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trarié par les dispositions d'un très - grand nombre de personnes (1).

(1) Il faut expliquer cette résistance, ou plutôt cette réserve, non pas d'un éloignement quelconque pour le rétablissement de la maison de Bourbon, aŭ contraire, il était desire; mais de l'impression subsis tante et profondément gravée dans les esprits.

1o. De ne pas établir de contradiction avec les actes publics, qui tous n'avaient eu rapport qu'à l'établissement de la paix;

2o. De n'imposer aucune loi aux Français, de s'assurer de leurs dispositions véritables avant de se fixer à une détermination dont les suites devaient être si grandes ;

3o. De faire une chose solide, et réalisée promptement les souverains étaient en campagne depuis deux ans; ils étaient loin de chez eux-: il fallait faire vîte et sûrement, pour n'être pas obligé de retommencer, ou d'attendre trop longtems.

A cette époque, l'idée des étrangers était qu'il fallait faire la paix, lier strictement Napoléon, et prendre deux ou trois ans pour le détruire. Ils étaient fort éloignés de croire sa fin aussi facile, ni aussi prochaine. Comme ils n'avaient jamais su ce qui faisait sa force, ils ne savaient pas non plus ce qui faisait sa faiblesse. Leur sincérité dans les négociations, avec Napoléon était telle, que lord Wellington prévint la députation de Bordeaux, qui lui fit part de son intention de

L'empereur Alexandre demanda à M. dễ Talleyrand, quels moyens il se proposait d'employer pour arriver au résultat qu'il annonçait. Il répondit que ce seraient les autorités constituées, et qu'il se portait fort pour le sénat; que l'impulsion donnée pár celui-ci serait suivie par Paris et par toute la France.

Quelques solides que fussent les raisons qu'il allégua, et quelque eonfiance que l'on eût dans l'influence qu'il était dans le cas d'exercer sur le sénat, cependant la résis

recevoir le duc d'Angoulême, qu'elle eût à bien peser sa démarche, parce qu'on traitait avec Napoléon, et que ce général, pour éviter tout mal-entendu qui pourrait compromettre, soit les villes, soit quelques. particuliers, rethit à la municipalité dé Toulouse," lorsque la bataille du 10 avril l'eut rendu maître de cette ville, un avis par écrit pour lui faire connaître les dangers que l'on courrait par l'exposition des couleurs et des signes royalistes qui se montraient en grand nombre.

La députation de Bordeaux n'avait pas tenu compte de ses observations, êt même les avait présentées dans un sens absolument contraire. Il desirait prévenir Toulouse les inconvéniens d'une fausse interprétation.!

tance durait encore, et ce fut pour la vaincre, qu'il crut devoir s'étayer du témoignage de M. le baron Louis, et du mien, et qu'il proposa à l'empereur de nous interroger comme des personnes que, depuis plusieurs mois, il avait vu occupées des mêmes intérêts, et de la recherche des moyens de les ménager.

Cette proposition ayant été agréée, M. de Talleyrand nous introduisit dans la pièce où se tenait le conseil On se trouva rangé de manière à ce que, du côté droit, le roi de Prusse et M. le prince de Schwartzenberg fussent les plus rapprochés du meuble d'ornement qui est au milieu de l'appartement : M. le duc de Dalberg était à la droite de M. le prince de Schwartzenberg; MM. de Nesselrode, Pozzo di Borgo, prince de Lichteinstein suivaient. M. le prince de Talleyrand était placé à la gauche du roi de Prusse, M. le baron Louis et moi étions auprès de lui: l'empereur Alexandre faisant face à l'assemblée, allait et venait.

Ce prince, du ton de voix le plus prononcé, soutenu d'un geste très - animé, débuta par nous dire que ce n'était pas lui qui avait

commencé la guerre, qu'on avait été le chercher chez lui; que ce n'étaient ni la soif des conquêtes, ni celle de la vengeance qui l'amenait à Paris; qu'il avait tout fait pour épargner à cette grande capitale, qu'il qualifia des épithètes les plus honorables, les horreurs de la guerre ; qu'il serait inconsolable si elle en avait été atteinte qu'il ne faisait point la guerre à la France, et que ses alliés et lui ne connaissaient que deux ennemis: l'empereur Napoléon et tout ennemi de la liberté des Français. Il s'adressa alors au roi de Prusse et au prince de Schwartzenberg, en leur demandant si ce n'étaient pas là leurs intentions. Leur acquiescement ayant suivi cette demande, il répéta avec la même action une partie de ce qu'il venait de dire, insistant sur des sentimens dont la générosité nous pénétrait d'admiration et de reconnaissance; et après nous avoir répété plusieurs fois que les Français étaient parfaitement libres, que nous l'étions aussi, que nous n'avions qu'à faire connaître ce qui nous paraissait certain dans les dispositions. de la nation, et que son vœu serait soutenu par les forces alliées, il s'adressa à chacun de nous.

Lorsque mon tour de parler fut venu, j'éclatai par la déclaration que nous étions tous royalistes; que toute la France l'était comme nous; que si elle ne l'avait pas montré, il ne fallait en accuser que les négociations continues de Châtillon; qu'elles avaient suffi pour tout allanguir; qu'il en était de même de Paris; qu'il se prononcerait aussitôt qu'il serait appelé à le faire, et qu'il y aurait de la sûreté; que, d'après l'influence que Paris exerçait sur la France depuis la révolution, son exemple serait décisif, et répété par

tout.

L'empereur s'adressa de nouveau au roi de Prusse et au prince de Schwartzenberg: ils répondirent dans un sens parfaitement conforme à celui des opinions que nous avions énoncées. Eh bien! dit alors l'empereur Alexandre, je déclare que je ne traiterai plus avec l'empereur Napoléon: il fut observé que Napoléon seul se trouvait exclus par cette déclaration qui n'atteignait pas sa famille; et sur nos représentations, l'empereur ajouta ni avec aucun membre de sa famille.

On obtint de ce monarque que cette déclaration, qui devait fixer l'opinion de Paris,

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