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cris, prêts à lui remettre le gouvernail. Le premier ambitieux qui osera leur commander, doit compter sur leur servile soumission.

17 19. Bataille de la Trébia ( au confluent de cette rivière et du Pô).

Macdonald, commandant, depuis l'arrestation de Championnet, l'armée qui vient d'évacuer Naples, doit faire sa jonction avec l'armée de Moreau, qui, jusqu'à ce jour, a déjoué les manœuvres d'un ennemi redoutable par sa supériorité numérique et par l'appui des insurrections; Macdonald, qui pourrait soutenir très - utilement Moreau, et le relever, agit comme s'il voulait l'éclipser. Arrivé à Lucques, le 3, il est maître de se retirer sur l'état de Gênes; mais il a conçu l'idée hasardeusee de se réunir à Moreau, en perçant le gros de l'armée de Suwarow.

Avec environ trente-cinq mille hommes, Macdonald résiste heureusement, le 17 et le 18, à près de cinquante mille Austro-Russes; mais, toujours entraîné par le desir de remporter un avantage signalé sans le concours du général sous les ordres duquel il doit passer, et avec lequel il ne s'accorde pas sur toutes les opérations de la campagne, Macdonald, le troisième jour, franchit audacieusement la Trébia, en face de l'ennemi, et l'attaque sur toute la ligne. Rejeté, après une lutte opiniâtre et serrée, sur la rive droite, ayant essuyé une perte évaluée à plus de douze mille hommes, il se retire sur Modène.—Son arrière-garde, atteinte le lendemain 20, par Suwarow en personne, est extrêmement maltraitée ( V. le 27 ). 18. 21. Combats près de Tortone. Moreau bat l'autrichien Bellegarde.

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20. Reddition de la citadelle de Turin aux Austro-Russes après dix-sept jours de tranchée ouverte.

22. Traité de partage du Mysore (V. 4 mai) entre la compagnie anglaise des Indes, le nabab de Nizam, et le Peischwah.

Traité de subsides entre la Russie et la Grande-Bretagne, pour une expédition en Hollande qui sera de dix-sept mille six cents hommes, six vaisseaux de ligne, et cinq frégates.

27. Jonction, près de Gênes, de l'armée de Naples, commandée par Macdonald, avec l'armée d'Italie, aux ordres de Moreau. L'une et l'autre ont livré de nombreux combats, éprouvé de grandes pertes, Macdonald, se trouvant alors en second, quitte l'armée, ainsi qu'il avait donné sa démission, en janvier, lorsqu'il se trouvait en mésintelligence avec Championnet, son général en chef.

Juillet 6. Formation, à Paris, d'un nouveau club des jacobins,

autrement réunion du Manége. Drouet en est le président. Il sera fermé le 30 août suivant.

12. Loi des otages. Elle prescrit des mesures révolutionnaires contre les parents d'émigrés et les nobles, autorise les administrations des départements à les prendre comme étages, en cas de troubles, et à séquestrer leurs biens.

13. Le roi des Deux-Siciles rentre à Naples (V. 23 janvier ).

14. Le pape Pie V1, prisonnier du directoire ( V 27 mars), arrive à Valence (Drôme ).

22. Reddition de la citadelle d'Alexandrie ( Piémont), défendue par le général Gardanne, aux Austro-Russes commandés par le général Bellegarde.

25. Bataille d'Aboukir. - Dix-huit mille Turcs, convoyés par des vaisseaux anglais, ont débarqué le 15, sur la plage d'Aboukir, et enlevé le fort. Ils sont attaqués par Bonaparte, dans la presqu'ile même où ils se sont obstirément retranchés. Le pacha qui les commande est fait prisonnier, avec deux cents janissaires; tous les autres combattants sont tués ou précipités dans la mer, hors cinq mille renfermés dans le fort. Toutes les tentes, tous les bagages, l'artillerie entière, restent au pouvoir du vainqueur. Jamais armée ne fut détruite avec autant de rapidité. L'armée victorieuse ne comptait pas neuf mille combattants; mais elle présentait les intrépides généraux Kléber, Lannes, Murat. Cette journée coûte cependant beaucoup de sang aux Français. Elle ne saurait être considérée que comme un épisode militaire, ne décidant rien sur le sort définitif d'une armée qui va s'affaiblissant chaque jour, et qui doit succomber dans une lutte aussi inégale par le nombre.

