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pes, passa l'Elbe à Domitz, dans la nuit du 14, et prit position, le 15, sur le bord septentrional de la Jetz, près de Dannenberg. Il apprit, là, que le général Pécheux était à Gorde sur la route de Lunebourg. Les alliés avaient environ 12,000 hommes, et les Français n'en comptaient pas plus de sixmille, à cause des postes qu'ils avaient été forcés d'établir pour assurer leurs communications. Walmoden, craignant avec raison de ne pouvoir contraindre Pécheux à recevoir le combat s'il lui montrait toutes ses forces, cacha la marche d'une partie de ses colonnes. L'action s'engagea le 16, sur les quatre heures de l'aprèsmidi. Les Français la soutinrent avec vigueur jusqu'à l'instant où ils furent attaqués sur leurs flancs par les corps ennemis dont on leur avait dérobé l'approche. Alors ils firent retraite, ayant eu environ deux mille hommes mis hors de combat. Cette expédition, qui ne coûta que cinq cents hommes aux alliés, consterna les partisans des Français. Les habitants de Hambourg en concurent la flatteuse espérance de recevoir bientôt dans leurs murs les défenseurs de la liberté germanique; mais leur délivrance était encore éloignée.

Tous ces combats partiels ne faisant que perpétuer les malheurs de la guerre, les alliés résolurent d'y mettre fin par une action géné

rale. En conséquence, l'armée russe qui s'était formée en Pologne, et était forte de quarante mille hommes, reçut l'ordre de se porter dans la Bohème. Le rer. octobre, elle arriva aux environs de Toeplitz. A son approche, le prince de Schwartzenberg marcha vers Commotau, où son quartier-général fut établi le 5. Les alliés continuèrent, le 7, leur marche vers Leipsick. Murat eut d'abord, près de Froburg, quelque avantage sur le corps du comte de Wittgenstein, qui bientôt reçut des renforts et contraignit les Français à se replier sur Borna.

Napoléon qui, avons-nous dit, était rentré à Dresde le 21 septembre, demeura dans cette ville, ou dans les environs immédiats, jusqu'au 7 octobre suivant, sans qu'on puisse rendre un compte satisfaisant de cette étrange inaction. Les uns pensent qu'il s'agissait encore de négociations; mais on n'en découvre aucune trace. Les autres prétendent que Buonaparte n'était plus le même, qu'il avait beaucoup perdu de sa première activité, et qu'il ne vivait pas aussi sobrement que dans ses campagnes précédentes. Enfin, on veut que ce soit l'amour qui l'ait retenu à Dresde. De tous ces différents motifs, le dernier, sans doute, est le plus faible. Ce ne sera jamais par ce qui tient à la

sensibilité du coeur, qu'on pourra expliquer la conduite de Buonaparte.

C'était à la nouvelle que Blücher, après avoir réussi à dérober une marche à Macdonald, avait passé l'Elbe, le 3 octobre, vis-à-vis de Wartenburg, que Napoléon avait quitté Dresde. Il avait appris, en même temps, que le prince royal de Su'de avait aussi franchi ce fleuve, le 4, avec toute son armée. Buonaparte coucha le 8 à Wurtzen, le 9 à Eulenbourg, et le ro à Duben. Il avait à sa disposition les corps de Ney, de Bertrand, de Reynier et de Marmont, ainsi que sa garde. D'abord il feignit de menacer Berlin; mais bientôt ayant aussi résolu de livrer bataille, il concentra son armée aux environs de Leipsick.

Le 12, toutes les armées alliées étaient réunies au nombre de trois cent mille hommes, autrichiens, russes, prussiens et suédois. Le 15, Napoléon était à Reidnitz, près de Leipsick, avec sa garde. Murat était à Wachau avec les 11o, 5o. et 8. corps. Le 4o., réuni au 12o., était à Lindenau. Les 3e. et 7. étaient en marche d'Eulenbourg pour se joindre au 6. Le'ge. était à Leipsick. Le 11°., qui avait été fort maltraité en Silésie, avait été fondu dans plusieurs autres corps. Le 1er. et le 14. étaient restés à Dresde.

Le 10, tenait garnison à Dantzick, et le 13. était à Hambourg avec les Danois.

Le 16, à neuf heures du matin, les troupes françaises furent attaquées sur toute leur ligne. A midi, six des attaques de l'ennemi avaient été repoussées. Napoléon fit alors marcher sa garde avec cent cinquante pièces de canon; et les alliés firent avancer leurs réserves. Leur cavalerie exécuta, contre la droite des Français, une charge qui les contraignit à quitter momentanément Doelitz, qu'une division de la garde reprit bientôt. Douze cents hommes, au nombre desquels se trouvait le comte de Merfeldt, qui commandait en chef, furent faits prisonniers. Les cuirassiers français attaquèrent la cavalerie ennemie, la culbutèrent et en firent un horrible carnage. Enfin, après huit heures de combat, les alliés rentrèrent dans la position qu'ils occupaient avant l'attaque. Ils furent plus heureux sur la droite de la Partha. Blücher attaqua Marmont avec furie. L'action. fat disputée vivement, et le village de Mockern pris et repris cinq fois. A la fin, les alliés forcèrent les Français à se replier sur la gauche de la rivière. On compte que cette bataille, à laquelle on a donné le nom de Wachau, a coûté quinze mille hommes à l'armée

française et vingt-cinq mille à l'armée combinée.

La journée du 17 fut employée, de part et d'autre, à des reconnaissances. Napoléon, sachant que l'armée russe commandée par le comte de Bennigsen venait d'arriver à la droite du prince de Schwartzenberg, et que le prince royal de Suède allait prendre position à la gauche de Blücher, quitta, le 18,à deux heures du matin, les plaines de Wachau, pour se concentrer près de Leipsick. Sa nouvelle position formait un carré, dont chaque face avait environ mille toises de longueur, et elle était partout, excepté du côté du nord, défendue par des courants d'eau.

Instruits du mouvement fait par Napoléon, les alliés se mirent en marche trois heures après lui, dans le dessein de l'attaquer partout où ils pourraient le rencontrer. A neuf heures, les armées furent en présence. Blücher menaça Leipsick. Le prince royal de Suède enleva les hauteurs de Taucha, où était la droite de Ney, qui commandait en chef sur ce point. Bennigsen attaqua Macdonald à Holzhausen et le força de battre en retraite. Wittgenstein, dont les troupes firent des prodiges de valeur à l'attaque de Probstheide, fut vivement repoussé par Victor. Augereau, qui défendait

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