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tion du crédit, qui les affectent plus directement, | l'agriculture a les siennes, peut-être plus irrémédiables, dans l'incertitude des récoltes et dans l'intempérie des saisons. Une vendange compromise trouble l'existence des populations rurales du Midi. Une mauvaise récolte en céréales a des effets plus généraux et non moins funestes. Que si les souffrances de ces populations se remarquent moins, c'est peut-être uniquement parce que, dispersées sur de grands espaces, leurs plaintes se font moins entendre, emportées qu'elles sont par les vents.

X.-Il y a, au surplus, une considération générale qui domine tout ce sujet. C'est que la concentration d'un vaste système manufacturier au sein des villes est le meilleur garant, nous pourrions même dire l'unique garant de la tranquillité, de la sécurité, de la liberté dans les campagnes. On a dit souvent, avec raison, que les manufactures alimentent et vivifient le travail agricole parce qu'elles en absorbent les produits. Rien n'est plus juste. Mais on peut ajouter, avec non moins de raison, que les populations manufacturières agglomérées dans les villes sont, au regard de celles qui sont dispersées dans les campagnes, des sentinelles vigilantes qui les éclairent, des corps avancés qui les défendent. Croit-on par hasard que les hommes des champs aient toujours joui de la liberté relative qui leur est assurée de nos jours? Que leur travail ait toujours été aussi régulier et leur existence aussi paisible? Pour peu qu'on ait étudié l'histoire, on sait trop qu'il n'en est rien. Or ce n'est pas sans effort et sans peine que ces populations ont été élevées à cette position supérieure qu'elles occupent. Ajoutons qu'elles ne l'ont pas conquise par elles-mêmes, et qu'elles la doivent surtout à ces populations manufacturières, à ces populations urbaines, qui leur ont ouvert dans tant de directions la route de la civilisation et du progrès.

La remarque n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été faite par A. Smith, qui lui-même l'avait rencontrée dans D. Hume. « Le commerce et les manufactures, dit-il, introduisirent par degrés l'ordre et le bon gouvernement, et avec eux la liberté et la sûreté des individus parmi les habitants de la campagne, qui auparavant avaient vécu dans un état de guerre presque continuel avec leurs voisins, et dans une dépendance servile à l'égard de leurs supérieurs. Quoique cet effet du commerce et de l'industrie ait été le moins observé, il est beaucoup plus important que tous les autres. M. Hume est le seul auteur, à ma connaissance, qui en ait fait mention 1. » Résultat important, en effet, et qui suffirait pour mettre au néant toutes les observations critiques auxquelles le développement de l'industrie manufacturière a donné lieu, en compensant largement les maux réels ou supposés dont ce développement peut devenir l'occasion.

Lors donc que l'on considère l'essor merveilleux que l'industrie manufacturière a pris dans les temps modernes, il ne faut pas se demander si l'extension de cette industrie n'a pas été accompagnée de quelques maux. Il ne faut pas non

1 Ricnesse des nations, liv. 111, cn. iv.

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plus s'inquiéter de savoir si, dans l'état présent
des choses, le travail manufacturier est aussi sûr,
aussi avantageux que le travail agricole. Il faut se
demander, d'abord, si cet accroissement de l'in-
dustrie manufacturière n'était pas inévitable; en-
suite si, malgré les souffrances partielles qu'il
engendre ou que nous voulons bien lui attribuer,
il n'a pas produit un bien général plus grand. En
d'autres termes, si la condition générale de l'es-
pèce humaine n'est pas aujourd'hui, et grâce à ce
même accroissement de l'industrie manufactu
rière, fort supérieure à ce qu'elle était autrefois.
Ainsi posée, la question sera bientôt résolue.
CH. COQUELIN.

