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et de résolution. Aucune des trois autres guerres de l'Autriche, ni la guerre prussienne, ni la guerre russe, ne saurait se comparer cette dernière guerre, pour l'équilibre de la fortune à la campagne qui finit à Znaïm. Il y a même eu un instant où la bravoure et la force des deux armées ont pu se contrebalancer. Un degré de plus d'énergie dans le conseil autrichien, un degré de plus d'audace dans le chef qui avait eu le temps de se porter, avec avantage, à la droite du Danube, sur le flanc de l'armée ennemie, soit par Krems, soit par Presbourg; et le vainqueur enveloppé de toutes parts, saisi jusqu'aux points les plus éloignés de sa domination, succombait sous l'indignation universelle. Mais à ce jour, devant Znaïm, l'occasion a fui, et l'armistice peut être une ressource, du moins un palliatif. L'incohérence des plans entre les puissances, ouvertement ou secrètement coalisées; l'excessive rapidité des mouvements offensifs de Napoléon; l'admirable constance de ses troupes, déconcertant la politique temporisante et la timide tartique du cabinet autrichien, ont privé ce cabinet de chances favorables qui, deux mois auparavant, semblaient infaillibles. On dirait que la Providence refuse au conseil de Vienne le talent de saisir les conjonctures opportunes pour la délivrance de l'Europe, de même qu'elle se plaît à laisser encore aux Français le temps de revenir de l'aveugle confiance qu'ils ont mise dans le destructeur de leur liberté, qui fait d'eux des instruments de ravage et d'oppression.

13. Décret impérial imposant des contributions de guerre sur les provinces conquises de la monarchie autrichienne; total, deux cent trente-sept millions huit cent soixante mille francs.

14. Les Autrichiens rendent Cracovie aux troupes polonaises. Colonies. Les Anglais s'emparent des établissements français au Sénégal.

Les généraux Oudinot, Marmont, Macdonald, dont les talents ont brillé d'un nouvel éclat dans cette campagne, sont créés maréchaux.

28. Bataille de Talavera-la-Reyna (sur le Tage, à vingt-cinq lieues sud-ouest de Madrid). Arthur Wellesley (Wellington) qui se porte sur Madrid, est attaqué par le maréchal Victor. Il le repousse, lui fait essuyer une perte assez considérable en tués ou blessés, et se rend maître de quelques pièces de canon. Le général anglais avoue la perte de six mille des siens, en se plaignant à son gouvernement de ce que ses auxiliaires espagnols, ne se trouvant pas eux-mêmes attaqués, n'ont pris aucune part à l'action. Cet échec est l'effet de

l'impéritie du soi-disant roi Joseph, qui, jaloux de se signaler, donne l'ordre d'attaquer avec des troupes numériquement plus faibles, et avant la jonction du maréchal Soult qui commande en chef une forte armée, ayant sous ses ordres, les maréchaux Ney, Mortier. Le mentor de Joseph est le maréchal Jourdan, chef de son état-major royal. - Néanmoins le général anglais ne tardera pas à quitter l'offensive, et à se retirer en Portugal, pour éviter le maréchal Soult.

29-31. Expédition dans l'Escaut. Dix-sept mille hommes, formant l'avant-garde de la plus nombreuse et de la plus formidable expédition qui soit jamais partie des ports britanniques (V. 24 décembre), paraissent à l'embouchure de ce fleuve, s'emparent de Middelbourg, de Terver, du fort de Batz, et se portent sur Flessingue.

Août 8. Combat d'Arzobispo ( sur le Tage, trois lieues ouest de Talavera-la-Reyna). Le maréchal Soult, secondé du maréchal Mortier, défait les Espagnols, et s'empare de trente pièces d'artillerie; avantage inutile, par les mauvaises dispositions qu'ordonne Joseph qui se plait à croire, qu'en lui conférant le titre de roi, Napoléon lui transmit son génie militaire.

15. Reddition de Flessingue, livré aux Anglais (V. 29 juillet ), par le général Monnet, après un bombardement de trente-six heures seulement; la place étant défendue par plus de quatre mille hommes, approvisionnée pour plusieurs mois, et l'ennemi se trouvant encore à la distance de quatre cents toises. - Le général Monnet, traduit devant un conseil de guerre, sera jugé coupable par la mollesse de sa défense.

