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gnac (duc et pair en 1818, par succession), et de sa sœur (Madame Murat, reine de Naples, de 1808 à 1815), pour Charles de Rivière (pair de 1815). C'est à elles que les deux complices de Georges doivent de conserver leur existence qui eût fini sur l'échafaud. On aime à penser qu'ils ont gardé le souvenir des démarches de leurs bienfaitrices.

23. Décret impérial qui dissout deux établissements formés par des congrégationnistes qui prennent les noms de Pères de la foi, Adorateurs de Jésus, Paccanaristes. - Ces ténébreux sectaires sont les continuateurs de l'ordre de Loyola (V. l'article suivant, 7 août 1814; 2 janvier 1816).

Juillet 10. Décret impérial qui rétablit le ministère de la police générale, en l'investissant de toutes les attributions qui lui étaient dévolues avant sa réunion au ministère de la justice (en 1802). — Le brevet en est remis aux mains immondes et sanglantes de ce même homme qui eut la confiance des directeurs Sieyes, Barras, détestables auteurs de la journée du 30 prairial ( 18 juin. 1799). Fouché dit de Nantes ( duc d'Otrante), ex-conventionnel, séide de Robespierre, bourreau des généreux Lyonnais (V. 12 octobre, 1er novembre 1793), se dévoue à Napoléon, son nouveau calife. Il le servira dans la recherche et l'emploi des mesures d'une obscure tyrannie, dans l'établissement de l'inquisition domestique et civile. A un autre Philippe II, il faut un autre Torquemada.

14. Inauguration de la légion-d'honneur, créée par la loi du 19 mai 1802. La cérémonie a lieu avec le plus pompeux appareil, dans l'église des Invalides à Paris. Les dignitaires prêtent serment entre les mains de l'empereur. Le grand-chancelier de la légion, Lacépède, qui, de garde du cabinet d'histoire naturelle, était parvenu subitement aux plus hautes régions de la politique, en siégeant à l'assemblée législative, prononce un discours riche en déclamations assorties à la circonstance : «< Aujourd'hui tout ce que le peuple a voulu, le 14 juillet 1789, existe par sa volonté. Il a voulu l'éga« lité, elle est défendue par un gouvernement dont elle est la base. << Il a voulu que la propriété fût sacrée, elle est rendue inviolable par « toutes nos institutions. Répétez ces mots qui ont déja été proférés << dans cette enceinte, et qu'ils retentissent jusqu'aux extrémités de l'empire: Tout ce qu'a établi le 14 juillet est inébranlable, rien de « ce qu'il a détruit ne peut reparaître. » En prenant la négative sur tous ces détails, la description du phénomène serait beaucoup plus d'après nature.

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16. Décret impérial déterminant une nouvelle organisation de l'école polytechnique (V. 21 mars 1795, 16 décembre 1799). – Les élèves seront casernés et soumis à la discipline, police, tenue et instruction militaires, comme dans un régiment.-Création de chaires de grammaire et de belles-lettres, de topographie, pour les éléments des machines.

30. Bref du pape Pie VII qui rétablit l'ordre des jésuites dans le royaume des Deux-Siciles, d'après la prière du souverain, et conformément aux règles de leur établissement en 1801 dans l'empire de Russie, sur la demande de Paul Ier (V. 23 juin 1804, 7 août 1814, 2 janvier 1816).

Août 11. L'empereur d'Allemagne, François II, ajoute à ses titres. celui d'empereur héréditaire d'Autriche (V. 6 août 1806).

Octobre 2. Flotille de Boulogne. —Après des attaques réitérées depuis six mois, et toujours infructueuses, l'amiral anglais Keith vient entreprendre sa destruction. Douze brûlots, les plus formidables qui jamais aient été mis en usage, sont lancés sur ces petites embarcations; mais ils leur causent peu de dommages.

Bonaparte, empereur, a recommencé les immenses préparatifs de l'expédition d'Angleterre, à laquelle il sembla donner une si grande importance pendant son consulat. Ses principaux motifs subsistent (V. 4, 15 août 1801). Il y joint aujourd'hui celui d'entretenir, d'augmenter, de consolider le dévouement à sa personne même, de ses troupes, qui sont le fondement essentiel, l'instrument le plus actif de sa puissance. La pompe des spectacles militaires, des fêtes dont il se fait le dieu, flattent son orgueil de général et de monarque. En portant toute l'attention des puissances du continent sur les dunes de Boulogne, il leur persuade que la sienne n'est fixée que sur les dunes de Kent; et il prépare, avec plus de mystère, ses projets de subversion générale. Les développements donnés aux préparatifs de l'expédition sont immenses. La flotille, à son complet, et réunie dans les ports d'Étaples, Boulogne, Vimereux, Ambleteuse et Calais, se composera, dans quelques mois, d'au-delà de deux mille petits bâtiments de toute espèce, montés par seize mille marins, portant une armée de cent soixante mille hommes, avec neuf mille chevaux, tout son matériel et quinze jours de vivres pour la totalité des hommes faisant partie de l'expédition.

