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général Dumouriez, sont eux-mêmes arrêtés et livrés aux Autrichiens. 4. Le général Dumouriez, ayant trop présumé de ses moyens et de son influence, ne pouvant engager les soldats qu'il commande à seconder ses projets pour délivrer la France de la tyrannie de la convention et rétablir la constitution de 1791, s'échappe de son quartier-général, établi aux Bains-Saint-Amand (Nord), et se réfugie aux avant-postes autrichiens, accompagné du duc de ChartresOrléans et de Valence, généraux de division. Là, se termine la carrière politique d'un homme beaucoup trop cité, qui prit l'intrigue pour la gloire, le bruit pour la célébrité; qui désavouait les doctrines et changeait de conduite au gré des circonstances, et qui ne fit qu'entreprendre sans obtenir de résultat.

6. Loi révolutionnaire portant établissement au sein de la convention d'un comité de salut public, composé de neuf membres. Il est chargé de surveiller et de diriger l'action du pouvoir exécutif ; ses délibérations seront secretes. Les patriotes jugés dignes d'y être reçus, à sa formation, sont : Barrère, Delmas, Bréard, Cambon, Jean Debry, Guyton-Morveau, Treilhard, Delacroix; les suppléants sont : Isnard, Lindet, Cambacérés.

8. La convention décrète que tous les individus de la famille de Bourbon, hors ceux détenus au Temple, seront détenus à Marseille (V. 16 décembre 1792, deuxième article).

Décret portant que les députés convaincus d'un délit national seront livrés sur-le-champ au tribunal révolutionnaire.

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9. Loi révolutionnaire établissant près de chaque armée des représentants du peuple, pris dans la convention et investis de pouvoirs illimités. Les généraux et tous les fonctionnaires civils sont tenus d'obéir à leurs ordres. La convention met sur pied dix armées: du Nord et des Ardennes, Custine; de la Moselle, Houchard; du Rhin, Alexandre Beauharnais; des Alpes, Kellermann; d'Italie, Brunet; des Pyrénées-Orientales, Deflers; des Pyrénées - Occidentales, Dubousquet; des Côtes de la Rochelle, Canclaux; des Côtes de la Manche, Félix Wimpfen; de l'Ouest, Westermann.

11. Loi révolutionnaire qui défend la vente du numéraire, sous peine de six années de fers.

13. Le parti dit de la Gironde (V. 29 mai 1792, deuxième article), aujourd'hui séparé des jacobins, fait décréter d'accusation le féroce Marat, conventionnel et journaliste. Le décret est émis à la majorité de deux cent vingt voix contre quatre-vingt-douze et par appel nominal. — Le 24, les jacobins parviendront à le faire absoudre.

15. Les Anglais prennent l'île française de Tabago.

17. Les Espagnols envahissent le Roussillon.

Mai 4. Loi révolutionnaire enjoignant aux autorités municipales de fixer un maximum du prix des grains et farines (V. 29 septembre).

7. Finances publiques. Décret portant création de douze cents millions d'assignats.—Il est établi que la somme en circulation est de trois milliards cent millions ( V. 1 février).

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9. Décret autorisant, d'arrêter et d'amener dans les ports de la république, les navires neutres chargés de marchandises quelconques, même de vivres, et destinés pour des ports ennnemis (V. 8 juin).

10. La convention, abandonnant la salle du Manége, tient sa première séance au château des Tuileries.

18. Les girondins obtiennent l'établissement d'une commission extraordinaire, à l'effet de contenir les terroristes. Cette mesure amène une scission complète des deux partis. — La commission sera dissoute le 27, rétablie le 28, et définitivement supprimée le 31.

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20. Loi révolutionnaire. Emprunt forcé d'un milliard, imposable seulement sur les riches (V. 3 septembre ).·

26. Les Corses, à la persuasion de Paschal Paoli, prennent le parti de se soustraire à la domination de la France. Il se forme une consulte, c'est-à-dire, une assemblée extraordinaire des députés de toutes les communes. - Paoli sera nommé généralisssime, ou chef suprême de l'île. Le clergé sera réintégré, les émigrés seront rappelés, et les émissaires de la république française proscrits ( V. 22 mai, 19 juir. 1794 ).

