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chances de la guerre. La paix est le vœu de mon cœur......

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Je conjure V. M. de ne pas se refuser au bonheur de donner elle«< même la paix au monde. Qu'elle ne laisse pas cette douce satis«faction à ses enfants.... Une coalition ne fera jamais « qu'accroître la prépondérance et la grandeur continentale de la a France........ » .» Le ministre anglais répond à M. Talleyrand, ministre de l'empereur: ..... S. M. est persuadée que <«< le but de la paix ne peut être atteint que par des engagements qui « puissent en même temps pourvoir à la sûreté et à la tranquillité à - venir de l'Europe, et prévenir le renouvellement des dangers et des malheurs dans lesquels elle s'est trouvée enveloppée. S. M. « sent qu'il lui est impossible de répondre plus particulièrement à l'ouverture qui lui a été faite, jusqu'à ce qu'elle ait eu le temps de communiquer avec les puissances du continent......

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17. Loi ordonnant la levée de soixante mille conscrits de l'an XIV commençant au 22 septembre 1805,

29. Le gouvernement adopte le projet de construction d'une ville dans le département de la Vendée. —Elle s'y élevera, les années suivantes, sur les ruines de la Roche-sur-Yon, et en deviendra le chef-lieu. Son nom primitif de Napoléon sera changé, à l'arrivée de Louis XVIII ( 1814 ), en celui de Bourbon-Vendée.

Février 28. L'escadre sortie de Rochefort (V. 11 janvier), ayant débarqué des armes et des munitions à la Martinique, aborde, le 23, aux Roseaux, chef-lieu de l'île anglaise de la Dominique. Les troupes commandées par le général Joseph Lagrange opèrent une descente, et prennent la plus grande partie de la garnison et de l'artillerie. Tous les magasins, tous les bâtiments mouillés dans le port étant aussi détruits et enlevés, l'escadre appareille.

Mars 8. L'escadre partie de Rochefort (V. 11 janvier, 28 février) ravitaille la Guadeloupe.

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18. L'empereur Napoléon se rend au sénat, et fait connaître qu'il accepte la couronne royale d'Italie, d'après le vœu mauifesté par la république italienne : « De tant de provinces conquises, nous n'avons gardé que ce qui était nécessaire pour nous « maintenir au même point de considération et de puissance où a toujours été la France....... Le génie du mal cherchera en vain des prétextes pour mettre le continent en guerre. Ce qui a été réuni à notre empire par les lois constitutionnelles de l'état, y « restera réuni. Aucune nouvelle puissance n'y sera incorporée. Mais << les lois de la république batave, l'acte de médiation des dix-neuf

« cantons suisses, et ce premier statut du royaume d'Italie, seront - constamment sous la protection de notre couronne; et nous ne souffrirons jamais qu'il y soit porté atteinte. DANS TOUTES LES

« CIRCONSTANCES ET DANS TOUTES LES OCCASIONS, NOUS MONTRERONS

« LA MÊME MODÉRATION; et nous espérons que notre peuple n'aura • plus besoin de déployer ce courage et cette énergie qu'il a toujours « montrés pour défendre ses légitimes droits. »

Avril 5. Le pape Pie VII quitte la capitale de l'empire français pour retourner dans ses états (V. 2 décembre 1804).

La cour ecclésiastique repasse les monts avec la douleur, si poignante pour des ames italiennes, d'avoir été vaincue dans l'art de la dissimulation. Elle avait compté sur le rétablissement de ses anciens domaines, des trois légations cédées à Tolentino (V. 19 février 1797). Elle avait épuisé tous les trésors apostoliques, dans l'espoir de cette remise. Le voyage n'avait été déterminé que dans ce but politique. Le séjour à Paris a été prolongé quatre mois entiers. Ce but manqué, il ne reste, aux yeux de l'Europe, que la démarche ellemême.

8. Traité de Pétersbourg, entre la Grande-Bretagne et la Russie. - L'empereur Alexandre s'engage à mettre sur pied une armée de cent quatre-vingt mille hommes, et à former une coalition dans le but de reprendre le Hanovre, de soustraire à l'influence de Napoléon la Hollande et la Suisse, d'obtenir pour l'Autriche une frontière qui la protége, de faire évacuer le royaume de Naples par les troupes françaises, et de rétablir le roi de Sardaigne en Italie (V.9 août).

Mai 8. Dessalines, chef des noirs de Saint-Domingue (V. 8 octobre 1804), fait promulguer la constitution impériale de Haïti.

