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bien au-delà de l'extrême limite qu'ils s'étaient fixée d'avance, et que l'administration obtient en conséquence des offres plus favorables qu'elle n'eût osé l'espérer. Mais quelquefois aussi une circonstance particulière jette parmi les mêmes concurrents une froideur soudaine, et leur fait abandonner l'enchère avant le temps. Il n'est pas rare, non plus, que, réunis dans un même lieu, ils viennent à se concerter et à s'entendre, de manière à rester maitres de l'adjudication à des conditions trop avantageuses pour eux. C'est ce qui peut arriver surtout lorsqu'ils appartiennent tous à une même profession.

Dans les adjudications sur soumissions cachetées, il y a moins d'entraînement; chaque concurrent y combine ses offres avec plus de sangfroid, ce qui n'est point un mal, et peut-être les coalitions y sont-elles moins à craindre, quoiqu'elles n'y soient pas absolument impossibles. Mais il faut dire aussi qu'on y procède un peu en aveugle, nul n'étant bien fixé sur l'étendue de l'enchère ou du rabais qu'il peut ou qu'il doit faire, et il arrive bien souvent qu'après la clôture de l'opération la plupart des soumissionnaires emportent le regret de n'avoir pas dit leur dernier mot.

dépôt préalable d'un cautionnement. Jusque-là, rien de mieux : c'est une garantie peut-être nécessaire. Malheureusement le dépôt qu'elle exige est presque toujours trop fort, alors qu'une faible avance suffirait généralement pour que les adjudicataires, menacés de la perdre en cas de non exécution du marché, fussent -intéressés à ne pas s'en départir. Ce qui est plus fàcheux encore, c'est qu'elle ne s'empresse jamais assez de restituer les dépôts à ceux des concurrents qui ne sont pas demeurés adjudicataires, et auxquels elle n'a plus rien à demander. Par là elle éloigne des adjudications publiques un grand nombre de ceux qui pourraient s'y présenter avec avantage. En restreignant le nombre des concurrents, elle rend les coalitions entre eux plus faciles, et, pour tout dire, elle oblige en quelque sorte ceux mêmes qui se présentent à lui imposer des conditions plus dures, parce qu'il faut bien, après tout, qu'ils se dédommagent des charges inutiles qu'on leur impose.

S'il fallait prouver ces vérités par des faits, les exemples ne nous manqueraient pas. Mais nous ne voulons pas insister trop longuement sur ce sujet, quelque important qu'il soit pour la bonne administration de la fortune publique. CH. C.

ADMINISTRATION PUBLIQUE. Toutes les classes de travaux utiles qu'embrasse l'activité

Peut-être l'adjudication à l'extinction des feux convient-elle mieux quand il s'agit d'un objet d'une médiocre importance, parce qu'alors l'en-humaine sont du ressort de l'économie politique, traînement que l'enchère provoque quelquefois est de moindre conséquence, et qu'on peut espérer, d'autre part, avoir affaire à un assez grand nombre de concurrents; tandis que l'adjudication sur soumissions cachetées serait mieux à sa place pour les grandes affaires, qui demandent plus de maturité dans l'examen, et pour lesquelles le nombre des concurrents est toujours naturellement fort borné.

Pour écarter quelques-uns des inconvénients auxquels les adjudications sont sujettes, l'administration, en France, a pris plusieurs précautions: d'abord, elle fixe ordinairement d'avance un maximum ou un minimum de prix, selon les cas; puis, quand il s'agit d'une entreprise qui regarde l'État, le marché n'est ordinairement définitif qu'après l'approbation du ministre, qui se réserve le droit, lorsque les conditions ne lui en paraissent pas acceptables, de faire procéder à une adjudication nouvelle; enfin, on stipule presque toujours que, pendant un certain délai déterminé par le cahier des charges, par exemple d'un mois, on admettra les surenchères, lesquelles ne seront valables, toutefois, qu'autant qu'elles présenteront une bonification d'au moins 10 pour cent sur le prix de l'adjudication.