30. Reddition de Mantoue. Cette place capitule, après soixantedouze jours de siége, vingt de blocus, quatorze de tranchée ouverte et de bombardement. Elle est remise par le général LatourFoissac, à l'autrichien Kray. La garnison, forte de quatre mille hommes seulement, est renvoyée en France et considérée comme prisonnière de guerre jusqu'à parfait échange; mais le commandant et son état-major sont retenus prisonniers et conduits en Styrie. Ce succès des Austro-Russes assure entièrement leur position dans la haute Italie.

Août 2. Reprise du fort d'Aboukir. - Les cinq mille Turcs qui s'y sont renfermés V. 25 juillet ) périssent tous, ou par le fet, ou par la faim, à l'exception d'un très-faible nombre, fait prisonnier.

14 et suiv. Combats près de Zurich.—Prise du Saint-Gothard, le 17. Depuis les actions qui ont eu lieu sous les murs de Zurich, au

commencement de juin (V. le 4), Masséna s'est vigoureusement maintenu dans ses positions sur les lacs de Zug et de Lucerne, sur l'Aar et sur le Rhin, jusqu'à Bâle. Ce général attaque l'archiduc Charles; il est repoussé; mais il facilite les opérations de Lecourbe, commandant l'aile droite, qui, surmontant par une énergie et une habileté extraordinaires les plus grands obstacles qu'offrent les hautes Alpes, taille en pièces des corps autrichiens numériquement plus forts que le sien, devient maitre du Saint-Gothard, du cours de la Reuss, ainsi que de tous les passages qui communiquent en Italie et dans les Grisons, opération décisive pour l'issue de cette campagne.

15. Bataille de Novi ( trois lieues sud de Tortone). — Vingt-cinq mille Russes dirigés par Suwarow, généralissime, quarante mille Autrichiens, dont quinze mille arrivés la veille de Mantoue (V. 30 juillet) avec Kray, et vingt-cinq mille commandés par Mélas et Bellegarde, forment l'armée ennemie.—Quarante-cinq mille hommes, dont une partie se compose de toutes nouvelles recrues, font le total de l'armée française; l'aile droite obéit à Gouvion-Saint-Cyr, l'aile gauche à Pérignon. Joubert, qui vient de remplacer Moreau dans le commandement, jaloux d'exécuter les ordres impératifs qui lui prescrivent de reprendre l'offensive, entraîné par sa propre ardeur, et malgré l'avis de Moreau, qui est resté par un dévouement aussi rare que généreux, malgré le sentiment des généraux Pérignon, Gouvion-Saint-Cyr, Dessolles, a précipité ses mouvements. Il s'engage un combat très-inégal, vu la grande supériorité numérique de l'ennemi en hommes et en chevaux. Joubert est tué au premier moment de l'action, à cinq heures du matin, en conduisant lui-même une charge à la baïonnette contre les premiers ennemis qui s'ébranlent. Moreau, quoique sans caractère à l'armée, ordonne, rallie les troupes, attaque, est repoussé; attaque plusieurs fois, sans se laisser déborder ni entamer. L'acharnement est extrême de part et d'autre. Enfin, à six heures du soir, une de ces petites circonstances qui souvent décident les grands résultats change une retraite bien soutenue en une véritable déroute. Les généraux Pérignon, Grouchy, Partouneaux, sont blessés et prisonniers; les deux premiers sont hachés à coups de sabre. Les Français, outre vingt pièces de canon abandonnées, éprouvent, en tués, blessés, prisonniers, une perte qu'on ne suppose pas au-dessous de vingt mille hommes. La perte des ennemis n'est guère moindre, en s'en rapportant à leur évaluation. Elle atteint sur-tout les Russes; et Suwarow lui-même, le froid ordonna

teur des massacres d'Ismaïl et de Praga (V. 22 décembre 1790, 4 novembre 1794 ), reste interdit à l'aspect de ce champ de carnage, où il reconnaît un si grand nombre de Russes auxquels il avait promis de les ramener victorieux dans leurs foyers. Sa jactance en est déconcertée. Il frémit de se voir obligé de renoncer à l'offensive, et d'avoir à craindre que ce jour n'éclaire son dernier succès. — Cette bataille a été si vivement disputée, que l'ennemi n'en retirera d'autres avantages que la prise de Tortone, et la sécurité nécessaire pour détacher en Suisse un corps susceptible de soutenir l'armée de l'archiduc Charles aux prises avec Masséna.

16. Les têtes des colonnes russes, conduites par Korsakow, arrivent à Schaffhouse, sur la ligne d'opérations de l'archiduc Charles.Leur force se porte à trente mille hommes.