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Octobre 5. Sénatus-consulte qui met à la disposition du gouvernement trente-six mille conscrits, pris dans les classes de 1806, 7, 8, 9 et 10.

14. Traité de paix signé a VIENNE, entre la France et l'Autriche. -L'Autriche cède, en faveur des souverains de la confédération du Rhin, Salsbourg, Bergtolsgaden, avec une partie de la haute Autriche. Elle cède à Napoléon Gorice, Montefalcone, Trieste, le cercle de Villach en Carinthie, et tous les pays situés à la droite de la Save, jusqu'à la frontière de la Croatie turque. Elle cède au grand-duché de Warsovie toute la Gallicie occidentale avec Cracovie, ainsi que le cercle de Zamosc dans la Gallicie orientale. Elle cède enfin à la Russie un territoire renfermant une population de quatre cent mille ames, pris dans la partie la plus orientale de la Gallicie. L'empereur d'Autriche reconnaît tous les changements survenus ou qui pour

raient survenir en Espagne, en Portugal, en Italie; il adhère au systême prohibitif adopté par la France et la Russie, à l'égard de l'Angleterre, pendant la guerre maritime actuelle, et s'engage à cesser toute relation commerciale avec l'ennemi du continent.

14. Décret impérial rendu à Schoenbrunn (une lieue ouest de Vienne), portant réunion des pays cédés à la France par le traité de ce jour, plus la Dalmatie, en un seul corps, sous la dénomination de Provinces illyriennes.

25. Marine Française.

Le contre - amiral anglais Martin oblige une escadre française de trois vaisseaux et deux frégates, commandée par le contre-amiral Baudin, de s'échouer sur les côtes du département de l'Hérault, et de mettre le feu à deux de ses vaisseaux.

Le convoi escorté par cette escadre se refugie dans la baie de Roses. Il y sera pris ou détruit par l'ennemi.

Novembre 19. Bataille d'Ocana (près d'Aranjuez). La principale armée des insurgés d'Espagne, forte de cinquante mille hommes, est détruite ou mise en déroute par le maréchal Mortier, à la tête de vingt-cinq mille Français. Cette victoire décide l'invasion de l'Andalousie, ouverte depuis l'abandon des défilés de la Sierra - Mo

rena.

20. Évacuation de Vienne par les Français (V. 13 mai).

28. Combat d'Alba de Tormès (cinq lieues sud-est de Salamanque). Le général Kellermann avec quelques régiments de cavalerie, met en déroute une nombreuse armée d'insurgés, et s'empare de quinze pièces de canon.

Décembre 1. Prise de Gironne (Catalogne), par le maréchal Augereau, après un siége de cinq mois que le général Gouvion-SaintCyr a conduit jusqu'à la fin. On y trouve deux cents pièces de

canon.

16. Sénatus-consulte portant dissolution du mariage de Napoléon, avec Joséphine Tascher de la Pagerie, mère du prince Eugène Beauharnais, vice-roi d'Italie. Cet acte est rendu par le sénat-conservateur (V. 18 janvier 1810, premier article. ).

23. Retour du roi de Prusse à Berlin, après trois ans d'absence. 24. Expédition de l'Escaut. Les Anglais ayant démoli les arsenaux et les chantiers de Flessingue (V. 15 août ), évacuent cette place, et se rembarquent, terminant de la sorte une tentative honteuse pour leurs armes, et si tardivement faite qu'elle n'a pu prévenir ou atténuer les désastres de l'Autriche, et n'a produit qu'une très faible diversion dans les affaires d'Espagne. Un armement de

sept cents voiles, dont cent vaisseaux de guerre, avec plus de quatre-vingt mille hommes en état de combattre sur terre ou sur mer; un armement fait à des frais énormes, aboutit à ce misérable résultat. C'est au maréchal Bernadotte qu'on doit les premières mesures de conservation des établissements maritimes d'Anvers.

1810.

Janvier 6. Systéme continental.

Traité de paix entre la France et la Suède, signé à Paris. - La Poméranie suédoise et l'île de Rugen sont rendus à la Suède qui, adhérant entièrement à la politique de la France, interdit l'entrée de ses ports au commerce anglais.

18. Sentence de l'officialité diocésaine de Paris, déclarant la nullité, quant au lien spirituel, du mariage de l'empereur Napoléon, avec l'impératrice Joséphine (V. 16 décembre 1809). L'officialité métropolitaine confirmera cette sentence.

