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I abdiqua en faveur de son fils aîné, et, au défaut de celui-ci, en faveur du second. « Mon » frère, dit-il, dans le dans le message du 1er juillet, » par lequel il communiqua cette résolution au » corps législatif, mon frère, quoique très exas» péré contre moi, ne l'est pas contre mes » enfants; certainement il ne détruira pas pour » eux ce qu'il a institué pour eux ; il ne leur » enlevera pas leur héritage, puisqu'il ne trou» vera jamais l'occasion de se plaindre d'un en» fant qui ne pourra parvenir, qu'après tant » d'années, à gouverner par lui-même. La » reine, appelée à la régence, fera tout ce qui » pourra être agréable à l'empereur, mon frère. » Elle y sera plus heureuse que moi, dont les » efforts n'ont jamais réussi... Et qui sait? » estil dit plus loin, «peut-être serais-je le seul » obstacle d'une réconciliation entre la France » et la Hollande. Si cela était, oh! je trouve» rais ma consolation à passer, loin des pre» miers objets de ma plus vive affection, les » restes d'une vie errante et souffrante. ». A peine ce message fut-il envoyé, que Louis quit. ta en secret la Hollande. Il se retira dans les états autrichiens, à Gratz en Styrie, où il vécut d'une chétive pension, dont il avait luimême fixé la quotité. Napoléon toutefois fit décréter, en sa faveur, une rente apanagère

nistre, ce que cet homme était allé faire en Angleterre. La réponse fut l'équivalent d'un aveu, et Napoléon reprit tranquillement : « Ainsi vous faites la guerre et la paix sans » ma participation. » Le lendemain, Fouché fut nommé gouverneur des états romains qui avaient été réunis à l'empire français. C'était un exil dans lequel la haine de Fouché contre le sacerdoce aurait pu être utile à son maître, s'il ne l'avait pas poussée si loin, que cette destination fut bientôt changée contre le gouvernement des provinces Illyriennes.

Le traité par lequel Napoléon s'était fait céder les possessions hollandaises situées sur la rive gauche du Rhin, n'était que le prélude de l'envahissement complet de la Hollande. Louis avait été également forcé, tant par promesses que par menaces, à consentir à l'occupation de ses états par une armée française, et à l'introduction d'une troupe nombreuse de douaniers. Il avait été stipulé, toutefois, que les troupes françaises ne pourraient entrer dans la ville d'Amsterdam; mais, dès le 29 juin, Louis apprit que cette condition allait être violée. Réduit à cette extrémité, il prit un parti qui, s'il ne pouvait sauver la Hollande, lui conservait l'honneur à lui-même.

abdiqua en faveur de son fils aîné, et, au défaut de celui-ci, en faveur du second. « Mon » frère, dit-il, dans le message du 1er juillet, » par lequel il communiqua cette résolution au » corps législatif, mon frère, quoique très exas» péré contre moi, ne l'est pas contre mes » enfants; certainement il ne détruira pas pour » eux ce qu'il a institué pour eux ; il ne leur » enlevera pas leur héritage, puisqu'il ne trou» vera jamais l'occasion de se plaindre d'un en» fant qui ne pourra parvenir, qu'après tant » d'années, à gouverner par lui-même. La » reine, appelée à la régence, fera tout ce qui » pourra être agréable à l'empereur, mon frère. » Elle y sera plus heureuse que moi, dont les » efforts n'ont jamais réussi... Et qui sait? » estil dit plus loin, «peut-être serais-je le seul » obstacle d'une réconciliation entre la France » et la Hollande. Si cela était, oh! je trouve» rais ma consolation à passer, loin des pre» miers objets de ma plus vive affection, les » restes d'une vie errante et souffrante. ». A peine ce message fut-il envoyé, que Louis quit. ta en secret la Hollande. Il se retira dans les états autrichiens, à Gratz en Styrie, où il vécut d'une chétive pension, dont il avait luimême fixé la quotité. Napoléon toutefois fit décréter, en sa faveur, une rente apanagère

de deux millions que s'appropria sa femme qui était loin de partager sa modestie et son désintéressement.

L'abdication de Louis parut surprendre Napoléon. Peut-être desirait-il qu'on lui opposât une résistance qui eût pu justifier aux yeux d'un public complaisant, la conquête de la Hollande; mais il avait l'esprit trop fécond en expédients, pour ne pas en inventer quel ́qu'un, à l'aide duquel il pût exécuter son dessein. D'ailleurs il était toujours entouré d'hommes occupés, sans relâche, à colorer ses invasions. Son ministre des relations extérieures, M. le duc de Cadore, prétendait, dans un rapport qu'il lui adressa, que l'acte d'abdication de Louis n'avait pu se faire sans le consentement de Napoléon, et que par conséquent il était nul. La Hollande devait donc être considérée comme conquise, et être réunie à l'empire. La convenance de cette mesure fat exprimée de la manière la plus naïve par le même ministre. « La Hollande », ditil, « est comme une émanation du territoire » de la France; elle est le complément de l'em» pire. Pour posséder le Rhin tout entier, Votre » Majesté doit aller jusqu'au Zuyderzée. Alors » tous les cours d'eau qui naissent dans la » France, ou qui en baignent la frontière, lui

» appartiennent jusqu'à la mer. Laisser dans des >> mains étrangères le débouché de nos riss vières, c'est, Sire, borner votre puissance >> à une monarchie mal limitée, au lieu d'éle» ver un trône impérial. » Pour invoquer de pareilles maximes au milieu de l'Europe, il faut avoir perdu tout sentiment de pudeur et croire ses contemporains tombés dans le dernier abrutissement.

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Le rapport de M. le duc de Cadore fut suivi d'un décret, daté du 9 juillet 1810, par lequel la Hollande fut réunie à l'empire français dont Amsterdam dut être considérée comme la troisième ville. Quelques mois plus tard, ce décret fut transformé en un projet de sénatus - consulte, qui ordonnait, en même temps, la réunion des villes anséatiques, du Lawenbourg et de divers autres territoires de l'Allemagne septentrionale. On en fit dix départements. Les sénateurs, dont la plupart ne voyaient, dans ces envahissements, qu'un accroissement d'influence et de revenus pour eux-mêmes, s'empressèrent ( le 13 décembre) de les consacrer par leurs suffrages.

M. le duc de Cadore avait dit aussi dans son rapport : « La réunion de la Belgique a » détruit l'indépendance de la Hollande. » Nous nous permettrons d'ajouter : « La réu

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