Toutes ces précautions doivent être approuvées, malgré les complications fàcheuses qu'elles entrainent, parce qu'elles sont nécessaires. Il serait à souhaiter seulement, dans l'intérêt de la fortune publique très gravement intéressée dans la question des adjudications, que l'administration n'en détruisit pas elle-même en grande partie l'effet, en éloignant des adjudications publiques, par d'autres conditions onéreuses et souvent fort inutiles, un grand nombre de ceux qui pourraient y concourir.

Ordinairement elle exige des concurrents le

car il n'en est aucune à l'égard de laquelle elle n'ait mission d'assigner les conditions générales nécessaires pour qu'elle s'exerce avec le plus de puissance et d'efficacité; les travaux des administrations publiques rentrent ainsi dans la sphère des investigations économiques, aussi légitimement que ceux de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et du commerce.

Deux caractères principaux distinguent nettement les services publics de toutes les autres classes de travaux d'une part, les hommes qui les dirigent n'agissent pas, comme les entrepreneurs d'industrie, pour leur propre compte, mais pour celui des agrégations de population composant les communes, les provinces ou les États; d'autre part, tandis que l'entrepreneur d'industrie ne peut opérer qu'avec le libre assentiment de ceux dont il emploie les services, et de ceux à qui il destine ses produits, l'administrateur public est, au contraire, investi, pour l'accomplissement de sa mission, d'une autorité qui met à sa disposition différents moyens d'agir sur les volontés d'autrui par voie de contrainte ou d'empèchement.

Chez les populations civilisées, les actes que l'autorité publique a mission d'empêcher ou de réprimer, et ceux dont elle doit exiger l'accomplissement dans l'intérét commun, sont déter-i minés par des lois, des règlements ou des usages écrits ou traditionnels.

L'indication des limites rationnelles de l'action légale, ou des attributions de l'autorité, en d'autres termes, la détermination des travaux qu'une saine appréciation des intérêts généraux prescrit ou interdit de comprendre dans la mission des administrations publiques, constitue l'une des questions les plus importantes et les plus dificiles de l'économie politique. Cette question, qui n'a

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pas encore été suffisamment explorée, sera traitée avec quelque étendue aux articles CENTRALISATION et GOUVERNEMENT. Dans celui-ci, nous nous bornerons à présenter à cet égard quelques observations sommaires; mais, au préalable, nous essayerons de donner une idée de la nature des divers services administratifs, et de la classification à laquelle ils doivent être assujettis.

En observant dans leur ensemble les travaux administratifs, on peut facilement y distinguer quatre classes de services, différant essentiellement par leur nature et leur objet.

L'action de l'administration publique est nécessairement très étendue, même quand on restreint sa mission aux services indispensables. Cependant elle reste rarement dans les limites de cette sphère d'activité. Deux causes principales la poussent constamment à les franchir.

En premier lieu, les hommes investis de l'autorité, au lieu de consacrer exclusivement au service du public les forces dont ils disposent, s'en servent souvent pour assurer et étendre leur domination, et quelquefois pour donner satisfaction à leurs passions personnelles. Les services publics sont alors plus ou moins détournés de leur destination utile; ils s'appliquent moins à la surveillance et à la répression des actes nuisibles qu'à la compression des opinions et des tendances opposées aux vues particulières des hommes du pouvoir; ils prennent ainsi un ca

Les uns concourent à un même but qui est de garantir la SÉCURITÉ, c'est-à-dire de protéger les personnes et les propriétés contre la violence ou la spoliation, et d'empêcher autant que possible les autres actes nuisibles: tels sont les services régis par l'administration militaire et par celles de la police et de la justice. Nous donne-ractère oppressif et vexatoire. Cette altération des rons à cette classe la dénomination de services de sécurité.

Un autre ordre de services administratifs embrasse la question des propriétés nationales ou communales, certains travaux d'utilité collective qui sont de nature à ne pouvoir être convenablement régis par l'industrie privée, et d'autres travaux qui ne sont pas dans cette condition, mais dont la gestion est exercée par l'autorité publique dans plusieurs États: tels sont les services attribués, en France, à l'administration des domaines, à celles des cultes, de l'instruction publique, des eaux et forets, des mines, des pontset-chaussées, des postes, des monnaies, etc.; tels sont encore, en grande partie, les services accomplis par les municipalités et les administrations départementales. Nous donnerons à cette classe de services la dénomination commune de régies de travaux d'utilité collective.