INSCRIPTION MARITIME. Voyez MARINE. INSTRUCTION PUBLIQUE ET PRIVÉE. Instruction et éducation sont deux termes corrélatifs qui ne sauraient être envisagés isolément, quelle que soit la science qui en recherche les véritables conditions et le point de vue auquel se place l'observateur. L'instruction et l'éducation procèdent par une action simultanée et embrassent l'homme tout entier, c'est-à-dire sa personne physique, son développement moral et intellectuel. Sans l'éducation et l'instruction, l'homme se distingne à peine des autres étres animés que la Providence a placés sur la terre pour subir sa loi. Sa perfectibilité, attribut essentiel de la nature humaine et principe des civilisations antérieures, est un encouragement continuel à l'étude de lui-même et des divers objets au milieu desquels il est appelé à vivre. Il doit l'utiliser, dans son propre intérêt et dans celui de la société.

L'influence de l'éducation et de l'instruction sur l'homme est telle que Leibnitz disait : « Donnezmoi l'instruction publique pendant un siècle, et je changerai le monde. Leibnitz se trompait en exagérant une idée vraie. Les gouvernements modernes, comme les gouvernements de l'antiquité, n'ont pas méconnu la puissance de l'éducation et de l'instruction sur les idées et les tendances des générations nouvelles, et ils se sont attachés, à des degrés divers, à en régler la nature, l'étendue et la distribution; mais il n'appartient à aucun d'eux, même au plus despotique, de faire dévier la nature humaine de certaines voies qui lui ont été tracées par le Créateur. Ni sa raison, ni son sens moral ne sont à la merci de prescriptions contraires aux lois éternelles de la conscience et de la civilisation.

L'action de l'État sur l'instruction et sur l'éducation n'est pas une idée moderne. Il y a longtemps qu'Aristote disait : « Le moyen le plus efficace de tous pour conserver les États, c'est d'élever les citoyens dans l'esprit des gouvernements... de les façonner et de les jeter pour ainsi dire dans le moule de la constitution (Polit., 1. v, ch. 8) » ; et sa théorie avait été devancée par une pratique sévère et persistante de la maxime qu'il formulait. Les républiques de la Grèce jusqu'au temps de leur décadence ont fait prédominer, et jusqu'à l'exagération, l'intérêt de l'État sur la liberté de l'individu. Il suffit de quelques mots pour le rappeler: chez les peuples de la Grèce l'éducation et l'instruction étaient publiques. L'État considérait les générations nouvelles comme lui appartenant. A Sparte il exerçait à leur naissance le droit de vie et de mort; plus tard, il leur inspirait dès l'âge le

Avec Philippe le Bel l'enseignement se sécularise et prend une organisation plus uniforme et plus régulière. Les universités établies dans plusieurs grandes villes acceptent du pouvoir temporel, non sans quelque résistance, ses édits et ses arrêts, et s'assouplissent sous l'influence de la communauté d'intérêts et de l'esprit de corps à l'unité et aux règles de la hiérarchie.

plus tendre les sentiments, les idées, les connaissances qu'il souhaitait retrouver en eux lorsque l'age les appelait au rôle de citoyens. A Sparte, l'éducation de la jeunesse était l'occupation des anciens sous la surveillance et le contrôle spécial d'un fonctionnaire élu parmi les plus estimés. Lire et écrire, connaître les premiers éléments des arts et des sciences était de peu d'importance aux yeux de ces austères disciples de Lycurgue. Pour eux, courir, sauter, lutter, lancer le disque et le javelot, voler avec habileté, comme par une préparation aux dangers, aux privations et aux expédients de la guerre, quelques notions de musique et de poésie, l'art de les traduire sur la flûte et sur la lyre, étaient les seules occupations dignes des jeunes années jusqu'au moment où la patrie les appelait au service militaire. A Athènes, Solon n'eut ni le désir ni le pouvoir de façonner les habitudes de son peuple au même contrôle que Lycurgue l'avait fait pour les Spartiates. Jusqu'à seize ans, l'éducation de l'enfant était abandonnée à Athènes aux soins de ses parents ou de son tuteur; de seize à dix-huit ans seulement, il fré-miers esprits du temps à reconnaître que l'éduquentait les écoles gymnastiques et se livrait à des exercices virils sous la surveillance de maîtres nommés par l'État.

