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gauche appuyée sur Magdebourg, le centre sur Hall, et la droite sur Weissenfelds et Naumbourg. Le corps du maréchal Davoust était dans les environs de Zell, et le général Vandamme occupait Brême.

Dans les premiers jours du mois d'avril, le général Blücher, qui, vers la fin de mars, était sorti de la Silésie à la tête d'une armée de vingt-cinq mille hommes, avait passé l'Elbe à Dresde. Il avait été précédé par le général Winzingerode, qui avait été mis sous son commandement avec une armée de même force. Le comte de Wittgenstein et les généraux d'York et Borstel, ayant ensemble environ vingt-cinq mille hommes, se trouvaient sur lą rive droite de l'Elbe, devant Magdebourg. Audessous de cette place et sur les deux rives du fleuve, étaient les détachements russes de Tettenborn, de Dosenberg et de Tchertnitcheff, qui, réunis, formaient six à sept mille hommes.

La grande armée russe, forte de trente mille hommes, et dont l'avant-garde était commandée par le général Miloradowitsch, était à Kalisch et sur les frontières de la Silésie. Enfin un autre corps russe observait, en Pologne, celui du prince Poniatowsky.

Les forces des alliés postées sur l'Elbe, depuis les frontières de la Bohême jusqu'à l'em

bouchure de ce fleuve, formaient donc environ quatre-vingt mille hommes, et elles n'avaient d'autre point d'appui que Dresde, ville qui n'était pas encore mise en état de défense.

Il y eut, le 2 avril, du côté de Lunebourg, entre les Français et les alliés, un combat, où la supériorité du nombre donna la victoire aux derniers (1). Le lendemain, l'avant-garde du maréchal Davoust fit repasser l'Elbe aux Russes. Le 5, le général Grenier attaqua les Prussiens en avant de Magdebourg, et on perdit environ mille hommes de chaque côté.

Napoléon, parti de Paris le 15 avril, arriva le 16 à Maïence, où il passa huit jours, livré aux travaux relatifs à l'organisation de ses armées. Il se remit en route, le 24, et arriva le 28 à Naumbourg. Ce jour, le maréchal Ney passa la Saale près de cette ville avec quarante mille hommes. Le prince Eugène, qui commandait l'aile gauche, dont la force était la même, débouchait alors par Hall et Naumbourg. La droite, composée aussi de quarante mille hommes, occupait les deux bords de la Saale, entre Naumbourg et Jéna. Le 29, l'avant-garde du maréchal Ney, aux ordres du général Souham, marcha vers Weissenfelds,

(1) Le général Morand fut tué dans cette action.

qui était occupé par une division russe. Après une vive canonnade, cette division se retira sur Leipsick, en bon ordre, ce qu'elle dut à la supériorité de sa cavalerie; et sa retraite entraîna celle des Prussiens, qui étaient restés sur la Saale, près de Mersebourg.

Le maréchal Ney manoeuvra, le 1er. mai, pour franchir le défilé de Poserna. Il forma son infanterie en carrés, soutenus, entre eux, par de l'artillerie; et la cavalerie se tint en réserve. Le général Winzingerode s'était porté vers la Saale pour reconnaître la jonction du gros de l'armée française et sonder les intentions de Buonaparte. Le corps qu'il commandait, fort de dix mille chevaux, garnissait les hauteurs qui bordent le défilé et canonna les colonnes françaises; mais, dès que ce 'général eut fait ses observations, il se retira vers Leipsick, sans être poursuivi.

Le combat de Poserna ne fut guère qu'une vive escarmouche, où, de chaque côté, il n'y eut que trois cents hommes de tués et de blessés; mais les Français perdirent un de leurs maréchaux, le duc d'Istrie (Bessières (1), qui com

(1) Napoléon, dans une revue faite aux Tuilerics, l'hiver précédent, voyait défiler un régiment de cavalerie nouvellement formé: « Quand cela pourra-t-il servir? » demanda-t-il au maréchal Buonap. 32

mandait en chef la cavalerie. Il fut tué roide par un boulet qui, après lui avoir coupé le poignet, lui fracassa la poitrine et le perça

d'outre en outre.

Les alliés avaient aussi éprouvé une grande perte trois jours auparavant. Le maréchal Koutouzoff, que son souverain avait créé prince de Smolensk, était mort à Bantzlau, le 28 avril, à l'âge de soixante-dix ans. Depuis quelque temps il avait quitté le commandement suprême. Le comte de Wittgenstein, qui l'avait remplacé, porta, dans la nuit du 1er, au 2 mai, son armée sur la rive gauche de l'Elster. Le général d'York commandait l'aile droite, Blücher le centre, et Winzingerode l'aile gauche. L'armée combinée se montait à cent cin. quante mille combattants. Les Français en avaient près de deux cent mille. Leur aile gauche était appuyée sur l'Elster, ayant sa droite dans la direction du village de Kaya, où était le centre, aux ordres du maréchal Ney. Le maréchal Marmont, qui commandait une ré

Bessières, qui lui répondit : « Sire, dans deux ans. » Napoléon fut peu flatté de la réponse. Nous n'en tirerons pas la conséquence qu'il ait voulu se venger en mettant le maréchal à la tête d'une cavalerie de nouvelle levée; car il n'en avait pas d'autre.

serve, avait été placé à la droite. Le corps du maréchal Oudinot n'était pas encore arrivé; et celui du général Bertrand, qui venait d'Italie, devait manoeuvrer pour tourner la gauche des alliés. Le corps du maréchal Marmont touchait au centre par sa gauche, et il avait sa droite à Poserna. La garde impériale, postée en avant de Lutzen, formait la réserve du centre, en remplacement du corps de Marmont, devenu la droite. Les alliés commencèrent l'attaque en s'emparant du village de Kaya. Malgré tous les efforts que le maréchal Ney fit le maréchal Ney fit pour le reprendre, ils le conservèrent jusqu'à la fin du jour, et il fut le pivot de leurs opérations. Winzingerode marcha fièrement pour attaquer la droite de l'armée française et tenter de se rendre maître du chemin de Weissenfelds. Le maréchal Marmont le repoussa et maintint sa position. Napoléon ayant deviné le projet des alliés, qui était de frapper un grand coup avec leur centre, où ils avaient réuni l'élite de leurs troupes, ordonna au prince Eugène de soutenir le centre de l'armée française, dont la position devenait plus critique à chaque instant. Le maréchal Macdonald attaquait la droite et le général Bertrand la gauche des alliés, lors~ que leur centre, animé par la présence d'Alexandre et de Frédéric-Guillaume, culbuta

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