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porta ses forces sur la rive droite; il fit déboucher des colonnes d'infanterie, de cavalerie et du canon.

Alors mon artillerie, très-avantageusement placée, mit ees colonnes en déroute, et faisant battre le pas de charge, le gé néral Pacthod repoussa ce corps prussien bien au-delà de Bergen, en lui faisant beaucoup de mal. Dès ce moment, sa retraite fut précipitée sur tous les points, et je restai maître du terrein, où il laissa beaucoup de morts. Je ne puis trop me louer de la conduite du général Pacthod, ainsi que de celle du général Pourailly, qui, avec sa brigade, a emporté deux villages à la bayonnette, et de la manière la plus franche.

Nous suivons encore l'ennemi, à cinq heures du soir.

Je suis, etc.

(Signé) Le maréchal duc de REGGIO.

A Hoyerswerda, le 28 Mai, 1813.

Copie de la lettre du général de division comte Vandamme au maréchal prince d'Eckmühl.

Haarbourg, le 13 Mai, 11 heures du matin.

Avant-hier nous étious imparfaitement établis dans l'île de Wilhelmsbourg. La nuit étant venue, il avait fallu se borner à se garder militairement.

Hier 12, à 8 heures du matin, l'ennemi a commencé par débarquer 1000 à 1200 hommes en face de Hambourg. Uue vive fusillade s'est engagée avec la brigade d'infanterie légère, commandée par le général Gengould. J'ai été examiner l'affaire, et j'ai vu que cette colonne ennemie, s'attendant à être appuyée, prétendait nous faire sortir de l'île.

L'ennemi pressant d'abord son attaque, avait gagné quelqu'avantage, et avançait en force avec l'artillerie qu'il avait débarquée. Je fis à l'instant tourner en masse les trois bataillons d'infanterie légère soutenus par tout le reste de la division Dufour. J'ordonnai la charge, et en un quart-d'heure tout fut mis dans la déroute la plus complette.. L'ennemi abandonna toute son artillerie, ses caissons, ses munitions, et se rembarqua dans le plus grand désordre, laissant des prisonniers et un grand nombre de morts, parmi lesquels se sont trouvés beaucoup de Danois. Le général Dufour et le général Gengoult se sont parfaitement conduits dans cette affaire.

Je me suis décidé à faire passer dans l'île la brigade de Reuss, que je destinais à occuper Altwerden, Kattwick et Rosneuhof. A peine avais-je fait débarquer les troupes, que j'appris que l'ennemi tentait un nouveau débarquement sur le point de Reiherstieger-Land, d'où il semblait vouloir se diriger sur le point de mon passage. Une fusillade s'est engagée, et l'ennemi voyant qu'il n'avait pu nous surprendre, s'est retiré précipa

tamment avec une perte de quelques morts, blessés et prisonniers.

J'ai établi le 152e en réserve et en observation au château même de Wilhelmsbourg, afin de pouvoir se porter par-tout.

Prévoyant bien une nouvelle attaque, je fis marcher le 37e qui était sur la digue. La fusillade s'engagea sérieusement. Je n'hésitai pas à ordonner au 37e de se retirer lentement, en défendant la digue, et à laisser avancer l'ennemi de manière à lui couper sa retraite ou à le poursuivre vigoureusement.

J'ordonnai de suite à deux bataillons de la droite de la division Dufour de se rendre directement au pont où l'ennemi avait passé, tandis que je prescrivis au prince de Reuss de marcher précipitamment sur l'ennemi avec les deux bataillons qui se trouvaient au château de Wilhelmsbourg. La fusillade s'est d'abord engagée, et comme on ne peut cheminer que par des digues fort élevées, j'ordonnai aux troupes de cesser le feu, et je fis battre la charge de toutes parts. L'ennemi fut contraint à la retraite, et poursuivi pendant une heure la bayonnette dans les reins. Jamais confusion ne fut plus complette. Tout ce qui s'était jeté dans les barques a été noyé ou tué. Quatre cent trente hommes cnviron qui n'ont pas pu s'embarquer, ont mis bas les armes.

Je ne puis assez me louer de la valeur de nos troupes. Je ne me rappelle pas d'avoir jamais trouvé plus d'ardeur dans nos vieilles bandes. Plusieurs officiers de tous grades se sont singulièrement distingués. J'aurai l'honneur d'en adresser l'état à V. Ex. pour qu'elle veuille bien le faire parvenir à l'empereur.

