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tersbourg et de Londres, dans la vue de prévenir amiablement les différends susceptibles de s'élever entre elles, relativement à la neutralité armée (V. 16 décembre 1800). · Le Danemarck et la Suède y accéderont.

27. Convention pour l'évacuation du Kaire. -Le général Belliard obtient des conditions très-honorables. La garnison est renvoyée en France. Six mille et quelques cents Français qui la composent, militaires ou non militaires, valides ou malades, n'ayant presque plus de munitions ni de subsistances, privés de communications avec la France, et même avec le général en chef Menou, renfermé dans Alexandrie, ne pourraient suffire à contenir plus long-temps une population nombreuse et féroce, comme à soutenir les efforts d'une armée d'Européens, de deux armées ottomanes renforcées de Mameloucks et d'une multitude d'Asiatiques que l'espoir du pillage a poussés en Égypte.-Cette convention-ci sera mieux observée par les Anglais, que ne le fut le traité d'El-Arisch (V. 24 janvier, 20 mars 1800), quoiqu'elle ne fasse que remettre les choses au point où Kléber et Smith les avaient mises en conduisant ce traité. Que d'efforts cependant, de la part des Anglais, durant cet intervalle! En attestant l'inefficacité des perfidies de Pitt, ils prouvent son extrême incapacité dans la direction des entreprises militaires.

Juillet 1. Saint - Domingue. Le noir Toussaint - Louverture, commandant au nom du gouvernement français, ayant rassemblé des députés de tous les districts de l'île, approuve la constitution qu'ils lui présentent. L'esclavage aboli. — Chaque citoyen, de quelque couleur qu'il soit, éligible à toutes les places. — Réglements de police pour les travaux sur les habitations assimilées à des manufactures. Le régime de la colonie s'établit au moyen de lois proposées par le gouvernement, et approuvées dans une assemblée des habitants réunie chaque année. —Toussaint-Louverture, nommé gouverneur à vie, investi du droit de choisir son successeur et de nommer à tous les emplois. Les propriétaires inscrits sur la liste des émigrés restent privés de leurs revenus.

En s'emparant de l'autorité, le chef des noirs a déclaré à ceux qui tentaient de l'en dissuader : « Je suis le Bonaparte de Saint-Domingue, <«< et la colonie ne peut plus exister sans moi. »

5. Combat naval d'Algésiras (baie de Gibraltar), entre l'escadre du contre-amiral Linois, forte de deux vaisseaux de quatre-vingts, un de soixante-quatorze, une frégate de quarante, et l'escadre anglaise aux ordres de John Saumarez de deux vaisseaux de quatre

vingts, quatre de soixante-quatorze, une frégate de trente-six et un lougre. Les Français sont appuyés par deux batteries de terre armées de douze pièces de grosse artillerie, et par sept chaloupes canonnières espagnoles. Ils s'emparent de l'Annibal, vaisseau de soixante-quatorze.

13. Combat de mer. Le Formidable, vaisseau de quatre-vingts, commandé par le capitaine de frégate Troude, maltraité dans l'engagement du 5, n'ayant pour huniers que ses mâts de perroquet, est rencontré à la vue de Cadix, par trois vaisseaux anglais de soixantequatorze, aux ordres de John Saumarez. Après une heure et demie de combat, il démâte un de ces vaisseaux et force les autres à l'abandonner.

15. Concordat ou convention sur les affaires du culte, entre le premier consul et le pape Pie VII. Il est signé à Paris (V. 15 août 1801, 6 avril 1812).

26. Louis de Bourbon, prince de Parme, est proclamé roi d'Étrurie (V. 21 mars, deuxième article). Il doit sa chétive couronne à Bonaparte, qui semble l'en avoir décoré dans une saillie de vanité, et comme pour montrer le peu de cas qu'il fait d'un roi subalterne, dépourvu de talents militaires et plongé dans les superstitions ultramontaines (V. 10 décembre 1807).

Août 4. Première attaque de la flotille de Boulogne.

