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5. Prise de Roses, place maritime très-importante en Catalogne. Elle se rend après un mois de siége et dix-sept jours de tranchée ouverte, au général Gouvion Saint-Cyr, commandant un corps venu d'Italie. On y recueille soixante canons de bronze et une quantité considérable de projectiles.

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7. Proclamation de Napoléon, émise à Madrid.— Il annonce son dessein de traiter l'Espagne en pays conquis, si elle persiste à ne pas reconnaître le roi Joseph. Je mettrai alors la couronne d'Espagne sur ma tête, et je saurai la faire respecter des méchants; « car Dieu m'a donné la force et la volonté nécessaires pour sur<< monter tous les obstacles. Ses menaces, pour si insidieuses ou si violentes qu'elles soient, trouveront les Espagnols inébranlables. Ceux qui sont hors d'état de résister, apportent leur soumission en conservant le dessein de trahir.

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15. Réponse de Napoléon à la députation de la ville de Madrid, qui vient le remercier du pardon qu'il daigne accorder.

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« J'ai satisfait à ce que je devais à moi et à ma nation, la part de la vengeance est faite..... ... Les armées anglaises! je les chasserai de la péninsule.. Il n'est aucun obstacle capable de

<< retarder long-temps l'exécution de mes volontés....... Les Bour « bons ne peuvent plus régner en Europe. . . . . . . Aucune puissance « ne peut exister sur le continent, influencée par l'Angleterre. S'il « en est qui le desirent, leur desir est insensé et produira tôt ou tard « leur ruine... Il me serait facile et je serais obligé de

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gouverner l'Espagne, en y établissant autant de vice-rois qu'il y a de provinces. Cependant je ne refuse pas de céder mes droits de conquéte au roi et de l'établir dans Madrid, si. ....... Vos neveux

« me béniront comme votre régénérateur, ils placeront au nombre « des jours mémorables, ceux où j'ai paru parmi vous; et de ces « jours, datera la prospérité de l'Espagne. Voilà, monsieur le corregidor, ma pensée tout entière.

16. Combat de Cardeden ou de Llinas ( neuf lieues nord de Barcelone). — Le général Gouvion-Saint-Cyr, commandant en Catalogne, défait complètement un corps espagnol beaucoup plus fort en nombre; les Français, sans cartouches et même sans pièces d'artillerie, attaquent à la baïonnette.

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21. Combat sur le Llobregat, à San-Felice et à Molino-del-Rey (deux lienes nord-ouest de Barcelone ), livré par le général Gouvion-Saint-Cyr à une nombreuse armée espagnole qui, mise en déroute, perd toute son artillerie avec des magasins considérables de munitions.

26. Promulgation des derniers articles du Code d'instruction criminelle. On ne sait que trop qu'il contient une foule de dispositions aussi favorables au despotisme, qu'attentoires à la liberté individuelle.

1809.

Janvier 3. Combat de Priéros ( une lieue est de Villafranca, province de Léon, confins de la Galice). Les forces anglaises ayant décidé l'évacuation du Portugal (V. 21— -30 août 1808), sont entrées en Espagne, à la fin de septembre. Mais, apprenant le résultat de l'affaire de Tudéla et de la prise de Madrid ( 23 novembre, 4 décembre), et que Napoléon s'avance pour les séparer des bords de la mer, Moore leur commandant se dirige vers les côtes de la Galice, à marches forcées, en trois colonnes, sur Astorga, sur Zamora et sur Léon et Oviedo. Leur arrière-garde est défaite par le maréchal Soult. Une division espagnole met bas les armes (V. 16-19).

12. Les Espagnols de l'Amérique du sud, joints aux Portugais du Brésil, se rendent maîtres de Cayenne et de la Guyane française. Cette colonie leur est rendue par son chef Victor Hugues, qui, après s'être signalé comme un des plus sanguinaires jacobins, se conduit en militaire des plus lâches.

13. Combat de Taraçona (près d'Aranjuez). —Le maréchal Victor détruit un corps d'armée espagnol, échappé de Tudéla (V. 23 novembre 1808).

14. Traité d'alliance entre le roi d'Angleterre et les insurgés espagnols.

1619. Combat de la Corogne (V. le 3). Les Anglais sont complètement défaits par le maréchal Soult. Le commandant en chef Moore et deux autres généraux périssent sur le champ de bataille; le commandant en second Baird est grièvement blessé. Les Anglais se rembarquent précipitamment. La place capitule.

