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pas jugés suffisants pour résister à toute l'Europe prête à fondre sur nous, on autorisa, le 15 novembre, une autre levée de trois cent mille hommes à prendre sur les conscriptions solennellement libérées et presque entièrement épuisées (1). La défection de la Bavière et celle

(1) Napoléon, arrivé le 9 novembre à St.-Cloud, y tint, le 11, un conseil-d'état extraordinaire. La séance s'ouvrit par la lecture du décret dont on parle dans le texte. Elle n'occasionna qu'une légère discussion, pendant laquelle Napoléon prétendit que les contributions ne devaient point avoir de bornes; qu'elles pouvaient, suivant l'urgence des cas, s'élever à la moitié; et que s'il y avait des lois qui dissent le contraire, c'étaient des lois mal faites. On Jut ensuite le projet de sénatus-consulte qui mettait à la disposition du ministre de la guerre trois cent mille hommes. Il se fit alors un profond silence dans l'assemblée. Un des conseillers les plus courageux articula ces mots : « Sire, » le salut de l'empire... » Un autre blâma, comme alarmante, l'expression de frontières envahies, qui était dans le considérant: « Pourquoi ? s'écrie Napoléon; il vaut mieux dire ici » toute la vérité : Wellington n'est-il pas entré dans le midi ? >> Les Russes ne menacent-ils pas le nord? Les Autrichiens, Ics >> Bavarois, ne menacent-ils pas l'est? Wellington est en » France! Quelle honte! (oui, sans doute, mais pour celui-là » seul dont les extravagances l'y avaient attiré), et on ne s'est levé en masse pour le chasser.......

» pas

>> Tous mes aliés m'ont abandonné! Les Bavarois m'ont » trahi. Ne sont-ils pas venus se placer sur mes derrières pour >> me couper la retraite : aussi comme on les a massacrés! Non,

point de paix que je n'aie brûlé Munich. Un triumvirat s'est

des troupes saxonnes furent les motifs donnés pour cette mesure désastreuse. Le sénat décré ta, en même temps, que les membres de la qua trième série du corps législatif, dont les pouvoirs étaient expirés, continueraient leurs fonc tions tant que durerait la session, dont l'ouver ture devait se faire le 19 décembre, au lieu du 2, jour auquel elle avait d'abord été fixée. Enfin, un troisième sénatus-consulte porta que l'empereur nommerait de plein droit à la prési dence du corps législatif, et que le sénat et le

il

» formé dans le nord, le même qui a partagé la Pologne. Point » de paix qu'il ne soit rompu. Je demande trois cent mille >> hommes. Je formerai un camp de cent mille hommes à Bor»deaux, un pareil à Lyon et un autre à Metz. Avec la précé» dente levée, et ce qui me reste, j'aurai un million d'hommes. Mais je veux des hommes faits (où pouvait-on les trouver ?) >> et point de ces jeunes conscrits à encombrer les hôpitaux ou » à expirer sur les routes..... Je ne puis compter que sur les >> habitants de l'ancienne France.-Sire, dit un conseiller, » faut que l'ancienne France nous reste.-Et la Hollande, reprend brusquement Napoléon ? S'il me fallait abandonner la » Hollande.... plutôt la rendre à la mer. Conseillers d'état, il faut » de l'élan, il faut que tout le monde marche.... Vous êtes les >> chefs de la nation, c'est à vous à lui donner l'élan. On parle » de paix; je n'entends que ce mot de paix; tandis que tout de>> vrait retentir du cri de guerre. » Après cette harangue, inspirée par la fureur et le dépit, le projet de sénatus-consulte fut approuvé et la séance levée.

conseil-d'état assisteraient aux séances dites impériales. Le motif de cette dernière clause était de flatter les députés par un appareil plus imposant; mais ils y furent moins sensibles qu'à la perte de cette prérogative en vertu de laquelle ils présentaient des candidats pour leur présidence.

Au jour fixé, Napoléon se rendit en grand cortége au palais du corps législatif. Si, comme on le dit, il est superstitieux, il dut tirer un augure peu favorable du temps affreux qu'il faisait. Nous ne ferions pas cette remarque, si tant de fois on n'avait tenté de persuader que les éléments s'étaient déclarés en sà faveur ; mais, s'il fallut alors renoncer à un pareil charlatanisme, on y suppléa par un mensonge, en disant que, malgré la pluie, une foule immense s'était portée sur le passage de l'empereur, et avait fait retentir l'air de ses acclamations. La vérité est qu'il n'y eut qu'un très petit nombre de curieux, dont quelques-uns même furent attirés par l'espoir de jouir de la honte que devait éprouver Napoléon, et qu'en effet il éprouva, si l'on dut en juger par la pâleur extraordinaire de son visage.

S'étant assis sur son trône, il dit :

Buonap.

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.

<< Sénateurs, Conseillers-d'état, Députés des. » départements au corps législatif,

» D'éclatantes victoires ont illustré les ar» mes françaises dans cette campagne. Des » défections sans exemple (comme la conduite » qui les avait occasionnées) ont rendu ces vic>toires inutiles; tout a tourné contre nous. La » France même serait en danger, sans l'union » et l'énergie des Français.

» Dans ces grandes circonstances, ma pre»mière pensée a été de vous appeler près de » moi. Mon cœur a besoin de la présence et de » l'affection de mes sujets (c'est-à-dire de » leur argent).

» Je n'ai jamais été séduit par la prospérité » (on peut en juger par ses autres discours); » l'adversité me trouverait au-dessus de ses > atteintes.

» J'ai plusieurs fois donné la paix aux na» tions lorsqu'elles avaient tout perdu; d'une » part de mes conquêtes, j'ai élevé des trônes » pour des rois qui m'ont abandonné.

» J'avais conçu et exécuté de grands desseins » pour la prospérité et le bonheur du monde » (le monde s'est donc montré bien ingrat; car » jamais homme ne lui a été plus en horreur). » Monarque et père, je sens ce que la paix

» ajoute à la sécurité des trônes et à celle des fa » milles (il fallait le sentir plus tôt ). Des négo»ciations ont été entamées avec les puissances » coalisées ; j'ai adhéré aux bases préliminaires » qu'elles ont présentées. J'avais donc l'espoir » qu'avant l'ouverture de cette session, le con» grès de Manheim serait réuni; mais de nou» veaux retards, qui ne sont pas attribués à la » France, ont différé ce moment que presse le » vœu du monde.

» J'ai ordonné qu'on vous communiquât » toutes les pièces originales qui se trouvent au » porte-feuille de mon département des affaires » étrangères. Vous en prendrez connaissance » par l'intermédiaire d'une commission. Les » orateurs de mon conseil vous feront connaître » ma volonté sur cet objet.

» C'est à regret que je demande à ce peuple » généreux de nouveaux sacrifices; mais ils » sont commandés par ses plus nobles et ses » plus chers intérêts. J'ai dû renforcer mes ar

mées par de nombreuses levées...... Un » accroissement dans les recettes devient in» dispensable...... Nous ferons face à tout » saus emprunt, qui consomme l'avenir (et » l'arriéré?), et sans papier-monnaie, qui est » le plus grand ennemi de l'ordre social.

» Je suis satisfait des sentiments que m'ont

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