Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

s'élevaient dans les airs; on se précipitait aux pieds de la personne auguste de S. M. l'empereur de Russie, on pressait ses mains; ses genoux, ses. habits, on arrêtait son cheval, et la bonté toute particulière avec laquelle ce monarque accueillait ces témoignages de reconnaissance et de respect, a laissé dans tous les cœurs une impression que rien, ne pourra effacer. On peut le dire, les fastes de l'histoire ne présentent pas l'exemple d'un enthousiasme aussi éclatant et aussi sincère, et les fastes. de l'histoire en conserveront le souvenir. En un mot, dans cette journée mémorable, la tranquillité publique n'a pas été troublée un seul instant; aucun excès n'a été commis, et les habitans de Paris ont déployé un caractère et une confiance qui les honorent à jamais aux yeux de l'Europe.

[ocr errors][merged small][ocr errors]

DÉCLARATION.

Les armées des puissances alliées ont occupé la capitale de la France. Les souverains alliés accueillent le vœu de la nation française.

Ils déclarent:

Que si les conditions de la paix devaient renfermer de plus fortes garanties, lorsqu'il s'agissait d'enchaîner l'ambition de Bonaparte; elles doivent être plus favorables, lorsque, par un retour vers un gouvernement sage, la France elle-même offrira l'assurance de ce repos.

Les souverains alliés proclament en conséquence;

Qu'ils ne traiteront plus avec Napoléon Bonaparte, ni avec aucun de sa famille;

Qu'ils respectent l'intégrité de l'ancienne France, telle qu'elle a existé sous ses rois légitimes; ils peuvent même faire plus, parce qu'ils professent toujours le principe que, pour le bonheur de l'Europe, il faut que la France soit grande et forte;

Qu'ils reconnaîtront et garantiront la constitution que la nation française se donnera. Ils invitent en conséquence le sénat à désigner un gouvernement provisoire qui puisse pourvoir aux besoins de l'administration, et préparer la constitution qui conviendra au peuple français.

Les intentions que je viens d'exprimer me sont communes avec toutes les puissances alliées.

ALEXANDRE.

Par sa majesté impériale,

Le secrétaire-d'état, comte DE NESSELRODE.

PROCLAMATION du conseil-général du département de la Seine, et du conseil municipal de Paris.

HABITANS DE PARIS,

Vos magistrats seraient traîtres envers vous et lá patrie si, par des viles considérations personnelles, ils comprimaient plus longtems la voix de leur

conscience.

Elle leur crie que vous devez tous les maux qui vous accablent à un seul homme.

C'est lui qui, chaque année, par la conscrip tion, décime nos familles. Qui de nous n'a perdu un fils, un frère, des parens, des amis ? Pour qui tous ces braves sont-ils morts? Pour lui seul, et non pour le pays. Pour quelle cause? Ils ont été immolés, uniquement immolés à la démence de laisser après lui le souvenir du plus épouvantable oppresseur qui ait pesé sur l'espèce humaine.

C'est lui qui, au lieu de quatre cent millions que la France payait sous nos bons et anciens rois

pour être libre, heureuse et tranquille, nous à surchargés de plus de quinze cent millions d'impôts auxquels il menaçait d'ajouter encore.

C'est lui qui nous a fermé les mers des deux mondes, qui a tari toutes les sources de l'industrie nationale, arraché à nos champs les cultivateurs, les ouvriers à nos manufacturés.

A lui nous devons la haine de tous les peuples, sans l'avoir méritée, puisque, comme eux, nous fûmes les malheureuses victimes bien plus que les tristes instrumens de sa rage.

N'est-ce pas lui aussi qui, violant ce que les hommes ont de plus sacré, a retenu captif le vénérable chef de la religion, a privé de ses états, par une détestable perfidie, un roi son allié, et livré à la dévastation la nation espagnole, notre antique et toujours fidèle amie?

N'est-ce pas lui encore qui, ennemi de ses propres sujets longtems trompés par lui, après avoir tout à l'heure refusé une paix honorable dans laquelle notre malheureux pays, du moins, eût pu respirer, et fini par donner l'ordre parricide d'exposer inutilement la garde nationale pour la défense impossible de la capitale, sur laquelle il appelait ainsi toutes les vengeances de l'ennemi? N'est-ce pas lui enfin qui, redoutant par-dessus tout la vérité, a chassé outrageusement, à la face

« ZurückWeiter »