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27. Prise du Ferrol par les troupes du maréchal Soult. trouve seize cents pièces de canon, d'immenses magasins, huit vaisseaux, trois frégates et plusieurs petits bâtiments.

30. Débarquement des Anglais à la Martinique (V. 24 février ). Février 21. Prise de Saragoce, capitale de l'Aragon, après huit mois d'investissement on d'attaques interrompues, vingt-huit jours de tranchée ouverte pour entrer dans la place, et vingt-trois autres jours de combats de maison en maison. Cette grande ville, sans fortifications régulières, ou permanentes, est défendue par de nom

breuses bandes récemment levées, et par sa population entière. Les moines, donnant l'exemple de la plus obstinée défense et du plus féroce courage, entraînent la perte de quarante mille individus, hommes, femmes, enfants, victimes du sentiment qui les excite contre l'ennemi de leur pays, aussi-bien que de leur aveugle confiance dans les miracles de leurs saints. Cependant l'humanité du digne guerrier qui conduit le siége, du brave maréchal Lannes, essaya de tous les moyens d'épargner le sang et les souffrances de ces malheureux, dont l'extrême opiniâtreté rappelle les siéges de Numance, de Sagonte, de Calahorra. On est confondu de retrouver, après vingt siècles, cette brûlante énergie, cette indomptable persévérance dans les habitants de l'Espagne.

Les vainqueurs de Saragoce, ne foulant que des ruines embrasées, gémissent sur ces horribles désastres; mais celui qui dispose arbitrairement de leur courage, l'ambitieux Napoléon n'y verra que l'effet d'une guerre animée; il n'apercevra pas, dans cette inébranlable volonté de résistance, un premier obstacle à ses dessein's sur l'univers. Il voudra toujours confondre l'Espagnol à demi civilisé, avec l'Italien dégradé par l'abus de la civilisation. Jusqu'à ce jour, toutes les nations du continent se sont prosternées devant les invincibles phalanges françaises. Mais ce peuple, si long-temps allié fidèle et soumis, vassal patient et dévoué de la France, à la vue du joug humiliant qu'on lui montre, court aux armes et combat pour sa primitive indépendance. Abandonné de son gouvernement, il n'envisage aucun risque, ou plutôt il les affronte tous, transporté qu'il est par la soif de la vengeance. Il a juré la confusion de son oppresseur; et c'est à ce serment que le monde la devra, plus qu'aux frimats du nord, plus qu'à la confédération des Germains et des Slaves; bien plus encore qu'à l'or et à la politique de la GrandeBretagne.

24. Reddition de la Martinique. Les Anglais, débarqués le 30 janvier, deviennent maîtres de cette colonie, à la suite d'une capitulation signée par le vice-amiral Villaret-Joyeuse. Deux mille deux cents prisonniers.

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25. Combat de Vals ( trois lieues nord de Tarragone). — Le général Gouvion-Saint-Cyr, ayant sous lui le général Souham, met en déroute, après un combat long et meurtrier, un corps de troupes espagnoles, et s'empare de toute leur artillerie. Les Français n'ont fait usage que de la baïonnette.

Mars 1. Systéme continental. Acte du congrès américain

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prohibant les relations de commerce entre les États-Unis et la GrandeBretagne ou la France, jusqu'à ce que l'une ou l'autre de ces deux puissances révoque et modifie ses décrets (V. 21 novembre 1806, deuxième article; 11 novembre, 17 et 18 décembre 1807) de manière à cesser de violer la neutralité des États-Unis.

12. Deuxième expédition de Portugal. Prise de Chaves (quinze lieues ouest de Bragance, en Portugal).—Le maréchal Soult y trouve beaucoup de munitions et d'artillerie.

13. Révolution en Suède. Le jeune roi Gustave - Adolphe IV, entraîné par cette fougueuse obstination qui rendit si bizarre la conduite de plusieurs de ses prédécesseurs, a porté au dernier degré le mécontentement d'une nation éclairée autant que généreuse, chez laquelle le simple paysan connaît la mesure de ses devoirs et l'étendue de ses droits. Ce prince, sourd aux plus sages conseils, insensible aux prières, s'irrite, et va percer de son épée ceux mêmes qui le supplient de mettre un terme aux calamités du royaume. Désarmé par un Suédois des plus distingués, il en reçoit cet avis: Sire, votre

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épée vous a été donnée pour la tirer contre les ennemis de la patrie, <«<et non contre les vrais patriotes qui ne veulent que votre bonheur « et celui de la Suède. » Le roi est arrêté, mais traité avec tous les égards convenables. Le duc de Sudermanie, son oncle, se met à la tête du gouvernement ( V. 29 mars, deuxième article ).