Une troisième classe de services administratifs comprend ceux qui ont pour objet la distribution de secours publics, et auxquels pourvoient les administrations d'hospices, d'hôpitaux, de bureaux de bienfaisance, etc.; ce sont les services de secours publics.

Enfin, on peut réunir dans une quatrième classe tous les travaux ayant pour objet de recueillir et de distribuer les ressources nécessaires a l'accomplissement de l'ensemble des services publics; nous comprendrons ces travaux sous la dénomination de services financiers.

services publics se manifeste surtout dans les États où les agitations politiques sont fréquentes, où les institutions offrent peu de stabilité, et où les partis opposés qui se disputent la direction des affaires publiques se succèdent rapidement au pouvoir. Chacun de ces partis se laisse entrainer à son tour à employer l'autorité qu'il exerce au triomphe de ses doctrines, de ses intérêts, de son ambition, en même temps qu'à l'abaissement et à l'humiliation de ses adversaires. Il résulte de là que l'institution devient un instrument de luttes politiques plutôt qu'un moyen d'assurer la sécurité générale, et qu'elle finit par perdre tout crédit dans l'esprit des populations.

En second lieu, par l'accomplissement de la partie la plus utile de sa mission, celle qui a pour objet la répression des délits et des crimes, l'administration publique met les hommes investis de l'autorité constamment aux prises avec les tendances perverses ou subversives des plus mauvaises fractions de la population, et elle les dispose, par cela même, à considérer la masse des administrés comme incapable de se bien conduire par ses propres impulsions, et de se passer de frein et de direction. De là à la pensée de dominer, de gouverner l'activité sociale dans toutes ses manifestations, il y a moins loin qu'il ne le semble; car, dès qu'on est persuadé que les libres tendances individuelles sont généralement dangereuses, il est naturel que l'on songe à restreindre et à régir le plus possible cette liberté. Pour les questions relatives à cette dernière Il est d'ailleurs une maxime communément acclasse de services, nous renvoyons aux articles ceptée comme un axiome en matière de police, BODGET, CONSOMMATIONS PUBLIQUES, DETTE PUBLI- c'est qu'il vaut toujours mieux empêcher les QUE, FINANCES et IMPÔTS. Les services de secours actes nuisibles par des moyens préventifs que seront examinés à l'article CHARITÉ LÉGALE. Les d'étre obligé de les réprimer. Armés de cette diverses questions économiques qui peuvent se maxime, les hommes du pouvoir se flattent qu'en rattacher aux régies de travaux d'utilité col- substituant aux développements naturels et libres lective seront traitées aux articles COMMUNES, de l'activité générale leur initiative et leur imDOMAINE PUBLIC, CULTES, FORÊTS, INSTRUCTION PU-pulsion, ils empecheront plus sûrement ces déBLIQUE, MINES, MONNAIES, POSTES, TRAVAUX PUBLICS, TOIES DE TRANSPORT. Parmi les services de sécurité, ceux que régit l'administration militaire ront examinés à l'article ARMÉES PERMANENTES. Beste l'administration de la justice, qui fera Tobjet de l'article intitulé: ORGANISATION JUDICLAIRE, et l'administration de la police, dont il sera traité au mot: POLICE.

veloppements de dévier de ce qu'ils considérent comme la voie normale, et de dégénérer en tendances nuisibles. Dès lors, la police préventive n'admet plus de bornes; elle s'applique à toutes choses, et tend sans cesse à substituer de plus en plus l'action publique à l'action privée, la réglementation a la liberté, à placer plus complétement sous la dépendance de l'autorité le développement

et l'application de toutes les facultés humaines. C'est pour avoir appliqué hors de toute limite raisonnable ce système de police préventive que nous sommes arrivés, en France, au régime gouvernemental et administratif le plus compliqué et le plus onéreux qui ait jamais existé, et ce régime est, en même temps, l'un des plus restrictifs de la liberté, et l'un des moins propres à garantir la sécurité publique. (V. CENTRALISATION, ÉTAT, GOUVERNEMENT, Loi, etc.) A. CLÉMENT.

