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bombardement. La garnison française de sept à huit mille hommes est prisonnière.

23. Loi portant que les assignats, émis ou à émettre, ne pourront excéder la somme de QUARANTE MILLIARDS, leur fabrication terminée, les planches seront brisées.

et que,

26. Échange effectué à Richen (près de Bâle) de Madame fille de Louis XVI (V. 19 décembre), contre, 1° les conventionnels Camus, Lamarque, Quinette, Bancal, et l'ex-ministre de la guerre Beurnonville, tous cinq livrés aux Autrichiens par Dumouriez (V. 1er avril 1793; 2o Maret, Sémonville, ex-envoyés diplomatiques de la convention, arrêtés par les Autrichiens, en juillet 1793; 3° Drouet, ex-conventionnel, maître de poste de Sainte-Menehould (V. 21 juin 1791), fait prisonnier en octobre 1792.

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31. Armistice entre les armées française et autrichienne, sur le Rhin.

1796.

Janvier 1er. L'année s'ouvre par l'institution du ministère de la police. A la violente tyrannie du régime révolutionnaire, vient succéder cette sorte d'inquisition qui s'insinue dans les moindres actes de la vie privée, pour en troubler le mouvement. Le rapporteur de l'horrible loi des suspects (V. 17 septembre 1793), Merlin dit de Douai est aussi l'introducteur de ce moyen d'arbitraire. Voici comme ce jurisconsulte de l'iniquité présente sa nouvelle décision: « Nous « aurons une république sage; un air pur règnera par-tout; par-tout « le citoyen pourra habiter en sûreté. »

Bourse de Paris. Le louis d'or coûte quatre mille six cents fr. en assignats.

Février 1er. Bourse de Paris. cent fr. en assignats.

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2. Installation des douze municipalités de Paris (V.21 février 1795). - Cette grande ville, livrée aux mains d'un seul maire, avait déployé une force irrésistible de sédition. Sa division en quarante-huit sections avait manifesté les dangers de ce grand nombre de foyers d'insurrection, qui, s'entretenant d'eux-mêmes, mettaient en défaut la vigilance des autorités supérieures. Un gouvernement, quelle que fût sa nature, devait donc redouter et l'influence dominante d'une espèce de muphti, et les mutineries de ces quarante-huit ortes de janissaires continuellement armées de piques et de canons. Par le clas

sement de cette nombreuse population en douze municipalités, le directoire la rend une masse inerte, et si néanmoins encore son poids est susceptible de faire pencher la balance chargée des destinées de la France, elle n'en sera plus l'unique mobile. Désormais la conduite du gouvernement, ou des causes diverses, détermineront plus spécialement les vicissitudes de la patrie commune.

24. Guerre de la Vendée. - Stofflet, qui, de garde-chasse, a su devenir l'un des chefs redoutés de la grande Vendée, est surpris à Jallais, près de Cholet (Maine et-Loire), et fusillé, le lendemain, à Angers. - Il avait repris les armes, un mois auparavant, à la sollicitation de Charrette.

Mars 1er. Bourse de Paris. Le louis d'or coûte sept mille deux cents fr. en assignats.

7. Mort de l'ex-abbé Raynal, à Paris même, dans la quatre-vingtquatrième année de son âge. Cet auteur, ou principal collaborateur de l'Histoire philosophique des deux Indes, fit plus d'effet sur ses contemporains qu'il n'intéressera la postérité.

18. Finances publiques. Création de deux milliards quatre cents millions de mandats territoriaux destinés à rembourser les assignats à raison de trente capitaux pour un. Ce papier est décrédité, même avant de sortir des presses nationales.

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23. Guerre de la Vendée.— Charrette, l'un des premiers chefs des royalistes, est surpris, à Saint-Sulpice, près de Montaigu (Vendée), avec trente-deux des siens. Il se rend après avoir reçu plusieurs blessures. (V. l'art. suiv.)

29. Guerre de la Vendée.—Charrette est fusillé à Nantes.- Toujours brave un jour d'action, il porte devant le conseil qui le condamne cette noble fierté qui sied au guerrier pénétré d'avoir loyalement fait son devoir de citoyen, en combattant pour une cause qu'il estime juste. Il reste impassible aux outrages que lui prodiguent les autorités républicaines et plusieurs officiers indignes d'être Français et militaires. Il meurt avec fermeté, emportant toute la force de son parti. Heureusement pour les contrées de l'ouest, la sagesse du général Hédouville y ramènera, et bien promptement, la tranquillité, la confiance et l'oubli des maux.