J'ai l'honneur, etc.

(Signé) Le comte VANDAMME.

10 Juin, 1813, Paris, le 9 Juin.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation des armées au 2 Juin.

Le quartier-général de l'empereur était toujours à Neumarkt; celui du prince de la Moskowa était à Lissa. Le duc de Tarente et le comte Bertrand étaient entre Jauer et Striegau; le duc de Raguse au village d'Eisendorf; le 3e corps au village de Titersdorf; le duc de Bellune entre Glogau et Leignitz.

Le comte de Bubna était arrivé à Leignitz, et avait des conférences avec le duc de Bassano.

Le général Lauriston est entré à Breslau le 1er Juin à six heures du matin. Une division prussienne de 6 à 7 mille hommes qui couvrait cette ville en défendant le passage de la Lohe, a été enfoncée au village de Neukirchen.

Le bourguemestre et quatre députés de la ville de Breslau ont été présentés à l'empereur, à Neumark, le 1er Juin, à deux heures après midi.

S. M. leur a dit qu'ils pouvaient rassurer les habitans; que quelque chose qu'ils eussent faite pour seconder l'esprit d'anarchie que les Stein et les Scharnhorst voulaient exciter, elle pardonnait à tous.

La ville est parfaitement tranquille, et tous les habitans y sont restés. Breslau offre de très-grandes ressources.

Le duc de Vicence et les plénipotentiaires russe et prussien, le comte Schouvaloff et le général de Kleist, avaient échangé leurs pleins-pouvoirs, et avaient neutralisé le village de Peicherwitz. Quarante hommes d'infanterie et vingt hommes de cavalerie, fournis par l'armée française, et le même nombre d'hommes fournis par l'armée alliée, occupaient respectivement les deux entrées du village. Le 2 au matin, les plénipotentiaires étaient en conférence pour convenir de la ligne qui, pendant l'armistice, doit déterminer la position des deux armées. En attendant, des ordres ont été donnés des deux quartiers-généraux afin qu'aucunes hostilités n'eussent lieu. Ainsi, depuis le 1er Juin à deux heures de l'après-midi, il n'a été commis aucune hostilité de part ni d'autre.

11 Juin, 1813.

Paris, le 10 Juin.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes de la situation de l'armée au 3 Juin.

La suspension d'armes subsiste toujours. Les plénipotentiaires respectifs continuent leurs négociations pour l'armistice.

Le général Lauriston a saisi sur l'Oder plus de 60 bâtimens chargés de farine, de vin et de munitions de guerre qui avaient été destinés pour l'armée qui assiégeait Glogau; tous ces approvisionnemens viennent d'ètre dirigés sur cette place.

Nos avant-postes sont jusqu'à mi-chemin de Brieg.

Le général Hogendorp a été nommé gouverneur de Breslau. Le plus grand ordre règne dans cette ville. Les habitans paraissent très-mécontens et même indignés des dispositions faites relativement au landsturm; on attribue ces dispositions au géné ral Scharnhorst, qui passe pour un jacobin-anarchiste. Il a été blessé à la bataille de Lutzen.

Les princesses de Prusse qui s'étaient retirées en toute hâte de Berlin pour se réfugier à Breslau, ont quitté cette dernière ville pour se réfugier plus loin.

Le duc de Bassano s'est rendu à Dresde, où il recevra le comte de Kaas, ministre de Danemarck.

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S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivántes de la situation de l'armée, le 4 au soir.

L'armistice a été signé le 4, à deux heures après midi. Ci joint les articles.

S. M. l'empereur part le 5, à la pointe du jour, pour se rendre à Leignitz. On ereit que pendant la durée de l'armistice, S. M. se tiendra une partie du tems à Glogau, et la plus grande partie à Dresde, afin d'être plus près de ses états.

Glogau est approvisionné pour un an.

ARMISTICE.

Cejourd'hui, 4 Juin, (23 Mai) les plénipotentiaires nommés par les puissances belligérantes,

Le duc de Vicence, grand-écuyer de France, général de division, sénateur, grand-aigle de la légion d'honneur, grand-croix des ordres de Saint-André de Russie, de Saint-Léopold d'Autriche, Saint-Hubert de Bavière, de la Couronne Verte de Saxe, de la Fidélité et de Saint-Joseph, plénipotentiaire nommé par S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération Suisse, etc., mini des pleins-pouvoirs de S. A. le prince de Neuchâtel, viceconnétable, major-général de l'armée.