En 1789, il était admis sans réserve que le droit d'enseigner appartenait au domaine de la couronne. Tel avait été le sentiment des jurisconsultes des seizième et dix-septième siècles, des Chopin, des Pasquier, des Servin, des De Thou, des Domat. Au dix-huitième siècle, ce principe fondamental, incontestable et non contesté, recevait la consécration des jurisconsultes et des publicistes de toutes les écoles, des partisans de l'ancien régime et des propagateurs des idées nouvelles, de Montesquieu, de Turgot, de Malesherbes, de La Chalotais. « La loi, disait J.-J. Rousseau, doit régler la matière, l'ordre et la forme des études. » Il y avait donc unanimité de la part des pre

cation devait être dirigée par l'autorité souveraine et arrangée par la société, suivant sa constitution; qu'elle était un droit et un devoir attachés Les Romains laissèrent une part plus large au à la puissance publique dont les instituteurs étaient père de famille dans l'éducation de ses enfants. les mandataires. Et cela pour deux raisons, suiCela tenait au rôle considérable que les lois de vant M. Troplong, Du Pouvoir de l'État sur l'EnRome et les institutions de la république attribuè-seignement: la première, c'est que l'instruction rent au père de famille et au pouvoir absolu qu'il conserva longtemps sur sa descendance.

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de la jeunesse fait les mœurs et la discipline des États, et qu'il faut que le gouvernement la façonne par des lois conformes au principe de sa propre durée. (Montesquieu, Esprit des Lois, liv. iv, ch. 1; Malesherbes, Princ. de Lég., liv. Ix, ch. 7 et 8, p. 203); la seconde, c'est que l'éducation publique se donne nécessairement dans des réunions et des assemblées qui, de leur nature, ne peuvent exister que par la permission de l'autorité. Aussi un des premiers actes de l'assemblée constituante fut-il de poser le principe de l'action supérieure de l'administration de l'État sur l'éducation publique et sur l'enseignement politique et moral. (Décret du 22 déc. 1789.)

A la chute de l'empire romain, l'enseignement, abandonné, dédaigné par le pouvoir temporel, passa dans les mains de l'Église. Les écoles gauloises si célèbres de Trèves, de Bordeaux, d'Autun, de Poitiers, de Toulouse, de Lyon, de Narbonne, d'Arles, de Marseille, de Vienne, de Besançon, cessèrent de jeter l'éclat qui les avait rendues célèbres: elles persistaient dans les erreurs du paganisme, tandis que le mouvement religieux entrainait la société nouvelle vers les lumières de la foi chrétienne. Aussi les écoles établies près des évêques, dans les monastères et dans les paroisses, pour former les clercs aux lettres religieuses, de- La convention exagéra le système d'absorption vinrent le centre d'une activité intellectuelle con- de l'instruction publique par le gouvernement de sidérable, et, après la chute des écoles municipales, l'État; elle décida, de plus, par un décret du 15 recueillirent les séculiers auxquels manquaient les septembre 1793, qu'il serait établi trois degrés anciennes ressources pour l'instruction. Charle-progressifs d'instruction : le premier, pour les magne comprit la puissance du clergé dans les temps d'ignorance où il vivait : il dirigea l'ensei- | gnement par son intermédiaire. Une école des tinée à servir de modèle aux autres s'éleva dans son propre palais. Les évêques, dans les évêchés et les monastères confiés à leurs soins, et les curés dans les paroisses, devaient assurer des moyens d'instruction pour les plus basses classes comme pour les plus relevées. A la fin du neuvième siècle, avec la féodalité et sous les descendants de Charlemagne, l'Église s'empara de l'instruction, à l'exclusion du pouvoir temporel. Au dixième siècle, son enseignement comprenait la grammaire, la rhétorique, la dialectique, les mathématiques, la médecine et les sciences physiques, la musique, la philosophie, le droit, et la théologie. L'université de Paris, la mère de toutes les autres universités, a même une origine ecclésiastique.