A cette occasion, un Français cherche à se retracer la politique des puissances coalisées. — Puisque, dès 1793, elles avaient manifesté l'intention de ne ménager aucun des partis qui se prononçaient pour le maintien plus ou moins étendu des effets produits par la révolution; qu'elles avaient explicitement annoncé l'intention de ne

transiger avec aucune opinion démocratique ou simplement constitutionnelle, et de rétablir l'ancien régime en France (V. 25 juillet 1792), elles devaient, afin d'obtenir ce résultat, secourir avec fran chise et vigueur les royalistes de la Vendée; elles devaient leur fournir abondamment des armes, des vaisseaux, des secours de toute espèce, et y porter les princes français qui là, seulement, pouvaient être utilement placés pour reconquérir l'opinion publique. Car cette conquête devait être le but principal des efforts de nos princes, et même l'attitude militaire, qu'ils y eussent prise, ne pouvait servir que de moyen secondaire. Au contraire, les princes sont éloignés, abusés sans cesse par les plus fallacieuses promesses. On disperse les émigrés à Saint-Domingue, en Portugal, en Corse, dans les plus vaines et les plus meurtrières expéditions; ou bien, on les dévoue continuellement pour le salut de l'armée impériale. Le corps de Condé, pendant les campagnes de 1795, 96, 97, fera toujours l'avantgarde des Autrichiens dans les attaques, et l'arrière-garde dans les retraites. & Ainsi le motif réel de la coalition, et spécialement du ca«binet de Saint-James, est de prolonger les déchirements de la « France, et non de les terminer dans l'intérêt général de l'Europe. -C'est au nom de l'empereur, que les généraux autrichiens s'emparent des places et du territoire de la Flandre ( V. 20, 28 juillet 1793).

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L'Angleterre déploie de grands efforts pour s'emparer de Dunkerque, cet ancien objet de sa convoitise; mais l'extrême incapacité du duc d'Yorck fait avorter le plan du ministre Pitt, assez malhabile pour choisir le plus malhabile des généraux britanniques (V. 9 septembre 1793). — Par une convention, tenue d'abord secrète, l'Alsace devait retourner à l'Autriche. Et, à ce sujet, quelles tentatives n'ont pas été faites à Vienne; de quelle obsession n'a-t-on pas usé, pour amener la fille de Louis XVI, la petite-fille de Marie-Thérèse (Madame), à recevoir la main d'un archiduc? Cet archiduc, c'est le prince Charles, dont le caractère magnanime fait bientôt cesser, par son désistement, les persécutions qu'éprouve sa trop infortunée cousine, engagée par des serments sacrés, prononcés dans la tour du Temple, à s'unir au duc d'Angoulême. Mais le mariage de la jeune princesse française avec un Autrichien aurait donné le prétexte d'un titre pour réclamer, dans une conjoncture favorable, et l'Alsace et la Lorraine, et d'autres fiefs des seizième et dix-septième siècles; fiefs réputés non-masculins (V. 19 décembre 1795). Voilà l'éternelle, l'invariable politique du cabinet aulique, qui ne dévie pas plus que le bœuf n'abandonne son sillon, que l'âne ne s'écarte de

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son sentier. La persévérance du cabinet de Vienne a traversé les siècles. Que ne peut l'obstinée médiocrité? A la vérité, Toulon est reçu au nom de Louis XVII (V. 27 août 1793), par égard pour le roi d'Espagne; mais on s'empresse de détruire la marine de ce roi, dont on affecte de protéger l'enfance et l'infortune. Enfin, ces mêmes Anglais, s'introduisent en Corse (V. 19 juin 1794), et Georges III considère fort peù s'il ternit le lustre des trois couronnes britanniques, en alliant à leur or pur les chétifs accompagnements de ce diadême, que Louis XI lui-même ( prince fort peu susceptible de honte, mais très-avisé ) dédaigna de ceindre. Le successeur des Alfred et des Édouard, arborant le titre de roi de Corse, semble recueillir la succession d'un aventurier sorti des bruyères de la Westphalie, de Théodore de Neuhoff, dont le fils touche, à Londres, l'aumône de l'indigent. - C'est sur de semblables résultats, qu'il conviendrait de juger la politique de Pitt, de ce ministre si contradictoirement célèbre (V. 23 janvier 1806).

