour que les billets de la banque de France continuent d'être reçus comme par le passé, et que le commerce puisse recevoir toutes les facilités d'escompte dont il a besoin.

Le présent procès-verbal a été lu, mis aux voix et adopté.

M. le gouverneur a remercié, au nom du conseil-général de la banque de France, MM. les membres de l'assemblée, de l'empressement qu'ils ont mis à se rendre à l'invitation qui leur a été faite.

Pour expédition:

Le secrétaire du conseil-général de la banque,

AUDIBERT.

22 Janvier, 1814.

Paris, le 21 Janvier.

NOUVELLES DES ARMÉES.

Armée du duc de Tarente.

Le duc de Tarente, qui était chargé de la défense du Rhin Jusqu'à Nimègue, a repoussé toutes les attaques de l'ennemi. Le général Sébastiani qui était à Cologne, a fait dans différentes circonstances 5 à 600 prisonniers. Le duc de Tarente a fait mettre en état de défense les places de Grave, de Venloo, de Juliers et de Maëstricht.

Depuis le commencement de Janvier, l'ennemi ayant pris l'offensive sur Breda, sous les ordres du général Bulow, et sur Mayence, sous les ordres du général Blucher, le duc de Tarente a concentré ses forces; il avait le 14 son quartier-général ́ à Maëstricht, occupant Liége et Charlemont, et observant le flanc droit du général Blucher. Le 18, son quartier-général était à Namur.

Passage du Rhin par l'armée dite de Silésie, composée de Prussiens et de Russes.

Le 1er Janvier, l'armée de Silésie a passé le Rhin sur plusieurs points. Les corps faisant partie de cette armée se sont portés, savoir: la division russe du général Langeron de Mayence, ayant son avant-garde sur Trèves, et les divisions de Sacken et d'Yorck sur la Sarre: la division de Kleist en réserve. Ces quatre divisions, y compris la cavalerie, peuvent être évaluées à 50,000 hommes.

Le duc de Raguse s'est retiré devant ces corps sans éprouver aucune perte. Il a pris position sur la Sarre, a fait approvi sionner Sarrelouis et Bitche, s'est porté sur Metz, et a séjourné

quelques jours devant cette ville pour faire évacuer tout ce qui était inutile à sa défense, et completter ses approvisionnemens pour un an. Il occupait Saint-Mihiel et était en avant de Verdun le 19 de ce mois, sans avoir eu aucune affaire marquante. La place de Verdun était approvisionnée, armée et en bon état de défense.

La division Sacken était sur Pont-à-Mousson, celle d'Yorck devant Metz, celle de Kleist devant Thionville, et celle de Langeron devant Mayence.

L'infanterie de cette armée se trouve entièrement employée au blocus des places.

La rigueur de la saison, le mauvais tems, les bivouacs multipliés ont augmenté le ravage des maladies parmi ces troupes, dont la santé avait déjà été altérée par les fatigues de la campagne. Les hôpitaux sont remplis sur les derrières de l'armée, et les routes sont couvertes de chevaux morts.

Le préfet et le maire de Metz, le sous-préfet de Thionville, et en général toute la population du pays Messin, ont mérité les éloges de l'empereur.

Entrée en Suisse de l'armée du prince de Schwarzenberg, composée d'Autrichiens, de Russes, de Bavarois, de Wurtem bergeois et de Badois.

Le 20 Décembre, le duc de Bellune avait son quartier-général à Strasbourg. Le 5e corps de cavalerie, avec une division d'infanterie, occupait Colmar. Les places de Landau, Strasbourg, Schelestad, Neufbrisack et Huningue avaient leur armement et leur approvisionnement. Le comte Roederer, commissaire extraordinaire, et le baron de Belleville, maître des requêtes, avaient voulu rester à Strasbourg pour animer les gardes nationales.