connaissances indispensables aux artistes et ouvriers de tous les genres; le deuxième, pour les connaissances ultérieures; et le troisième, pour les objets d'instruction supérieure dont l'étude difficile n'est pas à la portée de toutes les fortunes ni de toutes les intelligences. Cette division subsiste encore, à peu de choses près, aujourd'hui, et répond à l'organisation actuelle de l'enseignement réparti entre les écoles élémentaires, les colléges et les facultés.

La loi du 10 mai 1806, constitutive de l'université, porte:

1o Qu'il sera formé, sous le nom d'université, un corps chargé exclusivement de l'enseignement et de l'instruction publique;

2o Que les membres de ce corps enseignant contracteraient des obligations civiles, spéciales et temporaires.

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physiques. « De la manière dont l'instruction poblique est organisée en France (disait M. J.-B. Say Traité, t. II, p. 233), et je le crois, dans plupart des Etats de l'Europe, elle tend à moltplier dans les professions lettrées plus d'individo. que ces professions n'en peuvent nourrir: ce n'es pas seulement un mal pour eux-mêmes, c'en est un pour la société. Beaucoup d'entre eux ne p vant subsister de leur état n'ont d'autre resource que de vivre aux dépens du public. » Et aujourd'hui J.-B. Say pourrait ajouter de faire des révolutions. En même temps que l'université se refusait à marcher avec son époque, elle se montrait exclusive en interdisant le mouvement à l'cdustrie particulière et en arrêtant le développe ment naturel et nécessaire de l'instruction publique en France. Ce sont là les seuls griefs légitimes é postérieurs à son institution que l'on soit fondé à élever contre la création impériale.

Le décret du 17 mars 1808, complété par les décrets du 17 septembre de la même année et par celui du 15 novembre 1811 sur le régime et la discipline de l'université, développait les principes posés par la loi du 10 mai 1806. Le décret du 17 mars fixait les différentes attributions de l'université, et créait la charge et les fonctions de grand-maître, réunies depuis à celles de ministre de l'instruction publique; instituait un conseil L'université existe encore de nom, mais elle ayant dans son ressort les règlements, les statuts, été modifiée dans son essence et subira de nonla comptabilité des colléges, l'examen des livres velles modifications. C'est la suite inévitable de la classiques, la connaissance des rapports des ins-liberté d'enseignement telle qu'elle est consacrée pecteurs généraux au retour de leur mission, créait autant d'académies ou de ressorts universitaires qu'il y avait de cours royales.

dans nos nouvelles institutions politiques.

De 1830 à 1848, bien que la charte de 1830 eût déjà proclamé la liberté d'enseignement, il n'a été rien fait de sérieux pour organiser cette idée moữderne de la liberté d'enseignement dont les anciennes sociétés n'ont jamais eu conscience, car on ne saurait la voir, même au moyen âge, lorsque le clergé était le dispensateur de l'instruction et des lumières, cette liberté que M. Thiers definit : « Le droit pour les pères de famille de trouver dans une diversité d'établissements publies le

penchants particuliers, ceux-ci pour la discipline sévère, ceux-là pour la discipline indulgente, les uns pour de fortes études, les autres pour un enseignement religieux.