20. L'escadre de Rochefort ( V. 11 janvier, 28 février, 8 mars) rentre dans la Charente, sans avoir été rencontrée par l'ennemi. Elle a porté le ravage dans les îles anglaises de Montserrat, de SaintChristophe, fait de nombreuses et riches prises, et débloqué la place de Santo Domingo, investie par les noirs de la partie française. Cette expédition est citée comme la seule qui ait complètement réussi pendant les vingt années des deux guerres maritimes, avant et après le traité d'Amiens.

26. Couronnement à Milan, de l'empereur Napoléon, comme roi d'Italie (V. 18 mars ).

Juin 8. Le prince Eugène Beauharnais est nommé vice - roi d'Italie.

23. La république de Lucques est transformée en principauté, et donnée à une sœur de Napoléon.

Juillet 21. Décret impérial qui organise l'administration des états de Parme, comme étant une dépendance de la France.

22. Combat naval à la hauteur du cap Finistère (Espagne), entre une flotte combinée de quatorze vaisseaux français et de six vaisseaux espagnols, aux ordres de l'amiral Villeneuve, et une flotte anglaise de quinze vaisseaux, commandée par Robert Calder.-Deux vaisseaux espagnols tombent au pouvoir de l'ennemi, par l'effet de fausses manœuvres, pendant des brumes épaisses.

Août 9. Accession formelle de l'Autriche au traité de Pétersbourg, du 8 avril.

Septembre 8. TROISIÈME COALITION CONTINENtale. - Le général Klenau passe l'Inn, et envahit la Bavière, dont le souverain est allié ou plutôt sujet de la France.

L'Autriche voyant ses états ouverts et réduits, sa puissance fédérative détruite en Allemagne, sa puissance anéantie en Italie, s'irrite des progrès de Napoléon dans cette dernière contrée. Il a posé sur sa tête la couronne d'Italie ( 18 mars ), il annonce le dessein de réunir Gênes (V. 8 octobre), de donner Lucques ( 23 juin), malgré les stipulations du traité de Lunéville ( 9 février 1801) qui garantissait l'indépendance des républiques cisalpine, ligurienne, et leur assurait la liberté de se choisir un gouvernement. Les mêmes réserves étaient spécifiées à l'égard des républiques helvétique et batave. Or, tous ces articles se trouvent enfreints, dès qu'on impose à tous ces états des constitutions qu'ils n'ont point délibérées, ou qu'on les a mis sous le joug plus ou moins déguisé d'un maître étranger. L'Autriche, pressée depuis les sources du Mein jusqu'aux bouches du Pô, est haletante de frayeur. Son orgueil dévore impatiemment les injures qu'à l'occasion des revers de ses deux guerres, lui prodiguent les écrivains et les folliculaires de Napoléon. Comme, de tous les peuples, l'Autrichien est celui qui a le moins de beaux souvenirs, il en est plus humilié qu'on lui rappelle ses désastres. Au mois de mai, Napoléon avait affecté de se promener en triomphateur dans le champ de Marengo, à la tête de quarante mille hommes. L'insulte était directe; le danger semblait imminent.

L'Angleterre, vigie toujours attentive, aperçoit les dispositions du cabinet de Vienne. Si elle ne redoute pas le succès définitif et complet de l'invasion annoncée avec tant d'emphase, elle envisage néanmoins les graves inconvénients de la descente que la réunion

de beaucoup de hasards pourrait favoriser jusqu'à un certain point (V. 15, 16 août 1801, 2 octobre 1804). La présence d'une nombreuse armée sur les dunes de Boulogne, fatigue un peuple qui ne vit presque jamais menacer ses foyers. La Russie, déja unie à la Grande-Bretagne ( traité du 8 avril ), n'arriverait pas sur le Rhin, et n'opérerait qu'une faible diversion, tant que la Prusse ou l'Autriche n'accéderaient point à la coalition naissante. L'Autriche se détermine (traité du 9 août), fait volte-face, et entre aussitôt en campagne. Son armée, forte de quatre-vingt-dix mille hommes, est commandée par l'archiduc Ferdinand, sous la direction de Mack. En même temps, trente mille hommes aux ordres de l'archiduc Jean prennent position dans le Tyrol, appuyant la gauche de l'armée de Bavière, comme la droite de l'armée d'Italie qui, sous l'archiduc Charles, et comptant près de cent mille hommes, s'avance sur l'Adige.