L'armée de Schwarzenberg, évaluée à 100,000 hommes, y compris 15,000 Bavarois, 8000 Wurtembergeois, 4000 Badois et le corps russe de Wittgenstein, entra en Suisse le 21 Décembre. Le général Bubna, commandant l'avant-garde, se porta sur Berne, et de là sur Genève, où il arriva le 28. Cette place, qui a une enceinte bastionnée, ouvrit ses portes, par suite de la mauvaise conduite du préfet, des mauvaises dispositions des habitans et de l'esprit de vertige du moment. Les magnifiques seigneurs du petit-conseil crureut l'instant favorable pour le rétablissement de leur aristocratie, et l'on vit paraître une proclamation signée d'eux tous. Mais le parti démocratique fut indigné de cette usurpation: le général autrichien déclara qu'il ne pouvait se mêler de ces différends, et que c'était une ville française qu'il occupait par suite des événemens de la guerre. Les magnifiques seigneurs descendirent après 24 heures de leurs siéges de souverain; la municipalité française reprit ses fonctions, et la justice continua à être rendue au G G G G

TOME V.

nom de l'empereur. Au 16 Janvier, il n'y avait dans Genève qu'une garnison de 800 Autrichiens. Les avant-postes français étaient à une portée de canon de la ville. Le baron Finot, préfet du Mont-Blanc, avait organisé avec rapidité des corpsfrancs, et la levée en masse, dont le général de division comte Dessaix avait pris le commandement. Le territoire du MontBlanc paraissait à l'abri de toufe insulte. Le fort Barreau était approvisionné; le rassemblement des troupes de ligne, les gardes nationales et des corps de volontaires qui se formaient à Chambery, croissait tous les jours; il était déjà de 8000 hommes.

Le département de l'Isère s'est de nouveau distingué par le patriotisme dont il a donné des preuves dans tous les tems. Il s'est levé tout entier à la voix du commissaire extraordinaire, eomte de Saint-Vallier. Le général Marchand est commandant des gardes nationales et de la levée en masse. Le 16, on comptait à Grenoble, 15,000 hommes sous les armes; on y organisait avec activité un parc de 60 bouches à feu. Les places de Briançon, de Fenestrelle, Mont-Dauphin étaient approvi

sionnées.

Le département de la Drôme, qui n'avait pas d'abord montré la même ardeur que celui de l'Isère, se mettait en mouvement. Les troupes de ligne de Toulon et de Marseille et les gardes nationales de la Provence étaient en marche pour renforcer l'armée du Dauphiné.

Des troupes de l'avant-garde du général Bubna étant entrées dans le département de l'Aiu, avaient occupé Bourg après avoir éprouvé quelque résistance de la part des habitans.

Le 19, les avant-postes ennemis se trouvaient à trois lieues de Lyon.

Le maréchal duc de Castiglione s'était porté en Dauphiné pour rallier toutes les troupes et marcher en force sur Lyon et Genève. Le général Musnier occupait Lyon et était destiné à agir sur la rive droite de la Saône.

Le commissaire extraordinaire comte Chaptal et le comte de Bondy, préfet du Rhône, ont fait tout ce qu'on avait droit d'attendre d'eux. Les habitans de Lyon ont montré de l'ardeur et du patriotisme. La ville se trouvant menacée, beancoup de familles s'étaient retirées, et l'on estimait à plus de 100 millions la valeur des marchandises transportées dans les montagnes.

De Bourg, le comte de Bubna a envoyé des avant-gardes de troupes légères dans toutes les directions. Quinze hussards se sont présentés devant Mâcon. Il y avait des troupes et des gardes nationales pour la défense de la ville; mais le maire de Mâcon et celui de Saint-Laurent, trahissant la confiance publique, ont laissé occuper le pont sur la Saône par 50 hommes de l'ennemi. Le 16, la force de l'ennemi à Mâcon était de 300 hommes de cavalerie. Cette conduite est une tache ineffaçable

pour les habitans de cette ville: elle contraste avec l'héroïque dévouement de ceux de Châlons.

Un parti ennemi s'étant présenté devant cette dernière ville, les Châlonais coururent aux armes ; la garde nationale d'Autun marcha à leur secours; les habitans du Charolois descendirent des montagnes; on tira du Creuzot 4 canons en fer, les ponts furent barricadés, des redoutes furent construites, et on se mit en état de défense. A la date du 18, l'ennemi avait été repoussé dans toutes ses attaques.

Une autre division de l'armée du prince de Schwarzenberg s'était portée sur Besançon. Le comte Marulaz avait pris le commandement de la ville. Secondé par le baron de Bry, prés fet du Doubs, il avait en peu de jours approvisionne Besançon, qui était armé et mis en état de défense. Le général Marulaz a fait sortir plusieurs partis, qui ont surpris et égorgé des détachemens ennemis. On évalue à 15 ou 16 mille hommes les troupes autrichiennes qui sont devant Besançon, et qui de là envoient des partis dans toutes les directions.