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La révolution de 1848 devait introduire, en principe et en fait, des changements dans le régime de l'instruction publique. La constitution da 4 novembre de la même année portait dans son article 3: « L'enseignement est libre. La liberté d'enseignement s'exerce selon les conditions de capacité et de moralité déterminées par les lois et sous la surveillance de l'État. Cette surveillance s'étend à tous les établissements d'éducation et d'enseignement, sans aucune exception. » La loi du 15 mars 1850, conçue dans la pensée de remplacer, par l'action de la société tout entière, le gouvernement d'une corporation et de convier les autorités religieuses, politiques, judiciaires et ad

L'université a été, dès l'origine, l'objet d'amères critiques. J.-B. Say disait : « Ce qui a été appelé université par Bonaparte n'a été qu'un moyen, dispendieux pour les parents et vexatoire pour les instituteurs, d'attribuer à l'autorité publique le privilége d'endoctriner la jeunesse.» On ne peut nier que, par ce régime, l'État absorbait l'individu et se substituait à la famille; que tout était sacrifié à l'enseignement supérieur et à l'enseigne-moyen de satisfaire leurs sollicitudes diverses, leurs ment secondaire, et que l'instruction primaire n'avait qu'une place insuffisante dans la nouvelle organisation. Mais il est juste en même temps de reconnaître que dans l'état d'anarchie où se trouvait l'enseignement public, il était nécessaire d'adopter pour cette branche de la haute administration des mesures analogues à celles prises sous le consulat et dans les premiers temps de l'empire pour réorganiser les divers services publics. La création de l'université eut sur l'époque où elle s'est accomplie une influence salutaire : les études se ranimèrent, et les pères de famille trouvèrent pour leurs enfants, dans le nouveau régime, une sécurité qui leur avait longtemps manqué. Le plus grand éloge que l'on puisse faire de la création impériale, c'est de rappeler que la restauration, tout en touchant, dans l'intérêt de ses préoccupations religieuses et pour donner satisfaction aux passions du clergé, à certaines parties de l'orga-ministratives à la direction de l'instruction ponisation universitaire, en respecta les bases fondamentales. L'université a plus tard provoqué de légitimes réclamations: elle est demeurée stationnaire au milieu du mouvement social engendré par une longue paix; elle n'a pas suffisamment compris les intérêts et les besoins d'une génération au sein de laquelle l'industrie et le commerce prenaient de jour en jour une importance plus grande; elle n'a pas voulu, malgré d'incessantes réclamations, modifier d'une manière convenable le cadre et la nature de son enseignement presque exclusivement classique; elle a trop négligé les langues vivantes, les sciences mathématiques et

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blique, est sortie de l'assemblée législative après de longs débats et de vives controverses. D'après cette loi, au sommet de la hiérarchie administrative, et à côté du ministre, se trouvait un conseil supérieur de l'instruction publique, se réunissant tous les trois mois en séances générales et ayant une section permanente de huit menbres, pris parmi les membres de l'université, du clergé, de la cour de cassation, du conseil d'État, de l'Institut et de l'enseignement libre, ayant pour mission d'assurer l'indépendance constitutionnelle de l'enseignement libre, et de maintenir l'enseignement de l'État en harmonie avec les traditions

e

e l'esprit national, c'est-à-dire de surveiller les tablissements privés et d'intervenir dans la diection des établissements de l'État. Dans chaque épartement, elle créait une académie, dirigée par n recteur et un conseil académique, composé de nze membres. Tout Français, àgé de vingt-cinq ns au moins, pouvait former un établissement instruction secondaire, à la charge de remplir uprès du recteur certaines conditions. Dans l'eneignement primaire, la loi de 1833 était modiée dans plusieurs de ses dispositions. La loi nouelle reconnaissait deux espèces d'écoles: 1° les coles fondées ou entretenues par les communes, s départements ou l'Etat, et qui prenaient le om d'écoles publiques; 2o les écoles fondées et atretenues par des particuliers ou des associaons, et qui prenaient le nom d'écoles libres. es instituteurs sont déclarés amovibles; il leur st assuré un traitement de 600 fr.; le choix apartient aux conseils municipaux. Le maire et le uré surveillent l'enseignement primaire. Des mendements relatifs à la gratuité et à l'enseinement obligatoire ont été repoussés.