8. Le nègre Dessalines, imitant Bonaparte, prend le titre d'empereur de Haïty, et se fait appeler Jacques Ier. Haïty est le nom primitif de Saint-Domingue (V. 1er janvier).

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Décembre 1er. Le sénat-conservateur présente à Napoléon le plébiscite qui reconnaît l'hérédité de la dignité impériale dans sa famille. - Le résultat de soixante mille registres, ouverts dans les cent-huit départements, constate trois millions cinq cent vingt-un mille six cent soixante-quinze votes affirmatifs, et deux mille cinq cent soixante-dix-neuf négatifs. L'ex - républicain François dit de Neufchâteau, le même qui avait dit (V. Monit., no 225, an XII), « La constitution est placée sur l'autel du dieu Terme », aujourd'hui l'organe du sénat, débite un discours aussi longuement amplifié que fastueusement servile, dans lequel il préconise le bonheur réservé à la France. « Oui, le vaste miroir du passé est la leçon de l'avenir. » Napoléon, majestueusement affectueux, répond: « Je monte au trône où m'ont appelé les vœux unanimes du sénat, du peuple et de l'armée, le cœur plein du sentiment des grandes destinées de ce « peuple que, du milieu des camps, j'ai, le premier, salué du nom de grand. Depuis mon adolescence, mes pensées tout entières lui ⚫ sont dévolues, et je dois le dire ici, mes plaisirs et mes peines ne se composent plus aujourd'hui que du bonheur ou du malheur de mon peuple. Mes descendants conserveront long-temps ce trône............. « Ils ne perdront jamais de vue que le mépris des lois et l'ébranle<< ment de l'ordre social ne sont que les résultats de la faiblesse et de l'incertitude des princes. »

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2. Couronnement et sacre, à Notre-Dame de Paris, de l'empereur Napoléon et de sa femme, Joséphine Tascher de la Pagerie, veuve d'Alex. Beauharnais constituant, mère du prince Eugène.

Le splendide appareil déployé dans ce jour solennel, la pompe des cérémonies aux jours suivants, signalent le goût dépravé et l'ineffable orgueil du soldat heureux qui se fait le dieu de ces fêtes. Il s'enivre à longs traits d'un encens nouveau. On dirait qu'il vient assister à son apothéose. A peine sur ce trône, où l'assied l'inexplicable destin, il se plonge dans le fracas et l'ostentation du pouvoir suprême. La brillante inanité de ces spectacles ravit son ame. Ma cour, se dit-il, éclipse déja la cour si célèbre de Louis XIV. La magnificence d'Alexandre, fils de Jupiter, triomphant dans Persepolis, est obscurcie par l'éclat qui m'environne ; et enfin, le vicaire de Dieu sur la terre obéit à ma voix.

Oui, Pie VII est accouru pour signaler aux nations et sanctifier l'élu du ciel si pieusement proclamé par le clergé gallican (V. 27 mai). Que les temps sont changés! Le souverain pontife est ce pasteur d'Imola qui, jadis (V. 25 décembre 1797), exhortait ses ouailles à

suivre les traces de la révolution démocratique des Français. Mais," si le cœur de l'homme est dans la main du Très-Haut, l'infaillibilité est un attribut de la tiare. On ne saurait s'étonner de l'obséquiosité du saint-père, en se rappelant que le huitième siècle vit un de ses prédécesseurs visiter la France pour y cultiver la vigne du Seigneur. Étienne III passa les monts en 754, pour resacrer Pepin-le-Bref, qui n'avait d'abord été sacré que par un simple légat (Boniface, archevêque de Maïence). Étienne, afin de donner une plus grande efficacité à cette sainte cérémonie, sacra la reine et ses deux enfants, Charles ou Charlemagne et Carloman. Le pape Zacharie, prédécesseur d'Etienne, avait aussi approuvé les vues de Pepin, lorsqu'en étant consulté, il répondit: CELUI-LA EST ROI, QUI EN A LA PUISSANCE; et qu'il était licite à Pepin de détrôner, raser, clore dans un monastère, le roi Childéric III avec son fils Thierri, et de régner en leur place.