18. Le maréchal Oudinot, commandant une armée française, déclare, de son quartier-général de Bréda, que l'empereur Napoléon lui ordonne de prendre possession des pays situés entre la Meuse et l'Escaut.

24. Systéme continental. Déclaration de Napoléon contre l'administration de la Hollande, accusée de faire, des ports bataves, les entrepôts du commerce anglais (V. 1er juillet.)

Février 2. Occupation de Séville, siége de la junte suprême des insurgés espagnols, point central de leurs forces, et dépôt général de leurs arinées (maréchal Soult ). La junte se refugie à Cadix. — A ce jour, Alicante et Carthagène sont, avec Cadix et l'île de Léon, les seuls points où n'ont pas pénétré les armes françaises.

6. Reddition de la Guadeloupe aux Anglais. Le général Ernouf, capitaine-général, accusé d'abus de pouvoir, de concussions et de trahison, sera mis en jugement. Diverses circonstances, en ayant suspendu les informations et la poursuite, il demandera et obtiendra une ordonnance de Louis XVIII, le 25 juillet 1814, laquelle exprimant la volonté d'user d'indulgence envers un officier-général qui a ren« du d'utiles services à la patrie », enjoint « de ne donner aucune a suite à la procédure ».

7. Convention de mariage entre l'empereur Napoléon et l'archiduchesse Marie-Louise, fille de François Ier, empereur d'Autriche (V. 18 janvier, premier article ).

La nécessité de sauver ce qui survit de la puissance autrichienne,

mutilée par des guerres et des traités également funestes, a conduit le chef d'une maison altière, à conclure un mariage qui n'est pas même morganatique. Le faible monarque ne saurait garantir ses fron. tières, ouvertes de toutes parts, qu'au moyen d'une étroite union avec son formidable voisin. Il ne peut recréer ses forces intérieures; car, tant que la sécurité de ses états restera menacée de la sorte, il lui sera impossible de relever ses finances abîmées (V. 14 octobre 1809). Il se soumet. Il attend de sa condescendance envers le grand empereur d'Occident, quelques reflets de gloire et de bonheur, ou du moins la restitution de quelques lambeaux de ses anciennes possessions en Pologne, en Allemagne, en Italie, en Illyrie. Cette monarchie maladive, mais fidèle à ses traditions, espère beaucoup du temps et de cette froide dissimulation, dont le cabinet de Vienne possède tout le secret; et dont, par exemple, le prince de Kaunitz fit un si profitable usage, en déterminant l'auguste Marie-Thérèse à flatter la courtisanne Pompadour. L'intimité des nouvelles relations déguisera les mystères de la politique, jusqu'à ce que la fortune, ayant pitié de l'Autriche, lui jette un dé favorable qu'elle n'ait que la peine de relever (V. 9 septembre, 3 octobre 1813).

Napoléon est parvenu à ce point de sa carrière, où l'affermissement de ce qu'on possède devient plus à-propos qu'une continuité des mêmes efforts pour acquérir encore. Le lien qu'il forme avec la première maison de la chrétienté donne, aux yeux de la nation française et du monde entier, un tel degré de solidité et de perfection à l'édifice de sa grandeur, que de nouveaux projets d'agrandissement ne peuvent que l'affaiblir et l'ébranler. Ce que la France, l'Europe, tant de nations foulées et réduites au désespoir, demandent au ciel, une saine politique le prescrit, comme loi de sa propre conservation, au monarque tant de fois couronné par la victoire. Mais cette grande alliance ne fera qu'irriter son ambition. Il fatiguera son génie, en cherchant toujours à dépasser la hauteur de la plus haute destinée depuis Charlemagne; et cet évènement, qui semble consolider son 'rang, comptera parmi les causes de sa perte. Pensant n'avoir désormais rien à redouter du côté de l'Allemagne, il ne mettra plus de bornes à ses projets d'agrandissement.

7. Clôture du corps législatif. — Le président Fontanes, le plus disert des orateurs qui ont prodigué la louange à Napoléon, fait entendre les paroles suivantes : « On a souvent nommé

<«<les rois d'illustres ingrats; on a dit, non sans quelque raison, qu'ils

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mettaient trop tôt en oubli le dévouement de leurs sujets, et que,

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