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» plus les soldats d'Austerlitz? Elle nous place » entre le déshonneur et la guerre : le choix ne » saurait être douteux. Marchons donc en

» ses héritiers, et l'assemblée extraordinaire des cortès mainte»nant investie du pouvoir du gouvernement dans le royaume, » en son nom et sous son autorité, il m'est ordonné de décla>>rer franchement et explicitement que des engagements de » bonne foi ne permettent pas à S. A. R. de recevoir une proposition de paix fondée sur une telle base. »

On concevra facilement qu'il n'y eut pas de réplique à cette réponse. Napoléon a eu tróp đe peine à rénoncer à l'Espagne après les plus grands revers, et lorsqu'une telle résolution lui eût peut-être conservé la couronne, pour le faire au milieu du déploiement des plus grandes forces qu'il eût jamais rassemblées.

Quant au comte de Romanzoff, il répondit que le prince Kourakin avait reçu des instructions qui lui fournissaient les moyens de terminer tous les différends. Cet ambassadeur avait ordre d'insister sur l'évacuation de la Prusse et de la Pomeranie suédoise par les troupes françaises et sur la réduction de la garnison de Dantzick. La Russie promettait en même temps de faire dans le tarif de ses douanes les modifications que la France pourrait desirer pour l'avantage de son commerce; elle consentait aussi à conclure un traité d'échange convenable pour le duché d'Oldenbourg. Des propositions si modérées parurent un outrage à Napoléon. Son ministre ne répondit point au prince Kourakin, qui, au bout de quinze jours d'attente, crut devoir demander ses passe-ports. Alors le duc de Bassano lui écrivit pour savoir s'il avait des pleinspouvoirs. L'ambassadeur répondit qu'il se croyait suffisamment

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» avant; passons le Niémen; portons la guerre » sur son territoire. La seconde guerre de Po»logne sera glorieuse aux armes françaises » comme la première ; mais la paix que nous » conclurons, portera avec elle sa garantie, » et mettra un terme à cette orgueilleuse in» fluence que la Russie a exercée, depuis cin» quante ans, sur les affaires de l'Europe. ss

Était-ce à Napoléon qu'il appartenait de faire un pareil reproche ? Mais il croyait pouvoir tout se permettre, en se voyant à la tête de la

́autorisé à signer une convention fondée sur les bases qu'il avait proposées, et que, d'après la connaissance qu'il avait des intentions de l'empereur son maître, il était persuadé qu'elle serait ratifiée. Cette dernière lettre demeura également sans réponse. Napoléon et son ministre quittèrent Paris, et, le 12 juin,ce dernier fit expédier, de Thorn, les passe-ports que le prince Kourakin avait démandés. Cependant, pour sauver un peu les apparences, on eut recours à une petite finesse diplo matique. On feignit de croire que le prince Kourakin avait beaucoup pris sur lui en demandant ses passe-ports, et on écrivit à l'ambassadeur de France, le comte de Lauriston, pour lui donner ordre de se rendre vers l'empereur Alexandre ou son chancelier; mais en même temps on coupales communications avec la Russie. Alexandre, indigné, refusa de recevoir Lauriston, qui bientôt demanda et obtint aussi ses passe-ports. Napoléon affecta un grand courroux de ce refus, et donna l'ordre de passer le Niémen. Pour nous servir d'une expression qui lui était familière, la fatalité l'entraînait..

plus belle armée qui ait jamais existé. Selon les rapports les plus authentiques, elle consistait en dix corps d'infanterie, de vingt mille hommes chacun, et en trois corps de cavalerie de la même force, ce qui, joint à quarante mille hommes de la garde, à l'artillerie, au génie et aux équipages, formait un total de quatre cent mille combattants, parmi lesquels on comptait trois cent mille Français. Cette armée traînait à sa suite douze cents bouches à feu et plus de dix mille caissons ou voitures de bagages. Les troupes qui la composaient, étaient de la plus grande beauté; presque toutes avaient fait la guerre; et celles qui étaient de nouvelle levée, ne montraient pas moins d'ardeur que les vieilles bandes.

L'armée russe, que l'armée française avait en tête, était divisée en deux parties, désiguées sous les noms de première et de deuxième armées de l'ouest. L'une était sous le commandement du général Barclay de Tolly, et l'autre sous celui du prince Bagration. On ne dit pas quelle en était la force; mais on peut conjecturer qu'elle était bien moindre que celle de l'armée française. Le 25 juin, cette dernière armée tout entière avait passé le Niémen sans avoir éprouvé aucun obs tacle. Elle avait continué sa marche, et en

quatre jours elle était parvenue à Wilna, capitale de la Lithuanie. Elle avait eu déjà beaucoup à souffrir, en traversant un pays 'peu fertile et peu habité. Les pluies avaient rendu les chemins presque impraticables; et ce ne fut qu'avec les plus grands efforts qu'on put transporter l'artillerie et les équipages. Il périt un très grand nombre de chevaux, dont une température humide et chaude putréfia 'bientôt les corps, ce qui occasionna beaucoup de maladies. Enfin les pluies durèrent plusieurs semaines, et firent un mal considérable 'à l'armée.

On trouva affiché sur les murs de Wilna une proclamation que l'empereur Alexandre av ait adressée à ses sujets. Après avoir rappelé tous les efforts qu'il avait faits pour maintenir la paix, ce prince disait : « Il ne nous reste plus, » en invoquant à notre secours le Tout-Puis» sånt, témoin et défenseur de la vérité, qu'à » opposer nos forces aux forces de l'ennemi. H » n'est pas nécessaire de rappeler aux com

mandants, aux chefs des corps et aux sol» dats, leur devoir et leur bravoure; le sang des » valeureux Slavons coule dans leurs veines. 3 Guerriers! vous défendez la religion, la patrie » et la liberté. Je suis avec vous. Dieu est » contre l'agresseur. » Quel contraste entre ce

ton religieux, noble et calme, et la présomption, l'arrogance et la forfanterie qui caractérisaient les discours et les écrits de Napoléon !

Cependant la diète de Varsovie s'était constituée en confédération générale, et avait déclaré le rétablissement du royaume de Pologne. La première démarche de cette assemblée fut d'envoyer des députés vers Napoléon, pour lui demander sa sanction et solliciter sa puissante protection. « Sire, dites le royaume de Pó» logne existé, et ce décret sera pour le monde » l'équivalent de la réalité!» s'écrièrent les ambassadeurs. La position des Polonais peut, jusqu'à un certain point, faire excuser un tel discours; mais quoique Napoléon tie fût pas insensible à la plus grossière flatterie, il fit à la députation une réponse entortillée et ambigue, qui paraît avoir glacé les partisans de l'indépendance de la Pologne. Il dit : « Polo» nais, je penserais et j'agirais comme vous; » j'aurais voté, comme vous, dans l'assemblée » de Varsovie: l'amour de la patrie est la pre» mière vertu de l'homme civilisé..... J'aime » votre nation. Depuis seize ans, j'ai vu vós » soldats à mes côtés, sur les champs d'Italie » comme sur ceux d'Espagne. J'applaudis à » tout ce que vous avez fait. J'autorise tous les » efforts que vous voulez faire. Tout ce qui dé

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