Semblable à Pepin établissant la seconde dynastie, Napoléon établit la quatrième. Qu'a donc d'étonnant la condescendance de Pie VII, en 1804? Il serait fort peu convenable de tirer quelque induction de ce qu'aucun autre pape n'est venu sacrer un roi très-chrétien. Pourquoi, par exemple, supposer que Clément XIV, ou Pie VI, se seraient refusés à verser l'huile de la sainte ampoule sur la tête de Louis XVI? La conformité de conduite entre Pie VII en 1804, et Étienne III en 754, prouve invinciblement que les traditions dont l'esprit est manifestement utile, se conservent sans altération, à travers les siècles, dans les conseils des successeurs du prince des apôtres. Si des historiens ont reproché à Étienne d'avoir reçu la souveraineté de la Campagne de Rome, comme le salaire de son voyage, nous ne pouvons, nous, qu'admirer le noble désintéressement du pape Pie VII, aujourd'hui (1819) glorieusement régnant, qui n'a recueilli de sa vertueuse condescendance et de ses pacifiques intentions, que des fruits remplis d'amertume, des outrages, une longue captivité (V. 2 février, 27 mars, 3 avril 1808; 17 mai, 11 juin, 5 juillet 1809; 19 juin 1812; 25 janvier 1813).

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Voici l'oraison récitée par le saint-père, en faisant une triple onction à l'empereur, sur la tête et sur les deux mains : Dieu tout* puissant et éternel, qui avez établi Hazaël pour gouverner la Syrie, « et Jéhu, roi d'Israël, en leur manifestant vos volontés par l'organe « du prophète Élie ; qui avez également répandu l'onction sainte des rois sur la tête de Saül et de David par le ministère du prophète Samuel, répandez, par mes mains, les trésors de vos graces et de

« vos bénédictions sur votre serviteur Napoléon, que, malgré notre « indignité personnelle, NOUS CONSACRONS, AUJourd'hui, empereur,

EN VOTRE NOM. »>

Décembre 3. Convention signée à Stockholm, par laquelle l'Angleterre s'engage à payer un subside à la Suède, afin qu'elle agisse hostilement envers la France (V. 3 octobre 1805).

12. L'Espagne déclare la guerre à l'Angleterre. La contre-déclaration aura lieu le 11 janvier suivant.

27. Ouverture du corps - législatif. — L'empereur Napoléon dit: « Si la mort ne me surprend pas au milieu de mes travaux, j'espère « laisser à la postérité un souvenir qui serve à jamais d'exemple ou « de reproche à mes successeurs... Je ne veux pas accroître le

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« territoire de l'empire, mais en maintenir l'intégrité. Je n'ai point l'ambition d'exercer en Europe une plus grande influence; mais je « ne veux point déchoir de celle que j'ai acquise. Aucun état ne sera incorporé dans l'empire.

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31. Le ministre de l'intérieur, présentant au corps législatif l'exposé de la situation de l'empire, assure que « quels que soient les << mouvements de l'Angleterre, les destins de la France sont fixés..... Lorsque l'Angleterre sera convaincue de l'impuissance de ses efforts pour agiter le continent, lorsqu'elle saura qu'elle n'a qu'à perdre dans une guerre sans but comme sans motif, lorsqu'elle << sera convaincue que jamais la France n'acceptera d'autres conditions que celles d'Amiens (V. 25 mars 1802), et ne consentira - jamais à lui laisser le droit de rompre les traités en s'appropriant Malte, l'Angleterre alors arrivera à des sentiments pacifiques ».

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1805.

Janvier 11. Une escadre d'expédition, se dérobant à la surveillance de la croisière anglaise, met à la voile du mouillage de l'île d'Aix. Elle est sous les ordres du vice-amiral Missiessi; elle consiste en un vaisseau à trois ponts, quatre vaisseaux de ligne, trois frégates, etc. (V. 28 février).

14. Napoléon a écrit directement au roi d'Angleterre. Abuser les Français sur ses intentions, engager de plus en plus leur assentiment aux projets ambitieux qu'il a formés ; faire parade de son rang en traitant d'égal à égal, voilà les motifs de sa démarche.

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.Je n'attache pas de déshonneur à faire le premier pas. J'ai « assez, je pense, prouvé au monde que je ne redoute aucune des

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