La loi du 15 mars 1850 a déjà subi de notables hangements. Par le décret du 9 mars 1852, et e décret n'est que provisoire, l'inamovibilité du rofessorat et l'institution du concours dans l'eneignement supérieur sont supprimées. Les proesseurs sont nommés par le ministre, avec le oncours de l'Institut dans certains cas et par des istes de présentation. Les garanties de juridiction ont ou détruites ou modifiées par la substitution le l'autorité du ministre et des recteurs à l'anien conseil supérieur et aux conseils académiques. Le conseil supérieur se compose de trois nembres du sénat, de trois membres du conseil l'État, de cinq archevêques ou évêques, de trois nembres du culte non catholique, de trois mem›res de la cour de cassation, de cinq membres de 'Institut, de huit inspecteurs généraux, de deux nembres de l'enseignement libre. Pour l'enseiznement secondaire un nouveau plan d'études est annoncé; depuis, une circulaire du ministre de l'instruction publique en a provisoirement arrêté les bases; il restreint l'enseignement classique, et tend à préparer par des moyens d'une exécution difficile l'enseignement professionnel.

Instruction primaire 1. - Le service de l'instruction primaire, malgré quelques tentatives libérales faites par la restauration, n'a été efficacement fondé en France que depuis 1830, par la loi du 28 juin 1833. Enlevé à l'université par l'ordonnance du 8 avril 1824, et remis entre les

Les chiffres cités dans cet article sont empruntés aux documents officiels les plus récents, c'est-à-dire : 40 Pour l'instruction primaire, au rapport au roi sur a situation de l'instruction primaire au 1er janvier 1848, par M. de Salvandy;

20 Pour l'instruction secondaire, au rapport au roi sur Tinstruction secondaire, présenté en 1843 par M. Villemain;

30 Pour l'enseignement supérieur, Vinstruction secondaire et l'instruction primaire dans le département de la Seine à l'exposé de la situation de l'enseignement pour l'année scolaire 1850 et 1851, présenté par le conseil académique du département de la Seine au min.stre de l'instruction publique et au conseil général, et publié

en 1852.

mains de l'épiscopat, il ne tarda pas à se désorganiser, par l'absence d'unité de vue et d'enseignement. En 1828, une ordonnance du 21 avril rendit à l'université la surveillance de cet enseignement. Avant 1830, on enseignait dans les écoles, conformément au décret du 17 mars 1808, à lire, à écrire, à chiffrer. La loi du 28 juin 1833 rendit obligatoire, dans les écoles élémentaires, l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures. De plus, pour donner à la partie de la population qui se voue à l'exercice des professions industrielles une instruction spéciale, elle créa l'instruction primaire supérieure, qui comprend, outre l'instruction primaire élémentaire, les éléments de la géométrie et ses applications usuelles, spécialement le dessin linéaire et l'arpentage, des notions des sciences physiques et de l'histoire naturelle applicables aux usages de la vie, le chant, les éléments de l'histoire et de la géographie, et surtout de l'histoire et de la géographie de la France. Dans les communes où la mécanique et la teinture sont les principaux mobiles de l'industrie, on a développé et approprié à ces besoins les éléments du dessin linéaire, de la géométrie appliquée, et les notions des sciences physiques. Dans les communes rurales, où la population est vouée exclusivement à l'agriculture, on a appliqué l'étude des notions d'histoire naturelle à l'agronomie.

En 1830, on comptait 27,365 écoles publiques et privées, fréquentées par 969,340 jeunes garçons. En 1840, le nombre des écoles était déjà de 39,460, dont 30,785 écoles communales, fréquentées par 2,051,369 élèves garçons.

