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CHAPITRE VI.

Congrès de Prague. che et de la Suède. campagne de 1813.

Défection de l'Autri-
Seconde partie de la

L'AUTRICHE, que des circonstances impérieuses avaient forcée de prendre une part active à la guerre contre la Russie, ayant vu ses états à découvert par la retraite de l'armée française, avait conclu, au commencement de février 1813, une trève illimitée avec cette puissance. Ce n'était pas toutefois qu'elle en eût rien à craindre. Son amitié devenait trop importante pour qu'on ne cherchât pas à se la concilier; et les cours alliées y firent de bonneheure tous leurs efforts. Dès le mois de décembre précédent, l'Angleterre avait envoyé, à Vienne, un ministre plénipotentiaire, dont la mission ne réussit pas (du moins pour le moment), s'il faut en croire une note insérée au Moniteur du 31 de ce mois: « Votre lord » Walpole n'est plus à Vienne, disait-elle; on » ne l'a pas écouté. » Quoi qu'il en soit, l'Au

triche, qui desirait le rétablissement de l'équílibre de l'Europe, pressa Napoléon d'entrer en négociation. Toutes ses instances furent vaines. Elle ne fut pas plus heureuse près des alliés, qui lui opposèrent les déclarations publiques de l'empereur des Français, comme des preuves de son éloignement pour la paix.

Napoléon ayant reconnu qu'il fallait renoncer à enlever aucune de ses provinces à la Russie, et voulant s'en indemniser aux dépens de la Prusse, de laquelle il brûlait de se venger, déclara à la cour de Vienne, à l'ouverture de la campagne de 1813, qu'il avait résolu l'anéantissement de la monarchie prussienne, et qu'il ne dépendrait que de l'Autriche elle-même de réunir la Silésie à ses états. Cette puissance, à qui le partage des états prussiens eût été plus nuisible qu'avantageux, puisqu'il eût encore accru la prépondérance de l'empire français, rejeta la proposition; et comme elle ne voulait ni ne devait rester simple spectatrice de la lutte qui allait recommencer, elle pressa, de plus en plus, les préparatifs de guerre qu'elle faisait du consentement de Napoléon lui-même, qui, peut-être, se flattait encore d'ea profiter.

Peu de temps après la bataille de Lutzen, il avait annoncé, dans un de ses bulletins, qu'il avait

proposé la formation d'un congrès à Prague. Toutefois, la manière dont il s'était exprimé n'avait laissé aux hommes clair-voyants, aucune espérance sur le succès de cette prétendue proposition:<<< D'un côté, arriveraient à ce congrès, » avait-il dit, les plénipotentiaires de la France, » ceux des États-Unis d'Amérique, du Dane» marck, du roi d'Espagne (Joseph), et de » tous les princes alliés; et du côté opposé, » ceux d'Angleterre, de la Russie, de la Prusse, » des insurgés espagnols et des autres alliés de » cette masse belligérante. Dans ce congrès se» raient posées les bases d'une longue paix. Mais » il est douteux que l'Angleterre veuille sou» mettre ses principes égoïstes et injustes à la »censure et à l'opinion de l'univers; car il n'est > aucune puissance, si petite qu'elle soit, qui ne » réclame, au préalable, les priviléges adhé» rents à sa souveraineté, et qui sont consacrés » par les articles du traité d'Utrecht sur la na» vigation maritime.

» Si l'Angleterre, par le sentiment d'égoïsme » sur lequel est fondée sa politique, refuse » de coopérer à ce grand oeuvre de la paix du » monde, parce qu'elle veut exclure l'univers » de l'élément qui forme les trois quarts de » notre globe, l'empereur n'en propose pas. » moins la réunion à Prague de tous les pléni

"potentiaires des puissances belligérantes, » pour régler la paix du continent. S. M. offre » même de stipuler, au moment où le congrès » sera formé, un armistice entre les différentes » armées, afin de faire cesser l'effusion du sang » humain.

» Ces principes sont conformes aux vues de » l'Autriche. Reste à voir, actuellement, ce » que feront les cours d'Angleterre, de Russie » et de Prusse. »

Il suffit d'un mot pour renverser tout cet étalage de modération et d'humanité. La formation d'un congrès n'avait été proposée à aucune puissance; et la cour de Vienne, des sentiments de laquelle Napoléon se disait assuré, a déclaré solennellement qu'elle n'avait eu connaissance de la proposition que par les feuilles. publiques.

Cependant cette cour, qui paraît avoir parfaitement connu l'avantage de sa position, négociait de toutes parts. Elle obtint, sans peine, le consentement de la Russie et de la Prusse pour la tenue d'un congrès de paix sous sa médiation. Ce premier pas fait, elle envoya, vers la fin de juin, le comte de Metternich à Dresde. Le résultat de cette démarche fut une convention signée, le 30 de ce même mois, et par laquelle Napoléon accepta la médiation de l'Au

triche pour la conclusion d'une paix générale, ou, s'il n'était pas possible d'y parvenir, pour celle d'une paix continentale préparatoire. Ce fut seulement alors que la ville de Prague fat désignée pour la tenue du congrès, dont l'ouverture fut fixée au 5 juillet suivant, afin de donner le temps nécessaire pour les négociations préliminaires. Il fut stipulé par le même acte que Napoléon ne dénoncerait pas, avant le 10 août, l'armistice qui devait expirer au 20 juillet. De leur côté, la Russie et la Prusse consentirent à cette prolongation; mais l'ouverture du congrès fut remise au 12 du même mois.

L'Autriche, continuant ses bons offices avait, dès le mois de mars, envoyé un ambassadeur à Londres, pour inviter l'Angleterre à prendre part à une négociation de paix générale. On lui avait aussi répondu, que les décla rations faites récemment par Napoléon ne laissaient aucun espoir d'obtenir un pareil résultat. Après l'armistice, la cour de Vienne crut devoir faire une nouvelle tentative près de la cour de Londres. Napoléon parut, dit-on, applaudir à cette résolution; il offrit même le passage, par la France, pour les personnes qu'on devait envoyer en Angleterre; mais, lorsqu'on en vint à l'exécution, il fit des difficultés, et finit par refuser les passe-ports nécessaires..

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