BIBLIOGRAPHIE.

Les ouvrages écrits sur l'administration sont en grand nombre. Nous nous bornerons à indiquer ici les principaux, ceux qui traitent de l'administration en général, ou qui se recommandent par les noms des auteurs.

Discours sur le commerce et l'administration publique, par Beccaria, traduit par Comparet. Lausanne et Paris, 1769, in-8.

Pensées sur l'administration publique, par Arouet de Voltaire. 1772.

Entretiens de Périclès et de Sully aux Champs-Ely

sées sur l'administration. 1776.

Cet ouvrage est attribué à J. Auffray; mais on le croit plus positivement de de Lalande. Voyez la table de la 2e édit. du Dict. des ouvrages anonymes, de Barbier.

De l'administration provinciale et de la réforme de l'impôt, suivi d'une dissertation sur la féodalité, par T. G. Letrosne. Bàle (Paris), 1779, in-4, ou 2 vol. in-8.

Ouvrage important composé en 1775, couronné par l'Académie de Toulouse, et dont l'auteur avait publié le discours préliminaire à Orléans, en 1777, in-8. Il y a fait des additions.

ciale et administrative, ou analyse raisonnée des principes consacrés par le code civil, le code de commerce et le code de procédure, par les lois qui s'y rattachent, tion, et par la jurisprudence. Paris, F. Didot et fils, par la législation sur le contentieux de l'administra1823-24, 5 vol. in-4.

Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration, recueillies par un membre de son conseil d'Etat (le baron Pelet de la Lozère). Paris, F. Didot, 1833, 4 vol. in-8.

Droit public et administratif français, par Bouchené-Lefer. Paris, Joubert, 1830-40, 5 vol. in-8.

De la fortune publique en France et de son administration, par Macarel et Boulatignier. 1838-40, Paris, Pourchet, in-8, tomes 4 à 3.

Cet ouvrage, qui renferme des renseignements utiles et nombreux, devait avoir 6 volumes. Malheureusement pour les hommes d'étude, les auteurs paraissent avoir renoncé à publier la suite.

Dictionnaire de droit public et administratif, par Albin Lerat de Magnitot et Huart de Lamarre. 2e édit., Joubert, 1841, 2 vol. gr. in-8.

droit public qui se rattache à l'administration, par Recueil des principes du droit administratif et du

Laffon de Ladebat. Paris, Videcoq, 4842, 4 vol. in-8.

Droit administratif, par Cormenin. 5e édit., Paris, Pagnerre, 1840, 2 vol. in-8.

Histoire de l'administration de l'agriculture, du commerce, des manufactures, des subsistances, etc., suivie de l'historique des moyens qui ont amené le grand essor pris par l'industrie depuis la révolution, par Costaz (Cl. Anth.), ancien chef de division au mi- • nistère de l'agriculture et du commerce. Paris, 3e édit., 1843, Mme Huzard, 3 vol. in-8.

De l'organisation et des attributions des conseils généraux de département, et des conseils d'arrondis

Recherches historiques et critiques sur l'administra-sement, par J. Dumesnil, avocat à la Cour de cassation..

tion publique et privée des terres chez les Romains, depuis le commencement de la république jusqu'au siècle de Jules César, par Butel-Dumont. Paris, 1779, 4 vol. in-8.

Principes de politique, de finances, d'agriculture, de législation et autres branches d'administration, par M. G*** (G. Grivel). Paris, Briand, 1789, 2 vol. in-8.

Principes de l'administration politique, ou de l'administration de toutes les sociétés civiles, de tous les États, quelques différences politiques, morales et physiques qu'il y ait entre eux, la manière de les appliquer, et leur application à la France. Imp. de Jér. Witel, aux Verrières-Suisses, 1787, 3 vol. in-8.

Principes d'administration publique, par C. Bonnin. 3e édit. 1812, Renaudière, 3 vol. in-8.

Abrégé du même ouvrage, Paris, A. Costes, 1839, in-8. Des changements opérés dans toutes les parties de l'administration de l'empire romain, par M. Naudet. Paris, 1817, 2 vol. in-8.

