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solut à signer, le 11 avril, un acte d'abdication pure et simple. Voici cet acte:

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<<<< Les puissances alliées ayant proclamé que » l'empereur Napoléon était le seul obstacle au » rétablissement de la paix en Europe, l'em» pereur Napoléon, fidèle à son serment, dé» clare qu'il renonce, pour lui et ses héritiers, » aux trônes de France et d'Italie, et qu'il » n'est aucun sacrifice personnel, même celui » de la vie, qu'il ne soit prêt à faire à l'intérêt » de la France. »

Le même jour, 11 avril, on conclut, à Paris, un traité qui cédait, en toute souveraineté, l'île d'Elbe à Napoléon, et qui assurait à MarieLouise les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla, pour en jouir de même, et être transmis à son fils et à sa descendance en ligne directe. Le sort des autres membres de la famille de Buonaparte était également réglé par ce traité (1).

Napoléon, soit qu'il espérât encore que quelque mouvement se fit en sa faveur, soit plutôt qu'il voulût se concerter avec ses com plices sur la manière dont on pourrait s'y prendre pour troubler le gouvernement légi

(1) Nous l'avons placé à la fin du présent volume.

time, différa son départ jusqu'au 20 avril. Ce jour, accompagné des commissaires des puissances alliées, et prêt à monter en carrosse, il adressa le discours suivant à sa garde:

« Officiers, sous-officiers et soldats de la » vieille garde, je vous fais mes adieux.

» Depuis vingt ans que je vous commande, » je suis content de vous, et je vous ai toujours » trouvés sur le chemin de la gloire.

» Les puissances alliées ont armé toute » l'Europe contre moi: une partie de l'armée » a trahi ses devoirs, et la France a cédé à des » intérêts particuliers.

» Avec vous et les braves qui me sont restés » fidèles, j'aurais pu entretenir la guerre civile » pendant trois ans ; mais la France eût été » malheureuse, ce qui eût été contraire au but » que je m'étais proposé. Je devais donc sacri» fier mon intérêt personnel à son bonheur : » c'est ce que j'ai fait.

» Soyez fidèles au nouveau souverain que la » France s'est choisi; n'abandonnez point cette » chère patrie trop long-temps malheureuse; » ne plaignez point mon sort, je serai toujours » heureux quand je saurai que vous l'êtes. J'au» rais pu mourir, rien ne m'était plus facile : » mais non, je suivrai toujours le chemin de » l'honneur ; j'écrirai ce que nous avons fait.

» Je ne puis vous embrasser tous; mais je » vais embrasser votre chef. Venez, général. (Il » embrasse le général Petit). Qu'on apporte » l'aigle. (Et en l'embrassant, il dit): Cher ai»gle, que ces baisers retentissent dans le coeur » de tous les braves!

» Adieu, mes enfants! Adieu mes braves! » entourez-moi encore une fois. »

Ce perfide discours nous paraît être la preuve que Napoléon avait déjà conçu le dessein de s'emparer de nouveau du pouvoir. Sans ce puissant motif, il se fût épargné des adieux qui auraient dû lui être aussi pénibles qu'à ceux auxquels il les adressait.

Nous ne retracerons pas les particularités de sa route. Il n'est personne qui ne soit instruit des dangers qu'il y a courus, et qui ne sache à quel degré de violence la haine publique se manifesta contre lui dans les provinces du midi de la France. Il s'embarqua le 28 avril à St.Rapheau, et il débarqua le 4 mai suivant dans son île, où il passa dix mois à méditer et préparer son retour.

Traité conclu à Paris, le 11 avril 1814, entre les puissances alliees et S. M. l'empereur Napoléon.

ART. 1er. S. M. l'empereur Napoléon renonce pour lui, ses successeurs et descendants, ainsi que pour tous les membres de sa famille, à tous droits de souveraineté et de pouvoir, nonseulement sur l'empire français et le royaume d'Italie, mais sur tout autre pays.

H. LL. MM. l'empereur Napoléon et Maric-Louise conserveront leurs titres et leur rang pendant leur vie entière. — La mère, les frères, sœurs, neveux et nièces de l'empereur conserveront aussi les titres de princes de sa famille, quels que soient les lieux où ils résident.

III. L'île d'Elbe, choisie par S. M. l'empereur comme le lieu de sa résidence, formera durant sa vie une principauté séparée, qu'il possédera en toute souveraineté et propriété. Il sera, en outre, accordé en toute propriété à l'empereur Napoléon un revenu annuel de deux millions de francs en rentes sur le grand-livre de France, desquels un million sera reversible sur l'impératrice.

IV. Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla seront accordés en toute propriété et souveraineté à S. M. l'impératrice Marie-Louise. Ils passeront à son fils et à ses descendants en ligne directe. Le prince, son fils, prendra en conséquence le titre de prince de Parme, Plaisance et Guastalla.

V. Toutes les puissances s'engagent à employer leurs bons offices pour que le pavillon et le territoire de l'île d'Elbe soient respectés par les puissances barbaresques. A cet effet, les relations avec les puissances barbaresques seront assimilées à celles de France.

VI. Dans les territoires auxquels il est renoncé ci-dessus, il

sera reservé pour S. M. l'empereur Napoléon et sa famille, en domaines ou en rentes sur le grand-livre, un revenu libre de toutes déductions et charges de 2,500,000 francs. Ces domaines ou rentes appartiendront en toute propriété et pour en être disposé comme ils le jugeront à propos, aux princes et princesses de sa famille, et seront divisés entre eux, de telle manière que le revenu de chacun d'eux soit dans les proportions suivantes; savoir : à Madame mère, 300,000 fr.; au roi Joseph et à la reine, 500,000; au roi Louis, 200,000 ; à la reine Hortense et ses enfants, 400,000; au roi Jérôme et à la reine,. 500,000; à la princesse Élisa, 300,000 ; à la princesse Pauline, 300,000; total, 2,500,000 fr.

Les princes et princesses de la maison de l'empereur Napoléon conserveront, en outre, les propriétés en meubles et immeubles de quelque nature qu'ils puissent être, qu'ils se trouvent posséder par droit public et individuel, et les rentes dont ils jouissent aussi comme individus.

VII. La pension de l'impératrice Joséphine sera réduite à un million en domaines ou en inscriptions sur le grand-livre de.. France; elle continuera de jouir en toute propriété de toutes les propriétés particulières en meubles et immeubles, avec le droit d'en disposer conformément aux lois françaises.

VIII. Il sera accordé au prince Eugène, vice-roi d'Italie, un établissement convenable hors de France.

IX. Sur les propriétés que S. M. l'empereur Napoléon possède en France, soit comme domaine extraordinaire on privé, attachés à la couronne, et les fonds placés par l'empereur, soit sur le grand-livre de France, dans la banque de France dans les actions des forêts ou de toute autre manière, et que S. M. abandonne à la couronne, il sera réservé un capital qui n'excédera pas deux millions de fr., pour être distribué comme gratifications, en faveur de telles personnes dont les noms se

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