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Dans la défaite de Russie, Napoléon perdit plus de 500,000 hommes et 100,000 chevaux, tant par le froid, la famine et les marches forcées, que par les divers combats soutenus dans sa retraite. Il voulut réparer sa perte en 1813, en levant une conscription de 300,000 soldats et y ajoutant une grande partie des vétérans de l'armée d'Espagne. Il retira donc de la péninsule 15,000 soldats de la garde impériale, 50,000 hommes de troupes de ligne choisies, et ordonna au roi Joseph ainsi qu'à

ses maréchaux, de se tenir sur la défensive jusqu'au moment où, après avoir battu les Russes et forcé ainsi à faire la paix, il pût envoyer de nouveaux renforts en Espagne pour reprendre l'offensive.

21 juin

1813

Ces événements ayant rendu de l'espoir au lord Wellington, il passe l'Ebre, livre une bataille décisive à Vittoria et bat complétement les Français.

Le roi Joseph est forcé de rentrer en France, où se réfugièrent avec lui, don Amoros et plus de douze mille familles espagnoles qui craignaient les vengeances du parti vainqueur. Chacun y attendait une victoire décisive remportée par Napoléon sur les Russes et leurs alliés, dont le résultat devait être la paix continentale. Mais il y eut là encore déception!

Les puissances belligérantes conclurent une suspension d'armes; le congrès de Prague eut lieu;

on y offrit la paix à Napoléon sous des conditions qu'il ne crut pas devoir accepter 1.

Alors l'empereur d'Autriche se ligua avec l'empereur de Russie et le roi de Prusse contre son beau-fils, et le 17 août les hostilités recommencèrent. Napoléon eut alors contre lui 150,000 baïonnettes de plus, que son beau-père avait gardées en réserve pour cette circonstance déjà prévue.

Les 26 et 27, Napoléon remporta de nouvelles victoires qui lui rendirent l'espoir de reconquérir tout ce qu'il avait perdu, et lui firent repousser encore de nouvelles propositions de paix, faites à Dresde, sur les mêmes bases que son frère régnerait toujours en Espagne.

Le bruit se répandit alors, mais sans preuves authentiques, que les empereurs d'Autriche et de Russie offraient la paix à Napoléon, s'il voulait renoncer à l'Allemagne et à l'Italie, pour qu'ils pussent, d'accord avec les autres puissances intéressées, en faire ce qu'ils jugeraient convenable pour remplir l'objet de l'équilibre européen.

17 août

1813

Ils paraissent blâmables ces refus de conclure une paix, qui sans doute était offerte en considération de l'alliance de Napoléon avec la famille impériale d'Autriche; mais nous les jugeons après l'événement et sur les funestes résultats qu'ils traînèrent à leur suite. N'est-il pas téméraire d'asseoir ainsi son jugement sur des faits apparents, quand on ignore les fils secrets qui dirigeaient les affaires?

Et l'empereur se fût-il trompé là, cela tient encore à la noblesse de son caractère, qui ne pouvait prévoir des trahisons envers celui qui avait sauvé la France et constamment travaillé dans l'intérêt de sa gloire et de sa prospérité; il ne pouvait, surtout, en prévoir venant de ses obligés, ni pénétrer l'adresse de ceux-ci pour amener et diriger ces trahisons.... qu'ils savaient bien être le seul moyen de vaincre le héros'. Le caractère

1

Talleyrand devait tout à Napoléon, et l'avait conduit à l'affaire d'Espagne.

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