29. Insurrection générale à Lyon contre les jacobins (V. 4 février). 30, 31. Juin 1, 2. Révolution, dite du 31 mai. Au son du tocsin qui retentit dans Paris, les sections s'assemblent, leurs délégués se constituent Puissance révolutionnaire centrale; ils renvoient du conseil général de la commune tous les amis de l'ordre; ils provoquent la proscription de Lanjuinais, de Henri Larivière, membres de la convention, défenseurs intrépides de la justice, ainsi que la proscription de plusieurs de leurs collègues, désignés sous les noms de girondins, brissotins, fédéralistes (V. 29 mai 1792, deuxième article). Des brigands armés se portent à la convention, remplis sent les tribunes, interceptent les passages, campent la nuit au jardin des Tuileries et ne se retirent dans la soirée du 2 juin, qu'après avoir obtenu la proscription de vingt-neuf membres de la convention et

des ministres Clavières, Lebrun; tous prévenus d'avoir conspiré contre la liberté.- La veille, Grégoire s'est signalé parmi les proscripteurs ou montagnards.

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Les proscrits, qui ont sur leurs adversaires l'avantage des talents oratoires, manquent de résolution. Ils se retirent de l'assemblée au moment décisif. L'inébranlable Lanjuinais, que les proscripteurs mêlent aux girondins, résiste seul; et défiant tous les assassins levés sur lui, fait entendre les derniers accents de la liberté. Barrère, organé du comité de salut public, Barrère qui dans toutes les crises ent trois discours différents, pour, contre et sur l'insurrection, et qui souvent les prononça tous les trois, à deux heures d'intervalle, incertain sur la lutte actuelle, a proposé, non pas l'accusation ou l'arrestation des girondins, mais leur suspension volontaire. Lanjuinais ose s'y refuser, quoique toujours sous les poignards. N'attendez « de moi, ni démission ni suspension. Sachez qu'une victime n'est << point insultée alors qu'on va l'immoler. Les sacrifices doivent être « libres, et nous ne le sommes pas dans cette enceinte. Je vous dé«< clare donc que je ne puis émettre une opinion en ce moment, et je me tais. » Garat, aujourd'hui ministre de l'intérieur, ce même Garat qui, ministre de la justice, annonça à Louis XVI sa condamnation (V. 20 janvier ), excite les brigands sans-culottes, et contribue puissamment à leur succès. Les membres de la commune jouent le principal rôle dans ces troubles, et rappellent la faction du prévôt Étienne Marcel, en 358, ou celle des Seize, au temps de la Sainte-Ligue. Les municipaux actuels préparent et commettent des actes aussi détestables. Et, comment cela ne serait-il pas? Les membres du conseil de cette commune, pris parmi les meneurs des sections ou des comités révolutionnaires, passent aux jacobins, et des jacobins à la magistrature. Le maire Pache, le procureur de la commune Chaumette, le commandant-général Henriot, sont les plus ardents promoteurs des fureurs populaires.

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Ainsi est terrassée la faction de Brissot et de Vergniaud par celle de Danton et de Robespierre. Les jacobins affermissent leur épouvantable domination; et de cette journée date le grand régime de la terreur. « En révolution, disait Collot-d'Herbois, quiconque s'arrête « est écrasé. » — « Osez, disait Saint-Just, ce mot est toute la politique de la révolution, --« En révolution, l'autorité appartient

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conspiration sont jetés, à-la-fois, dans les prisons de Paris.

Dans le Calvados, la Gironde, et en quelques autres lieux, on se

soulevera, sans résultat, contre cette horrible tyrannnie. De plus de soixante départements qui se ligueront contre les jacobins, il n'y en aura que sept ou huit qui feront des efforts actifs. Marseille, Lyon, succomberont (V. 25 août, 9 octobre, deuxième article).

Durant ces dissensions, les armées françaises perdront leurs avantages sur tous les points, au nord, sur les bords du Rhin, et vers les Pyrénées (V. 31 octobre).

8. L'Angleterre, en représailles du décret du 9 mai, déclare tous les ports de France en état de blocus, et prononce la confiscation des bâtiments neutres destinés à y porter des vivres.

9. Combat d'Arlon ( quatre lieues nord-ouest de Luxembourg ).L'armée de Moselle (Houchard) met en déroute un corps d'armée autrichien. Succès inutile.