Principes d'administration et d'économie politique des anciens peuples, appliqués aux modernes, par Bilhon. Paris, 1849, 4 vol. in-8.

Histoire administrative de la Prusse jusqu'en 1815. 5 vol. in-8, chez Didot.

Tableau de l'administration intérieure de la GrandeBretagne, par le baron de Vincke, et Exposé de son système de contributions, par de Raumer. Traduit de l'allemand. Paris, Gide fils, 1819, 4 vol. in-8.

Faits, calculs et observations sur la dépense d'une des grandes administrations de l'État à toutes les époques depuis Louis XIV, et, inclusivement, jusqu'en 1825, suivis d'un appendice sur la progression des dépenses dans la succession des temps, et de tableaux du prix des principaux objets de consommation à la fin du XVIIe siècle, par le comte d'Hauterive. Paris, Lefilleul, 1828, in-8 de 168 pag.

« L'administration désignée dans le titre est le ministère des affaires étrangères. » (Q.) Répertoire de la nouvelle législation civile, commer

Paris, Charpentier, 1843, 3e édition, 2 vol. in-8.
Études administratives, par Vivien, député, mem-
bre de l'institut. Paris, 1845, Guillaumin, in-8

De l'administration de la France, ou essai sur les abus de la centralisation, par Béchard, ancien député, avocat à la Cour de cassation. 2e édit. Paris, Videcoq, 4845. 2 vol. in-8.

Institutes du droit administratif français, ou éléments du code administratif réunis et mis en ordre, contenant l'exposé des principes fondamentaux de la matière, les textes des lois et ordonnances, et les dispositions pénales qui s'y rattachent, par Degerando, 2e édit., 1846, 5 vol. in-8, Paris, Nève.

Histoire de la vie et de l'administration de Colbert, contrôleur général des finances, ministre secrétaire d'État de la marine, des manufactures et du commerce, surintendant des bâtiments; précédée d'une étude historique sur N. Fouquet, surintendant des finances; suivie de pièces justificatives, lettres et documents inédits, par M. Pierre Clément. Paris, Guillaumin, 1846, 4 fort vol. in-8.

Dictionnaire général d'administration, offrant l'ensemble complet des matières d'administration, l'histoire de la jurisprudence, les errements de la pratique, les formalités à remplir, etc., avec l'explication de tous les termes usités dans le langage administratif. Paris, Paul Dupont, 4846-49, gr. in-8 à deux col., de 4,628 pag.

L'économie politique a eu peu de part à la rédaction de ce dictionnaire, et cependant il peut être consulté avec fruit par les économistes. Des administrateurs et des publicistes éminents ont concouru à sa rédaction. Nous citerons MM. d'Audiffret, ancien pair de France, auteur du Système financier de la France; Boulatignier, conseiller d'Etat; Chabanel et Chareton, chefs de bureau au ministère de l'agriculture et du commerce; F. Chassériau, historiographe de la marine; Davenne, chef de division au ministère de l'intérieur; Alfred Daviel, auteur d'un Traité estimé de la législation des cours d'eau; Alfred Legoyt, L. Vidal, Gadebled, chefs

on anciens chefs de bureau au ministère de l'inté de l'or a fait rechercher ce qui pouvait s'en trouver rear; Hypp. Dieu, préfet, etc., etc.

Eludes sur l'administration de la ville de Paris et du département de la Seine, par Horace Say. Paris, Guillaumin, 1846, 1 vol. in-8, avec sept cartes ou planches. Histoire de l'administration en France, et des progrès du pouvoir royal depuis le règne de PhilippeAuguste jusqu'à la mort de Louis XIV, par Dareste de la Chavanne, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble. Paris, Guillaumin et comp., 1848, 2 vol. in-8. Ouvrage couronné par l'Academie des sciences morales et politiques.

Par arreté de M. le ministre de l'instruction publique, en date du 1er septembre 1848, l'Histoire de l'administration en France a eté autorisée par le conseil de l'Université pour les bibliothèques des facultés, des lycées et des collèges communaux. Cours de droit administratif professé à la Faculté de droit de Paris, par Macarel. 2e édit., Paris, Thorel,

1848, 4 vol. in-8.

