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nion de la Hollande a détruit l'indépendance » des villes anséatiques. » La réunion de ces villes a occasionné, plus tard, celle du pays d'Oldenbourg, dont Napoléon s'empara, quoique le souverain de cet état fût beau-frère de l'empereur de Russie, spoliation non moins imprudente qu'injuste, qui a été une des causes de cette guerre, dont la chute de l'usurpateur a été le résultat.

Une petite république se cachait au pied des Alpes. C'était le Valais, qui était divisé en deux parties, l'une haute et l'autre basse. La partie haute était souveraine, et la partie basse sujette. On prétendit que cela occasionnait des contestations entre les habitants; et pour les faire cesser, Napoléon, semblable au juge de la fable, crut devoir s'emparer du pays. Il reprocha aussi à la république valaisienne. den'avoir pas tenu les engagements qu'elle avait contractés envers lui, lorsqu'il avait fait commencer la route du Simplon. Nous ne recherche rons pas si le reproche était fondé. Le Valais eut donc l'honneur de devenir partie intégrante de l'empire français ; et il lui fut conféré en même temps qu'aux villes anséatiques et à la Hollande. Ce n'eût pas été la peine d'assembler le sénat, pour la réunion seule d'un pays de si peu d'importance, qui reçut naturellement le nom de département du Simplon.

CHAPITRE II.

Campagne de Russie, et incendie de Moscou.

UNE année ne s'était pas encore écoulée, depuis le mariage de Napoléon et de MarieLouise, lorsque cette princesse lui donna un fils. Les flatteurs, dont son père payait si bien la bassesse, promirent à cet enfant les destinées les plus brillantes, et tout, il est vrai, semblait concourir à réaliser leurs présages. Qui eût pu présumer que, dans un court espace de trois ans, cette puissance colossale, que des succès inouïs, joints aux conjonctures les plus favorables, avaient élevée, n'existerait plus que dans le souvenir des hommes?

Avant de passer au récit des événements mémorables qui ont amené cette révolution, jetons un coup d'oeil rapide sur le vaste empire soumis à la domination de Buonaparte, lorsqu'il fut parvenu à son plus haut degré d'accroissement.

L'empire français, proprement dit, s'étendait du nord-est au sud-ouest, depuis Travemunde sur la mer Baltique, jusqu'au pied

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des Pyrénées, et du nord au midi, depuis Dunkerque jusqu'à Terracine, sur les confins du royaume de Naples. Une population de quarante-deux milions d'habitants, doués des qualités les plus propres à créer et à maintenir la prospérité d'un état, couvraient ce vaste territoire, dont la plus grande partie est remar quable, soit par la fertilité du sol, soit par la beauté du climat, soit même par l'une et l'autre réunies. Telle était la base de la puissance de Napoléon, qui régnait immédiatement aussi sur toute la Lombardie, dont la conquête sera toujours son plus beau titre de gloire, et que, de république, il avait également transformée en une monarchie héréditaire. Il possédait, sous le nom de provinces Illyriennes, l'Istrie, la Carniole, la Dalmatie, l'Albanie vénitienne, etc. Sous le titre de médiateur, it tenait dans sa dépendance, la république helvétique, toujours si recommandable par la bravoure et la fidélité de ses guerriers. La confédération du Rhin, formée de l'Allemagne presque tout entière, et dont il s'était déclaré protecteur, lui était plus assujettie encore. A la première réquisition de son ministre, ces mêmes princes allemands qui,autrefois, fournissaient si lentement et avec si peu d'exactitude à leur empereur, de chétifs contingents, met

taient à la disposition de Napoléon, les troupes et les sommes qu'il exigeait d'eux pour l'exécution de ses projets ambitieux. Enfin il avait placé le mari d'une de ses soeurs sur le trône de Naples, et il combattait asseoir Joseph, son frère, sur le trône d'Espagne.

pour

Les diverses parties de l'empire de Napoléon, étaient distribuées de façon, qu'il confinait à la Prusse, au Danemarck, à la Suède, ou du moins à la Pomeranie suédoise, à la Russie, à l'Autriche, et même à la Turquie, seules puissances demeurées indépendantes de droit, mais non toutes de fait, sur le continent de l'Europe. Leur sort même était plus déplorable que celui des états qui faisaient, soit immédiatement, soit médiatement partie de son empire. Il les enchaînait par des traités captieux, dont il interprétait à son gré les stipulations. A l'exception d'une seule, la Turquie, que son éloignement exposait moins à ses coups, il menaçait chacune d'elles du poids accablant de sa puissance, et long-temps il sut les empêcher de se réunir pour lui opposer une résistance dont le succès même eût été douteux. Enfin la population des diverses parties de l'empire napoléonien s'élevait à près de soixante-quatorze millions d'ames, ce qui faisait presque les trois quarts du reste

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de la population de l'Europe, y compris l'Espagne et l'Angleterre. C'est avec toutes les ressources qu'elle lui fournissait, qu'il a commencé son expédition contre la Russie, à laquelle alors il ne restait pas un allié dont elle pût attendre des secours effectifs; c'est avec ces forces immenses qu'il a succombé, vainçu par les éléments, par la constance d'un souverain qu'il s'était flatté d'intimider prompl'héroïsme de tout un peuple qu'aucun sacrifice ne put effrayer pour sauver la patrie.

tement et 9

par

Les hommes clairvoyants jugèrent longtemps d'avance qu'une nouvelle rupture, entre Napoléon et la Russie, était inévitable. Les journaux de Paris, dont l'indiscrétion n'était pas alors le défaut, annonçaient fré¬ quemment que des vaisseaux anglais étaient admis dans les ports russes. C'était signaler, soit à tort, soit avec raison, une infraction aux engagements que la Russie avait pris, d'adhérer strictement au système continental. On alla même jusqu'à insulter quoique sans le nommer, le comte de Tchernitcheff, aide-de-camp de l'empereur Alexandre, qui vint plusieurs fois à Paris avec mission de son souverain. Enfin une mesure prise, au mois de mars 1812, acheva de prou

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