9. Sénatus -consulte qui rétablit l'usage du calendrier grégorien, pour le premier janvier 1806.

21. Traité de Paris, entre la France et le roi de Naples Ferdinand IV, qui s'engage à rester neutre pendant la guerre actuelle, et à ne confier aucun commandement à des officiers russes, autrichiens, ou appartenant à d'autres puissances belligérantes; ni à des émigrés français. Napoléon s'engage à retirer toutes ses troupes du royaume de Naples.

23, 24. Napoléon se rend solennellement au sénat, expose la conduite hostile de l'Autriche, déclare qu'il va se mettre à la tête de l'armée et secourir ses alliés. « L'Autriche et la Russie se sont réu<< nies à l'Angleterre... La méchanceté « des ennemis du continent s'est devoilée; ils craignaient encore la « manifestation de mon profond amour pour la paix.... Mon

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<< peuple m'a donné, dans toutes les circonstances, des preuves de sa « confiance et de son amour...... . Dans cette circonstance si importante, pour sa gloire et la mienne, il continuera de mériter • le nom de GRAnd peuple, dont je le saluai au milieu des champs « de bataille. »

Le sénat s'empresse de suivre l'ordre du maître, en accordant la levée de quatre-vingt mille conscrits de l'année 1806. Un autre sénatus-consulte met en activité les conscrits de 1801, 2, 3, 4, 5.

Un troisième sénatus - consulte ordonne la réorganisation des gardes nationales, pour le maintien de l'ordre dans l'intérieur, et la défense des frontières et des côtes (V. 12 novembre 1806, 2° art. ).

« C'est, dit le préambule, dans l'institution de la garde nationale que « réside la plus belle garantie de l'indépendance de la nation. >>

Les Français sont si profondément abusés, touchant la véritable source de cette guerre inopinée, que leur enthousiasme et leur dévouement vont au plus haut degré d'exaltation. On voit même les ministres des autels, le moins disposés jusque alors à l'obéissance, répandre des flots d'adulation sur l'oint du Seigneur, célébrer le moderne Cyrus envoyé de Dieu pour visiter la terre. On voit les prélats abusant de l'histoire sacrée comme de l'histoire profane pour en faire les plus étranges applications. L'évêque d'Acqui (Maurice Broglio) dit à ses diocésains: « On s'étonne, peut-être, de la patiente magnanimité de Napoléon, de ce nouvel Alexandre, qui inspire à la << terre le silence de l'admiration. Oui, N. T.-C. F., la vérité est dans « notre bouche; TOUTE IDÉE D'ADULATION NOUS est étrangère..... Disons donc à notre empereur : Prince . . .

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nous vous servons

<< avec joie, et nous vous offrons nos bras contre vos ennemis; nous demandons, pour vous, au Seigneur une longue vie, un gouver«< nement stable, des armées courageuses, et la paix. Que Dieu vous « accorde la puissance, la santé, et vous rende triomphant de vos en« nemis...... Amen. » Depuis que le clergé a été introduit dans les institutions sociales, il a constamment embrassé la cause du despotisme triomphant. L'esprit de l'église grecque ou romaine n'a pas changé, de Constantin à Napoléou.

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26-30. Situation militaire. Les armements ont été préparés avec une si rare habileté, que la grande armée française arrive déja sur la rive droite du Rhin. Elle forme sept corps distincts, et une grande réserve de cavalerie : premier corps, maréchal Bernadotte; second, général Marmont; troisième, maréchal Davoust; quatrième, maréchal Soult; cinquième, maréchal Lannes; sixième, maréchal Ney; septième, maréchal Augereau: cavalerie, maréchal Murat, ayant sous lui les généraux Nansouty, d'Hautpoul, Klein, Beaumont, Walther. Napoléon entre en Allemagne à la tête de cent soixante mille hommes, y compris sa garde. Le maréchal Masséna prend le commandement de soixante mille hommes réunis dans l'Italie septentrionale et s'avance vers l'Adige. Renforcé de vingt mille Français qui, sous la conduite du général Gouvion-Saint-Cyr, évacuent le royaume de Naples (V. le 21), il se trouvera en mesure de lutter avec l'archiduc Charles. En outre, trois corps d'armée de réserve vont se réunir à Boulogne, Maïence, Strasbourg, et trois camps volants de grenadiers, sont désignés à Rennes, dans la Vendée, et à Marengo.

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