Le gouvernement de Louis XIV, ou la cour, l'administration, les finances et le commerce, de 1683 à 1689. Etudes historiques, accompagnées de pièces justificatires, lettres et documents inédits, par M. Pierre Clé

ment, faisant suite à l'Histoire de la vie et de l'administration de Colbert, du même auteur. Paris, Guillaumis et comp., 1848, 4 vol. in-8.

Onvrage couronné par l'Académie des inscriptions

et belles-lettres.

Bibliographie administrative, ou nomenclature méthodique et raisonnée des recueils de lois et d'arrets, des instructions et règlements ministériels, des traités de jurisprudence et de doctrines administratives; suivie d'une liste de documents officiels et des principaux outrages publiés en France sur les diverses matières de Fadministration publique; par un employé au ministere de l'intérieur. Paris, Joubert, 1848. 4 vol. in-8. Analyse des vœux des conseils généraux (sessions de 1839 à 1848. 40 vol. in-8, Paris, P. Dupont. Cours de droit public et administratif, par Laferrière. 3e edit., Paris, Cotillon, 1850, 2 vol. in-8.

Histoire de l'administration de la police de Paris, depuis Philippe-Auguste jusqu'aux états généraux de 4789, par M. Frégier. Paris, Guillaumin et comp., 1850,

2 vol. in-8.

dans les matières d'argent, car on citerait peu de mines d'argent dont les produits ne soient plus ou moins aurifères; ce fait bien connu avait fait établir des ateliers de départ ou d'affinage dans toutes les contrées où l'on exploitait des mines d'argent. L'atelier de départ de Mexico surtout était célèbre par la masse d'argent qui y passait annuellement ; c'était évalué au commencement du siècle à 45,000 kilogr. Les particuliers y envoyaient samment d'or, non sans tenir compte aux proleurs lingots. On y traitait tout ce qui avait suffipriétaires des lingots de l'or qu'on séparait; mais c'était sous déduction d'une fraction de 6 millièmes et demi du poids des lingots, qui était supposée représenter les frais du départ, et qui probablement, pendant longtemps, en a différé médiocrement. La majeure partie des lingots réputés aujourd'hui aurifères ne rendait à ce titre rien aux exploitants, car les lingots aurifères du Mexique ne renferment pas, en moyenne, plus de 6 à 7 millièmes de leur poids en or. Peu à peu l'art de l'affineur s'est perfectionné; l'acide nitrique, qui servait à dissoudre l'argent, a été remplacé par l'acide sulfurique qui a toujours coûté moins cher, et que de nos jours on est parvenu à fabriquer à vil prix. De la sorte on a bientôt soumis à l'affinage, avec bénéfice, les lingots d'argent qui avaient un millième d'or, et récemment les affineurs n'ont pas craint de traiter ceux qui en contenaient un tiers de millième. En un mot, I n'en coutait que 1 fr. pour traiter un kilogramme de lingot d'argent aurifère. C'est un des triomphes des arts chimiques. Le mérite en revient spécialement à un affineur français, M. Michel Poisat.