Le comte de Schouvaloff, lieutenant-général, aide-de-campgénéral de S. M. l'empereur de toutes les Russies; et M. de Kleist, lieutenant-général au service de S. M. le roi de Prusse, munis des pleins-pouvoirs de S. Ex. M. le général d'infanterie, Barclay de Tolly, général en chef des armées combinées.

Après avoir échangé leurs pleins-pouvoirs à Gebersdorff, le Ter Juin (20 Mai), et signé une suspension d'armes de 36 heures: s'étant réunis au village de Pleiwitz, neutralisé à cet effet, entre les avant-postes des armées respectives pour continuer les négociations d'un armistice propre à suspendre les hostilités entre toutes les troupes belligérantes, n'importe sur quel point elles

se trouvent ;

Sont convenus des articles suivans:

Art. 1er. Les hostilités cesseront sur tous les points, à la notification du présent armistice.

2. L'armistice durera jusqu'au 8 Juillet (20 Juillet) inclus, plus six jours pour le dénoncé à son expiration.

3. Les hostilités ne pourront en conséquence recommencer que six jours après la dénonciation de l'armistice aux quartiersgénéraux respectifs.

4. La ligne de démarcation entre les armées belligérantes est fixée ainsi qu'il suit:

Eu Silésie,

La ligne de démarcation de l'armée combinée, partant des frontières de Bohême, passera par Dittersbach, Pfaffendorf, Landshut, suivra le Bober jusqu'à Rudelstadt, passera de là par

Bolkenhayn, Striegau, suivra le Striegauerwasser jusqu'à Cauth, et joindra l'Oder en passant par Bettlern, Oltaschin et Althoff. L'armée combinée pourra occuper les villes de Landshut, Rudelstadt, Bolkenhayn, Striegau et Cauth, ainsi que leurs faubourgs.

La ligne de l'armée française, partant aussi de la frontière qui touche à la Bohême, passera par Seiffershauf, Alt-Ramnitz, suivra le cours de la petite rivière qui se jette dans le Bober, pas loin de Bertelsdorf; ensuite le Bober jusqu'à Lahn. De là à Neuckich sur la Katzbach par la ligne la plus directe, d'où elle suivra le cours de cette rivière jusqu'à l'Oder.

Les villes de Parschwitz, Leignitz, Goldberg et Lahn, quelle que soit la rive sur laquelle elles sont situées, pourront ainsi que leurs faubourgs, être occupées par les troupes françaises.

Tout le territoire entre la ligne de démarcation des armées françaises et combinées sera neutre, et ne pourra être occupé par aucune troupe, même par des landsturm. Cette disposition s'applique par conséquent à la ville de Breslau.

Depuis l'embouchure de la Katsbach, la ligne de démarcation suivra le cours de l'Oder jusqu'à la frontière de Saxe, longera la froutière de Saxe et de Prusse, et joindra l'Elbe en partant de l'Oder pas loin de Mühlrose, et suivant la frontière de Prusse, de manière que toute la Saxe, le pays de Dessau et les petits états environnans des princes de la Confédération du Rhin appartiendront à l'armée française, et que toute la Prusse appartiendra à l'armée combinée.

Les enclaves prussiens dans la Saxe seront considérés comme neutres et ne pourront être occupés par aucunes troupes.

L'Elbe jusqu'à son embouchure fixe et termine la ligne de démarcation entre les armées belligérantes, à l'exception des points indiqués ci-après;

L'armée française gardera les îles et tout ce qu'elle occupa dans la 32e division militaire le 27 Mai (8 Juin), à minuit.

Si Hambourg n'est qu'assiégé, cette ville sera traitée comme les autres villes assiégées. Tous les articles du présent armistice qui leur sont relatifs lui sont applicables..

La ligne des avant-postes des armées belligérantes à l'époque du 27 Mai (8 Jun), à minuit, formera pour la 32e division militaire celle de démarcation de l'armistice, sauf les rectifications militaires que les commandans respectifs pourront juger nécessaires. Ces rectifications seront faites de concert par un officier d'état-major de chaque armée, d'après le principe d'une parfaite réciprocité.

5. Les places de Dantzick, Modlin, Zamosc, Stettin et Custriu seront ravitaillées tous les cinq jours, suivant la force de leurs garnisons, par les soins des commandans des troupes de blocus.

Un commissaire nommé par le commandant de chaque place

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