La statistique de 1843 a constaté que le nombre des écoles s'élevait à 42,551, dont 34,890 écoles communales, et le nombre des élèves garçons à 2,149,672. Les efforts du gouvernement et des administrations municipales ne se sont pas ralentis, et, depuis cette époque, il a été créé 1,063 nouvelles écoles communales.

Enfin, les écoles sont aujourd'hui fréquentées par 1,206,739 jeunes garçons de plus que sous l'empire et le gouvernement de la restauration.

Pour les écoles de filles, on comptait en France, dès 1840, 15,882 écoles, dont 6,000 écoles communales, recevant ensemble 1,240,272 jeunes filles. Le nombre de ces écoles n'a cessé depuis de s'élever il est aujourd'hui de 19,414, dont 7,926 écoles communales, recevant ensemble 1,354,056 élèves.

Les cours d'adultes sont destinés aux hommes faits qui, ayant été privés dans leur jeune àge des avantages réservés aux générations suivantes, se trouveraient ainsi, à l'égard des jeunes gens récemment sortis des écoles, dans un état d'infériorité auquel on a dû pourvoir.

En 1840, il y avait déjà 3,403 cours d'adultes organisés dans un assez grand nombre de communes, et réunissant 68,508 auditeurs.

Depuis 1840, ces cours se sont considérablement multipliés; ils étaient, à la fin de 1847, au nombre de 6,877, et ils dispensaient à 115,164 adultes les premières connaissances qui leur manquaient.

En 1837, il n'y avait encore que 261 salles | premier degré d'instruction, ne s'occuperont pas d'asile, recevant 29,214 enfants. En 1840, il y en avait déjà 1,489, et, à la fin de 1847, 1,861, dans lesquelles 124,287 enfants sont recueillis et soignés.

Des écoles spéciales sont destinées aux enfants arrivés à leur treizième année sans avoir suivi les écoles primaires. Pour répondre à leur besoin d'acquérir des connaissances professionnelles qui doivent leur donner un état, on a créé les écoles d'apprentis pour les garçons, et les ouvroirs pour les jeunes filles. Les écoles d'apprentis diffèrent des écoles ordinaires, en ce qu'elles ont lieu à des heures où les travaux des ateliers laissent quelque liberté aux jeunes ouvriers. L'enseignement y est très élémentaire. On compte 36 écoles d'apprentis ouvertes dans 17 communes, et recevant ensemble 2,011 enfants. Les ouvroirs pour les jeunes filles ont pris plus d'extension; on y reçoit, comme dans les écoles d'apprentis, des jeunes filles parvenues à leur treizième année sans avoir fréquenté les écoles. Les travaux d'aiguille y tiennent une place plus importante que dans les autres écoles. Les ouvroirs sont au nombre de 388 dans 296 communes, et sont fréquentés par 13,200 jeunes filles.

En récapitulant le nombre des enfants dans tous les établissements d'instruction primaire, on arrive au résultat qui suit :

Écoles primaires. Garçons.

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du travail de la terre, seront tenus d'apprendre une science, art ou métier utile à la société, e ceux desdits jeunes gens qui, à l'âge de vingt-u ans accomplis, ne se seraient pas conformés aux dispositions de l'article précédent, seront prives pendant dix ans de l'exercice des droits de citoyen; et les pères, tuteurs ou curateurs qui auraiect concouru à l'infraction du décret subiront la méme peine. Une loi du 17 novembre 1794 aggrave encore la sévérité des dispositions du décret du 25 décembre 1793. L'article 14 de cette loi porte que les jeunes citoyens qui n'auront pas fréquenté les écoles primaires seront examinés en présence di peuple à la fête de la Jeunesse, et s'il est recoum qu'ils n'ont pas les connaissances nécessaires à des citoyens français, ils seront écartés, jusqu'a ce qu'ils les aient acquises, de toutes les fonctions publiques.