Deuxième expédition en Portugal. Combat de Lanhozo ( sous Braga ) livré par le maréchal Soult aux Portugais qui succombent après une résistance opiniâtre.

28. Bataille de Medelin ( six lieues est de Merida, Estramadure). Le maréchal Victor défait complètement les Espagnols. Les généraux de cavalerie Lasalle, la Tour-Maubourg, Bordesoult, se distinguent. Le lendemain, les avant-postes français arrivent sur Badajoz.

29. Deuxième expédition en Portugal.-Bataille et prise d'Oporto. - Le maréchal Soult défait complètement les forces portugaises du nord du Portugal, commandées par l'évêque de cette ville, avec perte pour eux de plus de vingt mille hommes tués ou noyés. On trouve, dans les lignes nouvellement formées, deux cents pièces d'artillerie. Révolution de Suède. Gustave-Adolphe IV abdique la couronne Persuadé que nous ne pouvons

(V. 13 mars).

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plus continuer nos fonctions royales, ni maintenir l'ordre et la tranquillité dans ce royaume, d'une manière digne de nous et de nos sujets, nous nous faisons un devoir sacré de renoncer, par le pré

«sent acte, volontairement et par notre propre motif, à nos fonctions royales, afin de consacrer le reste de nos jours à la gloire de Dieu.

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« Nous souhaitons à tous nos sujets la grace et la bénédiction de Dieu, pour un avenir plus heureux pour eux et leurs descendants. Oui, craignez Dieu, et honorez le roi! En foi de quoi, nous avons écrit la présente de notre propre main (V. 10 mai). »

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Avril 9. CINQUIÈME COALITION CONTINENTALE. ' — Les Autrichiens passent l'Inn à Braunau et à Scharding, la Salza à Burghausen ; l'archiduc Charles, conduisant leur principale armée, déclare au commandant des troupes françaises, stationnées en Bavière, qu'il se porte en avant, et qu'il traitera comme ennemis tous ceux qui résisteront.

L'Autriche, déchue de son rang en Europe, privée de sa domination sur l'Allemagne, se trouve encore moins humiliée de ses nombreuses défaites, que de l'arrogance du vainqueur. Réduite à craindre, pour son existence, depuis qu'elle n'est plus que puissance de second ordre, elle épie, dans une humble et silencieuse attitude, l'occasion d'assurer au moins l'intégrité de ses états actuels. D'ailleurs, on sait bien que cette puissance, infatigable dans sa persévérance, immuable dans sa politique, n'abandonna ni n'altéra jamais aucun de ses plans d'agrandissement, de quelques terribles coups dont la fortune l'ait accablée. Marchant à pas lents et continus, à travers les siècles, elle reprend obstinément le sentier dont on la fit sortir; elle le suit sans dévier, sans se distraire, semblable au plus patient des animaux domestiques.

Elle s'irrite pourtant aujourd'hui; elle arme, elle ouvre la lice, parce que la résistance soutenue du peuple espagnol lui montre qu'il n'est pas impossible d'ébranler la force du géant. La pauvreté de ce cabinet trouve des subsides à Londres; sa faiblesse espère trouver un appui à Pétersbourg. Mais l'orgueil militaire du conseil aulique lui tend des piéges cette fois-ci encore; il ne cesse de s'abuser sur les talents de ses capitaines, comme sur l'excellence de ses troupes. Chose étrange! l'Autriche qui, depuis Maximilien 1er, à la fin du quinzième siècle, a désolé l'Europe par ses armes, autant que par sa politique, n'aurait pas à citer un seul guerrier, si Daun n'avait enfin paru au milieu du dix-huitième siècle : car Merci était Lorrain; Montecuculli, Italien; Eugène, Français; Lascy et Laudhon virent le jour en Livonie; et Tilly, le célèbre rival de Gustave - Adolphe, avait pris naissance et servi en Bavière. Dans le cours de ces anciennes guerres, pendant plus de trois cents ans, la capitale de l'Autriche a été sauvée

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