Que d'après ces faits divers, les Français, dans quelque parti qu'ils se soient vus jetés, apprécient enfin la politique étrangère! Puissent leurs descendants, avertis par des perfidies aussi caractérisées, ne jamais méconnaître que l'intérêt général doit dominer, dans leur noble patrie, tous les intérêts privés, surmonter toutes les passions, et qu'il ne peut être permis de faire intervenir les étrangers dans les débats domestiques! Charrette a péri pour avoir accédé aux importunes sollicitations du cabinet anglais. Sa destinée est d'autant plus à plaindre, qu'il l'avait prévue; et que, nouveau Curtius, il préféra se précipiter au fond du gouffre, dans le vague espoir du salut commun. Oui, le sort de la Pologne attend cette nation, qui produirait deux générations assez insensées, pour attirer l'étranger dans son sein.

Avril 29. Insurrection du Berry.-Le parti royaliste entraîné, depuis la réunion des états-généraux en 1789, dans des oppositions partielles, imprudentes, mesquines, devait rester, jusqu'au dernier jour de la révolution, un exemple, singulier dans l'histoire, d'un parti politique faisant des fautes et ne faisant que des fautes pendant vingt-sept années. L'émigration avait laissé la France à la merci des novateurs; ses tentatives dans l'intérieur, conçues par la déraison, exécutées par l'ineptie, fournissaient de continuels prétextes à la tyrannie républicaine. L'expédition de Quiberon (V. 21 juillet 1795), vient de se terminer de la manière la plus funeste. Le foyer de la Vendée s'éteint dans le sang de Stofflet et de Charrette (V. 24

février, 29 mars ); et alors même, des hostilités éclatent au centre de la France, dans la contrée la moins susceptible, par la configuration de son sol, de favoriser une guerre civile! N'importe. Les mouvements des royalistes commencent à Surry-en-Vaux, près de Sancerre. Phelippeaux-d'Herbault, commandant ces insurgés, prend Sancerre, le 3; est surpris le 9 à Sens-Beaujeu, par le général Canuel, et mis en complète déroute. La guerre est finie.

11, 12. Bataille de Montenotte (trois lieues nord de Savone ). Elle ouvre la première campagne d'Italie.-Bonaparte, âgé de vingtsix ans, a sous ses ordres Masséna et trente-six mille Français. Beaulieu, âgé de soixante-seize ans, commande cinquante mille Autrichiens. Ce dernier éprouve une perte considérable; il se replie.

13. Le sénat de Venise, craignant déja de se compromettre avec le gouvernement français, enjoint à Monsieur, comte de Provence, qui, depuis la mort du fils de Louis XVI, prend le nom de Louis XVIII, de quitter Vérone et les états de la république. — Ce prince, prenant sa route à travers les Grisons, se rend au corps du prince de Condé, qui sert en Allemagne, avee les Autrichiens (V. le 28 ).

14, 15. Bataille de Millésimo. Combat de Dégo. — Beaulieu, vivement poursuivi (V. le 11.), perd dans ces deux actions vingt canons, huit mille prisonniers avec le général Provera, et deux mille morts. Bonaparte sépare l'armée sarde de l'armée autrichienne.

22. Bataille de Mondovi. Colli, général des troupes sardes, laissé à ses seules forces, après les affaires des 14 et 15, attaqué et battu chaque jour, en défendant l'entrée du Piémont, éprouve, dans cette dernière journée, une perte considérable. Il se rejette derrière la Stura. Masséna, Augereau, Serrurier, généraux de division; Berthier, chef de l'état-major; Murat, aide-de-camp du général en chef Bonaparte, se distinguent.

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25, 28. Occupation de Chérasque (151. S. de Turin), et prise d'une forte artillerie et de grands approvisionnements.-Armistice entre les troupes sardes et l'armée française, qui reçoit en dépôt les forteresses de Coni, Tortone, Céva.

28. Louis XVIII, parti de Vérone (V. 13 avril), rejoint le corps du prince de Condé, à Radstadt (duché de Bade).

Mai 10. Combat du pont de Lodi (sur l'Adda, 9 1. S. E. de Milan). Ce pont, long de cent toises, est défendu par dix mille Autrichiens et trente pièces de canon ; ils sont forcés avec perte de dix-huit pièces et de deux mille hommes. La perte des Français est moins considérable. Bonaparte, général en chef; Masséna, Augereau, Berthier,

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