Ce progrès dans le procédé d'affinage a déterminé la refonte d'une grande quantité de monnaie d'argent, même de celle qui a été frappée en France depuis la révolution, en conformité du système décimal. Toutes les pièces de 5 fr. antérieures à 1825 AFFINAGE, AFFINEURS. L'affinage est une opé- contiennent un millième d'or, qu'on y avait laissé ration métallurgique dont l'effet est de purifier faute de savoir l'y prendre. C'était une masse de un métal. On affine le cuivre brut nommé sou- 1600 millions de fr., qui s'offrait comme une mavent cuivre noir, pour avoir du cuivre pur dit tière à exploiter aux affineurs, et qu'ils n'ont pas ruivre rosette. On affine la fonte pour obtenir du négligée à partir de 1825. Les frais de l'affinage fer forgé. On affine l'or et l'argent, pour sépa- et de la nouvelle façon de la monnaie étaient, par rer ces métaux des alliages où ils sont engagés kilogr. de monnaie, de 11 millièmes, ou de L'argent, qui est en très petites proportions allié 2 fr. 30; or un gramme d'or, qui est le millième à la plupart des plombs, s'en sépare par la cou- d'un kilogr., vaut au change des hôtels des monpellation; ainsi la coupellation est un mode d'affi- naies 3 fr. 34 c. A ce compte, on bénéficiait en zaze. le procédé de la coupellation a récemment opérant le départ sur de grandes masses. Une autre trouvé un auxiliaire puissant dans la cristallisa- cause vint enfler les profits. Le titre des monnaies Bon Voyez Argent). Ce qui est extrait d'argent françaises était excessif, parce que les essais des par la coupellation combinée avec la cristallisa- matières d'argent s'étaient faits jusqu'en 1830 par Lon est très considérable; on soumet ainsi à l'af- la voie sèche, c'est-à-dire par la coupelle. Quand, inage, avec avantage, beaucoup de vieux plombs. sur la proposition de M. Gay-Lussac, on eut L'affinage s'entend souvent aujourd'hui de l'o- | adopté le procédé de la voie humide (précipitaperation par laquelle on retire des matières d'ar- tion de l'argent par le chlorure), il se découvrit gent les parcelles d'or qui s'y rencontrent, et il que le titre effectif des pièces frappées jusqu'à est alors synonyme de départ. C'est une industrie cette époque était à peu près de 904; on avait qui s'est grandement perfectionnée depuis le com- donc à récolter quatre millièmes d'argent, indémeucement du siècle ; de cette manière, une grande pendamment du millième d'or, et sans plus de quantité de monnaie d'argent a disparu de la cir-frais. En somme, des calculs faits par les hommes lation, on est revenue plusieurs fois à l'hôtel spéciaux établissaient que sur chaque million qu'on des monnaies. Il en a été de même d'une certaine traitait, on gagnait près de 8,000 fr., d'où il quantité de monnaie d'or. n'y avait à déduire qu'un compte médiocre d'in

Il y a bien longtemps que la valeur supérieure térêts.

En 1829, M. Thénard assurait, dans un rapport à la chambre des députés, que l'année précédente un seul affineur avait, à sa connaissance, opéré ainsi sur 60 millions, y compris, il est vrai, toute espèce de matières anciennes, et surtout des écus de 3 et de 6 livres.

Dans une discussion qui eut lieu, en 1847, à la chambre des députés, M. Benoit Fould portait à 900 millions la somme des monnaies françaises décimales d'argent, indépendamment des vieux écus, qui avait ainsi été remis en lingots. Il est vrai qu'en très grande partie on avait monnayé cet argent de nouveau. M. Michel Poisat, dans la même discussion, présenta une évaluation incomparablement plus faible.

J'ai dit que certaines monnaies d'or avaient été reprises aussi par les affineurs; je voulais parler de souverains anglais, où l'on a recherché l'argent qui y avait été laissé. Pendant longtemps, une partie des souverains frappés à Londres contenait 50 à 60 millièmes d'argent. C'est plus qu'il ne faut pour couvrir les frais de l'affinage : les affineurs de Paris s'en étaient donc emparés.

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tanément un certain nombre de produits qu'il lu suffit de recueillir. L'air, le vent, les cours d'eau, l'électricité, et, en général, toutes les puissances du monde physique, lui prétent une force dont il se sert utilement dans la série de ses opérations industrielles.

On a donc senti la nécessité de substituer à ce mot terre des expressions plus générales, qui fussent applicables à toutes les puissances de la nature dont le concours nous est utile. Aujourd'hui, l'expression d'agents naturels a presque universellement prévalu.

Les agents naturels sont de plusieurs sortes. Les uns, comme la terre cultivable, les mines et les carrières, fournissent à la fois la matière et l'atelier de la production. Ils constituent le fonds même sur lequel l'industrie s'exerce. A la terre cultivable, aux mines et aux carrières, on peut ajouter la mer, les lacs et les rivières, en tant qu'on les considère comme productifs de poissons. Les autres ne sont que de simples agents, des auxiliaires qui secondent le travail de l'homme, soit naturellement et spontanément, soit lorsqu'ils ont été domptés et asservis. Tels sont, par exemple, la chaleur du soleil, qui développe et murit les végétaux, et les pluies qui les fécondent; les cours d'eau qui font mouvoir les roues hydrauliques; le vent qui pousse les vaisseaux sur les mers, ou qui fait tourner les ailes d'un moulin à vent; la mer, les lacs et les rivières, en tant qu'on

