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» histoire, comme vos revers, aurait dû vous » apprendre que dans ses marches, son poste » est toujours à la tête de ses victorieuses phaslanges (1). Vous n'avez pu retarder, au moins, » de reconnaître la présence du premier des » capitaines, aux manoeuvres comme à l'en>thousiasme de ses troupes, et aux ravages » de la foudre qui a écrasé l'élite de votre ar» mée. Ne saviez-vous donc pas, sur la foi de » vos précédentes défaites, que l'obliger de se » défendre c'était l'appeler à la victoire? » Et c'était dans les temples d'un Dieu de paix, qu'un pontife poussait ces acclamations belliqueuses! Continuant à s'adresser aux monarques alliés, le panégyriste poursuivait ainsi : « Venez donc »provoquer et accélérer le combat. La moitié » de son armée, encore éloignée de son camp, » n'aura plus à regretter, dans quelques heures, » que de n'avoir pu partager ses lauriers. L'in» fériorité de notre cavalerie, que l'empereur » desirait d'épargner, et à laquelle il destinait » pour supplément sa foudroyante artillerie, » éclaire tout-à-coup sa pensée d'une de ces » illuminations soudaines dont parle Bossuet.»

(1) Réponse officieuse faite à l'accusation déjà portée contre Buonaparte, d'avoir abandonné son armée en Egypte, en Espagne et en Russie.

Comment l'ombre de l'illustre et vertueux prélat, éloquent défenseur des droits de l'autel et du trône, n'a-t-elle pas apparu menaçante aux regards de celui qui les trahissait l'un et l'autre? « C'est une bataille d'Egypte, dit-il à ses » troupes, une bonne infanterie soutenue par » l'artillerie doit savoir se suffire...... On » est transporté d'admiration devant l'homme » extraordinaire qui élève notre empire à un » si prodigieux degré de puissance et de gloire. » Sa destinée et ses officieux ennemis le pla» cent sans cesse dans toutes les situations les » plus propres à nous découvrir tout l'horizon » de son génie. Il est l'ame de son gouverne»ment comme de son armée. On ne conçoit » pas qu'un mortel puisse surmonter tant » d'obstacles et suffire à tant de devoirs, allier » tant d'activité à tant de prévoyance, tant de » sagesse à tant d'impétuosité, tant d'étendue » dans les conceptions à tant de vigilance dans » les détails, et que chaque partie de son im» mense administration soit toujours surveillée » par la perspicacité de ses regards, comme s'il » n'avait aucune autre sollicitude sur le trône.»

Terminons ces citations, par respect pour le caractère sacré dont était revêtu l'orateur, qui abusait ainsi de son ministère et de son talent pour préconiser la guerre et prodiguer

l'éloge à un homme frappé des anathèmes de l'église et assis insolemment sur le trône de nos rois, où tous les crimes réunis l'avaient fait monter.

Le comte de Wittgenstein s'était retiré en bon ordre vers la rive droite de la Mulde; mais l'approche de l'armée française, tout entière, le contraignit de passer l'Elbe, le 4 mai. Il fit couvrir sa marche par les Prussiens, qui, en conséquence, restèrent sur la Mulde. Ils furent attaqués, le 5, par l'avant-garde des Français aux ordres du prince Eugène, qui tourna leur droite. Leur position n'étant plus tenable, ils se retirèrent vers Gersdorf, où ils furent renforcés par le corps de Miloradowitch. Alors ils firent volte-face, et attendirent l'ennemi de pied ferme. L'attaque fut faite avec vivacité et soutenue avec courage, et la nuit seule sépara les combattants. Cette arrièregarde des alliés continua sa route vers Dresde, qu'elle ne fit que traverser. Napoléon y arriva, le 8, en même temps que son avantgarde. Aussitôt il fit le tour de la nouvelle ville, et ordonna d'en réparer les fortifications. De là il se rendit au village de Priesnitz, sur l'Elbe, pour y faire jeter un pont. Le 10, les Français passèrent le fleuve et se mirent à la poursuite des alliés. Wittgenstein, avec la grande armée,

avait pris position, le 8, à Bishofswerde, et son arrière-garde, aux ordres de Miloradowitch, était restée sur les hauteurs de Fishbach. Le général Bulow couvrait Berlin.

Le roi de Saxe s'était réfugié dans la Bohême, à l'approche des alliés. Après la journée de Lutzen,'il sortit de cette retraite; et Napoléon voulant en récompenser, d'une manière éclatante, la fidélité, alla, le 11, à sa rencontre, hors de la ville de Dresde, où ils rentrèrent en triomphe à la tête des principaux corps de l'armée française.

Pour ne pas compromettre la supériorité que la bataille de Lutzen lui avait acquise, Napoléon fut forcé de concentrer son armée, dont plus de cinquante mille hommes n'étaient pas encore en ligne, le 2 mai (1). Le prince Eugène partit, le 15, de Dresde, pour marcher en avant. Il trouva les alliés en position. Leur gauche s'appuyait contre les montagues qui séparent la Lusace de la Bohême; leur centre contre Bautzen (2); et leur droite contre le vil

(1) L'armée française reçut un renfort d'environ vingt-mille hommes, après la bataille de Lutzen. Quant aux alliés, il leur en arriva vingt-cinq mille; et plusieurs autres corps étaient en marche pour les rejoindre. En outre, ils attendaient la grande armée de réserve russe, commandée par le général Labanof.

(2) Les alliés, dans leur retraite, s'étaient dirigés vers ce

lage de Dobershutz. Tout leur front était couvert par la Sprée. Sur le rapport qui lui fut fait, Napoléon résolut de diriger, contre la grande armée combinée, toutes ses forces disponibles. Le 19, il arriva devant Bautzen, et ordonna, pour le lendemain, une attaque générale. Les maréchaux Macdonald et Oudinot étaient à la droite; le maréchal Marmont et le général Bertrand au centre; et le maréchal Ney à la gauche, avec les généraux Reynier et Lauriston. Le maréchal Soult avait le commandement supérieur du centre, dont la garde impériale formait la réserve.

Les alliés, témoins de toutes les dispositions de Buonaparte, profitèrent, avec habileté, d'une faute commise par le général Bertrand, qui donna aussi une trop grande étendue à son aile gauche. Attaqué le 19, par le général Barclay de Tolly, aux environs de Koenigswartha, Bertrand fut surpris et battu, avec perte de deux mille hommes et de onze pièces de canon. Le maréchal Ney, qui courut à son secours, sauva cette division d'une destruction totale.

Le 20, à huit heures du matin, Napoléon ordonna le passage de la Sprée, qui, à midi,

point, pour empêcher que les Français ne se missent entre eux. et les états autrichiens.

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