Un de ces partis s'est présenté devant Dôle. Cent cinquante hommes de cavalerie ont suffi pour occuper cette ville. Ayant depuis reçu des renforts d'infanterie, ils se sont portés devant Auxonne, mais la garnison est sortie, les a battus et les a rejetés au-delà de Dôle.

Les habitans de la petite ville de Saint-Jean-de-Losne, out défendu leur pont et fait 14 prisonniers; un chef d'escadron ennemi a été tué d'un coup de sabre par un officier en retraite, qui s'était mis à la tête de la garde nationale.

Un autre corps du prince de Schwarzenberg s'était porté sur Huningue, et après avoir bombarde cette place pensiant quatre jours, avait converti le siége en blocus. A la date du 17, les nouvelles d'Huningue, de Schlestadt et de toutes les places du Rhin étaient des plus satisfaisantes.

Des troupes de la même armée s'étaient portées devant Béfort, et après avoir perdu 1500 hommes dans une attaque de vive force, avaient aussi converti le siége en blocus. A la date du 16, les nouvelles de cette place étaient satisfaisantes.

Un autre corps de l'armée du prince de Schwarzenberg avait marché sur Epinal et de là sur Nancy. Le 19, ses avantpostes étaient devant Toul. Le duc de Bellune était derrière la Meuse à Void, occupant Commercy et se liant avec le duc de Raguse,

Le 12, le duc de Trévise était à Langres. Il avait en présence le corps du général Giulay, qui fait aussi partie de l'armée du prince de Schwarzenberg. Le 13 et le 14, le duc de Trévise fit marcher contre l'avant-garde ennemie, forte de 1800 hommes. Trois cents chasseurs de l'infanterie de la jeune garde, conduits par des gens du pays, se portèrent à une heure du matin sur les derrières de l'ennemi, qui venait de prendre les armes, l'a

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bordèrent à la bayonnette, lui tuèrent 5 à 600 hommes et lui firent 150 prisonniers.

Le 19, en conséquence des dispositions générales, le duc de Trévise avait pris position à Chaumont, où il a été joint par deux nouvelles divisions et un parc de 70 pièces de canon.

Deux bataillons wurtembergeois, venus d'Epinal, s'étant compromis, le duc de Trévise après les avoir fait canonner pendant dix minutes, les fit aborder à la bayonnette par 60 grenadiers de bonne volonté de la garde. Ces deux bataillons ont été repoussés à l'arme blanche par 60 hommes et jettés dans la rivière. On a fait 80 prisonniers.

Des camps de réserve se forment à Meaux, à Soissons, à Châlons, à Troyes et à Arcy-sur-Aube.

Cent escadrons de cavalerie de réserve se réunissent à Meaux et à Melun sous le commandement des généraux de division Bordesoult et Pajol.

Les gardes nationales de la Normandie, du Poitou et de la Bretagne sont en marche pour renforcer les camps de Meaux, de Soissons et de Troyes.

Un parc de 600 pièces de canon, commandé par le général de division Ruty, est réuni à Châlons.

Le moment est venu où de tous les points de ce vaste empire, les Français qui veulent délivrer promptement le territoire de la patrie et conserver l'honneur national que nous tenous de nos pères, doivent prendre les armes et marcher vers les camps, rendez-vous des braves et des vrais Français.

L'ennemi annonce qu'il envahit la France avec 200,000 hommes. Il en a 20,000 dans le Brabant, 50,000 à l'armée dite de Silésie, devant Mayence, Sarrelouis, Luxembourg, Thionville et Metz, et 100,000 à l'armée du prince de Schwarzenberg, qui est à Bourg, devant Besançon, devant Huningue, devant Schelestadt, devant Béfort et du côté de Langres.

Armée d'Italie.

Le 12, le vice-roi avait son quartier-général à Vérone. Il était en communication avec Vénise, qui a une nombreuse garnison. Palma-Nova et Osopo sont approvisionnées pour dix mois. Mantoue et Legnago le sont également. L'armée du vice-roi est de 60,000 hommes présens sous les armes, les garnisons non comprises.

L'armée de réserve d'Alexandrie est de 24,000 hommes. Cette place est complettement armée et approvisionnée, ainsi que la citadelle de Turin.

Les armées d'Italie vont se mettre en mouvement.

La conscription de 1815 se lève en Piémont pour renforcer l'armée de réserve d'Alexandrie. Les habitans des départemens au-delà des Alpes montrent le meilleur esprit.

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