a

L'enseignement obligatoire suppose l'enseignement gratuit. En effet, tous les actes législati de 1789 à 1795 annoncent ou consacrent par des dispositions formelles la gratuité de l'enseignement. La constitution de 1791, en annonçant qu'il serait créé et organisé une instruction publique commune à tous les citoyens, ajoute: « Gra tuite à l'égard des parties d'enseignement indie pensables pour tous les hommes. » Dans a déclaration des droits de l'homme, il est dit: L'instruction est le besoin de tous; la societe doit favoriser de tout son pouvoir le progrès de la raison publique et mettre l'instruction pubique à la portée de tous les citoyens. » Aussi l décret du 25 décembre 1793, et la loi du 17 novembre 1794, rendue sur le rapport de Lakanal ont-ils décidé que les instituteurs du premier degré seraient salariés par la république, et qu Avant 1830, toutes les écoles réunissaient en- l'instruction serait donnée gratuitement. Un grand viron 1,000,000 d'élèves; c'est donc 2,784,797 | nombre d'économistes sont partisans de l'ins enfants de plus qui reçoivent maintenant l'in-truction gratuite, parce que le public est intéresse struction primaire, sur lesquels 1,057,381 sont admis gratuitement dans les écoles et les salles d'asile.

Filles.

Cours d'adultes.

Salles d'asile.

Ouvroirs, filles.

Ecoles d'apprentis, garçons.

Total.

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2,176,079 1,354,056 115,164 124,287 2,011 13,200 3,784,797

à ce qu'on cultive tous les genres de connassances, et que, suivant J.-B. Say (Traité d'Econemie politique, liv. 3, chap. 7), qui insiste surh gratuité des écoles où l'on enseigne à lire, à écrire à compter d'une part, avec ces connaissances, nulle grande disposition, nul talent extraordinain et dont le développement serait profitable ne përvent rester enfouis; d'autre part, ces connais sances sont le fondement de toutes les autres, et une nation n'est pas civilisée tant que tout le monde ne sait pas lire, écrire et compter. Malgré ces vœux et cette nécessité sociale, on sa ce qui est arrivé. Après un essai d'organisater incomplète, ce qui s'explique par le malheur des temps et la pénurie du trésor, le système de l'ir truction primaire gratuite et obligatoire ne s'est ps maintenu. Il sera toujours difficile en France & revenir à l'enseignement obligatoire : le caracter

L'enseignement primaire doit-il être gratuit et obligatoire? On connaît, sur ce point, la législation de plusieurs Etats de l'Allemagne. En France, différents essais ont eu lieu pour donner à ce problème la solution la plus démocratique; mais aucun d'eux n'a jusqu'à présent réussi. Le décret du 25 décembre 1793 (29 frimaire, 5 nivòse an ) déclarait l'instruction du premier degré, c'est-àdire l'instruction primaire, obligatoire. Les pères, mères, tuteurs et curateurs étaient tenus d'envoyer leurs enfants ou pupilles aux écoles du premier degré après l'âge de six ans et avant celui de huit, et de ne les en retirer qu'après une fréquentation de ces écoles au moins pendant trois ans consécutifs. Les parents qui ne se seraient pas conformés à cette obligation devaient être dénon-national, l'éloignement trop ordinaire de la macés au tribunal de police correctionnelle, et ceux qui n'auraient pas présenté d'excuse valable, condamnés pour la première fois à une amende égale au quart de leurs contributions; et, en cas de récidive, à une amende double, avec privation pendant dix ans de l'exercice des droits de citoyen. Les articles 14 et 15, section 3, ajoutaient : De plus, les jeunes gens qui, au sortir des écoles du

son d'école, la part que prennent les enfants, da certaines saisons, aux travaux de l'agriculture, redent inapplicables à la France les mesures constcrées par la législation de la Prusse et de plusieur États de l'Allemagne. En Angleterre, M. Hume à souvent fait des motions dans ce sens à la chambre des communes. Tout récemment un inspecteur des écoles proposait de déporter dans certains cas

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