Dès la conclusion du traité de Lunéville (V. 9 février), le premier consul a repris le projet de descente en Angleterre, simulé par le directoire après le traité de Campo-Formio, pour décevoir la crédulité des Français (V. 9 décembre 1797). Bonaparte a choisi Boulogne comme point central de tous les armements. De petites embarcations se construisent dans tous les ports des côtes de la Manche; on affecte d'y déployer la plus extraordinaire activité. Des divisions de bâtiments légers sont organisées. Tout se prépare avec fracas, avec ostentation, pour une croisade au-delà du Pas-de-Calais. Ces apprêts exagérés par la renommée ont d'abord répandu l'alarme sur l'autre rive; et, afin de l'affaiblir, le ministère britannique se détermine à une vigoureuse offensive. Le partisan le plus audacieux de la marine, Nelson, a promis d'anéantir d'un seul effort le matériel de la flotille française. Il arrive avec des brûlots, des bombardes, sur cette multitude de petits esquifs embossés sous les batteries; il n'obtient aucun résultat. Il se retire.

15, 16. Deuxième attaque de la flotille Nelson, repoussé le 4, reparaît en vue de Boulogne, amenant huit vaisseaux de ligne, douze

frégates, des bricks, brûlots, bombardes, chaloupes canonnières, péniches, dont les voiles couvrent le détroit.—Suivant sa propre relation, il s'est donné tout l'avantage que doit obtenir l'assaillant dans une attaque nocturne. Persuadé des succès dévolus à l'audace que dirige une savante tactique, il reproduit la manœuvre qui le fit triompher à Aboukir (1er août 1798); et, pendant qu'une de ses divisions s'efforce de passer entre la terre et l'ennemi, il serre la flotille rangée à cinq-cents toises du rivage et fixée sur ses ancres. Tous ses efforts sont infructueux; il éprouve une perte très-considérable; il s'éloigne.

Mais aussi tout cet appareil si menaçant, qui semble disposé pour détruire l'Angleterre, n'est et ne peut être qu'un simulacre de guerre dispendieux autant qu'inutile, dont le théâtre se restreint à l'espace compris entre Calais et la Somme. Le seul objet réel de Bonaparte est de tenir en haleine le crédule enthousiasme des Français, et de leur paraître toujours un génie imcomparable par la force, la beauté, l'étendue de ses conceptions.

Il parvient à les persuader que les frêles embarcations de la flotille, telles qu'elles sont construites et armées, peuvent opérer sans le secours d'une force navale composée de bâtiments de haut-bord. Ce n'est que tard, qu'une foule de personnes moins injudicieuses se désabuseront et s'apercevront que des deux seuls moyens existants faire arriver la flotille sur les côtes de l'Angleterre, forcer le paspour sage ou bien le surprendre, le premier est presque impossible, et le deuxième n'est guère plus facile, les localités présentant, à cet égard, les plus grands obstacles, la nature n'ayant placé sur les côtes du Pas-de-Calais aucun mouillage sûr où la flotille puisse demeurer à l'ancre sans danger, pendant la durée d'un de ces coups de vent si fréquents et si terribles dans la Manche, pour en appareiller aussitôt la tempête passée; la flotille devait donc se tenir dans les ports de Boulogne, de Vimereux, etc., jusqu'à l'instant même de l'entreprise. Or, il lui fallait plus d'une marée pour sortir de ces ports, vu le nombre immense de bâtiments qui la composent (V. 2 octobre 1804); par conséquent, les forces navales ennemies auraient eu le temps de se porter en masse sur son passage qu'elles surveillaient sans relâche.

Le concordat signé à Paris, le 15 juillet précédent, est, après un long examen, approuvé dans une congrégation de cardinaux. Le pape le ratifie dans tout son contenu (V. 6 avril 1802). Le saint-père demande à tous les anciens évêques de France résidents ou absents de renoncer à leurs siéges, afin de faciliter, par la mise en vigueur de

ce concordat, le rétablissement de la religion catholique dans l'ancien royaume très-chrétien. - Quatorze d'entre eux tenant beau

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coup plus à leurs souvenirs qu'à leurs espérances, attendu qu'ils jouissent à Londres d'une tranquille aisance, sans cultiver la vigne du Seigneur, refusent l'envoi de leur démission.

