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« un esprit qui n'était pas partagé par la nation. Ainsi, les décorations, qui, dans le principe, en 1802, avaient failli être repoussées, ou qui, du moins, avaient été accueillies plus que froidement, « furent reçues plus tard avec transport, et enfin, en 1809, on était très-mécontent en Catalogne de n'en point obtenir, quand on savait « les avoir méritées. »>

Bonaparte, conduisant la nation à la conquête du monde, a reçu en échange le sacrifice de toutes ses libertés, l'abandon de tous ses droits, la disposition de toute sa population militaire. Les Français auront, une deuxième fois encore, manifesté qu'on les mène à la servitude en irritant ce desir, ce penchant irrésistible de dominer, qui furent leurs mobiles dans presque toutes leurs grandes guerres. Il pourra dire d'eux :

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J'ai cent fois, dans le cours de ma grandeur passée,
Tenté leur patience et ne l'ai point lassée.

Puisse cette dernière épreuve les désabuser à jamais, leur inspirer l'envie bien plus louable de se rendre heureux chez eux-mêmes, en y cultivant tous les avantages qu'ils y possèdent ! Ils seront toujours assez forts pour repousser le bras de l'étranger, s'ils savent être justes les uns envers les autres, et, de plus, mépriser les rivalités nationales.

1814.

SIXIÈME PERIODE. - Gouvernement royal.

Dans Paris étonné, l'étranger accourut;

Tout périssait, enfin, lorsque Bourbon parut.

(VOLTAIRE.)

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AVRIL

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VRIL 11. Adresse du gouvernement provisoire à l'armée:

Soldats, vous n'êtes plus à Napoléon; mais vous êtes toujours à « la patrie: votre premier serment de fidélité fut pour elle....... « La constitution nouvelle vous assure vos honneurs, vos grades, « vos pensions. Le sénat et le gouvernement provisoire ont reconnu « vos droits. Ils sont sûrs que vous n'oublierez pas vos devoirs. Dès « ce moment, vos souffrances et vos fatigues cessent. Votre gloire « demeure tout entière. La paix vous garantira le prix de vos longs <«< travaux. Quelle était votre destinée sous le gouvernement qui n'est « plus? Trainés des bords du Tage à ceux du Danube, des bords du « Nil à ceux du Dniéper........ vous éleviez, sans intérêt pour la France, une grandeur monstrueuse dont tout le poids retombait « sur vous comme sur tout le reste du monde. Tant de milliers de « braves n'ont été que les instruments et les victimes d'une force « sans prudence, qui voulait fonder un empire sans proportion. Com<<< bien sont morts inconnus, pour augmenter la renommée d'un seul « homme! Ils ne jouissaient pas même de celle qui leur était due. « Leurs familles, à la fin de chaque campagne, ne pouvaient consta<< ter leur fin glorieuse et l'honneur de leurs faits d'armes. Tout est changé. Vous ne périrez plus à cinq cents lieues de la patrie pour « une cause qui n'est pas la sienne. Des princes nés Français ménageront votre sang; car leur sang est le vôtre leurs ancêtres ont gouverné vos ancêtres..... Pourriez vous concevoir quelques « alarmes? Ils admiraient, dans une terre étrangère, les prodiges de la valeur française. Ils l'admiraient, en gémissant que leur re

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« tour fût suspendu par tant d'exploits inutiles...

donc fidèles à votre drapeau....

Restez

12. Monsieur, comte d'Artois, frère de Louis XVI et de Louis XVIII, fait son entrée à Paris. Il y développe le titre et les fonctions de lieutenant-général du royaume, qui lui ont été conférés par le roi Louis XVIII.

13. Arrété du gouvernement provisoire, qui substitue le pavillon blanc et la cocarde blanche au pavillon et à la cocarde tricolores (V. le 9).

14. Décret du sénat qui confère le gouvernement provisoire de la France au comte d'Artois, sous le titre de lieutenant-général du royaume, en attendant que Louis-Stanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la charte constitutionnelle (V. le 6).

16. Convention de Schiarino-Rizzino (près de Mantoue), entre le prince Eugène Beauharnais, vice-roi d'Italie, et le général autrichien Bellegarde. Les troupes françaises rentreront dans les limites de l'ancienne France. Elles sont fortes de quarante mille hommes, dont vingt-cinq mille sous les armes, avec trois cent soixante pièces d'artillerie. Les troupes italiennes continueront d'occuper tous les pays qui ne sont pas au pouvoir des souverains alliés.

L'armée franco-italienne a contenu', jusqu'à ce jour, l'armée autrichienne, malgré la défection de Murat ( V. 6 — 11 janvier), le soulèvement des peuples de la moyenne Italie, et les débarquements opérés par les Anglais sur les côtes de la Méditerranée.

Entrevue, au petit Trianon, de l'empereur d'Autriche ( François Ier) avec l'impératrice (Marie-Louise) sa fille. Le départ de cette princesse pour Vienne y est déterminé.

18. Le maréchal Soult, établi avec sa brave armée sur les limites des départements de la Haute-Garonne, de l'Aude et de l'Arriége, conclut avec Wellington un armistice entre les armées françaises des Pyrénées et l'armée anglo-espagnole.

20. Départ de Napoléon de Fontainebleau pour l'ile d'Elbe, sa résidence future, suivant le traité de Paris, du 11.

Entrée solennelle de Louis XVIII à Londres; il reçoit les plus grands honneurs, en qualité de roi de France.