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10. Guerre de la Vendée. - Bataille et prise de Saumur par l'armée vendéenne des royalistes, qui ont pour chefs la Roche-Jacquelin, Lescure, Cathelineau, Stofflet. Le général républicain Menou, complètement défait, abandonne deux mille prisonniers (V. le 30).

11. Mort du docteur Robertson, historien écossais très - célèbre, principalement par l'Histoire de Charles-Quint, qui forme comme une épisode de notre propre histoire, à une époque aussi intéressante que peu glorieuse pour nous.

13. Reddition de Condé aux Autrichiens.

21-24. Saint-Domingue. — Incendie du Cap et massacre général des blancs. Plus de la moitié de la ville devient la proie des

flammes.

23. Décret qui abolit la loi martiale ( V. 21 octobre 1789). 24. Reddition de Bellegarde (Pyrénées-Orientales) an général espagnol Ricardos.

La constitution, dite de 93 ou de l'an 1er, redigée, préparée, discutée en moins de quinze jours, est décrétée et envoyée à l'acceptation des assemblées primaires. Elle est en cent vingt-cinq articles, précédés de trente-cinq autres, formant la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Condorcet, primitif et principal auteur de cet acte, n'y a fait entrer que des éléments démocratiques; Hérault de Séchelles et ses collaborateurs actuels n'y mettent aucun correctif.

Au reste, elle ne sera point mise en activité. Ce n'est qu'une amorce à la crédulité populaire, les maîtres de la convention se proposent de retenir long-temps encore la suprême autorité.

26. Loi révolutionnaire enjoignant aux juges du tribunal extraordinaire ( V. 11 mars ) d'opiner à haute voix et en public.

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27 29. Guerre de la Vendée. Attaque de Nantes par les royalistes vendéens, qui sont repoussés avec une perte immense. 30. Guerre de la Vendée Reprise de Saumur par Canclaux, gé

néral de la convention (V. le 10).

Juillet 2. Loi révolutionnaire, qui fixe une indemnité de dix-huit francs par jour aux jurés du tribunal révolutionnaire (V. 11 mars).

3. La reine Marie - Antoinette d'Autriche, veuve de Louis XVI, prisonnière au Temple depuis onze mois, est séparée de son fils (Louis XVII).

Guerre de la Vendée. - Prise de Chatillon (Deux-Sèvres ). Le général républicain, Westermann, s'empare de cette petite ville, après avoir défait les Vendéens, commandés par Lescure et la RocheJacquelin. - Le surlendemain, ceux-ci reprennent Châtillon.

13. Mort de Marat, poignardé par Charlotte Corday d'Armans, jeune personne née à Saint-Saturnin des Lignerets, près de Séez ( Orne ).

Cet exécrable conventionnel était de Baudry, village de la principauté de Neufchátel. Attaché comme médecin aux gardes d'Artois, il avait attiré quelque attention, en publiant un systême d'optique qui n'admettait que trois couleurs primitives. Charlotte Corday a conçu le généreux dessein de sauver son pays en abattant la tête la plus affreuse de l'hydre qui le dévore. Mais Marat ne compte parmi les chefs d'aucun parti; les principaux factieux le méprisent: car sa démagogie, qui repousse tout calcul de conduite, est une démence sans intervalle. C'est de la boue détrempée dans du sang. Féroce par instinct, et tel que ces chiens employés par les colons anglais à la chasse des nègres, Marat, lâché sur sa proie, s'y attache avec fureur et la livre, ensanglantée, pour qu'on l'achève. Déclamateur effréné, tribun de la populace, il n'est déja plus, pour les grands moteurs du jacobinisme, qu'un instrument usé; et la fin de ce misérable ne suspend ni n'affaiblit aucun des plans qu'émit leur féconde perversité. « Le coup, bien porté, est mal adressé », dit un proscrit.

Mais, cet acte de Corday que les anciens eussent divinisée, n'excitera point les Français. Toujours engourdis par la peur, ils resteront incapables du moindre effort. Il n'est personne qui ne sût recevoir le coup mortel, et personne qui ose le prévenir par une détermination individuelle ou par une agression combinée. — Aussi, pour un seul monstre de moins, la France ne verra point s'amortir ses désastres. Des milliers d'hommes déploient à l'envi les prodiges de la valeur militaire : une jeune fille a seule montré la résolution

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