La supériorité des affineurs parisiens attire en France une grande quantité de lingots d'argent de tous les pays. Les principaux ateliers d'affinage sont établis à Faris, à Hambourg, à Amsterdam, à Saint-Pétersbourg; on en a nouvellement fondé un à Bruxelles. Au Mexique, outre l'atelier de Mexico, qui a été grandement amélioré par M. Duport, un autre a été fondé à Du-les considère comme des voies navigables; la perango par M. Bras-de-Fer. Il est à croire qu'il en existe aussi au Pérou et aux États-Unis. Autant que j'ai pu pénétrer le mystère dont s'enveloppent les personnes qui se livrent à l'art de l'affinage, j'estime que, réunis, les affineurs européens mettent à nu tous les ans, terme moyen, une quantité de 1,600 kilogr. d'or, valant, au tarif de la monnaie française, 5,511,000 fr. La France y contribue pour la moitié environ.

AGAZZINI (Michel).

MICHEL CHEVALIER.

La science de l'économie politique, ou Principes de la formation, du progrès et de la décadence de la richesse, et application de ces principes à l'administration des nations. Paris et Londres, Bossange père, 4822, in-8.

Le titre de cet ouvrage est un peu ambitieux; mais les doctrines en sont généreuses et élevées. On peut surtout consulter avec fruit tout ce qui est relatif à l'assiette des impôts. L'auteur, quoique Italien, a écrit en français, non sans quelque élégance. (B.) M. Agazzini dit, dans la préface de son livre, que cet ouvrage fut d'abord composé en italien, mais sans être publié, et qu'il a voulu que la traduction fût aussi litterale que possible.

AGENTS NATURELS. Les premiers économistes avaient coutume de dire que trois éléments distincts concourent à la production, savoir la terre, le travail de l'homme et le capital, qui n'est autre chose qu'un travail antérieur accumulé. Mais bientôt cette nomenclature a paru trop étroite, du moins par rapport au premier des termes qui la composent, en ce qu'elle semblait donner à entendre que la terre proprement dite est la seule puissance naturelle qui s'associe aux travaux de l'homme. H est sensible que telle n'est pas la vérité. L'homme trouve partout dans la nature des agents qui le secondent. La mer lui fournit spon

santeur des corps, l'électricité, la force de contraction ou d'expansion des métaux, et, en général, toutes les forces naturelles dont l'homme a trouvé moyen de se servir.

En aucun temps l'industrie humaine n'a été entièrement privée du concours des agents paturels; autrement, elle n'aurait rien produit. Mais le nombre de ceux qui la secondent va sans cesse croissant à mesure que nos connaissances s'étendent et que nos moyens d'action grandissent. Chaque jour l'homme s'ingénie à dompter les puissances de la nature, à les asservir pour son usage, à les faire travailler à son profit; et chaque jour aussi il parvient à en tirer de meilleurs services. Il n'est guère, en effet, de découverte dans les sciences, ou tout au moins dans les arts industriels, qui n'ait pour objet, soit de mettre au service de l'homme quelque puissance naturelle encore iguorée, soit de tirer un nouveau parti d'un agent déjà connu. C'est ainsi que, tout récemment, la belle découverte de Daguerre a forcé les rayons lumineux à tracer sur une plaque l'image des objets extérieurs, avec une fidélité merveilleuse que le crayon du dessinateur n'atteindrait jamais. C'est encore ainsi qu'aujourd'hui même on force l'électricité, cette puissance jusque-là si mystérieuse et si rebelle, à nous fournir, à des distances considérables, un moyen de correspondance instantané. L'admirable découverte de la machine à vapeur n'est pas autre chose ellemême que la mise au service de l'homme d'un agent naturel, d'une incalculable puissance, qu'on est parvenu à asservir. De jour en jour donc le nombre des agents naturels qui s'associent à nos travaux s'accroît, et nous en obtenons de meilleurs services. C'est une des faces du progrès de

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