30. Reddition d'Alexandrie, dernier poste occupé par l'armée d'Égypte. La convention est signée par Abdallah, Jacques Menou, Hutchinson, commandants français, anglais; et par le capitan-pacha. -Les puissances ennemies s'engagent à ramener en France la garnison. A peine reste-t-il sur pied trois mille soldats; les maladies retiennent dans les hôpitaux la moitié des hommes en état de porter les armes; les vivres et les médicaments finissent; l'eau douce est devenue si rare, qu'on ne la distribue plus que par ration; les ennemis sont formidables par leur grand nombre. Les causes qui ont hâté la perte de cette possession existent presque uniquement dans les mauvaises dispositions prises, avant l'apparition de l'ennemi comme après son débarquement, par le chef inhabile de la vaillante armée française. La capitulation est fidèlement observée de la

part des Anglais.

Ainsi se termine l'expédition la plus mémorable des temps modernes ; expédition, conçue par la perfidie, commencée sous les plus brillants auspices, et qui devait ramener dans l'Égypte dégénérée la civilisation avec tous ses bienfaits. Qui n'en déplorerait l'issue, en voyant transporter les prodiges de la science dans la mêlée des armes, les lumières de l'Europe chez les Bédouins, les arts de la culture au milieu des déserts ?

Cette expédition ajoutera, sans doute, à la gloire militaire des Français; mais elle ne produit d'autre avantage que celui d'obtenir une connaissance plus exacte de quelques-unes de ces ruines qui passionnent, qui transportent des antiquaires dédaigneux de tout ce qui est moderne.

Septembre 7. Ouverture d'une nouvelle diète helvétique, à Berne. - Le directoire français aimait à voir réfléchir son image dans toutes les petites républiques qu'il appelait les satellites de la grande nation. A sa voix, elles s'étaient formées ou transformées. Ainsi François dit de Neufchâteau, séant au Luxembourg, se voyait reproduit par l'avocat Corvetto, fabricant des lois dans le palais des doges génois (V. 31 mai 1797).—Bonaparte a commandé, le 29 mai, un 18 brumaire en Suisse (et cette nouvelle diète est aussi le résultat de la révolution qui doit s'opérer). En Hollande (V. 17 octobre), à Milan

(V. 26 janvier 1802), à Gênes (V. 29 mai 1802), les peuples divers changent de principes politiques, d'organisation sociale, de mode d'administration, et de tyrans, d'après l'ordre du consul des Tuileries.

29. Traité de paix entre la France et le Portugal, signé à Madrid. Les limites de la Guyane française sont étendues jusqu'au fleuve des Amazones, près de son embouchure.

Octobre 1er. Traité secret de Saint-Ildefonse, entre la France et l'Espagne. La Louisiane, qui fut abandonnée à l'Espagne après la paix humiliante de 1793, est rétrocédée ( V. 30 avril 1803).

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Articles préliminaires de paix, entre la république française et la Grande-Bretagne, signés à Londres. Cessation immédiate des hostilités. En résultat des diverses campagnes maritimes, la France a vu s'anéantir la plus grande partie de ses forces navales : trois cent quarante vaisseaux de guerre, dont soixante vaisseaux de ligne, cent trente-sept frégates et cent quarante trois autres bâtiments armés ont été détruits ou pris par l'ennemi; ce qui suppose, en calculant l'effectif moyen des équipages, une perte de quatre-vingt mille matelots.

Les vrais motifs de Bonaparte, en se déterminant à la paix, sont l'impossibilité de garder l'Égypte; la mort de Paul Ier, qui a produit la dissolution de la confédération du nord; la prodigieuse augmentation de la marine britannique; l'union récente de tous les partis dans les trois royaumes pour en défendre l'accès à l'ennemi; les mécontentements en Hollande, en Suisse, eu Piémont; les discussions en Allemagne relativement aux indemnités, et les difficultés élevées, depuis peu, touchant l'exécution du traité de Lunéville; enfin la nécessité de complaire à l'opinion publique en France et de relever l'esprit national fatigué par cette continuité de guerres, et qui s'en irrite autant qu'il se décourage, depuis que tous ces grands projets de coalition maritime, de colonisation en Égypte, et même d'invasion en Irlande ou en Angleterre, sont envisagés comme inexécutables. Toutes ces circonstances décident l'artificieux consul à revêtir des apparences de modération et d'humanité (V. 25 mars 1802).

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4. Bourse de Paris. La nouvelle de la signature des préliminaires de paix avec l'Angleterre, porte le tiers consolidé de quarante-huit francs à cinquante-trois francs. Il n'était coté que onze francs trente centimes le 8 novembre 1799 ou la veille du 18 brumaire.

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