23. Conventions signées à Paris, entre Monsieur, comte d'Artois, 'une part; les puissances alliées, d'autre part.

Art. 1. Toutes hostilités, sur terre et sur mer, sont suspendues entre la France et les puissances alliées. 2. Elles feront évacuer par leurs armées le territoire français, tel qu'il se trouvait le 1er jan

vier 1792, à mesure que les places occupées encore, hors de ces limites, par les troupes françaises, seront évacuées et remises aux alliés. 3. Les places ci-dessus désignées seront évacuées dans des délais qui seront déterminés de manière à ce que la remise totale puisse être effectuée au 1er juin prochain. Les garnisons sortiront avec armes et bagages, et pourront emmener l'artillerie de campagne, dans la proportion de trois pièces par chaque millier d'hommes, les malades et blessés y compris. La dotation des forteresses, et tout ce qui n'est pas propriété particulière, sera remis, EN ENTIER, aux alliés. (Dans la dotation sont compris les dépôts d'artillerie et les munitions.) Les garnisons rentreront en France. Le blocus des places fortes en France sera levé sur-le-champ par les armées alliées. Les flottes et les bâtiments de la France demeureront dans leur situation respective. 4. Le sort des arsenaux et des vaisseaux de guerre, armés et non armés, qui se trouvent dans les places maritimes remises par la France, sera réglé par le traité de paix définitif ( V. l'art. 15 du traité du 30 mai).7. De part et d'autre, les prisonniers, les ôtages, seront immédiatement renvoyés dans leurs pays respectifs, sans rançon et sans échange. - 8. Il sera fait immédiatement remise, par les co-belligérants, de l'administration des départements ou villes, actuellement occupés par leurs forces, aux magistrats nommés par le gouvernement provisoire du roi. Les réquisitions militaires

cesseront aussitót.

Les stipulations de ce traité, nécessaire pour amener le départ des armées confédérées et mettre un terme aux réquisitions et au régime oppresseur de leurs généraux; ces stipulations, moins onéreuses et moins insultantes néanmoins que les conditions de l'article 6 de l'ultimatum prescrit à Châtillon (V. 17 février, premier article), nous dessaisissent de cinquante- une places fortifiées ou forts occupés par nos troupes au-delà des limites de l'ancienne France, dont plusieurs n'auraient pas été rendus aux troupes alliées sans de longs efforts. Nous abandonnons un matériel immense, de grands dépôts de toutes sortes d'effets militaires; douze mille bouches à feu, dont onze mille en bronze. Ces pertes, en y comprenant trente-un vaisseaux de haut rang, douze frégates, remis, en exécution de l'article 15 du traité du 30 mai suivant, pour le tiers des objets de cette nature; ces pertes ne sauraient être évaluées au-dessous de deux cent soixante millions de francs. Ainsi le résultat de vingt années de travaux s'évanouit en un jour. Le fruit de tant de combats, de tant de hauts faits d'armes, de tant de sacrifices, échappe à la France abattue.

24. Louis XVIII débarque à Calais. Il a quitté la France le 22 juin 1791, à ce jour même où Louis XVI fut arrêté à Varennes, n'ayant consenti à s'en séparer que parce qu'il ne pouvait plus l'aider à soutenir le poids des factions, et qu'il espérait, en outre, le rejoindre à Montmédi, où la personne du roi devait être en sûreté, et sa volonté libre ( V. 26 juin 1791).

27. Traité de Paris, par lequel les empereurs d'Autriche, de Russie, le roi de Prusse, conformément au traité du 11, reconnaissent la souveraineté de l'île d'Elbe dans la personne de Napoléon, et déterminent que sa famille possédera la souveraineté des duchés de Parme et de Plaisance. L'Angleterre accédera à ce traité.

29. Une députation du corps législatif complimente le roi à Compiègne. .Venez, descendant de tant de rois, montez sur " ce trône où nos pères placèrent autrefois votre illustre famille..... « Votre majesté ne peut rentrer que dans l'exercice des droits qui « suffisent à l'autorité royale; l'exécution de la volonté générale, « confiée à ses paternelles mains, n'en deviendra que plus respectable << et plus assurée...

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Mai 2. Déclaration du roi donnée à Saint-Ouen, près de Paris.

« RAPPELÉ par l'amour de notre peuple au trône de nos pères, « éclairé par les malheurs de la nation que nous sommes destiné à gouverner, notre première pensée est d'invoquer cette confiance mutuelle, si nécessaire à notre repos, à son bonheur. Après avoir lu attentivement le plan de constitution proposé par le sénat, dans « sa séance du 6 avril dernier, nous avons reconnu que les bases en << étaient bonnes, mais qu'un grand nombre d'articles portant l'em«<preinte de la précipitation avec laquelle ils ont été rédigés, ils ne peuvent, dans leur forme actuelle, devenir lois fondamentales de « l'état. Résolu d'adopter une constitution libérale, voulant qu'elle « soit sagement combinée, et ne pouvant en accepter une qu'il est indispensable de rectifier, nous convoquerons le sénat et le corps législatif, nous engageant à mettre sous leurs yeux le travail que << nous aurons fait avec une commission choisie dans le sein de ces « deux corps, et à donner pour base à cette constitution les garanties << suivantes : LE GOUVERNEMENT REPRÉSENTATIF DIVISÉ EN DEUX CORPS, « L'IMPÔT LIBREMENT CONSENTI, LA LIBERTÉ PUBLIQUE ET INDividuelle, « LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, LA LIBERTÉ DES CULTES, LES PROPRIÉTÉS « INVIOLABLES ET SACRÉES, LA VENTE DES BIENS NATIONAUX IRRÉVO« CARLE, LES MINISTRES RESPONSABLES, LES JUGES INAMOVIBLES ET LE a POUVOIR JUDICIAIRE INDÉPENDANT, LA DETTE PUBLIQUE GARANTIE, LA

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