22. Le général Bonaparte s'embarque pour l'Europe, à l'insu de l'armée d'Orient, qu'il laisse en Égypte sous les ordres de Kléber. Il emmène avec lui les généraux Berthier, Lannes, Murat, Marmont.

Bonaparte disparaît, alors que son armée est réduite de moitié. Puisque le soldat s'était attaché à sa fortune, ne devait-il pas à son tour s'attacher à celle du soldat? Il se sauve d'Égypte, alors que le plus grand dénuement existe par-tout, que le plus grand désordre est dans l'administration du pays, qu'il est dû douze millions, et qu'il s'agit, non de lutter contre quelques escadrons de Mamelucks, brisés par leurs précédentes défaites, mais de résister aux efforts réunis de trois grandes puissances, la Porte, les Anglais et les Russes. Bonaparte, voyant la crise fatale s'approcher, laisse tomber cet

énorme fardeau sur Kléber.

Comme, dès le 20 mars, Bonaparte avait reçu des lettres de France qui lui transmettaient la connaissance positive des apprêts d'une seconde guerre continentale, et qu'il n'en persévérera pas moins dans son attaque d'Acre, on est inévitablement induit à penser qu'il ne détermine son départ des contrées de l'Orient, qu'après ses désastres de Syrie, et lorsqu'il acquiert la certitude que l'expédition doit se terminer malheureusement. Déja compromise, sa gloire militaire recevrait une grave atteinte d'une capitulation; il s'y dérobe par la fuite. Les frégates qui doivent le transporter en France, sont armées et prêtes depuis 50 jours; il va les joindre, lorsque déja l'escadre turque paraît-en vue d'Alexandrie: cette circonstance l'oblige à remettre son départ; il bat cette milice désordonnée (25 juillet); les destins lui sont propices; il s'élance comme Médée, laissant la douleur et le désespoir sur cette terre désolée (V. 9 octobre).

27. Premier débarquement d'une armée anglaise, forte de vingt mille hommes, dans la Nord-Hollande, sur la presqu'île du Helder (V. 15 septembre).

29. Mort du pape Pie V1, âgé de 82 ans, à Valence (Drôme), où le directoire le retient captif (V. 14 juillet).

Septembre 11. Reddition de Tortone, après trois mois de blocus ou de siége. La garnison, réduite à douze cents hommes, est prisonnière de

guerre.

12. Suwarow se met en mouvement du Piémont vers les frontières de la Suisse. Les débris de son armée doivent se joindre à l'armée de Korsakow (V. 16 août).

15. Second débarquement des troupes anglo russes, au nombre de vingt-six mille hommes, au Helder, Nord-Hollande (V. 27 août). 19. Bataille de Bergen (une lieue N.-O. d'Alkmaar, Nord-Hollande). L'armée franco-batave de trente mille hommes, commandée par Brune, ayant sous lui Vandamme, défait l'armée anglo-russe, forte. de quarante-quatre mille hommes, et protégée par le feu de quelques bateaux canonniers. Les fautes du duc d'Yorck, commandant en chef, lui font perdre tous ses avantages de position et de nombre. Le général russe Hermann est fait prisonnier.

24-26. Dix-huit mille Russes, les débris de l'armée de Suwarow (V. le 12), passent le Saint-Gothard, et pénètrent en Suisse par la vailée de la Reuss. Ils en sont rejetés par le général Lecourbe (V. ̧ 14 août).

Prise de

25 et suiv. Combats près de Zurich. Passages de la Linth et de la Limath. Bataille de Zurich ou de Dietikon. Zurich.

Les Austro-Russes commandés par Korsakow, sont battus par Masséna, ayant sous lui les généraux Oudinot, Soult.-L'autrichien Hotze et trois autres généraux autrichiens sont tués; cinq autres sont faits prisonniers. L'ennemi perd au-delà de seize mille hommes, cent canons, presque tous ses bagages; les Autrichiens, séparés des Russes, ne peuvent les rejoindre qu'au-delà du Rhin et du lac de Constance. Ces triomphes de Masséna garantissent le territoire français de toute invasion, et terminent les progrès que l'ennemi ne cessait de faire depuis l'ouverture de la campagne. Masséna sauve la France à Zurich, comme Villars l'avait sauvée à Denain.

26-29. Le général Molitor, commandant un faible détachement, repousse les généraux autrichiens Jellachich et Linken, qui, à la tête de forces dix fois plus nombreuses, se portent, par le Linth-Thal,

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